jeudi 31 mai 2007

Jour 25

Leçon n° 12: Arrêter de le diaboliser

Comme le fait le vilain Comité consultatif national d'éthique dans ce rapport :

"Une société qui passe de la vigilance à la surveillance met en jeu, au prétexte d'une demande croissante de sécurité collective, les libertés individuelles et le droit à l'anonymat et au secret [...] En conclusion le CCNE s'inquiète de la généralisation du recueil d’informations biométriques et des risques qu’elle comporte pour les libertés individuelles."

On notera qu'aucun gouvernement ou ministre n'est nommé. Il faut dire que lorsqu'on est membre du groupe de travail de la CCNE et éditorialiste au Figaro comme Alain-Gérard Slama, on évite de tirer sur ses petits copains (comme ce beau léchage de bottes ici).

Après tout le rapport ne va à l'encontre de "la généralisation du recueil d’informations biométriques" mais demande juste la création d'un "contre-pouvoir".

mercredi 30 mai 2007

Jour 24

Brèves

Arnaud de Puyfontaine a été nommé président de Mondadori France qui a racheté le groupe de presse Emap France (Closer, FHM, Téléstar...).

C'est qui ce Arnaud de Puyfontaine ?

Un membre du Club Neuilly Communication, créé par le maire Nicolas Sarkozy en 1985 (avec une cotisation d'à peine 1500 euros), parmi les autres membres: "Alain Sussfeld (UGC), Philippe Gaumont (FCB), Jean-Claude Decaux, qui apprécie de pédaler le week-end en compagnie de son ami Sarko, ou encore Jean-Loup Tournier (Sacem)", entre autres...

Dans un autre ordre d'idées les Echos du 30 mai:

"Ce redécoupage [des ministères] est l'une des promesses de campagne du président Nicolas Sarkozy. L'emploi passe de la sphère sociale à la sphère économique." (mon emphase)

La sécurité routière passe également des Transports à l'Intérieur (voir le post précédent).

Un glissement si subtil qu'on le note à peine...

Dans la série des classements qui ne servent à rien: celui des pays les plus paisible. La France est classée 39ème, derrière (entre autres) le Costa Rica, le Qatar, la Roumanie et la Pologne. La principale cause de notre position étant lié à nos ventes d'armes à l'étranger. Et pas à notre président, mais ça viendra...

mardi 29 mai 2007

Jour 23

Les portes du pénitenciers

Dans son discours du 29 mai 2007 au Havre, au milieu des innombrables promesses de lendemains qui chantent, on tombe toujours sur des choses intéressantes:

"Je convoquerai alors le Parlement en session extraordinaire pour que soient votées au plus tôt les mesures les plus urgentes, celles qui sont les plus susceptibles de rétablir la confiance et d’entraîner la croissance. Je pense aux peines planchers pour les récidivistes." (mon emphase).

Comment entraîner la croissance avec des peines planchers ? Nicolas nous a déja livré la clé de l'énigme le 16 janvier dans sa réponse à l'Observatoire international des prisons:

"Depuis 25 ans, ce sont les gouvernements de droite qui ont le plus agi en faveur des prisons. Les programmes Chalandon et Méhaignerie ont augmenté le nombre de places, construit de nouvelles prisons et introduit la gestion mixte des établissements, unanimement saluée aujourd’hui comme un incontestable progrès. La loi du 9 septembre 2002 a prévu à son tour la construction de 13 200 nouvelles places, dont la livraison commencera en 2007."

Et ne vous laissez pas trop émouvoir par la suite de son discours car l'OIP souligne:

"Pour la première fois depuis sa création en 1990, le Comité pour la prévention de la torture (CPT) a considéré, au printemps 2003, que sa venue en France était « exigée par les circonstances », du fait de « l’augmentation récente et alarmante du surpeuplement des maisons d’arrêt». "

"en multipliant les textes répressifs et en se donnant comme objectif l’amélioration du taux d’exécution des peines, le gouvernement s’oriente clairement, à terme, vers une hausse de la population incarcérée."

Ou est la croissance là-dedans me dites vous ? Ici:

"Le 5 mai 2003, Pierre Bédier, alors secrétaire d’Etat aux programmes immobiliers de la Justice a ainsi expliqué que «la construction, la maintenance et le financement seront confiés à des sociétés privées, dont l’Etat sera le locataire. A échéance du contrat, soit au bout de 15, 20 ou 30 ans, l’Etat pourra récupérer la pleine propriété en exerçant une option d’achat»"

Et qui sont ces sociétés privées ?

Bouygues qu'on ne présente plus...

La Sodexho dont le patron Pierre Bellon a été un des grands donateurs de la campagne du petit Nicolas. Société qui en 2002, alors que Nicolas était Ministre de l'intérieur s'est vue allouée par l'administration pénitentiaire le service de restauration pour 27 prisons.

Elle a néanmoins partagé cette tâche avec le groupe Suez-Lyonnaise des eaux dont le premier actionnaire (de Suez), le Belge Albert Frère, est passé félicité Nicolas le 6 mai à son siège de campagne. Il a d'ailleurs pris des parts dans le groupe Eiffage lui aussi bâtisseurs de prisons et est un bon ami de Bernard Arnault, témoin au mariage de Nicolas.

Ok, j'arrête...

lundi 28 mai 2007

Jour 22

Motherfucking Crows on the motherfucking plaine

Pendant que l'on s'agite sur la possible interdiction des panneaux indiquant la présence de radars sur les autoroutes, la commission européenne contre le racisme et l'intolérance a rendu son rapport 2006:

"ECRI is deeply concerned by the negative climate of opinion which plays a key role in the appearance of manifestations of racism or intolerance within society. This climate is fuelled by some media and also by the use of racist and xenophobic arguments in political discourse. Xenophobic discourse currently enjoys a free rein in countries where the transition to a multicultural society arouses fears [...] raising for many citizens the issue of national identity."

"Le CERI est profondément inquiet face au climat négatif dans l'opinion publique qui joue un rôle clé dans l'aspect des manifestations du racisme ou de l'intolérance au sein de la société. Ce climat est alimenté par certains médias et également par l'usage d'arguments racistes et xénophobes dans le discours politique. Le discours xénophobe jouit actuellement d'une liberté sans entraves dans les pays où la transition vers une société multiculturelle suscite des peurs [...] soulevant pour de nombreux citoyens la question de l'identité nationale" (mon emphase)

"Migrants, refugees and asylum seekers are particularly subject to this. On the subject of immigration, the tone of political debate has not only hardened considerably, but has also tended to stigmatise entire communities, notably foreigners. The latter are presented as the persons responsible for the deterioration of security conditions, unemployment and increased public expenditure. This process of stigmatisation provides a breeding ground for racial discrimination towards this part of Europe’s population."

"Les immigrés, les réfugiés et les demandeurs d'asile en sont les principaux sujets. Sur le sujet de l'immigration, le ton du débat politique s'est considérablement durci et a également stigmatisé des communautés entières, notamment les étrangers. Ces derniers sont présentés comme responsable de la détérioration de la sécurité, le chômage et l'augmentation des dépenses publiques. Ce processus de stigmatisation produit un terrain fertile pour la discrimination raciale envers cette partie de la population européenne". (Mon emphase).

Pour remédier à cela, le Conseil de l'Europe avait proposé le protocole suivant:

"Le Protocole n°12 interdit de manière générale toute forme de discrimination. Les dispositions actuelles de la Convention en matière de protection contre la discrimination (Article 14) sont de portée limitée du fait qu’elles interdisent la discrimination seulement lorsqu'elle s'applique à l'un des droits reconnus par la Convention (*) . Le nouveau protocole lève cette limitation et garantit que personne ne doit faire l’objet d'une quelconque forme de discrimination par aucune autorité publique et sous quelque motif que ce soit."

Ce protocole datant du 4 novembre 2000 n'a toujours pas été signé (et encore moins ratifié) par la France.

Et pour continuer dans la parano... :

"De son côté, sans faire de bruit, la justice crée son propre système d’interception des SMS pour répondre aux réquisitions des juges d’instruction, mais aussi des parquets. Il pourrait être opérationnel dès juillet. Cette fois, les magistrats vont obtenir directement des opérateurs les contenus des messages. Et pas seulement dans les affaires de terrorisme." Le Figaro du 28 mai.

dimanche 27 mai 2007

Jour 21

C'est dimanche, je vais faire court

"Soixante-cinq pour cent des Français sont satisfaits de Nicolas Sarkozy comme président de la République [...] selon un sondage IFOP" Le Monde du 27 mai.

Pour mémoire le groupe IFOP est présidé par Laurence Parisot (depuis 1990 donc 17 ans, bel effort de flexibilité) la cheftaine des louveteaux du Medef.

Femme de tête (comme le pâté) très connue pour des saillies aussi spirituelles que:

"J’étais partie avec un slogan : l’entreprise c’est la vie et je suis revenue avec un slogan l’entreprise, c’est la vie" (lu sur le Site du Medef).

"un reformatage de l’Etat, plus mince, plus performant, plus performant parce que plus mince." un autre discours.

"Démocratisons notre démocratie." idem.

"nous les Entrepreneurs, nous pouvons être à ce siècle encore tout jeune, ce que les instituteurs ont été à notre IIIè République." pareil.

"il faut corriger la myopie dont certains souffrent encore et mettre les lunettes de la modernité. Et pour ça il faut regarder les choses en face" Discours du 16 novembre 2006.

"nous avons [...] prôné le désaccord constructif." ça c'est ici.

"la France est en train de devenir illisible." (il n'y a pas qu'elle, c'est ).

"Moins = Plus ! Tel pourrait être la devise de cette méthode." (sans rire et c'est encore ici).

Ou des projets passionnants comme: "sortir la porte de placard du placard !" (Le site du Moniteur expert).

Cela promet, Laurence et Nicolas ont déja bien oeuvré ensemble en empêchant la mise en place des actions de groupes en justice (dites Class action) en France.

Maintenant que Nicolas est président on peut s'attendre au pire, vu sa petite déclaration a une réunion du MEDEF en août 2006:

"La France ne s'est pas encore remise du choix historiquement stupide des 35 heures."

et ma préférée:

"la démocratie à l'intérieur d'une formation politique insuffisamment nombreuse ce n'est rien d'autre que de donner la parole à une secte."

Combien de "sectes" vont elles ainsi perdre le droit à la parole ?

samedi 26 mai 2007

Jour 20

Immigration choisie

Sur le site de Réseau Education Sans Frontières:

TEMOIGNAGE DES PASSAGERS DU PARIS-BAMAKO DU 26 MAI 2007

Samedi 26 mai. Vol AF 796 pour Bamako. Quelques minutes avant la fermeture des portes, des cris au dernier rang de l’avion. Une reconduite à la frontière classique. Deux personnes tentent de contenir un homme d’une quarantaine d’années qui se débat violemment. On croit d’abord à une bagarre entre passagers. Certains veulent les séparer mais en sont vite dissuadés par les policiers qui se font alors connaître. S’ensuit une scène d’une grande violence : l’un des policiers pratique un étranglement sur le passager, l’autre lui assène de grands coups de poing dans le ventre. Ses hurlements se transforment en plaintes rauques. Cette tentative de maîtrise dure dix bonnes minutes, peut-être plus, et suscite immédiatement chez les passagers un mouvement de protestation qui n’a aucun effet sur les violences en cours. L’un des passagers filme la scène avec son téléphone, ce qui énerve un peu plus la responsable de l’opération, qui menace d’arrestation les personnes les plus proches et photographie les protestataires. Pour tenter de faire taire tout le monde, la policière explique que l’homme n’est pas un simple sans papiers, mais un repris de justice, soumis à la double peine. Cela semble à ses yeux justifier la méthode et toute la violence exercée sur lui. Sous les huées des passagers, l’homme finit par être immobilisé et sanglé. Il perd connaissance, yeux révulsés, langue pendante, écume aux lèvres. Un mouvement de panique gagne les policiers. Ils prennent alors la décision de l’évacuer. Autour de nous, de nombreux passagers imaginent que l’homme est mort, ce qui fait encore monter d’un cran l’émotion. Des femmes pleurent, des gens convergent de tout l’appareil, rajoutant à la confusion. C’est alors qu’une bonne dizaine d’agents de la Police des Air et des Frontière, la PAF, fait irruption dans l’appareil. Désigné par la responsable de l’opération, Michel Dubois, qui comme nous tous avait pris part aux protestations, est débarqué pour auditions. D’autres passagers, choqués par cette arrestation, sont à leur tour menacés du même sort. A bord, on nous demande vainement de nous rasseoir, de nous calmer mais beaucoup exigent le retour de Michel Dubois. Un des policiers, visiblement dépassé par la situation, nous propose alors un marché : Michel pourrait réembarquer à condition que l’expulsé remonte lui aussi à bord. La balle était donc dans notre camp, nous serions responsable du retard de l’avion, et même de l’éventuelle annulation du vol. Michel devenait clairement une monnaie d’échange
Cette proposition inacceptable est d’ailleurs tout de suite contredite par un policier de la PAF qui annonce la garde à vue de Michel Dubois et réitère ses menaces à l’égard des passagers qui campent sur leurs positions. Le commandant de bord finit par faire une annonce, dans laquelle il fait état de "manoeuvres" d’un individu refusant d’être reconduit dans son pays d’origine, et de manifestations d’une minorité de passagers pour expliquer l’annulation du vol. Nulle mention des violences dont nous avions été témoin, ni de l’état de santé du passager pourtant aperçu dans une ambulance stationnée au pied de l’appareil, toujours inconscient et sous assistance respiratoire. Nous sommes nombreux, comme Michel Dubois, à être choqués par la barbarie de la scène, par le traitement excessivement violent qui a été infligé sous nos yeux à cet homme, fut-il repris de justice, (ce dont il nous est d’ailleurs permis de douter, puisqu’afin de ne pas attirer l’attention des autres voyageurs, les policiers avaient d’abord décidé de le faire voyager sans le menotter).Nombreux aussi à avoir la désagréable impression d’avoir été pris en otage par les autorités et profondément choqués par l’attitude du Commandant de bord d’Air France qui n’est pas intervenu pour faire cesser ces violences les tolérant même au mépris de la sécurité des passagers qu’il se doit d’assurer et en prenant la responsabilité de faire annuler le vol empêchant du même coup des centaines de personnes de faire le voyage pour lequel elles avaient acheté un billet.Nous sommes enfin révoltés d’avoir été contraints de devenir complices des policiers en obéissant aux différentes injonctions et menaces proférées à notre encontre. Devions-nous laisser se dérouler sous nos yeux des actes d’une telle brutalité ? Pouvions-nous accepter l’arbitraire de l’arrestation de l’un d’entre nous dont le seul tort avait été de s’indigner et de parler avec les policiers pour tenter de faire cesser la violence ? Il y a là une pénalisation de la solidarité qui nous semble inadmissible et inquiétante quant à l’état de notre démocratie. Nous ne sommes pas assez naïfs pour croire que cette scène est un cas isolé, une bavure en somme. Nous savons qu’elle se reproduit quasi quotidiennement, et nous tenons à manifester notre indignation en relatant les faits le plus exactement possible.Michel Dubois a été relâché quelques heures plus tard, mais on l’a informé que des poursuites seraient engagées contre lui. Quant au passager Malien, nous n’avons aucune nouvelle de lui, et son état de santé ainsi que le sort qui lui sera réservé dans les prochains jours nous inquiètent au plus haut point.

Des passagers du vol AF 796.

vendredi 25 mai 2007

Jour 19

Paris est dans la nasse

Dans le Monde du 25 mai: "un arrêt du mercredi 23 mai, le Conseil d'Etat a annulé quatre décisions de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), qui refusait la mise en œuvre d'un traitement automatisé de données personnelles pour repérer les usagers des réseaux peer to peer."

La CNIL avait pourtant été très claire sur le sujet:

"La Commission a estimé que les dispositifs présentés n’étaient pas proportionnés à la finalité poursuivie, dans la mesure où :

  • ils n’ont pas pour objet la réalisation d’actions ponctuelles strictement limitées au besoin de la lutte contre la contrefaçon ;
  • ils peuvent aboutir à une collecte massive de données à caractère personnel... "
Les choses continuent à se mettre en place.

jeudi 24 mai 2007

Jour 18

Première condamnation
D'abord une petite lettre adressée par la Ligue des droits de l'Homme (entre autres) à Brice "Identité nationale" Hortefeux:

"En effet, la France ne peut plus continuer à violer comme elle le fait les droits fondamentaux inscrits dans la Convention européenne des droits de l’homme qu’elle a ratifiée, tels que le droit à la vie (article 2 de la Convention), le droit à ne pas subir de tortures ou de traitements inhumains ou dégradants (article 3), mais également le droit au respect de la vie privée et familiale (article 8)."

Articles régulièrement violés* par la France depuis 2003 (Nicolas était Ministre de l'intérieur depuis 2002).

On note également le 11 mai 2006 "une nouvelle condamnation de la France, celle du Comité contre la torture des Nations Unies cette fois, pour violation de l’article 3 de la Convention contre la torture des Nations Unies qui interdit à tout Etat membre de renvoyer une personne vers un pays où elle risque la torture."

*: un résumé en Français ici

mercredi 23 mai 2007

Jour 17

Allo Maman bobo

Dans une Une à l'objectivité indéniable ("Nicolas Sarkozy au chevet du Nord"), la Voix de son m... hem, la Voix du Nord du 23 mai 2007 relate la visite du petit Nicolas au centre hospitalier de Dunkerque.

"[L'Hôpital] doit d’abord réfléchir à ses missions, explique-t-il, il ne peut pas continuer de tout porter, de s’occuper de l’extrême vieillesse et des gens qui y viennent par commodité. Un hôpital n’est pas fait pour cela. D’autant que le budget n’est pas illimité.» (leur emphase).

Il parle ensuite de "donner davantage d’autonomie aux hôpitaux" mais ce sera une "liberté, avec objectif et évaluation" (mon emphase).

Avec en prime un petit "S’il y a des infirmières qui veulent travailler plus pour gagner plus, qu’on leur laisse choisir." (ça faisait longtemps).

Tout ça pour dire qu' "Il faut réformer l'hôpital".

On noteras néanmoins que l'actuel ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité, Xavier Bertrand avait mené en 2004 la réforme du système de santé français et qui avait suscité comme réaction de la part de certains médecins:

"...le patient doit enfin comprendre que la santé est devenue une marchandise comme une autre ; il doit savoir, obsession des économistes libéraux « combien ça coûte ? », et sortir le chéquier doit devenir pour lui une habitude en passant dans la salle de consultation"

avec cette petite prophétie à la fin du communiqué:

"Au final, il faudra constater l’échec de cette contre-réforme, [...] et ouvrir la porte aux assurances privées, d’un air désolé, en disant que la Sécu, bien malade, n’a pu être sauvée. Les communicants du Ministre sauront très bien faire."

Une partie de ce collectif s'est d'ailleurs déja prononcé sur le projet de franchise de Nicolas (et il y a une pétition...)

En même temps parfois il y a des miracles, Jean Marc Sylvestre, journaliste économique sur TF1 (= pas vraiment orienté marxisme et lutte des classes) et chroniqueur sur France Inter déclarait en 2002 suite à une septicémie :

"Jusqu’alors, écrit-il, je ne connaissais du système de santé français que l’ampleur du déficit de l’assurance-maladie, depuis, je sais que ce déficit, que j’ai tellement critiqué, m’a sans doute sauvé la vie. [...] Le système de santé français est formidable ; il faudrait être sûr que tout le monde puisse en bénéficier." (Les Echos, 25 septembre 2002)

Envoyés vos staphylocoques à l'Elysée, on ne sait jamais...


Le petit cadeau de la journée : ce petit article du Financial Times du 22 mai 2007 ou Eric Schmidt, le PDG de Google, répond à la question "A quoi ressembleras Google dans 5 ans ?":

"le but est de permettre aux usagers de Google de répondre à des questions comme "Que vais-je faire demain ?" et "Quel travail devrais-je prendre ?"

La seule "erreur" d'Orwell dans 1984 est de ne pas avoir envisagé que les gens voudront avoir des télécrans chez eux.

mardi 22 mai 2007

Jour 16

Nicolas le Terrible

"Je veux être le Président de la France des droits de l’homme. Je ne crois pas à la « realpolitik » qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats. Je n'accepte pas ce qui se passe en Tchétchénie [...]. Le silence est complice. Je ne veux être le complice d'aucune dictature à travers le monde." le 29 avril à Bercy et avant cela le 11 avril à Toulouse.

Du coup Nicolas a eu des mots très dur avec Vladimir Poutine (qui a pourtant reçu la Grande Croix de la Légion d'Honneur des mains de Jacques Chirac en 2006) :

Après un violent "de l'importance qu'il attachait au maintien et au développement de relations privilégiées entre les deux pays", il l'a félicité pour "la force qu'il vous a fallu pour assurer sa stabilité [celle de la Russie]".

Faut pas le faire chier le Nicolas.

Parmi les autres bonnes nouvelles: Laurent Solly, directeur de campagne adjoint de Sarkozy est nommé par Martin Bouygues directeur général adjoint de TF1. Pendant que Nonce Paolini (bon ami de Bouygues lui même ami intime de Sarkozy) deviens patron de la chaîne qui "vend du temps de cerveau disponible".

lundi 21 mai 2007

Jour 15

A nous de vous faire préférer le nucléaire
Associated Press, le 20 mai 2007 : "Je crois qu'il n'y a pas de solution en matière énergétique dans les années qui viennent sans poursuite de l 'équipement de la France en centrales électro-nucléaires, il faut donc mettre en oeuvre le programme de centrales de la troisième génération, tout en préparant la quatrième génération", a estimé M. Juppé, invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

Le tout sans aucune consultation de la population, bien entendu, a part un brunch au ministère pour quelques associations... Alors que même les partisans béats du nucléaire civil font part de leurs doutes:

"_A qui confier la gestion de la sécurité nucléaire ?
_À des sociétés ou des organismes qui ne sont pas sous le contrôle des industriels de l’électronucléaire. Cela évite les problèmes d’enrichissement ou de mise en Bourse. Il n’est pas question de privatiser cela."
Georges Charpak, interview dans l'Humanité du 26 octobre 2005

Je pense que Georges va être déçu, dans le Monde du 9 avril 2007:
"l'ouverture du capital du groupe nucléaire Areva ne fait plus de doute. Parmi les candidats au rachat, Bouygues serait privilégié. Son PDG, Martin Bouygues, a plusieurs fois insisté sur son intérêt pour le nucléaire et est un proche de M. Sarkozy."

De plus les fameuses centrales de troisième génération choisies par la France ont une histoire plutôt inquiétante.

dimanche 20 mai 2007

Jour 14

"Je veux en finir avec la repentance"

Le 30 janvier 2004, Alain Juppé est condamné pour "faits de prise illégale d'intérêts", la Cour commente:

"Que la nature des faits commis est insupportable au corps social comme contraire à la volonté générale exprimée par la loi ; qu'agissant ainsi, Alain Juppé a, alors qu'il était investi d'un mandat électif public, trompé la confiance du peuple souverain."

Le 3 avril 2007 dans un discours prononcé à Lorient, Nicolas s'exprimait ainsi :

"La fraude c’est un vol [...] Je veux être le président qui n’aura aucune indulgence envers les fraudeurs. Je veux être le président qui mettra tout en œuvre pour combattre la fraude et punir les fraudeurs quels qu’ils soient [...] L’argent public, c’est l’argent des Français. Cet argent, moralement, on n’a pas le droit de le gaspiller parce qu’il a été durement gagné."

Le 18 mai 2007, Alain Juppé est nommé ministre d'Etat, ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables.

samedi 19 mai 2007

Jour 13

La 35ème heure

Dans le Monde du 19 mai, un article drôle mais qui ne dépasse pas le stade de l'anecdote, en résumé: "Cesser de "travailler plus pour gagner plus" mais "travailler moins pour vivre mieux". Ainsi pourraient se résumer les recommandations des autorités sanitaires japonaises pour lutter contre le phénomène de "karoshi", ou mort par surmenage. [...] Pour prévenir ce qu'elles considèrent comme un fléau social, les autorités japonaises encouragent les employés à prendre des congés pour se consacrer à leur famille et à recourir au télétravail."

Le slogan martelé par le petit Nicolas au cours de la campagne a bien été "Travailler plus pour gagner plus" (ici ou encore ici), le tout rapidement secondé par le projet d'alléger les charges sur les heures supplémentaires (aussi appelé "mesure pipeau", voir le Jour 1 sur ce blog).

Il affirmait même dans une interview accordé au Monde le 11 juillet 2004:
"On n’est pas plus malade parce qu’on travaille 39 heures au lieu de 35"

1 an plus tard, en septembre 2005, sortait aux Etats-Unis un rapport de l'University of Massachusetts Medical School et de l' Environ Health Sciences Institute sur l'impact des heures supplémentaires sur les accidents et les maladies du travail. Le verdict est sans appel:

"After adjusting for those factors [age, gender, occupation, industry, and region.], working in jobs with overtime schedules was associated with a 61% higher injury hazard rate compared to jobs without overtime."

("En prenant en compte tout ces facteurs [âge, sexe, activité, industrie et région.] exercer un emploi avec des heures supplémentaires est associé à un risque d'accident plus élevé de 61% par rapport à un emploi sans heures supplémentaires.")

Dans les recommandations, on trouve "employing more people to work fewer hours each" ("embaucher plus de gens qui ainsi travaillerais moins").

Comme les 35 heures ?

vendredi 18 mai 2007

Jour 12

Une élection de perdue c'est des copains qui reviennent

Communiqué de démission des instances officielles de la Cité nationale pour l'histoire de l'immigration adressé par 8 historiens et démographes, 18 mai 2007 :

Immigration et identité nationale : une association inacceptable

Depuis 2003 nous avons participé au projet de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI). Cette Cité, qui doit ouvrir ses portes en cette année 2007, a été voulue, comme un nouveau lieu de l'histoire de France, au lendemain des élections présidentielles de 2002, à l'occasion desquelles les Français avaient signifié leur refus de la tentation xénophobe.

Ce lieu entend changer le regard de nos contemporains sur leur société en rappelant comment, depuis deux siècles, les étrangers, venus par vagues successives, ont contribué à développer, transformer et à enrichir la France. Rendre compte de la diversité des histoires et des mémoires individuelles et collectives, en faire l'histoire de tous, avec ses moments glorieux et ses zones d'ombre, aider ainsi au dépassement des préjugés et des stéréotypes, tels sont les enjeux qui nous ont mobilisés autour de ce projet.

L'instauration d'un « ministère de l'immigration et de l'identité nationale », remet en cause ces objectifs. Les mots sont pour le politique des symboles et des armes. Or il n'est pas dans le rôle d'un Etat démocratique de définir l/'identité/. Associer «immigration » et « identité nationale » dans un ministère n'a jamais eu de précédent dans notre République : c'est, par un acte fondateur de cette présidence, inscrire l'immigration comme « problème » pour la France et les Français dans leur être même.

Ce rapprochement s'inscrit dans la trame d'un discours stigmatisant l'immigration et dans la tradition d'un nationalisme fondé sur la méfiance et l'hostilité aux étrangers, dans les moments de crise. Là où le pari de la CNHI était celui du rassemblement tourné vers l'avenir, autour d'une histoire commune que tous étaient susceptibles de s'approprier, ce ministère menace au contraire d'installer la division et une polarisation dont l'histoire a montré les ravages.


Voilà pourquoi nous démissionnons à compter de ce jour de nos fonctions officielles à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. Nous tenons cependant à saluer le remarquable travail effectué depuis plus de trois ans par Jacques Toubon et toute son équipe. Nous avons pu y être associés dans un esprit de liberté intellectuelle et d'indépendance. Nous continuerons de soutenir ce projet tant que son esprit perdurera.

Marie-Claude Blanc-Chaléard, historienne (Paris1)
Geneviève Dreyfus-Armand, historienne (BDIC)
Nancy L. Green, historienne (EHESS)
Gérard Noiriel, historien (EHESS)
Patrick Simon, démographe (INED)
Vincent Viet, historien (IDHE)
Marie-Christine Volovitch-Tavarès, historienne
Patrick Weil, historien (CNRS-Paris1)

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Patrick Weil s'était d'ailleurs déja fait remarquer par Nicolas en 2006

jeudi 17 mai 2007

Jour 11

Avoir un bon copain

M. Claude Guéant qui vient d'être nommé secrétaire général de l'Elysée avait donné une interview le 9 novembre 2005 sur Europe 1:

JEAN-PIERRE ELKABBACH [qui fait alors référence à Philippe de Villiers]
_Ça, on en parlera. Mais quand vous entendez, c’est ma dernière question, Claude GUEANT, un politique dire : “ La France... aux jeunes, la France tu l’aimes ou tu la quittes ”. Qu’est-ce que vous dites : ils ont raison ou ils mettent de l’huile sur le feu ?

CLAUDE GUEANT
_Ecoutez, de toutes façons on ne peut pas demander à des Français de quitter la France. Ce qu’il faut, constatant les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui, c’est revoir notre politique d’immigration et revoir notre politique d’intégration.

JEAN-PIERRE ELKABBACH
_Vous dites qu’ils mettent de l’huile sur le feu.

CLAUDE GUEANT
_Eh bien oui, c’est un fait, parce que de toute façon ça n’a aucune portée pratique.

Malheureusement pour Claude, le 22 avril 2006, lors de la Réunion des nouveaux adhérents de l'UMP, le petit Nicolas crachotait dans le micro:

"S’il y en a que ça gène d’être en France, qu’ils ne se gènent pas pour quitter un pays qu’ils n’aiment pas."

(23ème minute de la vidéo).

En même temps Claude savait déja qu'avec Nicolas "on a l’impression que tout est possible" (La Voix du Nord, 24 mars 2007).

Autant de lucidité, ça fout la trouille.

mercredi 16 mai 2007

Jour 10 Bis

Ami entends-tu...
Un petit rappel pendant qu'un nabot tente de prendre de la hauteur en marchant sur des résistants.

Texte de l'appel à la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil National de la Résistance adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 :

"Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle. Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte.

Nous appelons, en conscience, à célébrer l’actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d’accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais :

Nous appelons d’abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l’anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des « féodalités économiques », droit à la culture et à l’éducation pour tous, une presse délivrée de l’argent et de la corruption, des lois sociales ouvrières et agricoles, etc. Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée ? Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.

Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau « Programme de Résistance » pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.

Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. Nous n’acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.

Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : « Créer, c’est résister. Résister, c’est créer »."

Signataires :

Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin (décédé le 27 octobre 2005), Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.

La vidéo ici.

Jour 10

Bons toutous

Le Monde du 16 mai 2007:
"Nicolas Sarkozy et François Fillon ont eu la même idée : proposer à deux journalistes un poste de conseillère. Ce qu'elles ont accepté. Catherine Pégard, 52 ans, rédactrice en chef du service politique du Point, rejoindra l'équipe du chef de l'Etat à l'Elysée. [...] Myriam Lévy, 44 ans, reporter au Figaro, intègre avec le titre de conseillère en communication l'équipe de François Fillon à Matignon." (mon emphase).

Cela nous promet de beaux discours avec une Catherine Pégard qui manie la plume comme une truelle :

"A quoi, à qui a-t-il donc pensé, Nicolas Sarkozy, dimanche à 20 heures ? Quelles images d’une vie possédée par la politique, sacrifiée à elle parce que, dès l’instant où il l’a choisie, à 18 ans, il a considéré qu’elle devait lui apporter le plus, l’inatteignable ?" Le Point, 14 mai 2007

"Celui qui a accompagné la conquête de Sarkozy [François Fillon] adore la course automobile. Il aime cette adrénaline folle, au volant, qui ressemble à celle de la politique. Il paraît que les pilotes de course ont une énergie rentrée, la plus maîtrisée qui soit, parce qu'un écart de route peut provoquer la mort", Le Point, 10 mai 2007

Et accessoirement Le Point appartient à François Pinault, un des bons amis de Nicolas.

Quand à Myriam Levy, elle s'étonnait dans le parisien du 7 septembre 2003 de la "méfiance générale du mouvement à l’égard des médias, considérés comme agents du libéralisme." difficile à comprendre quand on travaille pour un journal (le Figaro) possédé par Dassault... Ce qui ne l'empêche pas de sermonner Ségolène Royale sur son attitude face à la presse: "Ce qui n'était au départ qu'une mauvaise habitude est devenu une stratégie. Depuis le début de la campagne électorale, Ségolène Royal a « posé des lapins » à une bonne douzaine de médias." (mon emphase).

Silence en revanche sur l'attitude de Nicolas Sarkozy par rapport aux journalistes de France 3.

Autant ne pas se plaindre, pour une fois que certains journalistes assument enfin leur véritable fonction.

EDIT: pour rebondir sur le post du 10 mai, un petit tour du côté du Guardian.

mardi 15 mai 2007

Jour 9

Parano
Dans le Monde du 15 mai:

"Les Brigades Abou Hafs Al-Masri, un groupe terroriste proche d'Al-Qaida, a menacé de mener "une campagne djihadiste sanglante" en France après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence [...] Les Brigades Abou Hafs Al-Masri avaient émis des revendications après les attentats de Londres (7 juillet 2005), de Madrid (11 mars 2004)"

Quelques jours avant...

"La France est sous une menace réelle, variée, plurielle", François Baroin, ministre de l'intérieur, le Figaro 11 avril 2007.

Tout cela nous amène à relire le livre blanc du Gouvernement sur la sécurité intérieure face au terrorisme préfacé par Dominique de Villepin. Quelques morceaux choisis :

_"La dernière version de VIGIPIRATE, en vigueur depuis mars 2003, est fondée sur le postulat que la menace terroriste doit-être considérée comme permanente." (mon emphase).

_Il faut "limiter l'anonymat des échanges [sur internet]"

_"Jusqu'en 2006, les services de renseignements n'avaient pas légalement accès aux fichiers administratifs courants [...]. La loi du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme leur a donné accès aux données personnelles contenues dans ces fichiers"

_"Nous avons besoin de réseaux de vidéodétection capables de repérer [...] des comportements suspects" (mon emphase)

_"La confiance de la population dans les pouvoirs publics sera plus naturelle si elle s'appuie sur l'expérience de préparatifs visibles à des événements dont l'éventualité ne surprendrait plus"
en langage clair: habituez-vous au contrôle. Quand vous mourrez dans un attentat au moins vous ne serez plus surpris.

-"Le thème du terrorisme est susceptible d'être abordé en milieu scolaire" car " les élèves peuvent [...] y être sensibilisés [...] aux règles élémentaires de prudence" Comme éviter d'avoir un "comportement suspect" par exemple ?

_"La population est à la fois un enjeu et une cible" et non le texte ne précise pas "des terroristes".

et une petite cerise sur le gâteau apporté par Nicolas:
"Nous voulons que les opérateurs [téléphoniques] conservent leurs données pendant un minimum d'une année, peut-être plus. Ce qui nous intéresse dans ce cadre ce n'est pas d'écouter des conversations [...] mais de savoir qui appelle qui, quand et où." Parisien du 29/07/05 cité sur le site sarko2007 (pro-Sarkozy).

Des attentats à prévoir sous le mandat Sarkozy ? Je préfère me tromper...

Pour les derniers sceptiques, faites un tour du côté de l'opération Gladio (et surtout jetez un oeil sur ce documentaire en trois parties de la BBC).

Sans parler du reste.

lundi 14 mai 2007

Jour 8

Entrez dans l'espérance
"La capacité à s’ouvrir aux autres, à ceux qui ont un autre parcours, une autre histoire, une autre sensibilité, elle est le privilège de ceux qui n’ont pas peur d’aller vers les autres, qui n’ont pas peur des idées différentes parce qu’ils se sentent assurés dans leurs convictions, parce qu’ils se sentent assez solides pour ne pas avoir peur de perdre leur âme. L’ouverture c’est la caractéristique des âmes fortes."
Nicolas Sarkozy Conseil National de l’UMP le lundi 14 mai 2007

Lors de sa visite à Meaux le 13 avril 2007, Nicolas était accompagné de 326 fonctionnaires de police.

dimanche 13 mai 2007

Jour 7

Fifi Brindacier

Pendant que le Financial Times du 8 mai nous apprend ce que la presse française n'ose pas encore nous dire, on peut déja faire connaissance avec François Fillon en lisant son blog:

On retient son commentaire sur "le silence gêné qui a entouré l'anniversaire de la bataille d'Austerlitz" : "Que Napoléon ne fut pas un "grand démocrate" (encore qu'il le fut davantage que tous les monarques de son temps ! ), qu'il fut un chef de guerre [...], qu'il fut celui qui a rétabli l'horreur de l'esclavagisme dans une époque où il convient cependant de rappeler que les inégalités entre les classes, les races et les sexes étaient partout présentes, ne se discute pas. A l'évidence, dans un siècle qui n'en comptait pas beaucoup, Napoléon n'était pas un saint. Est-ce à dire qu'il ne fut pas l'un des grands visages de notre histoire ?" (mon emphase)

et d'enchérir : "Sans sombrer dans un chauvinisme mal placé, ne pouvait-on avec un peu de fastes célébrer cet événement militaire."

Un "grand visage de l'histoire" qui "n'était pas un saint" et qui a remporté des victoires militaires impressionantes, il y a eu un en Allemagne. Pays qui sait depuis longtemps qu'il y a une différence entre assumer son histoire et en célébrer "avec un peu de fastes" les moments les plus sombres.

On comprend mieux l'amour de Fifi pour les roquets et le bruit des bottes.

Il en devient même poète quand il parle du "rêve sincère et respectable des américains pour une planète démocratique et respectueuse des droits de la personne" (mon emphase)

Mais parfois, au fil des pages, un peu de lucidité :"les Français mesurent mieux, aujourd’hui, la gravité de la situation de leur pays, l’importance des retards accumulés depuis vingt ans", dont douze ans sous la droite avec un Fifi toujours présent...

"La France peut supporter la vérité", la France oui, mais François Fillon ?

Heureusement, sa page humour nous rassure sur son sens de la gaudriole.

samedi 12 mai 2007

Jour 6

L'école des fans

"Il faut que l'école réussisse le socle, c'est à dire passe d'une obligation de moyens à une obligation de résultats pour l'acquisition des enseignements fondamentaux"

Nicolas Sarkozy, le mercredi 22 février 2006, convention UMP pour "la France d'après", "Education: le devoir de réussite".

Merci à Curios

vendredi 11 mai 2007

Jour 5

Le syndrome Pinnochio

"Selon l'institut CSA, 65% des Français se disent "pas choqués" par les vacances luxueuses de Nicolas Sarkozy payées par Vincent Bolloré." (Nouvelobs.com, 11 mai 2007).

L'institut CSA est détenu à 44% par le groupe Bolloré (également fondateur du papier à cigarettes OCB dont le nom signifie Odet-Cascadec-Bolloré. Ami fumeur tu es un collabo).

Une journée calme, on ne peut ajouter "que" deux nouveaux mensonges au compteur de Nicolas:

"Vincent Bolloré est un des grands industriels français, il n'a jamais travaillé avec l'Etat". (Le Monde du 9 mai 2007).

Le groupe Bolloré a bien obtenu plusieurs contrats publics (Bulletin Officiel des Annonces des Marchés Publics 050C, 041C...).

Peut-être un oubli, mais cela semble peu probable si l'on considère que d'après Nicolas "Cela fait vingt ans qu'il m'invite et vingt ans que je refuse"...

Toujours dans le Monde: "Lors d'un épisode resté célèbre, en 1997, Vincent Bolloré lance un raid boursier inamical sur le groupe Bouygues [...] L'un des conseils et avocats de Martin Bouygues dans cette affaire était Nicolas Sarkozy." Nul doute que le petit Nicolas n'a pas été invité en vacances ce printemps là.

jeudi 10 mai 2007

Jour 4

Faites des mômes...
A tous les parents, même (surtout) à ceux qui ont votés Sarkozy.

Le Monde et le Parisien du 5 mai 2007:
"Deux frères de 8 et 11 ans pourraient se voir prélever leur ADN par la gendarmerie pour avoir volé deux tamagotchi et deux balles rebondissantes dans un hypermarché du Nord [...] Les échantillons seraient conservés dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) [pour un minimum de 25 ans]. Des gendarmes se sont rendus cette semaine au domicile familial. "Ils venaient nous apporter une convocation pour vol dans la mesure où le magasin a porté plainte, explique le père au Parisien. Ils ont expliqué à mon fils aîné qu'il serait photographié, qu'on lui prendrait ses empreintes digitales et aussi ses empreintes génétiques, ajoutant même que mon fils ne pourra pas forcément faire le métier qu'il veut plus tard car il sera fiché !".

La loi ne prévoit en effet pas d'âge minimum pour la procédure. En la refusant, le père prenait le risque de subir 1 an d'emprisonnement et une amende de 15000 euros. (La suite ici).

On notera que l'extension du fichage au-delà des infractions sexuelles est le fait de l'article 56 de la loi du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne (sic) qui a été rédigé et voté par... la gauche (avec Daniel Vaillant aux commandes du ministère de l'intérieur). Nicolas Sarkozy s'est ainsi précipité dans la porte gentiment ouverte par le gouvernement Jospin et a ajouté la quasi-totalité des délits existants aux infractions passibles de fichages génétiques (que vous soyez reconnu coupable ou pas). Dont le vol de tamagotchis comme on vient de le constater.

L'amour des enfants du petit Nicolas ne s'arrête pas là, l'épisode des individus prédisposés génétiquement à la pédophilie ou au suicide étant l'arbre qui cache la forêt.

En 2005 il avait déja proposé le dépistage précoce des troubles du comportement dès l'âge de 3 ans pouvant conduire à la délinquance à l'adolescence (proposé le 28 novembre 2005 devant les préfets puis retiré du projet de loi). Maintenant que Nicolas est président on peut s'attendre à le voir ressortir du placard.

Car de toutes manières "Il faut prendre des mesures le plus tôt possible. Si l'on attend dix-huit ans c'est trop tard." (interview Figaro 22 février 2006), je n'ose imaginer le sort de ceux pour qui "c'est trop tard".

Le 4 mai 2006 lors d'une intervention à Evry: «La primauté des mesures éducatives devra être réaffirmée, sachant que la sanction est une forme d'éducation et la loi devra le dire clairement»

Tout le monde en prend pour son grade... Les parents "défaillants": «Ils peuvent être poursuivis. Et ils devraient l'être». Si vous faites partie de ces heureux parents qui sauront toujours ce que leurs enfants sont en train de faire, cela ne vous concerne pas bien sûr.

L'école: «Il est invraisemblable que certains établissements ne signalent ni aux familles ni à la justice, ni même au rectorat, la situation d'enfants qui ne viennent jamais ou quasiment jamais à l'école». De l'art de faire passer un message ignoble noyé dans des arguments de bon sens.

L'abstentéisme scolaire: «antichambre de la délinquance». On notera la disparition de l'expression école buissonière, qui sonne moins bien dans ce type de discours. Même la langue française n'échappe pas aux lois sécuritaires.

(Source du discours: Figaro du 5 mai 2006)

Mais heureusement Nicolas a des solutions sous le coude : "Les heures d'éducation physique et sportive devraient être beaucoup plus nombreuses. Le sport développe des qualités [...] qui sont déterminantes dans la société, dans le monde du travail, et que l'école ne sait pas bien valoriser." (interview Figaro 22 février 2006).

De toute manières, les premières pierres sont déja posées, ainsi la modification du code de l'éducation dans l'article 12 de loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance: "Afin de procéder au recensement prévu au premier alinéa et d'améliorer le suivi de l'obligation d'assiduité scolaire, le maire peut mettre en oeuvre un traitement automatisé de données à caractère personnel où sont enregistrées les données à caractère personnel relatives aux enfants en âge scolaire domiciliés dans la commune"

Et depuis le 9 septembre 2002 la loi d’orientation et de programmation pour la justice autorise la mise en détention provisoire des mineurs de 13 à 16 ans.

Mais tout cela ne concerne pas vos enfants, ceux qui ne participeront jamais à une manifestion, ne boiront pas, ne fumeront jamais de joints et ne sortiront jamais tard le soir.

Pour tout ces cadeaux parent sarkozyste, tes enfants te remercient. En les sauvant des racketteurs, tu leurs apprends dés l'enfance à troquer leur liberté contre leur sécurité.

mercredi 9 mai 2007

Jour 3

En 2003, alors que Nicolas est ministre de l'intérieur, la France autorise l'utilisation des machines à voter dans les communes de plus de 3500 habitants. Tout cela en dépit des problèmes inhérents à ce genre de procédure:

« L'ACM (Association for Computing Machinery, une association d'informaticiens créée en 1947 et revendiquant plus de 80.000 membres dans 100 pays) a adopté en 2003 une déclaration solennelle, concluant à l'impossibilité de faire une machine à voter fiable à 100%. » AP le 4 mai 2007.

De plus l'ACM a recommandé en 2004 que chaque électeur puisse avoir une trace écrite de son vote: "Assurer la fiabilité, la sécurité et l'examen des élections publiques est fondamental pour une démocratie stable. La rapidité et la facilité du comptage des votes ne doivent pas se substituer à l'exactitude des résultats et à la confiance de l'éléctorat dans le processus [électoral]."

L'absence de toute trace papier rend la vérification des résultats impossible, de plus le code source utilisé par ces machines est couvert par le secret industriel. Seul le fabricant des machines peut ainsi vérifier l'exactitude des données enregistrées. Une étude extérieure est donc impossible.

Trois types de machines sont agrées par le ministère de l'intérieur, chacune produite par une firme différente.

Le modèle "iVotronic" de la société ES&S Datamatique


En provenance du site de la firme: « ES&S a organisé plus de 30 000 élections majeures dans le monde, dont les élections générales américaines de l’an 2000, totalisant un comptage de plus de cent millions de bulletins pour cette dernière. » (mon emphase). La liste des problèmes posée par ces machines est longue comme le bras...

La "Point & Vote" de la société Indra Sistemas SA (espagnole) et le modèle "EFS1" de la société NEDAP (Néerlandaise) ne s'en tirent guère mieux. On notera pour la firme espagnole que les principaux actionnaires français sont Alcatel Lucent (20%) et le groupe Dassaut (5%).

Il existe en France une pétition contre le vote électronique, maintenant c'est vous qui voyez...



mardi 8 mai 2007

Jour 2

'nuff said

Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy nous a dit...

"Je veux lancer un appel à tous ceux qui dans le monde croient aux valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d’humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et par les dictatures, à tous les enfants et à toutes les femmes martyrisés dans le monde pour leur dire que la France sera à leurs côtés, qu’ils peuvent compter sur elle."

Le 9 septembre 2005, le ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire Nicolas Sarkozy, dans son intervention devants les préfets de la République avait déclaré:

" Lors de notre dernière rencontre, je vous ai fixé des objectifs chiffrés, en vous demandant de procéder, au minimum, à 23 000 éloignements d’étrangers en situation irrégulière cette année. Je constate qu’à la fin du mois d’août, 12 849 étrangers avaient fait l’objet d’une mesure effective d’éloignement : sur huit mois, 56 % des objectifs ont été atteints. Il vous reste donc cinq mois pour accentuer l’effort. J’observe d’ailleurs que, d’une préfecture à l’autre, les résultats sont inégaux. [...] Il vous faut aussi ne pas hésiter à utiliser toutes les marges de manœuvre autorisées par la loi. Elles sont réelles. Vous devez ainsi faire usage des pouvoirs que vous donne le code de l’entrée et du séjour des étrangers, quelles que soient les sollicitations locales. Je vous demande de savoir résister aux pressions de tels ou tels "collectifs" ou "coordinations", qui ne représentent qu’eux-mêmes."

L'intervention complète.

lundi 7 mai 2007

Jour 1

Et les premières mesures sont...

"Interrogé sur BFM TV et RMC, l'ancien ministre de la Santé [Xavier Bertrand] a cité l'exonération des heures supplémentaires, la déduction des intérêts des emprunts immobiliers, la suppression des droits de succession, la défiscalisation du travail des étudiants, les peines planchers pour les multirécidivistes et les négociations pour obtenir un service minimum dans les transports publics.

L'Assemblée nationale et le Sénat se réuniront "dès le mois de juin et pendant le mois de juillet si on en a besoin" pour que les premières mesures législatives soient prises "dès l'été"" (mon emphase)

(source: Reuters, le 7 mai 2007 à 7h34)


Exonération des heures supplémentaires: pourquoi embaucher quand on peut faire travailler plus ceux que l'on a déja sous la main ? Pour les cadres, les heures supplémentaires ne sont de toute manière pas comptabilisée. Pour les petits salaires, l'allégement fiscal obtenu sera négligeable. Sans parler du manque à gagner pour la sécurité sociale dont la disparition (oups, réforme) se profile déja à l'horizon.

Déduction des intérêts des emprunts immobiliers: intéressants si les sommes en jeu sont élevées, quasiment sans conséquences pour les foyers modestes (la déduction des emprunts est plafonnée, cette déduction n'apportera rien de plus à ces foyers par rapport à la déduction qui existe déja).

Défiscalisation du travail des étudiants
: c'est désormais officiel, les étudiants doivent travailler, cela fait désormais parti de ces choses qui vont de soi. Une fois ce concept intégré par la population on pourra se permettre d'avoir l'air généreux.

La suppression des droits de succession: chic, prions pour une bonne canicule cet été.


Peines planchers pour les multirécidivistes: suite à la loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, on note maintenant l'existence de nouvelles infractions comme le racolage passif (deux mois d’emprisonnement) ou la mendicité agressive en réunion (6 mois d’emprisonnement), en passant par les entraves à la libre circulation (= rassemblement dans les halls d’immeuble) (2 mois de prison). Quelle sera la peine plancher pour une récidive de "rassemblement dans un hall d'immeuble" ?. Depuis 2002 la population carcérale a augmentée de 20% en France (60.000 détenus). Dans son numéro de juin 2006, les cahiers de démographies pénitentiaires du ministère de la justice souligne que l'augmentation de la population carcérale n'est pas due à la progression de la délinquance mais à l'évolution des politiques pénales.

Négociations pour obtenir un service minimum dans les transports publics:
prévoir d'acheter un vélo ou des rollers pour bien profiter de la rentrée sociale. Nul doute que le débat se situera encore au niveau du conflit "droit des usagers contre droit de grève". Cela nous évitera de voir ce que Nicolas compte faire pour "augmenter la productivité" des transports publics.

Tout ça ne sera bien entendu possible que s'il obtient la majorité aux législatives, ne déchirez pas (tout de suite) votre carte d'électeur.


Pour mémoire on trouve également les projets suivants dans l'escarcelle du petit Nicolas :
  • Création d'un contrat de travail unique, à durée indéterminée, à droits progressifs, plus souple en matière de licenciement économique.
  • Tout minimum social sera obligatoirement assorti d'un travail d'intérêt général.
  • L'allocation-chômage ne pourra être inférieure au smic, mais un demandeur d'emploi ne pourra pas refuser plus de trois offres correspondant à ses compétences.
  • une révision de la fiscalité du patrimoine (ISF notamment)
  • Instauration du service minimum dans les services publics.
  • Augmentation de la productivité des services publics.
  • Création d'un service civique de six mois, qui pourrait être rendu obligatoire après expérimentation.
  • Objectif de zéro SDF dans deux ans.
  • Réforme des lois sur la laïcité : l'Etat pourra participer à la formation et au financement des cultes.
  • Augmentation du budget consacré à la défense européenne.
  • Création d'une note de discipline dans les écoles.
  • Réforme de l'ordonnance de 1945 sur la responsabilité pénale des mineurs.
  • Le plein emploi d'ici 2012