vendredi 29 juin 2007

Jour 54

Minipac

Et je vous présente maintenant Jean-Louis Borloo et son "Ministère du passage à l'acte":

"Le développement durable s’inscrit dans le progrès : ce n’est pas une régression. Son ambition c’est la croissance"

L'économiste Serge Latouche rappelle pourtant que :

"« Durable » ou « soutenable », elle demeure dévoreuse du bien-être. C’est donc à la décroissance qu’il faut travailler : à une société fondée sur la qualité plutôt que sur la quantité, sur la coopération plutôt que la compétition, à une humanité libérée de l’économisme se donnant la justice sociale comme objectif."

Ce qui ne n'empêche pas Borloo d'affirmer:

"Je crois qu’il faut d’ailleurs rendre hommage à ces pionniers de la cause environnementale, en France et dans le monde."

Comme le fait par exemple sa secrétaire d'état à l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet :

"La réponse apportée par les décroissants est rétrograde, radicale et teintée d’idéologie. Il y a dans cette théorie beaucoup de malthusianisme sur lequel on ne peut bâtir aucun projet de société. " Réforme, 8 mars 2007.

Il suffit ensuite de bien lire le discours de Jean-Louis pour se faire une idée de sa définition de la démocratie:

"L’opinion publique française [...] est prête : il faut l’aider, la guider"

"[Les français] attendent qu’on les guide et qu’on les accompagne."

"il s’agit de convaincre les Français de changer de comportement et de les accompagner dans cette démarche."

"A nous de les informer, de les inciter et de les accompagner."

La France a enfin son grand timonier.

jeudi 28 juin 2007

Jour 53

Musique de chambre
Sur le site de l'Elysée:

"Le Président de la République se réjouit de la nomination de Tony Blair comme envoyé spécial du Quartet au Proche-Orient.

Ses qualités d'homme d'État et sa connaissance de la région seront déterminantes pour accompagner les Palestiniens dans le processus de renforcement de leurs institutions et leur permettre de retrouver le chemin de la paix et des réformes.

Le Président de la République adresse à Tony Blair ses meilleurs vœux de succès et de réussite dans cette nouvelle et difficile mission."

Pourtant, d'après le journaliste Robert Fisk dans l'Independent:

"Voici un homme totalement discrédité dans la région - un politicien qui toujours échoué dans tout ce qu'il a tenté au Moyen-Orient - qui croit maintenant qu'il est la bonne personne pour diriger le Quartet et aider la Palestine"

Du coup Robert Fisk ne recevra pas la légion d'honneur, contrairement à Barbra Streisand qui rejoint ainsi aujourd'hui ce club très select dont fait parti Vladimir Poutine.

mercredi 27 juin 2007

Jour 52

Tu me fais Suez

Dans le Figaro du 27 juin 2007:

"On le croyait enterré... en réalité, il n'a jamais été aussi proche : le projet de fusion entre Suez et Gaz de France, annoncé voilà un an et demi, serait sur le point de se concrétiser. Selon nos informations, le mariage pourrait être officialisé en milieu de semaine prochaine."

A l'assemblée nationale,le 15 juin 2004, le petit Nicolas anonnait:

"Puisque des inquiétudes se sont exprimées à ce sujet, je le redis avec force : conformément aux engagements du Président de la République et du Gouvernement, EDF et Gaz de France ne seront pas privatisées."

Un mensonge de plus dont les conséquences ont déja été évaluées il y a plusieurs mois dans le Monde Diplomatique:

"Si, partout, gaziers et électriciens se marient, pourquoi avoir fait divorcer Gaz de France d’EDF, il y a deux ans, pour le marier maintenant avec Suez ? », s’interroge le député UMP Pierre Lellouche. Car la plongée de GDF et du secteur de l’énergie dans le bain de la concurrence fera une autre victime: [EDF] n’aura d’autre possibilité que de se rapprocher d’un ensemble de sociétés privées. Quant aux conséquences pour les consommateurs, on peut déjà les prévoir : « La mise en concurrence des services publics n’a jamais fait baisser les prix, ni en France ni ailleurs. Pas plus dans les télécoms que dans l’énergie », souligne M. Christian Bataille, vice-président socialiste de la commission des affaires économiques. A partir du 1er juillet 2007, les particuliers verront d’ailleurs monter leur facture, qu’ils changent ou non de fournisseur de gaz et d’électricité." (mon emphase)

Mais heureusement:

"Le moral des industriels s'est redressé en juin en France alors que les chefs d'entreprise interrogés font état d'un "optimisme grandissant sur la situation globale de leur secteur", selon l'enquête mensuelle dans l'industrie publiée mercredi par l'Institut national de la statistique (Insee)." la Tribune, 27 mai.

Le cadeau bonus nous est offert (en partie) par le Monde du 27 juin:

"Bernard Squarcini s'est aussi rendu précieux auprès de Nicolas Sarkozy en d'autres circonstances. Pendant son éloignement de l'intérieur, à Bercy, puis lors de la campagne présidentielle. Il était un de ceux chargés "d'anticiper et de détecter les coups dans l'opération "Tout sauf Sarko", explique-t-il."

Ce joyeux drille "a été nommé mercredi 27 juin, en conseil des ministres, à la tête de la Direction de la surveillance du territoire (DST) [et] sera chargé par le président d'un grand chantier : celui de la fusion entre les deux services [DST et Renseignements généraux], qui viennent de s'installer dans des locaux communs à Levallois-Perret"

Un homme qui avait déclaré en 1999 devant la commission d'enquête parlementaire sur le fonctionnement des forces de sécurité en Corse:

"J’ai choisi les renseignements généraux pour éviter d’avoir des contacts avec les magistrats."

Méfiance envers des juges qui ne comprennent pas vraiment les terroristes:

"Sans revenir à ce que l’on a connu avec la cour de sûreté de l’Etat, il y a peut-être quelque chose à faire [pour améliorer le dispositif antiterroriste]."

Et de conclure son audition avec cet échange suivant:

"M. Bernard SQUARCINI : [...] Je ne suis pas juge.

M. le Président : C’est pourquoi vous avez choisi la police.

M. Bernard SQUARCINI : Absolument. Mais ensuite j’essaierai la politique, vous m’avez converti."

mardi 26 juin 2007

Jour 51

La fin de la naïveté

La Tribune/Reuters, 21 juin:

"Dassault Aviation a annoncé lors du salon aéronautique du Bourget une commande d'avions d'affaires Falcon 2000LX par la compagnie National Air Services (NAS) d'Arabie Saoudite [...] Cette commande de jets d'affaires, d'un montant total de plus de 500 millions de dollars avec les options, est la plus importante jamais réalisée dans cette région"

Cela tombe bien car le 21 juin justement, Nicolas a reçu Abdallah Bin Abdelaziz Al Saoud, Roi d'Arabie Saoudite, le jeudi 21 juin à 12h30 au Palais de l'Elysée:

"Le Président SARKOZY aura à cœur de saluer les initiatives saoudiennes pour défendre la paix au Proche-Orient, et les succès remportés par les forces de sécurité saoudiennes dans la lutte contre le terrorisme."

Un beau pays dont la situation est ainsi décrite par le département d'état américain (sic) en 2004:

"Le bilan des brutalités et des violations des droits de l'homme en Arabie saoudite est cependant beaucoup plus sombre que ne le laisseraient paraître ces quelques progrès. Des sources d'informations crédibles ont fait état de tortures et de mauvais traitements infligés aux prisonniers par les forces de sécurité, d'arrestations arbitraires et de détention secrète. La police religieuse a continué de menacer, de maltraiter et de détenir des citoyens et des étrangers. La plupart des procès ont eu lieu à huis clos, et les accusés comparaissent généralement devant les juges sans conseil juridique. Les forces de sécurité ont arrêté et détenu des réformateurs. Le gouvernement a continué de restreindre la liberté d'expression et de presse, de réunion, d'association et de mouvement, et aurait selon certaines sources porté atteinte au respect de la vie privée des individus. La violence et la discrimination à l'égard des femmes, la violence à l'encontre des enfants, la discrimination à l'égard des minorités ethniques et religieuses et les restrictions importantes des droits des travailleurs subsistent."

Heureusement que Nicolas avait promis:

"Je veux lancer un appel à tous ceux qui dans le monde croient aux valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d’humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et par les dictatures, à tous les enfants et à toutes les femmes martyrisés dans le monde pour leur dire que la France sera à leurs côtés, qu’ils peuvent compter sur elle."

lundi 25 juin 2007

Jour 50

Big Brother is watching Dailymotion

Dans le Figaro du 25 juin, on pouvait lire que:

"Séverin Naudet, jusqu’ici directeur des contenus et de la communication du site français d’échange de vidéos Dailymotion, l’un des leaders mondiaux du secteur, rejoint le cabinet du premier ministre. Il est nommé conseiller technique chargé de la presse. Martin Rogard, quant à lui, fait le voyage inverse. Chef du pôle multimédia au département de l’Information et de la Communication du ministère de la Culture et de la communication, il va reprendre les fonctions de Séverin Naudet comme directeur des contenus France."

Ce n'est pas forcément anodin si l'on en croit l'école des hautes études en sciences sociales:

"on peut affirmer qu'il existe aujourd'hui en France deux systèmes d'information parallèles, aux caractéristiques complémentaires et en partie antagonistes. Face à la superficialité du traitement médiatique de la campagne qui a marqué les dernières semaines, la demande exaspérée d'une information politique de fond s'est adressée ailleurs. Pour prendre la mesure de la modification du paysage, qu'il suffise de rappeler les règles strictes auxquelles la communication politique est astreinte en période de campagne – alors que nul CSA ne viendra contrôler le bouillonnement des canaux parallèles."

Avoir un peu de contrôle sur ce "bouillonnement"serait-il à l'ordre du jour ?

Parano que vous êtes...

Et dans la série "nouvelle stupide", dans la Tribune du 25 juin:

"Selon le récit du gouverneur américain, arrivé dans la cour d'honneur à bord d'un imposant 4x4 noir, la discussion avec Nicolas Sarkozy a notamment porté sur la lutte contre le réchauffement climatique, dont il a lui-même fait une priorité." (mon emphase).

dimanche 24 juin 2007

Jour 49

Tabou Ghraib
Le 23 juin, Nanard Kouchner a rappelé que "Le 25 juin 2007, Gilad Shalit aura passé un an en détention. Cette détention, que nous avons condamnée, n’a que trop duré. Ceux qui détiennent Gilad Shalit doivent immédiatement le libérer. Je saisirai toutes les occasions en vue d’obtenir cette libération."

Le 24 juin il reçoit Secrétaire d’Etat des Etats-Unis d’Amérique, Condoleezza Rice:

"Nous avons déjà échangé et nous allons continuer d'échanger nos impressions et nos perspectives à propos d'un certain nombre de sujets graves et importants."

Des sujets comme l'Irak, la prison d'Abu Ghraib ou celle de Guantanamo ?

Non, "l'audace" préconisée par Nicolas ne semble pas s'appliquer à tous les sujets. On ne mélange pas les "otages" et les "prisonniers".

samedi 23 juin 2007

Jour 48

Nicolas s'envoie en l'air

Nicolas a encore répété au salon du Bourget à qui veut bien l'entendre:

"Voilà une affaire étrange, nous sommes le seul pays eu monde à nous être dotés d'une loi [les 35 heures] pour empêcher les gens de travailler "

Dans une tribune du Monde du 5 juin 2007 on trouve pourtant ce texte, écrit par un économiste:

"on constate que le nombre d’heures travaillées n’est pas un facteur de richesse, au contraire les pays où l’on travaille le plus se classent aux dernières places en terme de richesse par habitant (Pologne, Mexique, Turquie, Corée, République Tchèque, Hongrie, Grèce, Italie)."

Nicolas ajoute pourtant que:

"Et c'est d'ailleurs assez rassurant pour l'équilibre du monde de voir qu'aucun pays ne nous a imités. Alors soit nous sommes très très en avance, soit il y a un truc qui n'a pas marché".

Pourtant notre ami économiste du cabinet Reverdy nous apprends que:

"Et dans les pays où l’on gagne le plus, on a tendance à moins travailler, c’est particulièrement vrai aux Pays-Bas, au Danemark, en Suisse, en Norvège et en Autriche. Ces résultats nous invitent à penser que la France sera plus riche si elle améliore d’abord son taux d’emploi et sa productivité. Le levier du « travailler plus » ne mérite pas l’importance qui lui a été donnée."

De plus

"Certains pays ont privilégié le « travailler plus », d’autres le « travailler tous ».[...] Les pays qui ont fait le choix du « travailler tous » ont une richesse par habitant plus élevée, preuve que la réduction du temps de travail ne conduit pas à la ruine."

Et de conclure:

"En plus de rater sa cible sur le pouvoir d’achat, on peut donc également craindre que le « travailler plus pour gagner plus » produise surtout de nouveaux exclus du marché du travail."

vendredi 22 juin 2007

Jour 47

Prison pour tous

Le 22 juin, la petite Rachida s'exprimait au tribunal de Bobigny où elle souhaitait adresser "un message très clair de fermeté [...] s'agissant de la délinquance des mineurs" (leur emphase).

En insistant encore et toujours sur le fait que : "Une Justice pour tous, c'est une Justice qui lutte contre les discriminations".

C'est une volonté plutôt intéressante lorsque l'on considère cette remarque du syndicat de la magistrature le 9 juin 2007:

"le texte foule au pied le principe d’individualisation de la peine qu’il relègue au rang de simple exception. La justice pénale devient alors une machine à punir indifférente aux réalités des personnes qu’elle est amenée à juger. Animé d’une volonté de produire des effets dissuasifs par un affichage de fermeté, ce texte, pour ne pas encourir de censure par le Conseil constitutionnel, a dû concéder à l’État de droit le maintien d’un pouvoir d’appréciation pour le juge. Ainsi, les juridictions pourront déroger au prononcé de la peine plancher mais dans des cas limités encore réduits à la seconde récidive où les juges devront alors reconnaître au délinquant des garanties exceptionnelles de réinsertion. Nous dénonçons l’esprit particulièrement régressif de ce texte qui fait de la peine d’emprisonnement le centre de la réponse pénale."

Rachida, une femme à l'écoute de son maitre et de ses ambitions. Les juges attendront...

jeudi 21 juin 2007

Jour 46

Année zéro

Petit retour sur l'allocution de Nicolas devant les parlementaires de la majorité le 20 juin 2007:

"La vie publique n'est pas un métier comme les autres. Ce n'est pas une carrière. C'est un don de soi, c'est une ascèse, parfois très dure, parfois très cruelle."

Il parait qu'à Malte, le soleil est redoutable. Heureusement que Nicolas pense déja à ses prochaines vacances.

"Les Français nous ont confié pour cinq ans la responsabilité d'écrire l'histoire de France."

Ce n'est donc pas à vous français d'écrire l'histoire, vos dirigeants le feront pour vous.

"Face à la pauvreté du Tiers-monde qui tire les salaires et les conditions de travail vers le bas en faussant la concurrence"

C'est donc la faute des pauvres du tiers-monde, pas celle des entreprises occidentales qui les font travailler pour des salaires de misère. Un oubli sans doute...

"Face à la multitude de ceux que la misère, la sécheresse, la famine ou la guerre contraignent à émigrer, face au réchauffement climatique, face aux fanatismes, face aux intégristes qui attisent le choc des civilisations, il n'y a pas d'autre choix possible que l'audace et la vérité."

Voilà à quoi ressemble "l'audace et la vérité" de Nicolas.

"Je veux conduire une autre politique que celle qui oublie toujours que derrière les chiffres il y a des femmes et des hommes, et que ce sont eux qui font l'économie, ce sont eux qui entreprennent, qui produisent, qui investissent et qui consomment."

Entreprends, produit, investi, consomme. Derrière les chiffres, il n'y a plus que des critères économiques.

"L'égalitarisme, c'est l'assurance de l'immobilisme et de la stagnation. C'est le contraire du mouvement, le contraire du progrès."

Liberté, Mouvement, Fraternité alors ?

"la France ne travaille pas assez. C'est une vérité."

Pourtant en 2005 déja:

"Au sein du G7, les Etats-Unis s'imposent sur le niveau de PIB atteint par salarié. La France arrive en tête pour le PIB réalisé par heure travaillée." (mon emphase), on pouvait même lire dans Le Monde du 6 avril 2006 que d'après le très gauchiste Centre de recherche en économie de Sciences Po:

"[La France] a, par exemple, une productivité horaire très nettement supérieure à celle que connaissent le Royaume-Uni, l'Espagne, les Etats-Unis, le Japon et même l'Allemagne."


"Le pouvoir d'achat qui est trop bas, c'est la faute à la concurrence des pays à bas salaires, au dumping social, écologique, monétaire, à la monnaie chinoise qui est trop basse, à l'euro qui est trop fort, aux prélèvements qui sont trop élevés, aux taux d'intérêt français qui sont supérieurs à l'inflation, au prix de l'immobilier qui a beaucoup plus augmenté que les revenus des Français. C'est aussi la faute au chômage de masse..."

Je propose une vitrification des pays à bas salaires, l'éradication de la Chine, la baisse des prix de l'immobilier et le massacre de masse des chômeurs... Je suis ? Je suis ? Un con certainement, ou un président. Tout ça pendant que des salauds rassemblaient:

"les sommes considérables qui sont consacrées à empêcher les Français de travailler"

Merci d'avoir mis fin à cet odieux complot.

Ceux qui ont voté pour le candidat "de la rupture" apprendrons avec joie qu'il compte créer:

"une commission sur le modèle de la commission Rueff-Armand créée par le Général de GAULLE au début des années 60"

Dans le fond de la poubelle:

"Chaque université pourra choisir de rester dans l'ancien système qui est paralysé ou d'adopter un nouveau statut fondé sur le principe de la liberté. Ceux qui choisiront le nouveau statut recevront des moyens supplémentaires."

C'est sympa d'avoir le choix avec Nicolas

"Alors, que les choses soient claires, je ferai du cancer, d'Alzheimer et des soins palliatifs, un chantier présidentiel."

Là c'est vrai: croissance, amnésie et TF1 sont bien au programme.


mercredi 20 juin 2007

Jour 45

Un autre jour en France
Le mercredi juin, c'est la journée mondiale du refugié. Et la Cimade viens de rendre son rapport sur le droit d'asile en France:

"Derrière la façade des discours politiques qui tous s’accordent à vouloir « protéger » le droit d’asile, la réalité quotidienne des pratiques administratives auscultées dans ce rapport montre malheureusement une logique bien différente. Les mécanismes d’accès à la protection internationale prévue pour les réfugiés ont été rendus au fil des textes tellement étroits ou expéditifs qu’ils constituent désormais une véritable dissuasion."

Ce qui n'empêche pas Nicolas de s'exprimer ainsi devant l'UMP et les spectateurs de TF1 (=les français à ce qu'il parait):

"avoir oublié que chaque être est une personne [...] avoir oublié dans la politique et dans l'économie la part de l'humain, je vous le dis, ce fut l'erreur fatale qui a si souvent fait échouer les réformes"

"Fut" ou "sera" ?

mardi 19 juin 2007

Jour 44

Swimming with sharks
Faites une place dans le bassin pour...

Christine Lagarde: ancien membre du Center for Strategic and International Studies, think tank américain qui compte parmi ses membres les PDGs d'Exxon, du groupe Carlyle, de Coca-cola... Ancienne avocate d'affaire pour des entreprises comme Boeing . Les futures licenciés d'Airbus la remercie déja.

André Santini: l'homme qui dépense 1000 euros par mois en cigares est nommé secrétaire d'Etat à la fonction publique. Nul doute qu'il leur conseillera de faire des économies.

Christian Estrosi: l'homme qui disait de la police de proximité: "la vocation de la police n’est pas de se promener aux heures ouvrables pour discuter de la pluie et du beau temps avec les délinquants." On notera donc qu'être proche de la population c'est être de facto proche des délinquants. Rien d'étonnant pour cet ancien rapporteur des lois sur la sécurité nationale : "Après avoir rappelé qu’il avait demandé, dès le mois d’avril 2001, une extension de ce fichier [des empreintes génétiques] au-delà des seules infractions à caractère sexuel, M. Christian Estrosi a regretté qu’il ne comporte aujourd’hui qu’environ 1 700 empreintes génétiques - contre environ deux millions au Royaume-Uni"

Fadela Amara, présidente du mouvement Ni putes ni soumises est nommée secrétaire d'Etat à la politique de la ville, auprès de Christine Boutin. Cette dernière lui expliquera qu' "il faut encore faire un effort si nous voulons atteindre la barre symbolique et statistique des 2,1 enfants par femme" à moins qu'elle ne l'invite à un dîner avec ses amis de Life Parade.

lundi 18 juin 2007

Jour 43

Soyons mesquins

Le 11 novembre 1995 dans un article au titre évocateur ("la grève coutumière"), la rédaction des Echos nous expose son point de vue sur la grève:

"Pendant qu'ils attendaient, transis de froid, quelques trains improbables, nos concitoyens ont pu mesurer une fois de plus l'exaltante nécessité des grèves"

"Sa nature essentiellement liturgique se lit dans le caractère hétéroclite des revendications exposées"

Mais ce 18 juin 2007, dans le Monde:

"Les syndicats et la Société des journalistes (SDJ) des Echos ont décidé, lundi 18 juin, le principe d'une grève pour mardi, afin de protester contre une éventuelle vente du groupe au PDG de LVMH, Bernard Arnault."

Si même un journaliste des Echos finit par ouvrir les yeux... Et oui il s'agit du Bernard qui était témoin au mariage de Nicolas...

dimanche 17 juin 2007

Jour 42

One down, three hundred to go



"François Fillon a déclaré que tout ministre battu aux élections législatives serait contraint, y compris lui-même, de quitter le gouvernement." (le monde 9 juin 2007)

Avec 49,07% dans la 2è circonscription de Gironde, le ministre d'Etat Alain Juppé est battu par Michèle Delaunay, sa concurrente socialiste, qui récolte 50,93%.

"Il a annoncé qu'il présentera sa démission au président de la République, Nicolas Sarkozy, et au premier ministre, François Fillon, "dès lundi matin"." (le monde.fr 17 juin 2007).

François Fillon en déduit que:

"les Français ont fait "un choix clair et cohérent" (Intervention télévisée du 17 juin 2007)

Bravo Fifi

samedi 16 juin 2007

Jour 41

Tourisme textuel

Nicolas n'est pas très bon en géographie, dés qu'il doit parler de l'étranger, son vocabulaire se réduit à un seul adjectif:

Comme ici:

"la Pologne est un grand pays."

:

"J'ai dit à Monsieur POUTINE que la Russie était un très grand pays"

Ou encore par ici:

"la Turquie est un grand pays"

Mais n'oublions surtout pas que:

"l'Algérie est un grand pays"

Mais il y en a un qui les éclate tous:

"Le Sénégal est un très grand pays."

Mais il y a des prix de consolation:

"les Iraniens, un grand peuple"

On aurait aimé des déclarations au niveau de ses discours sur les régions françaises. C'est là que Nicolas est à son meilleur niveau, celui d'un présentateur du Jeu des mille francs*:

"Je veux le faire ici, à Nantes, dans cette ville traversée d’histoire et de littérature comme elle l’est de la Loire, ouverte sur l’avenir comme elle l’est sur l’océan." ()

"Y a-t-il meilleur endroit [que Clermont-Ferrand] pour appeler les Français à dire non au renoncement que ce lieu sacré où le premier résistant gaulois versa son sang pour quelque chose de plus grand que sa tribu ?" (ici)

"à Perpignan, vieille ville catalane et française dont Salvador Dali mit jadis la gare au « centre cosmique du monde »." (c'est là)

"J'aime cette île dont les noms ont suivi le cours de l'Histoire : Ile Bourbon, Ile Bonaparte, Ile de La Réunion, île de conquête, de forbans, de bâtisseurs" (ici)

"Strasbourg qui fit résonner jusqu’en Egypte le rire du grand Kléber" (et oui)

Quand il ne devient pas tout simplement l'égal d'un Paulo Coelho:

"C’est dans ce département du Val-de-Marne où se sont toujours mélangées les classes sociales, où dans chaque village, dans chaque ville de vieux noms familiers nous renvoient l’écho lointain d’une histoire de France dont les destinées individuelles entremêlées forment la trame mystérieuse" ()


*: merci à Alice de m'avoir rappelé l'existence de ce joyau radiophonique français.

vendredi 15 juin 2007

Jour 40

Vulcania

Valérie Giscard d'Estaing a ouvert son blog, on peut y lire ce passage:

"Dans tout le débat actuel, l'opinion des Européens n'est pas prise en compte. Il y a actuellement des négociations dont vous entendez parler, des visites bilatérales, mais personne ne sait ce qui s'y dit. Il y a simplement des comptes rendus très brefs, différents d'ailleurs suivant les interlocuteurs, car ils ne disent pas exactement la même chose. Le citoyen ne peut donc pas savoir comment se discute son sort en Europe. Je crois que cette situation n'est pas raisonnable au 21e siècle"

Nicolas a une belle opinion de notre démocratie car il a déja précisé:

"j'avais indiqué que je demandais aux Français, au peuple français, un mandat pour pouvoir ratifier un traité simplifié par la voie parlementaire."

Dors citoyen, les parlementaires vont s'occuper de toi.

jeudi 14 juin 2007

Jour 39

Godspeed you black emperor

Sur le site de l'Elysée, l' interview de M. Nicolas SARKOZY, Président de la République, accordée au journal polonais -Gazeta Wyborcza- à l'occasion de son déplacement en Pologne.

On commence fort avec: "La Pologne a toujours porté des valeurs chrétiennes importantes dans l'idée que l'on se fait de la civilisation européenne."

Un sujet comme on le sait important pour frère Nicolas:

"Pour la première fois de ma vie je me suis senti proche des moines qui avaient défié l’océan et le sable pour adresser à Dieu l’une des plus belles prières que les hommes aient jamais adressé au Ciel, et je me suis senti partie prenante dans cette prière venue du fond des âges", c'est à Montpellier

Ou encore à Metz:

"La Lorraine c’est cette terre sainte où c’est la même chose de prier Dieu ou de prier la France."

En passant par Rouen:

"Comment être à Rouen et ne pas penser à Jeanne sur son bûcher, criant le nom de Jésus au milieu des flammes tandis que, selon les témoins du temps, « dix mille hommes pleuraient »…"

N'oubliez pas Caen:

"cette terre où entre le Mont Saint-Michel et Lisieux, entre l’Abbaye aux hommes et l’Abbaye aux femmes, Dieu est partout."

Ni Strasbourg:

"Car il existe une conscience européenne qui vient de l’histoire la plus ancienne, qui vient de la civilisation, qui vient de la religion."

Et on finit en beauté à Tours par une belle déclaration d'amour:

"Je salue la Tourainela France a pris le visage mystérieux de Jeanne dont nous ne savons avec certitude qu’une seule chose, c’est qu’il fut le plus doux et le plus beau visage que la France ait jamais eu."

mercredi 13 juin 2007

Jour 38

Georgia on my mind

Le 13 juin, Nicolas a eu un entretien avec le président Georgien M. Mikheil SAAKACHVILI. On peut lire dans le compte-rendu de l'Elysée:

Le petit Nicolas a ainsi "confirmé son appui pour poursuivre la réorganisation du ministère de l'Intérieur géorgien en plaçant un assistant technique français au côté du Président géorgien."

Concluant que:

"L'amitié personnelle qui lie les deux Présidents doit, selon le chef de l'Etat, faciliter ce rapprochement [entre la France et la Géorgie]."

C'est vrai qu'ils doivent se sentir proche car le 23 mai 2007, le président géorgien a abaissé l'âge de la responsabilité pénale pour certains crimes de 14 à 12 ans en contradiction totale avec les dernières recommandations de l'ONU en la matière qui encourage au contraire les états à relever progressivement l'âge de la responsabilité pénale.

Rapport que Nicolas n'a sans doute pas lu.

mardi 12 juin 2007

Jour 37

Glissement

"Interrogé sur le chantier de la TVA sociale, lancé le jour même, le premier ministre a déclaré qu'il préférait parler de "TVA anti-délocalisation"." (source: Figaro du 12 juin)

Ajoutant plus tard:

"Ce n'est pas choquant que les T-shirts chinois servent un peu à financer notre protection sociale"

En revanche il n'est pas choquant de "basculer une partie du financement de la Sécurité sociale des entreprises vers les ménages"

Alors que comme le souligne ce brûlot gauchiste qu'est l'Expansion: "La baisse des prix des textiles leur permet [aux consommateurs] de dépenser moins pour s'habiller, ce qui libère du pouvoir d'achat pour d'autres dépenses".

Mais peu importe, les foyers les plus modestes devront payer autant que les plus riche (la TVA ne s'adapte pas à vos revenus, contrairement aux charges patronales) et plus de dépenses cela signifiera plus de croissance, ce qui permettra de montrer de jolis chiffres aux portes-micros des journaux télévisés. Et de gagner ainsi davantage d'électeurs.

De l'art de taxer les pauvres en tapant sur des chinois.

Classe.

Sans oublier:

"La TVA pourrait augmenter de 5 points en France à compter de 2009. C'est ce qu'a annoncé François Fillon mardi soir sur France 2."

C'est cocasse car sur le site de l'UMP on pouvait lire que "Le projet de TVA sociale qui sera « mis à l'étude » ne signifie « pas une augmentation de la TVA » contrairement aux accusations de la gauche".

Saletés de gauchistes.

Et enfin le cadeau bonus: plus de pétrole dans 40 ans d'après le rapport 2007 de BP.

lundi 11 juin 2007

Jour 36

Extra large

La lecture du Figaro, c'est toujours du bonheur:

"46% des Français ont accordé leur confiance à l’UMP et à ses alliés (Nouveau Centre, MPF, et divers droite) au premier tour des législatives" Figaro, 10 juin 2007 (leur emphase).

Avec la plus faible participation au premier tour des législatives depuis 1958, on peut se demander combien de Français font "confiance" à l'UMP.

44 millions d'électeurs dont 40% d'abstentionnistes: reste 26,4 millions d'électeurs.

46% de 26,4 millions: environ 12 millions.

Il n 'y a plus que Patrick Devedjian pour parler de "ce premier succès [qui] marque l’accord des Français"

samedi 9 juin 2007

Jour 34 & 35

Les yeux dans les bleus

Vu le résultat du premier tour des législatives, je propose une légère retouche au drapeau français:



vendredi 8 juin 2007

Jour 33

G8 ans

C'est la fin du G8, avec ces intéressantes déclarations du petit Nicolas:

"Si les intérêts vitaux de la France étaient menacés, alors, à ce moment-là, comme tous les autres Présidents de la République qui m'ont précédé, je pourrais envisager l'utilisation de l'arme nucléaire. Fort heureusement, ce n'est pas le cas.

Mais, quant à la définition précise de ce que sont les intérêts vitaux, je ne suis pas sûr que ce soit le cadre le plus approprié pour les définir précisément. Même si je reconnais, bien volontiers, que la notion d'intérêt vital à évolué depuis l'époque du Général de Gaulle." (mon emphase)

Comme le soulignait le Jacquou "le croquant" Chirac le 19 janvier 2006:

"L’intégrité de notre territoire, la protection de notre population, le libre exercice de notre souveraineté constitueront toujours le cœur de nos intérêts vitaux. Mais ils ne s’y limitent pas. [...] Par exemple, la garantie de nos approvisionnements stratégiques ou la défense de pays alliés, sont, parmi d’autres, des intérêts qu’il convient de protéger." (mon emphase)

Nicolas en remettait d'ailleurs une couche le 7 mars 2007:

"Il s’agit simplement de réfléchir au fait que les intérêts vitaux de la France ne se réduisent pas à la seule dimension de l’hexagone."

Cela ne fait que souligner un nombre assez important de contradictions comme le souligne l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire:

"[Vous affirmez] d’un autre côté que "cette sécurité et cette protection s’étendent à nos amis et à nos alliés", autrement dit que ceux-ci bénéficient de NOTRE dissuasion nucléaire. S’ils en bénéficient, c’est qu’ils n’ont pas besoin, eux, d’une « dissuasion nucléaire autonome ». Alors pourquoi en aurions-nous besoin, NOUS ? Mais si nous en avons réellement besoin, nous, pourquoi n’en auraient-ils pas besoin, EUX AUSSI ?"

L'ACDN poursuit:

"en quoi nos bombes atomiques vont-elles nous permettre de combattre "la prolifération des armes de destruction massive, le terrorisme, les Etats qui ont perdu toute structure étatique ou gouvernementale, la mise en danger de nos approvisionnements stratégiques, les catastrophes écologiques, humanitaires ou encore les pandémies" ?"

Pour le terrorisme en tout cas la réponse de Jacquou le 19 janvier:

"Pour autant, les dirigeants d’Etats qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous, tout comme ceux qui envisageraient d’utiliser, d’une manière ou d’une autre, des armes de destruction massive, doivent comprendre qu’ils s’exposent à une réponse ferme et adaptée de notre part. Et cette réponse peut être conventionnelle. Elle peut aussi être d’une autre nature." (mon emphase)

Alors Nicolas va t'il faire péter des bombes ? Non. Va t'il faire de notre "force de dissuasion" un moyen de pression politique sur le plan international ? Grave.

"S'agissant de l'Iran, il me semble qu'il y a une grande communauté de vue avec la Chine, la Russie et les Etats-Unis d'Amérique pour pousser les dirigeants iraniens à revenir à la table des négociations. En ce qui me concerne, je pense qu'il faudra envoyer un message de fermeté et certainement un durcissement des sanctions." (conférence de presse au G8)

Il déclarait pourtant le 7 mars 2007 que "La dissuasion reste un impératif absolu. C’est l’assurance-vie de la Nation". Tout le monde n'a visiblement pas droit à une assurance-vie, au moins, que ce soit au niveau social ou international, le Nicolas est cohérent.

jeudi 7 juin 2007

Jour 32

Nicolas continue d'enterrer les résistants

Sur le site de l'Elysée :

"C'est avec tristesse que le Président de la République a appris le décès du général de corps d'armée, Alain Le Ray, le 04 juin 2007, à l'âge de 96 ans."

La "présidence" comme les journaux se contente d'un historique lapidaire sans se préoccuper de petits détails comme celui-ci:

"Je bénis les hasards d’une lecture qui me permet de parler d’un combattant héroïque et de l’officier qui refusa d’obéir aux consignes du ministre des Années du général de Gaulle, Pierre Messmer, qui lui enjoignait dans une note dite " IPS " (information personnelle secrète) de ne plus accueillir aucune demande d’asile de harkis ou de leur famille et de leur interdire l’entrée des casernes. À Tizi Ouzou, le général Le Ray donna l’ordre aux commandants de secteur d’accepter leurs demandes de mise sous protection, sauvant par là un peu de l’honneur de la France." L'Humanité du 30 mai 2001.

Nulle doute que Nicolas aurait apprécié...


mercredi 6 juin 2007

Jour 31

Pinnochio

On remercie le Figaro du 6 juin et son léch... son interview de Nicolas:

"J'ai été élu sur un projet fort, cohérent, basé sur la franchise et la vérité."

Quelques mensonges (parmi tant d'autres): ici (y'a la maman du petit en prime)

"Je veux réformer en profondeur notre pays pour le moderniser. Parce que les changements seront forts" (mon emphase)

"Pour réduire les déficits, il faut réduire les dépenses et augmenter les recettes. [...] Mais cette démarche n'est pas exclusive d'économies. Je confirme la règle du non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux dès le budget 2008. Je confirme que nous réformerons les régimes spéciaux en 2008. Je confirme aussi qu'il nous faudra trouver de nouvelles économies sur l'assurance maladie."

Des économies sur les retraites, le remboursement des soins, certains services public (je doute qu'un fonctionnaire de police sur deux ne soit pas renouvelé). Nicolas a le sens des priorités...

"Le mois de juillet sera consacré à l'action législative prioritaire. Le mois d'août, aux vacances."

Pas mal pour quelqu'un d' "engagé dans un projet de revalorisation du travail" alors qu'en 2004 21 millions de français n'ont pas pris de vacances, "soit 35,4 % de la population qui n'ont pas effectué de séjour d'au moins quatre jours." (lire ce rapport de l'Insee) avec en plus ce détail intéressant:

"plus de la moitié des individus appartenant au quart de la population aux revenus les plus bas n'est pas partie une seule fois en vacances dans l'année, contre seulement une personne sur sept appartenant au quart le plus aisé."

Pour gagner plus, il leur faudra travailler plus et donc prendre moins de vacances pendant que Nicolas profiteras des siennes.

On aura peut-être droit à une libération d'Ingrid Bétancourt pour faire passer la pilule. Avec un beau sondage Ifop et une soirée spéciale sur TF1...

mardi 5 juin 2007

Jour 30

Urgences

Après le Ministère du Vivre ensemble voici Roselyne Bachelot-Narquin qui déclare:

"Je veux être le ministre de la qualité des soins", le 5 juin à Metz.

Mais après nous avoir fait rire:

"Certaines pratiques, comme la chirurgie ou plus généralement les activités interventionnelles, ont fortement évolué. Elles requièrent un matériel coûteux et des équipes pluridisciplinaires ; elles doivent être regroupées pour en garantir l’excellence et la sécurité." (Mon emphase).

Donc concentration des soins "de pointes" dans quelques grands centres hospitaliers, pour les autres:

"les choix de localisation des nouveaux établissements doivent se faire sur des critères objectifs incontestables vis à vis de la population du territoire concerné."

Un critère économique sera-t'il considéré comme objectif ? Soyez mignons, évitez de développer un cancer si vous habitez dans une région pauvre et dépeuplée. Ce qui n'est pas sans rappeler la stratégie de la grande distribution.

Le reste est à l'avenant:

"la mise en place du pôle sanitaire spinalien unique réunissant le centre hospitalier public et la clinique privée" (Mon emphase).

Qui prendrons donc en charge tout les patients de la même manière ?

En même temps on est prévenu:

"Que l’on ne compte pas sur moi pour me complaire dans la nostalgie d’un hôpital d’hier trop souvent idéalisé. Je veux être la ministre qui aura su préparer, pour notre pays, l’hôpital de demain."

La qualité des soins certes, mais l'accès aux soins...

lundi 4 juin 2007

Jour 29

Conditionnement

Quand Vladimir Poutine déclare dans une interview (Figaro du 4 juin 2007):
"Oui, bien sûr ! Bien sûr que je suis un pur et absolu démocrate ! La tragédie, c'est que je suis le seul pur démocrate au monde. [...] Depuis la mort de Gandhi, je n'ai personne à qui parler !"

Je trouve trouve cela absurde, presque insultant.

Quand François "Fifi Brindacier" Fillon déclare:

"Il faut que nous montrions à tous ceux qui sont candidats à venir en Europe, que l'Europe, ce n'est pas l'Eldorado que parfois on leur promet" (mon emphase)

ou encore que:

"[La nouvelle vague incarnée par Nicolas Sarkozy et son gouvernement est] déterminée à réécrire les scénarios politiques les plus usés, les dialogues les plus stéréotypés"

Comme le respect du travail, la sauvegarde la famille et l'amour de la patrie. Je trouve cela absurde aussi, mais je pense que nous sommes moins nombreux.

On peut alors lire dans une dêpêche AFP du 4 juin que:

"67% des Français approuvent l'action du président Nicolas Sarkozy à l'Elysée, et 63% celle de son Premier ministre François Fillon à Matignon, selon le tableau de bord politique de l'Ifop"

Ifop, présidé par... par... Et oui souvenez vous : Laurence Parisot (tiens ils en ont aussi fait un sur la réélection probable de Fillon dans la Sarthe, étonnant non ?)

dimanche 3 juin 2007

Jour 27 et 28

Entre potes

Kouchner ne s'est visiblement pas occupé que du Darfour, du 31 mai au 3 juin il s'est également rendu à Istanbul, en Turquie pour participer à une réunion du groupe Bilderberg (et là aussi). Le G8 c'est pour la presse (et les altermondialistes), les grands de ce monde se trouvaient plutôt .

Notre French Doctor a ainsi pu cotoyer: Jean-Claude Trichet, Gouverneur de la Banque Centrale Européenne, José M. Durão Barroso, Président de la Commission Européenne, Nicolas Beytout, Directeur de la publication du Figaro (France), Philippe Camus, Directeur Général d'EADS, George A. David, Président de Coca-Cola H.B.C. S.A. (Etats-Unis), Jaap G. Hoop de Scheffer, Secrétaire Général de l'OTAN (Pays-Bas/International)... La liste est longue.

Mais rassurez-vous, ils ne se déplacent que pour "discuter".

Il n'est pas étonnant d'y voir le petit Bernard car beaucoup "d'invités" aux réunions du groupe de Bilderberg appartiennent aussi au club Le Siècle auquel appartient également... Nicolas Sarkozy.

Se sont ainsi croisés à l'Automobile Club de France : Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin, Dominique Strauss Kahn, ou encore le baronnet Sellières...

Tous ces braves gens ont ainsi pu se pencher sur notre cas, loin des bruits et des plaintes de la plèbe.

Et sans doute se réjouir de la belle santé de notre démocratie.

vendredi 1 juin 2007

Jour 26

Miniver

Un petit rapport intéressant mais un brin déprimant, rendu par la Ligue des droits de l'Homme, le Syndicat de la Magistrature et le Syndicat des Avocat de France "dans un contexte post électoral qui s'avère préoccupant." et qui note dés le départ:

"De ce que nous écrivions déjà il y a cinq ans, nous n'avons rien à ajouter, sinon que la situation a empiré : "La multiplication des procédures pour outrage et rébellion, la complaisance que met l'institution judiciaire à n'entendre qu'un seul son de cloche, la quasi impossibilité de faire sanctionner les débordements, tout cela conduit à enfermer les forces de l'ordre dans un rôle qui est celui de garde-chiourme, et non celui d'une force publique au service des citoyens" (mon emphase)

"Quatre années de fonctionnement [de la commission] ont ainsi permis de constater le parallélisme entre l'arsenal législatif liberticide mis en place par les gouvernements du quinquennat et la dégradation, toujours en progression, des rapports des citoyens avec leurs polices et avec leur Justice."

Heureusement en partant de son ministère Nicolas nous avait bien dit:

"Je suis entré dans ce ministère avec des objectifs. J'en sors avec des convictions renforcées. La conviction que la culture de la violence s'est enracinée dans notre société faute d'avoir été clairement dénoncée et combattue à temps." Notre société ou notre État ?

Dans le Monde du 29 mai 2007, Brice Hortefeux indique que son ministère"a été créé pour être le ministère du 'vivre ensemble'". Quasiment un Ministère de l'Amour en quelque sorte...

Pourquoi pas, on a bien un ministère de l'Ecologie qui construit des centrales nucléaires.