lundi 31 décembre 2007

Jour 238

Bonne année

La Tribune, 30 décembre 2007 :
"Le décret attribuant une aide exceptionnelle de fin d'année aux allocataires du RMI et de plusieurs minima sociaux est paru dimanche au Journal officiel. Fixée à 152,45 euros pour une personne seule, cette prime est inchangée par rapport aux années passées." (mon emphase)

Les Echos, 31 décembre 2007 :

"les UHNWI - les « ultra-high-net-worth individuals » - traduisez les ultrariches -, étudiés par Capgemini Consulting et Merrill Lynch dans leur rapport 2007 sur l'état mondial des fortunes personnelles.[...] Pour la première fois depuis sept ans les avoirs détenus par les millionnaires enregistrent une croissance à deux chiffres. Le nombre de particuliers fortunés dans le monde ne cesse de progresser et s'élève à 9,5 millions."

dimanche 30 décembre 2007

Jours 236 & 237

St Eloi priez pour nous

Le Figaro, 30 décembre 2007 :

"«Eloi», comme «éloignement». C'est le nom du fichier créé par un décret paru dimanche au Journal officiel. Il permettra de centraliser des données sur des étrangers en situation irrégulière «faisant l'objet d'une mesure d'éloignement». L'identité de l'intéressé, de ses parents et de ses enfants, les étapes de la procédure le concernant ou encore la «nécessité d'une surveillance particulière au regard de l'ordre public» pourront y être inscrites. Un autre fichier avait été créé en 2006, par un arrêté du ministère de l'Intérieur mais annulé en mars 2007 par le Conseil d'Etat, qui estimait qu'un tel fichier ne pouvait être créé «que par décret en Conseil d'Etat après avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés» (CNIL). [...] [Déclaration de ]Laurent Giovannoni, le secrétaire général de la Cimade, association d'aide aux immigrés [:] «Le fichage est maintenu pour toute personne qui héberge une personne en situation irrégulière» dénonce-t-il. «Cela multiplie la possibilité d'arrêter des étrangers à leur domicile, et c'est la porte ouverte à des poursuites pour délit d'aide au séjour irrégulier»." (mon emphase)

vendredi 28 décembre 2007

Jour 235

La liberté c'est l'esclavage

Libération, 28 décembre 2007 :
"A peine plus d’un mois après les déclarations de Laurence Parisot, présidente du Medef, qui se demandait, le 21 novembre, s’il ne fallait pas «poser sur la table la question de la suppression de la durée légale du travail», le Premier ministre semble en proie aux mêmes interrogations. Dans un courrier adressé, mercredi, aux organisations syndicales et patronales, François Fillon se demande «à quelles conditions de validité devrait être soumis un accord d’entreprise pour qu’il puisse librement déterminer les règles applicables en matière de durée du travail […]: seuil de déclenchement des heures supplémentaires, taux de majoration applicables […]». Autrement dit : comment supprimer la durée légale du travail, seuil à partir duquel sont comptabilisées les heures supplémentaires - et leur majoration à 25 % - en renvoyant sa détermination non plus à la loi, mais à la négociation d’entreprise." (mon emphase)

jeudi 27 décembre 2007

Jour 234

Pas de trêves pour les confiseurs chinois

Un communiqué du Réseau Education Sans Frontières :
"Aujourd’hui, mercredi 26 décembre, la préfecture de police de Paris a organisé une descente de police dans une épicerie asiatique située rue de Belleville. Tableau de chasse : Six étrangers sans papiers interpellés. Au moins trois d’entre eux sont des pères ayant des enfants scolarisés. La préfecture de police qui a de plus en plus de mal à rafler aux sorties de métro en raison des protestations des citoyens indignés a trouvé depuis quelque temps une autre méthode pour réaliser son « sarkobjectif »."

mercredi 26 décembre 2007

Jour 233

La révolution Orange

Le Monde
, 26 décembre 2007 :
"L'année 2007 n'aura pas été un bon millésime pour la liberté de la presse en France. Aux difficultés économiques auxquelles nombre de journaux sont confrontés, vient s'ajouter une pression accrue de la justice pour contraindre les journalistes à révéler leurs sources.

Deux affaires en cours en témoignent. La plus récente concerne Le Télégramme. Ce quotidien breton a révélé, vendredi 21 décembre, qu'un de ses journalistes qui avait refusé - comme le code de procédure pénale lui en donne le droit - de révéler à la justice la source d'un article portant sur un meurtre lié au milieu nantais venait d'être victime d'une redoutable première. Sur réquisition du parquet, l'opérateur téléphonique Orange a fourni à la police judiciaire le relevé des appels passés par ce journaliste à partir de son portable. Cette communication s'est effectuée sans que ni l'intéressé ni sa hiérarchie n'en soient tenus informés.[...] Cette affaire est inquiétante. Alors que la sécurité de l'Etat n'est manifestement pas en danger, la justice utilise des méthodes qui ne sont pas sans rappeler les pressions exercées par le régime de Pékin à l'égard des fournisseurs d'accès à Internet."

mardi 25 décembre 2007

Jour 232

Le Nom de la Rose

Comme l'a rappelé il y a peu Nicolas :

"Et puis je veux dire également que, s'il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu'il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses."

Une dépêche AFP du 25 décembre 2007 :

"Une trentaine de personnes, parmi lesquels des frères franciscains, ont réalisé un cercle de silence, aujourd'hui sur la place du Capitole à Toulouse, pour dénoncer l'enfermement des sans-papiers dans des centres de rétention. [...] Cette action avait comme but de "sensibiliser le citoyen lambda sur la situation des personnes étrangères en situation irrégulière" et "exprimer l'inquiétude sur les conditions d'enfermement" dans des centres de rétention administrative.
"Avec notre action, nous plaçons le centre de rétention de Cornebarrieu (en banlieue toulousaine) en plein centre de Toulouse", a souligné frère Stéphane, l'un des membres de la communauté franciscaine, qui a salué l'action menée par "les enseignants et les parents dans le Réseau éducation sans frontières" ou celle "des associations d'aide aux sans-papiers au niveau national".

On en apprends un peu plus sur le site des frères franciscains de Toulouse :

"A partir du 30 octobre, tous les derniers mardi du mois de 18 h 30 à 19 h 30, des frères franciscains et des membres de la famille franciscaine toulousaine se retrouveront place du Capitole, en silence et en prière, pour dénoncer l’enfermement par le gouvernement dans des centres de rétention des personnes étrangères en situation irrégulière.

Comme frères de saint François d’Assise et au nom de l’Evangile, nous ne pouvons laisser faire cela. Par ce geste nous voulons apporter notre contribution au travail mené, sur le terrain et auprès des décideurs publics, par différentes associations dont nous saluons les actions.

Nous dénonçons d’une part l’enfermement de personnes dont le seul crime est d’être entré en France pour vivre mieux ou pour sauver leur vie. D’autre part, nous tenons à manifester notre inquiétude devant les conditions de détention elles-mêmes :
Le centre de rétention de Cornebarrieu, ville de la banlieue de Toulouse, est muni de vitres anti-chocs et entouré de grillages et de fils de fer barbelés à deux niveaux (à 20 m et 100 m du bâtiment).
La cour où peuvent s’amuser les enfants est encore doublement sécurisée à tel point que de grandes plaques métalliques ont été posées afin d’éviter tout regard extérieur. S’agirait-il de personnes à ce point dangereuses pour nous ?

Saurons-nous trouver des solutions plus respectueuses de l’être humain et de tous ses besoins,ceux des enfants notamment ?
"

lundi 24 décembre 2007

Jour 231

Joyeux Noël

Sur le site de l'Acrimed :

"Ce fut un long et douloureux réveil. Mais il fallut bien se rendre à l’évidence : le Père Noël n’existe pas, les fées non plus.

Nous avions déjà renoncé à confier notre avenir à des actionnaires et à des publicitaires et notre action à des professionnels et à des clients. Pour un peu, nous ne saurions plus vers qui nous tourner…

Dieu, peut-être ? Mais d’aucuns prétendent qu’il n’existe pas ou que, s’il existe, il ne s’intéresse pas à la critique des médias.

Quant au père Noël, il nous a beaucoup déçu…

Donc, tout ça pour dire qu’Acrimed est un site totalement gratuit, indépendant, sans abonnement et sans publicité, sans autres actionnaires (si l’on peut dire…) que les adhérents de notre association et sans autres actions (non cotées) que leurs cotisations.

L’association et le site sont animées de façon totalement bénévoles (si l’on excepte le SMIC pharaonique versé à notre secrétaire administratif bien aimé).

Une association militante donc et non une PME qui produirait de la critique des médias comme on produit des lessiveuses (allez savoir pourquoi c’est cet exemple qui nous est venu à l’esprit…).

Une association qui ne craint pas d’avouer que la critique des médias n’est pas (ou pas seulement) une activité divertissante, qu’elle sollicite un engagement commun et partagé de journalistes et de salariés des médias, de chercheurs et d’universitaires, d’acteurs de la vie syndicale et associative, qu’elle n’est pas une activité journalistique comme les autres, mais une modalité de l’action collective. Action collective ? Quel archaïsme !

Acrimed a besoin de vous, Acrimed a besoin de sous.

Pas d’abonnements requis, ni de publicité convoitée : seulement des adhésions et soutiens volontaires. Avant 2008 ?

- C’est le moment d’adhérer et/ou de nous soutenir. Et donc de cliquez ici. Une adhésion de soutien, c’est toujours mieux qu’un soutien sans adhésion…

- C’est le moment aussi d’acquérir nos superbes cartes postales

Par Acrimed, nous vous remercions."

Heureusement, pour d'autres, tout va bien :

"on apprend dimanche 16 décembre qu'[un pur sang] vient d'être vendu au cheikh Mohammed Al-Maktoum, émir de Dubaï et premier ministre de la fédération des Emirats arabes unis. [...] le vendeur, l'heureux copropriétaire du champion, n'est autre que le ministre français de la défense, Hervé Morin." (Le Monde, 23 décembre 2007)

samedi 22 décembre 2007

Jours 229 & 230

Tuons tout les fanatiques !

Le petit Nicolas veut être grand et beau et sentir bon le sable chaud :

"Nicolas Sarkozy a effectué samedi une visite-éclair en Afghanistan, où il a envisagé un renforcement de la présence française pour gagner la "guerre contre le terrorisme". [...] "Il se joue ici une guerre, une guerre contre le terrorisme, contre le fanatisme que nous ne pouvons pas et ne devons pas perdre", a ajouté le chef de l'Etat [...] Nicolas Sarkozy a évoqué la possibilité d'un renforcement de cette présence tricolore dans un théâtre afghan qu'il a qualifié d'"extrêmement périlleux"." (Le Monde/Reuters, 22 décembre 2007).

Extrait du livre de l'ancien Monty Python Terry Jones, dans son livre "Ma guerre contre la guerre au terrorisme" :

"Il y a quelque chose qui m’inquiète particulièrement, dans la « guerre au terrorisme » du président Bush : c’est la grammaire. Comment livre-t-on une guerre contre un substantif abstrait ? C’est un peu comme de bombarder le « meurtre ».

Imaginez un peu que Bush ait dit : « Nous allons bombarder le “meurtre” partout où il rôde. Nous allons pourchasser les meurtriers et les candidats au meurtre partout où ils se cachent et nous allons les traduire en justice. Nous allons aussi bombarder tous les pays qui abritent des assassins avérés ou des personnes susceptibles de le devenir. »

Un autre truc me tracasse au sujet de la « guerre au terrorisme » de Bush et Blair : quand et comment sauront-ils qu’ils ont gagné ?"

vendredi 21 décembre 2007

Jour 228

Nicolas et la Mule

Extraits d'un article fort instructif du Monde Diplomatique, le 11 décembre 2007 :

"Le 23 novembre dernier était signé à l’Elysée un accord interprofessionnel arbitré par Denis Olivennes, président de la Fnac. Objectif : relancer la croissance du disque et du cinéma en freinant la concurrence d’un téléchargement non autorisé rendu extrêmement populaire et facile par les nouvelles technologies. Nicolas Sarkozy, qui avait confié en personne cette mission au premier disquaire de France (ce qui n’est pas sans poser certains problèmes d’indépendance), a salué la conclusion de l’accord Olivennes en usant d’un vocabulaire aux accents étrangement colonialistes : « La France, a promis le président de la République, va retrouver une position de pays leader dans la campagne de civilisation des nouveaux réseaux. »[...] En refusant la licence globale et en pénalisant les internautes qui distribuent les œuvres, les producteurs veulent sauvegarder à tout prix leur statut d’intermédiaire, qui leur permet de contrôler la chaîne de bout en bout et de s’octroyer la part du lion, alors qu’ils ont cessé d’être indispensables. [...] C’est la victoire d’une vision consumériste de la culture, contrôlée par un petit nombre de producteurs en lien avec un petit nombre de diffuseurs. Cette vision souffrira du développement inexorable des réseaux, qui amène, bien au-delà de la musique et du cinéma, à une véritable révolution sociétale où la connaissance et plus largement la culture ne se marchandent plus, mais se partagent entre égaux. Beaucoup plus qu’économique ou technique, l’accord Olivennes est donc avant tout un accord hautement politique, qui vise à freiner l’avènement perceptible d’un néo-communisme numérique. C’est ce combat-là que mène Nicolas Sarkozy dans sa « campagne de civilisation » de l’Internet."

Addendum : discours de Nicolas dans la salle de la signature du Palais de Latran :

"Et puis je veux dire également que, s'il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu'il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses."



jeudi 20 décembre 2007

Jour 227

Sarko en images

Le Monde, 20 décembre 2007 :

"La société des journalistes (SDJ) de Paris Match (Lagardère Active) a protesté contre la publication, dans l'hebdomadaire paru mercredi 19 décembre, d'un reportage photo sur Nicolas Sarkozy. "Aucun journaliste n'a pu accompagner la photographe Bettina Rheims", qui a suivi le président de la République "pendant plusieurs jours, de Nantes à Lisbonne, de sa table de travail à sa chambre...", écrit le magazine.


Dans un communiqué publié mardi 18 à l'issue d'une assemblée générale, la SDJ "regrette qu'aucun témoignage racontant, selon la tradition du magazine, les coulisses de ce reportage, ne soit venu donner du sens à un sujet publié sur seize pages et en couverture". Elle ajoute, reprenant le slogan promotionnel de l'hebdomadaire, que "quel que soit le sujet, Paris Match doit associer au choc des photos, le poids des mots". "On en a marre de passer pour le journal officiel de l'Elysée", critique une journaliste."

mercredi 19 décembre 2007

Jour 226

HLM
Le Monde, 19 décembre 2007 :

"Dans son édition du mercredi 19 décembre, Le Canard enchaîné révèle que Jean-Paul Bolufer, directeur de cabinet de la ministre du logement Christine Boutin, louerait un grand appartement [...] de 190 m2 [situer] dans un immeuble haussmannien du quartier de Port-Royal (5e arrondissement)[...] Jean-Paul Bolufer "bénéficierait d'un loyer équivalant à celui des HLM réservés aux foyers les plus modestes, soit 6,30 euros du mètre carré". "

Edition, le 20/12/07 : "Jean-Paul Bolufer, directeur de cabinet de la ministre du logement, a remis sa démission, jeudi matin 20 décembre, quelques minutes après que François Fillon et Christine Boutin l'eurent "jugée nécessaire"" (Le Monde). Encore un de moins.

mardi 18 décembre 2007

Jour 225

Surpopulation

Audition de Mme Rachida Dati, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, sur le projet de loi, adopté par le Sénat, renforçant la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs (n° 63) (M. Guy Geoffroy, rapporteur)

"Selon certains articles de presse, ce projet « enverrait automatiquement 10 000 personnes » de plus en prison : ce n'est pas sérieux."

Le Figaro,18 décembre 2007, une dépêche AFP :

"Le nombre de détenus en France a repassé en novembre la barre des 62.000 personnes, un niveau qu'il n'avait plus jamais atteint depuis la mi-2004, selon des chiffres divulgués par l'Administration pénitentiaire."

Soit déja 4000 détenus de plus...

dimanche 16 décembre 2007

Jour 224

Minority Report

En 1956, Philippe K. Dick écrit la nouvelle "Rapport Minoritaire" : son protagoniste principal, John Allison ANDERTON, est un "policier" ayant crée la société "Pré-Crime" dont l'objectif est d'arrêter les criminels juste avant qu'ils commettent leur crime.

De la science-fiction ?

Extrait d'un appel aux parlementaire du Syndicat de la Magistrature :

"Le Parlement s’apprête à examiner un projet de loi visant à instaurer une « rétention de sûreté » qui permettra, après l’exécution de la peine de prison, de prolonger - sans limitation de durée, sans peine et sans infraction - l’enfermement des personnes considérées comme d’une « particulière dangerosité ». [...] Il ne s’agit plus simplement de durcir les sanctions ou de renforcer les moyens de contrainte, mais de procéder à des enfermements préventifs, sur la base d’une présomption d’infraction future et dans une logique d’élimination qui s’apparente à une mort sociale. Actuellement circonscrit aux infractions les plus graves commises sur les mineurs, ce texte, comme la plupart des dispositifs répressifs, est susceptible d’extensions au gré des faits divers du moment. L’appréciation de la dangerosité n’est par ailleurs fondée sur aucune évaluation sérieuse mais sur une simple expertise psychiatrique, ce qui procède d’une grave confusion entre délinquance et maladie mentale. L'évaluation de la dangerosité ne relève donc pas du diagnostic mais du pronostic. [...] Si ce texte est adopté, la France se dotera d’un dispositif sans équivalent dans les démocraties occidentales car, contrairement à ce que le gouvernement veut laisser croire, rien de comparable n’existe en Europe (aux Pays Bas et en Belgique, ce type d’enfermement n’intervient qu’en substitution à la peine). Aujourd’hui, avec une mesure comparable et au prétexte d’une dangerosité sociale, la Russie enferme des journalistes dans des établissements psychiatriques. Dans un rapport d’information sur les mesures de sûreté concernant les personnes dangereuses(2006), les sénateurs Philippe Goujon et Charles Gautier indiquaient que « s’il est indispensable de limiter le plus possible le risque de récidive, celui-ci ne peut être dans une société de droit, respectueuse des libertés individuelles, complètement éliminé. Le « risque zéro » n’existe pas. »" (mon emphase)

samedi 15 décembre 2007

Jours 222 & 223

The times they are e-changing

Le Figaro, 14 décembre 2007 :

"[La police] pourra même installer à distance des logiciels pirates, sortes de chevaux de Troie, qui la renseigneront en temps réel sur tout ce qui entre et sort d’un PC ou d’un Mac. Cette autorisation spéciale devrait figurer noir sur blanc dans la future loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi 2) que Michèle Alliot-Marie présentera en Conseil des ministres au début de l’année prochaine."

L'article précise :

"Ce superpouvoir sera [...] accordé uniquement dans les affaires les plus graves (terrorisme, pédophilie, meurtre, torture, trafic d’ar­mes et de stupéfiants, enlèvement, sé­q­uestration, proxéné­tisme, ex­tor­sion, fausse monnaie, blanchiment et aide à l’entrée et séjour d’un étranger)"

Comme ce fut le cas pour le fichage génétique, au début...

vendredi 14 décembre 2007

Jour 221

Why Sarkozy ? Because democracy is boring

Le Monde, 14 décembre 2007 :

"Voici un nouveau maillon dans la chaîne médiatique que souhaite contrôler Vincent Bolloré, après la production audiovisuelle, la télévision, la presse, la publicité, les sondages : l'agence de presse, avec Associated Press (AP) France.

Selon une information publiée mercredi 12 décembre par Le Canard enchaîné, le patron d'AP France devrait annoncer à ses salariés, vendredi 14 décembre, la cession du service français de l'agence américaine à une société détenue à 40 % par Vincent Bolloré et à 60 % par Bertrand Eveno, ancien PDG de l'Agence France-Presse (AFP).

[...] L'intersyndicale SNJ, CFDT, SNJ-CGT, FO d'AP a, dans un communiqué, mercredi 12 décembre, exprimé "sa profonde préoccupation face à ce projet de cession et aux risques qu'il fait peser sur l'emploi, l'indépendance rédactionnelle et la pluralité de l'information"."

Le Nouvel Observateur, le 13 décembre 2007, interview du petit Nicolas :

"Quant à TF1, que dirige Martin Bouygues, qui est l'un de mes meilleurs amis - TF1 appartient au groupe Bouygues depuis 1987 -, qui peut dire que cette chaîne a fait mon élection ? Dassault, Lagardère, Bouygues, Arnault, Pinault, Perdriel possèdent des journaux. Réjouissez-vous que des industriels investissent dans la presse plutôt qu'elle appartienne à des fonds de pension anglo-saxons"

Au niveau des réactions :

"Dominique Candille a souligné que le SNJ-CGT ne "se réjouissait pas" de la montée en puissance des industriels dans le secteur, jugeant "grave que la presse devienne un lieu d'investissement fructueux, un marché comme un autre". "La presse n'est pas une industrie, c'est un pilier de la démocratie", a-t-elle souligné."

jeudi 13 décembre 2007

Jour 220

Charité bien ordonnée

Le Canard enchaîné, le 12 décembre 2007, article cité par l'Observatoire International des Prisons :
« L'Observatoire international des prisons (OIP), qui dénonce inlassablement suicides, absence de soins, tabassages et autres brimades en détention, a reçu la monnaie de sa pièce. Il vient pour la première fois de se voir refuser sa subvention annuelle par Matignon. Tout un symbole : cela fait dix ans que cette bande d'empêcheurs d'enfermer en rond recevait des services du Premier ministre une modeste somme (ramenée) à 10 000 euros par Raffarin en 2003, sur 40 000 demandés). Et ce au titre de la « défense des droits de l'homme », comme Villepin l'avait encore spécifié le 10 juillet 2006...

Alors , plus rien à signaler dans les taules surpeuplées de France depuis l'élection de Magic Sarko ? Un nouveau rapport du Comité de prévention de la torture du Conseil de l'Europe vient pourtant de dénoncer des « traitements inhumains et dégradants », en pointant les hospitalisations menottes au poignets, le manque de soins psychiatriques, l'abus du placement à l'isolement ou les transferts disciplinaires. Du coup, Patrick Marest, le délégué général de l'OIP, a interpellé, le 10 décembre, Rama Yade, la très remuante sous-ministre aux droits de l'homme. Il n'y a pas que les geôles de Khadafi, celles de France aussi mériteraient un peu d'attention... Coïncidence, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie, qui dépend également de Matignon, vient aussi de sucrer à l'OIP une subvention annuelle de 40 000 euros, tout comme elle a coupé les vivres à Act Up et à d'autres associations engagées.

La reprise en main est en marche : le futur contrôleur général des prisons (fonction que va créer Rachida Dati) sera heureusement indépendant, pas vrai ? »

mercredi 12 décembre 2007

Jour 219

53% des électeurs sont nucléaires

L'Abécédaire de Nicolas :

"Confiante dans la place incontournable que tient l’énergie nucléaire dans notre production électrique, la France entend s’engager fortement, dès à présent, dans la recherche sur les réacteurs nucléaires de 4ème génération, avec pour objectif de toujours mieux concilier demain cette énergie avec les exigences du développement durable."

Le Monde, 11 décembre 2007 :

"Le risque de leucémie augmente de façon "statistiquement significative" chez les enfants vivant près des centrales nucléaires, selon une étude réalisée pour le compte de l'Office fédéral allemand de protection contre les rayonnements. [...] En France, une incidence 6 fois supérieure à la "norme" a été observée, chez les enfants de 5 à 9 ans, dans un rayon de 10 km autour de l'usine de retraitement de La Hague (Manche)."

mardi 11 décembre 2007

Jour 218

Home sweet home

Le Figaro, 11 décembre 2007 :

"D’après une étude du Credoc qui a confronté la situation des 60 % de ménages se situant entre les 20 % de riches et les 20 % de bas revenus, la situation des plus nombreux s’est rapprochée de celle des ménages touchant les plus bas revenus au cours de ces vingt-cinq dernières années. Dans le même temps, la situation des Français touchant les plus hauts revenus s’est améliorée. [...] «Depuis le milieu des années 1990, il est beaucoup plus difficile pour ces deux catégories de devenir propriétaire», explique Régis Bigot, directeur adjoint du département Conditions de vie et aspirations des Français . Ce qui n’est plus vrai pour les hauts revenus dont la proportion de propriétaires est passée de 65 % au début des années 1990 à 70 % aujourd’hui. [...] 76 % des bas revenus et 69 % des classes moyennes affirment s’être régulièrement imposé des restrictions sur des postes de leur budget, contre seulement 37 % des hauts revenus. [...] Face à ces résultats, c’est presque sans surprise que l’on observe un désir unanime de changer la société en profondeur." (mon emphase)

lundi 10 décembre 2007

Jour 217

Assistante de direction aux droits de l'homme

Le Figaro, 10 décembre 2007, Rama Yade, qui n'as pas dit un mot sur Georges Bush ou Vladimir Poutine mais trouve que Khadafi est très vilain avoue :

"Jusqu’à présent, je n’ai rien dit par solidarité, parce qu’il faut bien pousser la croissance."

Un extrait du communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme, le 10 décembre :

"Le secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme, curieusement consacré aux pays étrangers et par définition aveugle à ce qui se passe en France, n’a servi que d’alibi à une politique qui, en fait de rupture, amplifie les errements antérieurs.

Les félicitations adressées à Vladimir Poutine pour des élections qui constituent une caricature des atteintes au suffrage universel, les voyages en Libye, au Gabon et en Chine, où la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme a été évincée, le voyage en Tunisie où elle a rencontré non les victimes des violations des droits mais le ministre chargé de les dissimuler [...] Ceci traduit un mépris rare de tous ceux qui dans le monde, et en particulier dans ces pays, luttent pour le respect des droits de l’Homme au risque de leur liberté et parfois de leur vie. [...] de tests ADN en contrats commerciaux aux lieu et place du respect des droits de l’Homme, la rupture annoncée par le président de la République n’est qu’une tartufferie."

samedi 8 décembre 2007

Jours 215 & 216

Renseignements généreux

Un communiqué de l'infatigable syndicat de la magistrature :

"A quelques jours d’intervalle, deux événements font de la délation un moyen d’enquête privilégié pour la police.

A Villiers-le-Bel, des appels à témoins ont été lancés par voie de tracts promettant une rémunération à ceux qui pourraient donner des renseignements sur les violences commises à l’égard de fonctionnaires de police au cours des récentes émeutes, faits qui ont donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire.

La Direction départementale de la sécurité du Var franchit aujourd’hui un nouveau cap en admettant avoir mis en place un projet pilote de serveur internet pour permettre aux citoyens d’envoyer des textes, photos ou vidéos afin de signaler des infractions.

Nicolas Sarkozy prônait récemment la fin des dénonciations anonymes en matière de fraude fiscale, en évoquant les heures sombres de Vichy. L’incitation à la délation par les autorités policières pour la délinquance de rue confirme le risque d’une société à deux vitesses où les droits et libertés du plus grand nombre pourraient être bafoués pendant que ceux de quelques privilégiés seraient renforcés.

Le Syndicat de la magistrature s’alarme de la multiplication de tels procédés d’enquête, aux contours juridiques flous, qui ne peuvent qu’envenimer les relations entre les citoyens et banaliser la délation. Il appelle les magistrats ayant la maîtrise des enquêtes à refuser cette dérive. "(mon emphase)

vendredi 7 décembre 2007

Jour 214

Perse et police

L'International Herald Tribune, 6 décembre 2007 :

"U.S. intelligence agencies reversed their view about the status of Iran's nuclear weapons program after they obtained notes last summer from the deliberations of Iranian military officials involved in the program, according to senior U.S. intelligence and government officials. [...] The notes included conversations and deliberations in which some of the [Iranian] military officials complained bitterly about [...] a decision by their superiors in late 2003 to end a complex engineering effort to design nuclear weapons [...] Ultimately, the notes and deliberations were corroborated by other intelligence, the officials said, including intercepted conversations among Iranian officials, collected in recent months."

Conférence de presse de Nicolas avec Angela Merkel, le 6 décembre 2007 :

"Nonobstant les derniers éléments, chacun est bien conscient du fait qu'il y a une volonté des dirigeants iraniens d'obtenir le nucléaire militaire"

Le Monde, 7 décembre 2007 :

"Le journaliste Guillaume Dasquié a été mis en examen, jeudi 6 décembre, pour compromission du secret de la défense. Il est reproché à M. Dasquié d'avoir divulgué, dans Le Monde du 17 avril, des documents non déclassifiées provenant de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), sur les informations dont disposaient les services de renseignements français sur Al-Qaida avant les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la défense, avait saisi le garde des sceaux d'une plainte contre X [...] "Je suis bouleversé par la procédure que j'ai vécue, explique Guillaume Dasquié. L'objet de la garde à vue était vraiment de connaître mes sources. [...] j'ai été surpris des fortes incitations que j'ai subies de la part de membres du parquet et de la DST pour ne pas faire usage de l'article 109 du code pénal, sur le secret des sources", explique-t-il. Selon lui, on lui aurait fait comprendre qu'il serait placé sous mandat de dépôt s'il ne parlait pas. [...] Reporters sans frontières a dénoncé dans un communiqué les "procédés abusifs" utilisés à l'encontre de M. Dasquié, estimant qu'on "ne peut pas faire porter la responsabilité de fuites, au sein des services de renseignement ou d'un cabinet d'instruction, à un journaliste qui divulgue des documents méritant, en l'occurrence, d'être portés à la connaissance du public. Guillaume Dasquié a fait son métier. Il ne doit pas être traité ainsi." "

jeudi 6 décembre 2007

Jour 213 bis

Récréation


Le Figaro, 5 décembre 2007 :

"Les enfants français ânonnent en lecture. Ils sont au-dessous de la moyenne si on les compare à leurs camarades étrangers. Et leurs ré­sultats sont en baisse depuis 2001. Tel est l’enseignement d’un rapport amé­ricain publié par le Programme international de recherche en lec­ture scolaire (PIRLS) du Boston College [...] Dans l’enquête qui vient de paraître, notre pays arrive en 27e position sur 40 États, dont une ma­jorité de pays européens. Elle a perdu quatre points par rapport à l’édition précédente, en 2001."

Jour 213

Plus on est de fous...

Le Monde, 6 décembre 2007 :

"Traitement inhumain et dégradant." Une nouvelle fois, le Comité de prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe stigmatise les prisons françaises. Dans son rapport, qui fait suite à des visites à l'automne 2006, le CPT s'inquiète principalement des conditions de santé, du placement à l'isolement, de la surpopulation carcérale."

Et dans cet autre article :

"Depuis 2002, Les maisons d'arrêt ont dû accueillir l'essentiel des 10 000 détenus supplémentaires. Dans un document destiné à la préparation du projet de loi, l'administration pénitentiaire estime que la population sous écrou "pourrait atteindre 80 000 personnes en 2017". Ce scénario a été élaboré avant l'introduction des peines planchers et la fin des grâces présidentielles, qui pourraient entraîner, en cumulant les estimations du chercheur Pierre Tournier, une augmentation à terme, de 17 500 détenus."

mercredi 5 décembre 2007

Jour 212

J'ai raté mon code

Les Echos, 5 décembre 2007 :

"Les députés de la majorité devaient être les seuls à approuver, la nuit dernière ou au plus tard ce matin, le projet de loi ratifiant l'ordonnance du 12 mars 2007 relative au Code du travail. [...] le résultat final n'est pas conforme au travail de concertation mené depuis deux ans par le ministère de l'Emploi, estiment-ils. La CFTC, notamment, s'inquiète du « nouveau visage » du Code du travail, jugé, selon elle, moins contraignant pour le patronat. [...] Plusieurs députés ont accusé le gouvernement de « faire passer des modifications de fond derrière un toilettage de forme ».[...] Martine Billard (Verts) a regretté, quant à elle, que l'Assemblée nationale consacre au Code du travail « moins d'heures de débat que pour le texte sur les chiens dangereux »."

mardi 4 décembre 2007

Jour 211

Le nain et l'ours

Le Monde, le 4 décembre 2007 :

"La présidence portugaise de l'UE s'est exprimée avec retard, mais plus de vivacité que d'autres, sur les législatives russes de dimanche 2 décembre. "L'Union européenne regrette les nombreuses informations et allégations sur les restrictions faites aux médias, ainsi que le harcèlement des partis d'opposition et des ONG à l'approche des élections et le jour du scrutin, comme le fait que les procédures durant la campagne électorale n'aient pas respecté les normes internationales et les engagements que Moscou avait volontairement pris", a indiqué la présidence dans un communiqué, mardi."

Les Echos, le 5 décembre 2007 :

"Le Kremlin a annoncé lundi que le président français avait « chaleureusement félicité » par téléphone son homologue russe. La plupart des dirigeants des pays occidentaux ont au contraire exprimé des inquiétudes sur le déroulement des législatives. [...] L'Elysée s'est tout d'abord contenté de confirmer qu'une conversation téléphonique avait bien eu lieu entre les deux présidents, puis, tard dans la soirée, que le président français avait bien « félicité » son homologue."

lundi 3 décembre 2007

Jour 210

Ma petite entreprise

Cricri Lagarde, le 10 juillet 2007 :

"J’entends dire parfois, à propos du travail et de la concurrence qu’il engendre : « c’est guerre de tous contre tous ». Voilà un véritable contresens. Car à la guerre, le plus fort soumet le plus faible, tandis que dans des rapports de travail, le plus fort communique de la force au plus faible." (son emphase)

Le Monde, 3 décembre 2007 :

"Comme le résume un médecin du travail qui souhaite rester anonyme, "les employeurs considèrent que, s'ils nous paient, ce n'est pas pour qu'on leur crée des embêtements". [...] Autre classique ? Les plaintes déposées au conseil de l'ordre des médecins. C'est ce qui est arrivé à Isabelle Lagny : "Une entreprise n'était pas contente des avis d'"inaptitude à tout poste" que j'avais délivrés. Après avoir instruit le dossier, l'Ordre m'a donné raison. Mais c'est déstabilisant d'être ainsi remise en cause professionnellement." Lasse des pressions exercées par sa direction, cette médecin du travail a démissionné."

Et dans cet autre article :

""une bonne partie des médecins ne veut pas se créer de problèmes avec des employeurs, bien que leur statut les protège, ajoute Philippe Davezies, enseignant-chercheur en médecine et santé au travail à l'université Lyon-I. Or affronter l'employeur, c'est le coeur de l'activité du médecin du travail"

samedi 1 décembre 2007

Jours 208 & 209

Les Justes sont passés de mode

Une pétition à l'initiative de France Terre d’Asile signée par la Ligue des Droits de l'Homme :

"Le lundi 19 novembre 2007, deux intervenantes sociales travaillant pour France Terre d’Asile, dans le cadre d’un dispositif de protection de l’enfance financé par l’Etat, ont été interpellées au petit matin à leur domicile parisien. Fouille au corps, perquisition, saisie de l’ordinateur personnel, transfert menottées à Coquelles dans le Pas-de-Calais, maintien en garde à vue pendant plus de 12 heures pour l’une et 24 heures pour l’autre ; ce traitement musclé avait pour but de vérifier, selon le Procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, si elles s’étaient rendues complices ou non d’aide au séjour irrégulier. Il conclura à une générosité « mal placée ». Ces méthodes témoignent pour le moins d’une dérive répressive et inacceptable.

Cet incident n’est pas isolé. Les organismes signataires ne peuvent accepter que ces pratiques détestables se généralisent à l’ensemble du territoire national. Ils sont décidés à s’y opposer par tous moyens de droit.

De plus en plus de travailleurs sociaux se trouvent confrontés, dans leur exercice professionnel, à la situation des « sans » : sans papiers, sans domicile, sans emploi… au final, sans existence.

Parmi ces personnes, que certaines politiques publiques veulent rendre invisibles, les migrants sont particulièrement visés à plusieurs titres : celui d’être précaires, étrangers et éventuellement en situation irrégulière.

Dans ce contexte, les intervenants sociaux tentent, conformément aux missions du travail social, de venir en aide à tous, indépendamment de leur origine et nationalité. Ce faisant, ils participent au maintien du pacte social et républicain de notre pays fondé sur la liberté, l’égalité et la fraternité.

En 2003, la loi sur la maîtrise de l’immigration a introduit une immunité humanitaire pour protéger les associations et leur personnel. Dans une décision du 2 mars 2004, le Conseil constitutionnel a rappelé que « le délit d’aide au séjour irrégulier d’un étranger en France commis en bande organisée ne saurait concerner les organismes humanitaires d’aide aux étrangers ».

Cette décision s’applique à l’ensemble du secteur social dont les missions s’inscrivent, pour l’essentiel, dans un cadre normatif défini par le Code de l’action sociale et des familles.

Les organismes du secteur social sont comptables des actes accomplis par leurs agents dans l’exercice de leur contrat de travail. Dès lors, pour les organisations soussignées, l’interpellation de travailleurs sociaux en raison de leur activité professionnelle constitue une entrave caractérisée à l’exercice de leurs missions. Les travailleurs sociaux, dans l’accomplissement de leurs missions, n’aident pas au séjour irrégulier d’étrangers mais assurent le respect du droit de toute personne à une vie décente et à la dignité."