jeudi 31 juillet 2008

Jour 451

Les jolies colonies de vacances

Le Figaro, 31 juillet 2008 :

"de plus en plus de Français renoncent à partir en vacances.[...] Les catégories populaires sont les plus touchées. Si les employés sont ceux qui partent le moins en vacances, de l'ordre de 47%, ce sont les ouvriers qui connaissent l'évolution la plus spectaculaire. «La proportion d'ouvriers ne partant pas en vacances a doublé en 4 ans seulement», souligne Jérôme Fourquet [directeur adjoint du département opinion et stratégies d'entreprises de l'Ifop]"

Une petite adresse à mettre dans votre marque-page :

http://orwelldiaries.wordpress.com/

From 9th August 2008, you will be able to gather your own impression of Orwell’s face from reading his most strongly individual piece of writing: his diaries. The Orwell Prize is delighted to announce that, to mark the 70th anniversary of the diaries, each diary entry will be published on this blog exactly seventy years after it was written, allowing you to follow Orwell’s recuperation in Morocco, his return to the UK, and his opinions on the descent of Europe into war in real time. The diaries end in 1942, three years into the conflict.

mercredi 30 juillet 2008

Jour 450

Le futur

Pour savoir ce qui nous attends, tournons nous vers la Grande-Bretagne. L'Independent, 30 juillet 2008 :

"A generation of young Britons is being criminalised for life by the relentless expansion of the national DNA database, ministers are warned today. [...] The Human Genetics Commission [...] called for the database to be taken out of the control of the Home Office and police altogether, with one panel member warning that the database was a "first step towards a totalitarian state". Britain now has by far the largest DNA database in the world. It includes an estimated one million people who have never been found guilty of any offence, some 100,000 of whom are children. About 40 per cent of young black men have been forced to provide samples, compared with 13 per cent of Asian men and 9 per cent of white men. Genetic material is now taken from all people arrested by police, regardless of whether they are subsequently charged or convicted, and remains on file for life."

mardi 29 juillet 2008

Jour 449

Guano

Lu sur le site des Actualités de la Recherche en histoire visuelle :

"Henri Guaino revient et il n'est pas content. Comme un criminel qui retourne sur les lieux de son crime, un an après jour pour jour, le conseiller spécial relit son malheureux discours de Dakar. [...] Guaino n'a pas aimé qu'on le traite de raciste ou de paternaliste. [...] Inutile de s'appesantir. J'ai déjà analysé ailleurs les inimitables qualités de l'historien amateur, qui ne connaît qu'une figure de style – l'anaphore –, qu'un outil démonstratif – l'argument d'autorité – et qu'un mode de pensée – le cliché. La vraie information est ailleurs: dans ce retour exaspéré sur une critique jugée intolérable. [...] selon une tactique constante de l'équipe au pouvoir, il s'agit bien ici de réduire à néant toute contradiction, d'imposer à tous une raison et une seule. [...] rien ne fera taire cette volonté farouche de prescrire l'histoire. Dans une vision certes plus proche de George Orwell que de Marc Bloch (mais ils ne font ni l'un ni l'autre partie du répertoire de citations du nègre)."

lundi 28 juillet 2008

Jour 448

Garde des sots

Libération, le 28 juillet 2008 :

"Le Comité des droits de l'Homme de l'Onu a tancé la France pour une série de pratiques de privation de liberté et de traitement des étrangers en France, critiquant notamment la "rétention de sûreté" et la surpopulation carcérale, dans des "observations" obtenues ce lundi par l'AFP.

Dans sa ligne de mire, la loi du 21 février 2008 sur la «rétention de sûreté» des détenus. Le comité juge qu'elle devrait être rééxaminée. Autre point noir : la surpopulation carcérale et les conditions qui règnent dans les prisons -les comportements non déontologiques de certains agents pénitentiaires, notamment le recours à l'isolement cellulaire et les violences. Le plan visant à augmenter la capacité d'accueil des prisons pour atteindre 63.500 places d'ici 2012 est par ailleurs jugé «nettement insuffisant».

[...]

Sur la manière dont les étrangers sont traités par l'Etat français, l'organisme «note avec préoccupation» que «de très nombreux» sans papiers et demandeurs d'asile «sont retenus dans des locaux inappropriés : zones d'attente dans les aéroports et centres et locaux de rétention administrative» et ne sont «pas correctement informés de leurs droits». Il regrette aussi que l'Etat français n'ait «pas ouvert d'enquête» sur des allégations de mauvais traitements d'étrangers et de demandeurs d'asile, «ni sanctionné comme il convient leurs auteurs». Le comité des droits de l'Homme s'inquiète enfin des mesures d'expulsions mises en place, notamment la procédure dite «prioritaire», permettant que l'expulsion physique d'un étranger ait lieu «sans attendre la décision d'un tribunal si la personne est renvoyée vers un pays d'origine sûr»."

Le rapport de l'ONU est ici.

samedi 26 juillet 2008

Jours 446 & 447

Tapie rouge

Médiapart, 21 juillet 2008 :

"La sentence arbitrale, qui a accordé 395 millions d'euros à Bernard Tapie, semble entachée d'irrégularités. En particulier, elle s'écarte d'un arrêt de la Cour de cassation, que les arbitres devaient impérativement respecter. Par ailleurs, les trois juges accordent une indemnité de 45 millions d'euros pour préjudice moral à l'ancien homme d'affaires, en faisant notamment allusion à une publicité du Crédit lyonnais, représentant le nom de Tapie « inscrit sur une poubelle ». Or, dès 1994, Bernard Tapie avait été débouté de sa plainte en diffamation dans cette affaire."

Dans Libération, le 26 juillet :

"Dans un entretien accordé à MédiaPart, EvaJoly met directement en cause Nicolas Sarkozy, décrivant "dans cette histoire un président de la République qui donne des instructions dans l'intérêt non pas de l'Etat mais dans celui de ses alliés politiques ou de ses amis". "Le fait d'avoir recours à la justice privée non transparente est tout à fait extravagant quand les deniers publics sont en jeu", estime l'ancienne juge d'instruction. [...] Pour Eva Joly, qui a notamment instruit dans les années 90 l'affaire Elf, ainsi que plusieurs dossiers liés à Bernard Tapie, dont les conditions de vente d'Adidas, le recours à cette procédure arbitrale "est extravagant et exceptionnel". "Il n'y a pas de précédent en France", ajoute-t-elle. "Je pense que celui ou ceux qui ont donné l'instruction de faire ceci ont mis l'intérêt supérieur des amis au-dessus des intérêts supérieurs de l'Etat", déplore l'ancienne magistrate. [...] "On voit là qu'il y a un écart très grand entre l'apparence affichée par le président de la République, qui dit vouloir moderniser la vie publique en modernisant la Constitution, et la réalité de l'exercice du pouvoir, où jour après jour, il y a un abus de pouvoir", remarque-t-elle."

vendredi 25 juillet 2008

Jour 445

Relisez vos fiches

Le Monde, 24 juillet 2008 :

"Trois cent vingt-huit associations, syndicats et partis politiques ont signé l'appel pour obtenir l'abandon du fichier de police baptisé Edvige (acronyme pour Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale) [...] Pendant ce temps, le fichier Cristina (Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et les intérêts nationaux) prend forme sans opposant. Classé "secret défense", c'est comme s'il n'existait pas. Il contient aussi des données personnelles sur les personnes fichées mais son spectre est plus large puisqu'il englobe leurs proches et leurs relations."

jeudi 24 juillet 2008

Jour 444

Constitution fragile

Ligue des Droits de l'Homme, 24 juillet 2008 :

"C’est donc par une seule voix de majorité que la révision constitutionnelle aura été adoptée par le Congrès. [...] Peau de chagrin sur le fond, petits arrangements entre amis sur la procédure : à aucun moment les citoyens n’auront été saisis ne serait-ce que d’espaces de débats sur ce qui leur était présenté comme une rénovation institutionnelle majeure. Comme pour la ratification du traité de Lisbonne, le peuple a été soigneusement tenu à l’écart de ce rendez-vous républicain. Qu’il s’agisse de l’Europe ou de la République, l’évitement du suffrage universel est l’aveu le plus éclatant de la crise de la représentation et de l’incapacité d’y porter remède."

mercredi 23 juillet 2008

Jour 443

Dites 35

Le Monde, 23 juillet 2008 :

"Le Sénat a adopté, par 198 voix contre 125, mardi 22 juillet, en première lecture, le projet de loi sur la représentativité syndicale et la réforme du temps de travail. [...] "Nous sortons enfin des 35 heures", s'est réjoui le ministre du travail, Xavier Bertrand, défendant un texte "historique" face à une opposition qu'il a accusé d'"archaïsme". [...] l'employeur pourra dépasser le contingent actuel d'heures supplémentaires – 220 heures par an – grâce à un accord au sein de l'entreprise et sans l'autorisation de l'inspection du travail."

mardi 22 juillet 2008

Jour 442

Rachida daté

La petite Rachida, le 5 juin 2007 :

"Je ne puis évidemment, à cet égard, que déplorer ces autres caricatures qui, à partir d'une vision mécanique, ont fait dire que la loi [sur la récidive et les peines planchers] aurait pour effet d'augmenter le nombre de détenus."

Sur le site de prison.eu.org, juillet 2008 :

"Avec un nombre de personnes détenues écrouées jamais atteint auparavant, l’été en prison promet d’être difficile. Au 1er juin 2008, il y avait en effet 63 838 personnes incarcérées, du jamais vu, pour 50 807 places opérationnelles (source : statistique mensuelle de la population détenue écrouée, ministère de la Justice). [...] Avec ce triste record de 63 838 personnes incarcérées, un taux de surpopulation jamais atteint non plus, la suppression depuis 2 étés des grâces présidentielles du 14 juillet, des lois de plus en plus répressives, un projet de loi pénitentiaire visiblement réduit au strict minimum, un décret relatif à l’encellulement individuel qui fait reculer la valeur même du principe, cet été en prison a de quoi préoccuper, en dépit des déclarations du président de la République alors qu’il était candidat."

lundi 21 juillet 2008

Jour 441

Vieux cons

Le Figaro, 21 juillet 2008 :

"La Caisse nationale d'assurance-vieillesse (Cnav) publie un bilan peu glorieux de la réforme Fillon de 2003. [...] Ainsi, selon un résumé de la revue diffusé par la Cnav, la surcote (supplément de pension pour ceux qui continuent à travailler alors qu'ils ont «tous leurs trimestres») n'a guère atteint son objectif : 7,6 % des retraités de l'année 2007 en ont bénéficié. Leurs prédécesseurs de 2003 étaient déjà 7 % à continuer le travail, sans que cela leur rapporte un euro de pension en plus ! [...] À l'inverse, les dispositifs permettant de partir plus tôt sont plébiscités [...] La Cnav s'est aussi penchée sur les retombées de la réforme Balladur de 1993. [...] l'étude confirme noir sur blanc ce que FO ou la CGC affirment depuis longtemps. «Six retraités sur dix» ayant cessé le travail entre 1994 et 2003 «reçoivent une pension moins importante que celle à laquelle ils auraient pu prétendre sans la réforme»"

Un des objectifs de la réforme de 2003 était de "d'assurer un haut niveau de retraite en allongeant la durée d'activité et la durée de cotisations"

Nous sommes entre de bonnes mains...

Et au fait dans Les Echos, 21 juillet 2008 :

"La stabilité du taux de pauvreté ne doit pas occulter la progression globale du niveau de vie. [...] Mais ce mouvement s'est accompagné d'un nouveau creusement des inégalités : les 10 % les plus aisés de la population (au moins 33.190 euros par an) ont vu leur niveau de vie augmenter de 2,9 %, tandis que les 10 % les plus modestes ont dû se contenter d'une progression de 1,7 %."

samedi 19 juillet 2008

Jour 439 & 440

Tous aux abris

Le Monde, 19 juillet 2008 :

"Le vol de 28 kilos d'un puissant explosif a été constaté, vendredi 18 juillet, sur un site annexe de stockage du centre de déminage de la sécurité civile au Fort de Corbas, dans la banlieue de Lyon. La ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie a précisé qu'il s'agit d'explosifs utilisés par les démineurs pour détruire les munitions récupérées sur les anciens champs de bataille. Elle a fait état de "défaillances dans la sécurisation de ce site" [...] L'affaire est "prise très au sérieux", selon une source judiciaire parisienne. Il s'agit d'un vol de Semtex, explosif très "performant", largement utilisé depuis de nombreuses années par les mouvements terroristes, a précisé une source policière à Paris. [...] La disparition des explosifs et de détonnateurs a été constatée par des fonctionnaires vendredi, mais le vol pourrait dater d'une semaine, a-t-elle admis."

Dépêche AFP lue sur le site du Figaro :

"Thierry Butin, le maire de Corbas (Rhône) où 28 kg de Semtex ont été dérobés, s'est dit aujourd'hui "extrêmement surpris et en colère" que ces explosifs aient été entreposés dans le Fort de sa commune. [...] "Le Fort de Corbas n'était pas à disposition du centre de déminage, il devait y avoir des travaux", a-t-il déclaré sur Europe 1. Il a affirmé qu'il était "hors de question de mettre quoi que ce soit dans le Fort" [...] "Je suis extrêmement surpris et en colère que l'on puisse stocker du jour au lendemain des produits aussi dangereux et sans aucune protection", s'est exclamé M. Butin."

Des explosifs laissés sans surveillance, puis "volés" ? Nous verrons si les futurs attentats seront liés à des baisses de popularité ou a des mouvements sociaux...

vendredi 18 juillet 2008

Jour 438

EDVIGE dégage

Tout est , ça ne vous coûtera qu'un clic... Signez l'appel :

Sans débat public préalable, le gouvernement, par un décret publié au Journal officiel du 1er juillet 2008, a considérablement accru les capacités de fichage de nos concitoyens. Ce fichage sera assuré, à l’avenir, par la Direction centrale de la sécurité publique (fusion des Renseignements Généraux et de la DST).

A cette fin, un nouveau fichier policier sera mis en place sous le nom d’EDVIGE (Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale). Il recensera, de manière systématique et généralisée, toute personne « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». Sans exception, toutes les personnes engagées dans la vie de la cité sont donc visées.

En outre, ce fichage vise à permettre la collecte de renseignements identitaires sur les « suspects » (personne mais également groupe) simplement considérés, par la police, comme susceptibles, à l’avenir et de manière totalement hypothétique, de porter atteinte à « l’ordre public ».

Il permettra de compiler toutes les notes de renseignements telles que : état civil, photographie mais aussi fréquentations, comportement, déplacements, appartenance ethnique, vie sexuelle, opinions politiques, philosophiques, religieuses, appartenances syndicales et associatives …

La police sera autorisée à consulter ce fichier en cas d’enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois.

Les mineurs ne seront pas épargnés puisque fait sans précédent dans notre République et particulièrement choquant, leur fichage sera autorisé dès l’âge de 13 ans et cela sans qu’aucune infraction n’ait été commise et sur la seule base de leur dangerosité présumée.

Cette initiative gouvernementale, porteuse à l’évidence de nombreuses dérives, s’inscrit résolument dans le cadre de la mise en place d’une politique sécuritaire ouvertement revendiquée.

Le gouvernement est passé outre aux réserves émises par la Commission nationale Informatique et Libertés concernant ce fichier qui, dès sa parution, a suscité les plus vives réprobations de multiples organisations associatives, syndicales et politiques.

jeudi 17 juillet 2008

Jour 437

TATIE EDVIGE

EDVIGE fait aussi tiquer le Syndicat De la Magistrature :

"Un décret publié le 1er juillet 2008 au Journal officiel institue un nouveau fichier dénommé EDVIGE, organisant le fichage généralisé et systématique de « toutes personnes âgée de 13 ans et plus » « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». En clair, tous les citoyens ayant un jour souhaité s’investir pour leur cité.

Il est également prévu de ficher tout individu, groupe ou organisation dont l’activité est susceptible de troubler l’ordre public et de permettre aux services de police d’effectuer des enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois ou à certaines missions, sur la base des éléments figurant dans le fichier EDVIGE.

L’enregistrement des données à caractère personnel n’a aucune limite, ni dans le temps ni dans son contenu, puisque pourront être répertoriées toutes les informations relatives aux fréquentations, au comportement, aux déplacements, à l’appartenance ethnique, à la vie sexuelle, aux opinions politiques, philosophiques et religieuses, au patrimoine, au véhicule etc….

Si le décret du 14 octobre 1991 permettait déjà aux Renseignements Généraux de récolter et détenir des informations sur les personnes majeures impliquées dans le débat public, EDVIGE étend considérablement le champ des données collectables, comme les motifs justifiant le fichage.

En effet, il s’agit aujourd’hui d’informer le gouvernement sur des individus engagés et non plus de lui permettre d’apprécier une situation politique économique ou sociale.

Malgré les recommandations du Conseil de l’Europe et les nombreuses réserves de la CNIL concernant ce fichier, le gouvernement fait le choix d’adopter un mode de recensement des populations particulièrement attentatoire aux libertés et au respect de la vie privée.

De même que la rétention de sûreté a vocation à prévenir d’un crime hypothétique, EDVIGE pourra avoir vocation à se prémunir contre toute forme d’opposition.

En effet, comment ne pas rapprocher EDVIGE (on s’interrogera au passage sur le choix d’un prénom féminin) d’un contexte autoritaire plus global qui remet en cause l’indépendance des médias, comme celle de la Justice, et qui mène une lutte permanente contre les acteurs du mouvement social ?

Cette dimension nouvelle du fichage politique introduit, au prétexte toujours bien commode de l’ordre public, un moyen puissant de dissuasion de toute forme de contestation ou d’opposition citoyenne.

Le Syndicat de la magistrature appelle à la mobilisation contre la mise en place de ce fichier d’inspiration anti-démocratique et examinera toute forme d’action juridique pour empêcher sa mise en oeuvre."

mercredi 16 juillet 2008

Jour 436

Fichier rose

Lu sur le site de Têtu :

"la place Beauvau a finalement réagi par la voie d'un e-mail envoyé par son porte-parole, Gérard Gachet (photo), à Têtu. Il vient conforter les inquiétudes suscitées par le décret. Dans sa réponse, le porte-parole établit clairement que le décret vise à permettre le fichage de militants homosexuels ou séropositifs.[...]«Les données sur la santé ou la sexualité ne sont pas enregistrées pour elles-mêmes», explique Gérard Gachet. Leur mention n'est autorisée que pour un besoin incident lié à une activité. Dans le domaine du renseignement, il s'agit essentiellement […] du militantisme. Ainsi, pour pouvoir enregistrer que quelqu'un est responsable d'une association professionnelle d'homosexuels, il faut autoriser, au titre de l'association, la caractéristique dite sensible. De même un militant d'une association servant une cause médicale, qui aurait participé à une intrusion violente dans un ministère ou une préfecture, sera intégré au fichier avec la finalité, médicale, de sa cause. Ce ne sont donc pas les personnes qui en tant que telles sont caractérisées.» [...] L'homosexualité et la séropositivité seront donc toutefois bien fichées «pour un besoin incident lié à une activité» militante. En clair, l'orientation sexuelle des individus ne sera pas fichée en tant que telle, sauf si ces individus sont militants d'une association de défense des droits des gays et des lesbiennes. [...] Par ailleurs, le porte-parole de Michèle Alliot-Marie soutient, contrairement à ce qu'avait souligné la Cnil dans son avis du 16 juin 2008, que les données relatives à la santé et à la vie sexuelle ont toujours été enregistrées dans les fichiers des services de renseignements."

mardi 15 juillet 2008

Jour 435

Super Président

Libération, 15 juillet 2008 :

" Le Sénat démarre aujourd’hui la seconde lecture du projet de cette Ve République bis voulue par [le nain]. [...] Professeur de droit constitutionnel à l’université de Montpellier et membre de l’Institut universitaire de France, Dominique Rousseau dégage les grands traits du projet de loi constitutionnel sur les rails. [...] Il s’agit donc bien d’affaiblir la position du Premier ministre pour affirmer la primauté du Président. [...] Aujourd’hui, le Parlement ne peut plus être un lieu de contre-pouvoir ou d’équilibre du pouvoir exécutif. En France comme en Allemagne, en Espagne ou en Grande-Bretagne, partout, le Parlement et l’exécutif sont soudés. [...] Quels sont, en 2008, les lieux «modernes» de la faculté d’empêcher, du contrepoids au bloc exécutif-législatif ? Les citoyens, la presse, la justice, la décentralisation… Or, sur tous ces sujets «modernes», la réforme est muette ! [...] A qui profite cette réforme alors ? Au parti du Président. Prenons l’exemple de l’ordre du jour : aujourd’hui, il est fixé par le Premier ministre, trente jours sur trente. Si la réforme est votée, ce sera quinze jours pour François Fillon, quatorze jours pour le patron des députés UMP, Jean-François Copé, et un jour pour celui des députés PS, Jean-Marc Ayrault. Il ne s’agit pas d’un pouvoir gagné par le Parlement mais d’un pouvoir supplémentaire pour le parti du Président. D’où l’intérêt porté par Nicolas Sarkozy aux députés UMP."

lundi 14 juillet 2008

Jour 434

Orwellien

Site des Actualités de la Recherche en histoire visuelle :

Communiqué de l'Association des archivistes français.Depuis quelques mois est annoncée la disparition de la direction des Archives de France dans le cadre de la RGPP. Cette disparition est maintenant actée, et le pilotage de la fonction archives se trouve fondue, au ministère de la Culture et de la Communication, dans une "direction générale des patrimoines de France".

L’Association des archivistes français, qui représente une large majorité des responsables et des collaborateurs des services d’archives publics et privés, ne peut s’y résoudre.

1) Les archives sont l’arsenal juridique et informationnel de l’Etat, avant même d’en représenter le patrimoine matériel et immatériel. Elles sont aussi un outil majeur pour l’exercice de la démocratie. Elles ne peuvent être réduites à un ensemble patrimonial.

La constitution des archives dès leur production s’inscrit donc dans le cadre de la défense des intérêts de l’Etat et des pouvoirs publics. Un dossier se constitue et se conserve de façon volontaire parce qu’il est au service d’une politique ou d’un projet. Mais il est aussi collecté et conservé dans les services d’archives afin que tout un chacun puisse y avoir accès, condition sine qua non d’un Etat de droit.

La collecte des archives publiques ne saurait donc s’assimiler à la constitution des collections ou la politique d’entrée d’objets dans un musée.

2) Les archives sont la source première de la recherche. Ce ne sont pas des informations au même titre que les autres, mais bien des sources originales, quel que soit leur support et à ce titre toujours situées dans un contexte qui permet leur exploitation scientifique.

3) La fonction archives doit être pilotée par l’Etat. Lui seul peut non seulement poursuivre ces missions en les modernisant, mais aussi animer le réseau des archives publiques en France, fort d’un millier de services d’archives centrales et territoriales. Ce réseau mérite et nécessite une tête solide, visible, capable de l’animer, mais aussi de lui fournir le cadre normatif sur lequel il s’appuie. La garantie pour les pouvoirs publics, les citoyens et les chercheurs de retrouver une information fiable et intègre passe par le maintien de ce réseau.

Le rattachement au ministère de la Culture est-il encore pertinent ? Sa nouvelle organisation surestime en effet l’aspect patrimonial au détriment de la gestion homogène de l’information.

4) La place de la France dans le mouvement archivistique international, qu’elle a créé il y a 60 ans, est remise en cause, alors que rien ne le justifie, ni les nombreuses manifestations liées à la présidence française de l’Union européenne au second semestre 2008, ni la place de premier plan prise par les archivistes français dans les structures du Conseil international des archives depuis sa création.

Pour toutes ces raisons, il nous paraît indispensable que l’Etat prenne conscience qu’il est en train de détruire un outil dont la perte lui coûtera plus qu’il n’y gagnera, et qui sans nul doute à terme conduira à des disparitions massives de documents.

Au moment où une nouvelle loi vient de réaffirmer en France le droit de tous à l’accès aux archives, l’AAF ne peut se résigner au gâchis de décisions hâtives et mal informées sur la nature et les enjeux de l’archivage et des archives. Nous demandons donc que la structure de pilotage de la politique d’archivage en France soit maintenue et développée à un haut niveau de l’Etat, avec des missions renforcées de contrôle tant interministériel que national.
On lit ce commentaire très intéressant suite à ce billet :

"En attendant les archives personnelles, ça peut servir: La preuve.
www.macommune.info/actual...

"Madeleine, 74 ans, doit prouver sa nationalité avec …262 photocopies Une septuagénaire de Champagney en Haute-Saône s’est vu réclamer des justificatifs sur dix ans pour pouvoir renouveler son passeport… C’est ce que l’on peut appeler un raté de l’administration. La sous-préfecture de Lure a réclamé les photocopies de carte d'électrice, d'identité, quittances de loyer, factures EDF de téléphone et taxes d'habitation…remontant sur dix ans pour un renouvellement de passeport. Madeleine, ancienne attachée parlementaire de Raymond Forni , aurait du fournir plus de 260 photocopies àl’administration. Née d’un père polonais et d’une mère espagnole, elle a acquis la nationalité française en 1955 mais doit aujourd’hui le prouver. La sous préfecture de Lure reconnait que l’affaire est ubuesque mais explique qu’elle applique la loi e réclamant tous ces documents sur les dix dernières années pour pouvoir réaliser les nouveaux titres sécurisés comme le passeport inviolable. Reste que Madeleine a refusé de se soumettre au dictat bureaucratique et elle a gain de cause ! Face à ses excès, l’administration a finalement décidé qu’une simple quittance d’ EDF devrait lui permettre de renouveler son passeport."

Relisons encore 1984 et rappelons-nous d'un des slogans de l'Ingsoc :

« Qui contrôle le présent contrôle le passé, qui contrôle le passé contrôle l’avenir »

samedi 12 juillet 2008

Jours 432 & 433

Afrique adieu

Le Journal Du Dimanche, le 9 juillet 2008 :

"En 2007, l'Assemblée instaurait une mission d'information sur la politique africaine de la France. Objectif affiché par Renaud Dutreil, son rapporteur: "Réfléchir à d'éventuelles inflexions sur les objectifs" de cette politique. Mais son rapport, qui devait être publié mercredi, n'a pas été validé par les membres de la mission. Son président, Jean-Louis Christ*, explique pourquoi [...] "Le rapport est uniquement axé sur l'aspect économique de la relation entre la France et l'Afrique. Pour un parlementaire, ce n'est pas acceptable. Cela occulte les valeurs de la France et les attentes des Africains en matière de droits de l'Homme.[...] Faire de l'économie l'essentiel des relations entre la France et l'Afrique, c'est aussi la stratégie d'Alain Joyandet, secrétaire d'État à la Coopération... Ce n'est pas parce que la Chine est un prédateur en Afrique qu'il faut forcément qu'on s'en inspire. Oui, l'économie est un pilier important. Mais il faut mettre en œuvre un nouveau partenariat équilibré avec l'Afrique. Cela ne peut être un engagement exclusif. La présence de la France en Afrique ne peut être uniquement une présence d'intérêts. [...] Au moment de la création de la mission, plusieurs ONG ont dénoncé sa composition, reprochant notamment la présence de Patrick Balkany, jugé trop proche des réseaux de la Françafrique... Patrick Balkany n'a pas été présent à la moindre audition. Le problème vient avant tout d'un rapporteur qui ne s'intéresse qu'à l'économie."

vendredi 11 juillet 2008

Jour 431

Un plan brillant

Le nain, le 3 juillet 2008 :

"Le nucléaire est plus que jamais une industrie d'avenir et une énergie indispensable"

Le Monde, 11 juillet 2008 :

"L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé, vendredi 11 juillet, à la Socatri (filiale d'Areva) de suspendre une partie de l'activité de sa station de traitement de Tricastin (Drôme), à l'origine d'un rejet accidentel d'uranium lundi soir, au cours duquel environ 20 m3 d'effluents, contenant 240 kg d'uranium, ont fui dans l'environnement depuis une cuve d'effluents radioactifs. [...] "C'est une unité vétuste qui avait vocation à être arrêtée", a indiqué Philippe Lendevic, délégué territorial de l'ASN. A l'issue des inspections menées jeudi par l'ASN, "nous avons constaté une série de dysfonctionnements et de négligences humaines qui n'est pas acceptable", a-t-il ajouté [...] L'ASN estime également que "la gestion de la crise par l'exploitant a montré des lacunes en matière d'information des pouvoirs publics". "Nous estimons que l'information a été tardive et qu'il y a eu un certain nombre de manquements à la réglementation de la part de l'exploitant", a déclaré Charles-Antoine Louët, chef de la division de l'ASN de Lyon. [...] Par le passé, la Socatri a déjà été épinglée plusieurs fois par les inspecteurs de l'Autorité de sûreté nucléaire pour "fuites et écarts répétés". L'ASN qui avait ainsi déjà signalé en mai dernier que "la canalisation qui évacue les effluents liquides de Socatri a fait l'objet de fuites répétées en 2007""

jeudi 10 juillet 2008

Jour 430

Ecopipeau

Cricri Lagarde, le 30 juin 2008 :

"L’été dernier, nous avons pris des mesures d’urgence pour le travail, l’emploi et le pouvoir d’achat. Elles ont commencé à porter leurs fruits"

Le Figaro, 9 juillet 2008 :

"«Au regard des encaissements réalisés à ce jour, une perte de recettes fiscales de 3 à 5 milliards d'euros par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale pourrait être constatée en fin d'année», assure le député UMP du Val-de-Marne dans son rapport préalable au débat d'orientation budgétaire."

Bientôt un sondage sur les prochaines vacances de Sarkozy ?

Libération, 10 juillet 2008 :

"Le groupe Bolloré, grand groupe industriel des transports, du papier et nouvel entrant sur le secteur de la communication, vient d'acheter l’institut de sondages CSA."

Et bien sûr les bonnes nouvelles continuent..., Libération, le 10 juillet :

"En 2007, 31 731 faits d’outrage à agents dépositaires de l’autorité ont été enregistrés, contre 17 700 en 1996 (2). Ces «atteintes à la dignité» à l’encontre de toute «personne chargée d’une mission de service public» [...] ont ainsi connu une augmentation de 80 % ces dix dernières années. Elles sont passibles de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. [...] Yves, prof de philo, était assis à une terrasse de café avec son ordinateur portable quand il s’est retrouvé plaqué au sol par deux policiers. Les agents se sont trompés et l’ont pris pour un voleur. Tutoyé, rudoyé, il a fini par les traiter de «milice de Sarko». Outrage et rébellion."

mercredi 9 juillet 2008

Jour 429

Le retour de la gabelle

Le Monde, 9 juillet 2008 :

"Après avoir auditionné une dizaine de sociétés commerciales qui vont des très connus eBay et PriceMinister à des moins connus comme Zilok (place de marché de location d'objets), Fotolia (place de marché de photos) ou Dawanda (produits artisanaux), Club Sénat accouche d'un projet de taxation de base de 13 % pour les activités commerciales et de 24 % pour les activités de service, soit un impôt prélevé à la source par la plateforme Internet. En échange de cette ponction fiscale, les internautes se verraient gratifier de quelques points de retraite supplémentaire. Au moment où, au nom du "travailler plus pour gagner plus", le gouvernement détaxe les heures supplémentaires des salariés, les parlementaires envisagent de leur côté de ponctionner les revenus annexes générés par la revente d'objets ou de services via Internet."

Fini de vendre vos vieilles baskets sur ebay les enfants !

mardi 8 juillet 2008

Jour 428

Encadré

Le Monde, 8 juillet 2008 :

"Les députés ont achevé, dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 juillet, l'examen du projet de loi sur la réforme du temps de travail, après avoir adopté un amendement qui plafonne le forfait jours, notamment pour les cadres, à 235 jours de travail par an. L'amendement du rapporteur, Jean-Frédéric Poisson (UMP), porte donc de 218 à 235 le seuil maximal de jours de travail par an pour les salariés au forfait, sauf accord contraire conclu dans une entreprise ou une branche. [...] La CFE-CGC voit dans ces 235 jours un "retour au siècle dernier". La centrale des cadres, qui entend déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, estime que "cette limite correspond, en fait, à une année pleine [365 jours] de laquelle on retire les jours de congés [25], les samedis [52], les dimanches [52] et le 1er mai"."

lundi 7 juillet 2008

Jour 427

Retour de bâton

Rions un peu avec le Monde, 7 juillet 2008 :

"La commission Mazeaud, chargée en janvier par le ministre Brice Hortefeux de réfléchir à la mise en place de quotas d'immigration, estime qu'ils sont "sans utilité réelle en matière d'immigration de travail", inefficaces"contre l'immigration irrégulière", "irréalisables ou sans intérêt" [...] la commission note d'abord que contrairement à ce qu'a affirmé le président Nicolas Sarkozy sur le sujet, "une politique de quota migratoire global ou par grand type d'immigration n'est pratiquée nulle part en Europe". Le rapport estime notamment qu'établir des quotas par nationalité ou par région du monde pourrait contredire le "principe d'égalité" entre tous les citoyens, quelle que soit leur nationalité, garanti par la Constitution et les traités internationaux dont la France est signataire [...] "Une meilleure maîtrise de l'immigration doit être recherchée par des voies empiriques et multiformes [...] plutôt que dans des recettes radicales purement nationales" ou des "remèdes spectaculaires mais illusoires", affirme la commission"

dimanche 6 juillet 2008

Jours 425 & 426

La boulette

Sur le blog de Jean Gadrey (Professeur émérite d'économie à l'Université Lille 1, membre du CNIS (Conseil National de l'Information Statistique). Il publie régulièrement des articles ou tribunes dans Alternatives économiques, Les Cahiers français, Politis, et Le Monde.) :

"La déontologie statistique vient d’en prendre un coup. [...] L’Insee vient d’inaugurer un autre procédé, sans que l’on sache encore s’il s’agit d’une simple défaillance de l’organisation ou d’une manœuvre délibérée décidée en haut lieu (ce qui, dans les deux cas, n’est pas rassurant) : changer subrepticement, sans consulter l’instance habilitée (le CNIS, Conseil national de l’information statistique, auquel j’ai l’honneur d’appartenir) une question importante posée dans une enquête majeure. Cela peut être d’une redoutable « efficacité ». [...] Il s’agit de la mesure de ce qu’on appelle le sous-emploi, une catégorie qui se situe dans la zone grise, de plus en plus énorme, entre chômage et emploi. [...] Le gros du sous-emploi, c’est le temps partiel « subi », et c’est peut-être la raison d’une éventuelle manipulation, car il est important et surtout il progresse. Le taux de sous-emploi, proportion de personnes concernées dans l’emploi total, est passé de 4,8 % en 2002 à 5,2 % en 2005, puis 5,6 % en 2007. Cela fait désordre au regard de la propagande du « travailler plus pour gagner plus ». Ce qui progresse en France depuis 2002 c’est le « travailler très peu ». [...] Pour mesurer le sous-emploi et notamment le temps partiel subi, on demande directement aux salariés à temps partiel, dans l’enquête emploi (70 000 personnes enquêtées chaque trimestre), s’ils souhaitent travailler davantage et sont disponibles à cet effet. [...] Et bien figurez-vous que, pour l’enquête emploi de 2008 (premier trimestre), « on » a décidé de modifier la question et de demander aux salariés à temps partiel s’ils auraient souhaité travailler plus d’heures AU COURS DE LA SEMAINE PRECEDANT L’ENQUETE. C’est apparemment anodin, mais cela suffit à faire baisser de 5,6 % à 4,4 % le taux de sous-emploi entre fin 2007 et début 2008. "

Merci à Etienne de m'avoir fait passer l'information.

vendredi 4 juillet 2008

Jour 424

Méchant garçon

Le Figaro, 4 juillet 2008 :

"L'exercice paraissait inoffensif : en novembre dernier, l'enseignante Valérie Framit, de l'école primaire Claude-Nougaro d'Albi, demande à ses élèves de CM1 de collecter des photos et des images illustrant les sentiments de joie, de colère, de crainte, de fatigue et… de méchanceté. Pour illustrer ce dernier thème, un enfant choisit d'apporter une photo de Nicolas Sarkozy. Les images n'étaient pas destinées au public mais elles étaient placardées sur un mur de l'école. Quelle n'a dû être la surprise de la directrice de l'école, vendredi dernier, lorsqu'elle a été informée par l'inspecteur d'Académie de Midi-Pyrénées qu'une enquête avait été diligentée par le recteur. Surtout lorsqu'elle a appris que c'était par le biais d'une lettre envoyée à l'Elysée que l'Académie avait pris connaissance de cet exercice. La lettre, non anonyme, a été envoyée par un parent d'élève dont l'identité n'a pas été révélée. Ce dernier s'inquiétait d'une «atteinte à l'image du chef de l'Etat»."

Le Monde, 3 juillet 2008 :

"Un avion est déjà loué à une compagnie privée pour assurer des expulsions d'étrangers en situation irrégulière. La police aux frontières (PAF) recourt désormais aux services d'une société de transport privée pour assurer le transfert des retenus des centres de rétention administrative (CRA) vers les aéroports ou vers les tribunaux. [...] les étrangers en instance d'expulsion ne sont plus escortés au moyen d'un véhicule de la police nationale. Mais, selon leur nombre, ils sont transportés à bord d'un monospace de type Renault Scénic ou d'un minibus, conduit par un chauffeur privé [...] les policiers craignent que, dans le cadre de la revue générale des politiques publiques, l'Etat ne finisse par étendre ce type de sous-traitance. Or il s'agit là d'une "mission régalienne de l'Etat", rappellent Nicolas Comte, du syndicat général de la police FO, comme Yannick Danio, de l'UNSA Police."

jeudi 3 juillet 2008

Jour 423

On vous ment sur le nucléaire, suite

Les Echos, 3 juillet 2008 :

"A l'occasion d'un déplacement au Creusot, [Nicolas] a annoncé jeudi la construction d'un deuxième réacteur nucléaire EPR, conçu par le groupe Areva. "J'annoncerai dans quelques instants la construction d'une deuxième centrale nucléaire EPR en France""

Dans cet autre article :

"EDF est loin de militer pour un réacteur supplémentaire. Sollicité depuis des mois à ce sujet, l'opérateur historique ne voit pas l'utilité de construire de nouvelles tranches nucléaires dans l'Hexagone avant 2020."

Le Monde, 28 mai 2008 :

"Toute opération de coulage de béton est stoppée, depuis le 23 mai, sur le site du futur réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR, à Flamanville (Manche). Après inspection, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a en effet découvert une anomalie dans le ferraillage de l'îlot de support du réacteur. La deuxième en quelques semaines. [...] [Greenpeace] a listé les remarques dressées par l'ASN depuis le démarrage du chantier, en décembre 2007 : "Utilisation de béton de qualité inadaptée, fissures dans le béton, non-conformités ou absence de ferraillage pour le béton de la plateforme support du réacteur, soudures non conformes réalisées par un fournisseur, non-qualification de certains opérateurs, en particulier des soudeurs en charge de la réalisation du liner [coque en acier de protection interne], contrôles qualité inexistants ou inadéquats, variations non autorisées entre les plans papier du projet initial et la mise en œuvre, incapacité à réparer ces erreurs de façon satisfaisante" [...]Les soucis de l'EPR ne se limitent pas au domaine technique. Mercredi 28 mai, les agents de sécurité du chantier en ont bloqué les accès. "La société qui les emploie, filiale du groupe Onet, ne répond pas à leurs revendications salariales et nous renvoie vers EDF" [...]Les 34 agents concernés protestent aussi contre leurs conditions de travail. "La moitié d'entre eux est employée en CDD, déplore la CGT.""

mercredi 2 juillet 2008

Jour 422

Treize à la douzaine

Le Figaro, 2 juillet 2008 :

"Nom de code : «Edvige» [Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale]. C'est le nouveau fichier policier qui a vu le jour mardi, après la parution d'un décret au Journal Officiel. [...] celui-ci concerne les mineurs dès 13 ans «susceptibles de porter atteinte à l'ordre public» [...] Selon le décret, il contiendra des «données à caractère personnel» concernant «des personnes physiques âgées de 13 ans et plus» avec notamment l'état civil, les adresses physiques, numéros de téléphone et adresses électroniques, ainsi que les «signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement». Les informations collectées sont notamment «relatives aux individus, groupes, organisations et personnes morales qui, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public». En clair, les mineurs n'auront plus besoin d'avoir commis une infraction pour figurer dans les fichiers policiers." (mon emphase)

mardi 1 juillet 2008

Jour 421

Sous presse

Libération, le 1er juillet 2008 :

"C’était jeudi dernier sur le parvis de la mairie d’Issy-les-Moulineaux. Là, sous l’œil de la caméra d’Hervé Pozzo, Marie-Pierre Cassignard, journaliste à France 2, interroge André Santini en sa qualité de président du Syndicat des eaux d’Ile-de-France au sujet de surfacturations révêlées par le Canard enchaîné. Face aux questions, le secrétaire d’Etat à la Fonction publique s’emporte avant de lâcher : «Quand vous, à France Télévisions, vous aurez changé de statut, nous, on va bien rigoler.»"

Libération, le 1er juillet 2008 :

"Le contexte est le suivant: une maquilleuse et un technicien de France 3 s’affairent autour de Nicolas Sarkozy. On lui prépare les micros. Le Président salue le technicien. Pas de réponse. Nicolas Sarkozy secoue la tête, contrarié. «C’est une question d’éducation», lance-t-il d’abord, avec un clin d’œil. Puis, fini de rire: «Quand on est invité, on a le droit que les gens vous disent bonjour quand même, ou on n’est pas dans le service public. Ou chez les manifestants… C’est autre chose. C’est incroyable. Et grave.» Le Président termine sa leçon, et se montre cette fois menaçant: «Ça va changer...»"