vendredi 31 octobre 2008

Jour 542

Bolloré : l'ami intelligent

l'Acrimed, le 31 octobre 2008 :

"« On va aller sur un journal payant dès qu’on pourra. Il pourrait être conçu suivant le modèle d’Il Foglio, un journal de gens intelligents », déclare Vincent Bolloré. CB News du 30 septembre, qui transmet cette précieuse information, précise le volume requis pour s’adresser à ces « gens » : « Il Foglio est un journal de quatre pages , qui se veut le quotidien de l’intelligentsia de droite italienne. »"

jeudi 30 octobre 2008

Jour 541

Le petit s'énerve

Le Monde, 30 octobre 2008 :

"La poupée vaudou à l'effigie de Nicolas Sarkozy reste en vente, mais le chef de l'Etat ne désarme pas pour autant. Quelques heures après le jugement rendu, mercredi 29 octobre, par le tribunal de Paris qui l'a "débouté" de sa demande de retirer sa figurine des différents circuits commerciaux, le président de la République a interjeté appel. [...] C'est la première fois qu'un président de la République est désavoué par des juges en première instance. [...] Le chef de l'Etat, de par les prérogatives attachées à sa fonction, n'est pas un justiciable ordinaire. Via la chancellerie et le ministre de la justice, il a le pouvoir de donner des consignes aux parquets. Et signe la nomination de certains hauts magistrats. François Mitterrand s'était interdit de saisir la justice pendant la durée de son mandat. Jacques Chirac avait fait de même."

mercredi 29 octobre 2008

Jour 540

Contrôle d'Histoire

Le Figaro, 28 octobre 2008 :

"Le ministre de l'Éducation nationale s'est demandé si députés et sénateurs ne pourraient pas prescrire «ce qui doit être enseigné» aux élèves dans des matières sensibles. Il a cité l'histoire."

mardi 28 octobre 2008

Jour 539

Tous à poil

Ligue des Droits de l'Homme, le 28 octobre 2008, un communiqué de l’Observatoire de la liberté de création :

"La Fiac ne doit exposer, qu’on se le dise, que des œuvres visibles par des mineurs. Et la nudité, c’est « pour adultes ». Ainsi en a décidé la douane, qui, sur le fondement de l’article 227-24 du code pénal (qui punit tout message pornographique, violent ou portant gravement atteinte à la dignité humaine dès lors qu’il est susceptible d’être vu par un mineur), a prestement dénoncé la cargaison de la galerie XL destinée à être montrée sur le stand de la Foire internationale d’art contemporain. Il est bon de savoir que la douane veille sur la moralité de nos chères têtes blondes. Le parquet, récipiendaire de la procédure, n’a pas molli : décrochage vendredi soir, et garde à vue pour les galeristes. [...] On ne savait pas les douanes et le parquet si attachés à faire de la France la risée du marché de l’art."

Pourtant, aux dernières nouvelles on peut supposer que la douane aime la bite :

"L'installation de scanners corporels dans les aéroports européens ne fait pas l'unanimité des parlementaires européens [...] Ils indiquent dans un communiqué paru le 23 octobre que la mise en place "pourrait avoir des conséquences graves sur le droit à la vie privée". La France s'apprête à tester un tel système dans l'aéroport de Nice (Alpes-Maritimes). Ces nouveaux scanners à ondes millimétriques permettent de voir les personnes "comme si elles étaient nues"." (Libé Next, le 27 octobre 2008)

lundi 27 octobre 2008

Jour 538

Le monsieur te demande...

Libération, le 25 octobre 2008 :

"Les deux principaux syndicats de magistrats ont exprimé hier soir leur «insatisfaction totale» après deux heures d'entretien qualifiés de «dialogue de sourds» avec la ministre de la Justice Rachida [...] Le secrétaire général de l'USM, Laurent Bedouet, a fait part d'une «insatisfaction totale à propos des réponses apportées aux inquiétudes exprimées lors du mouvement» de jeudi [...] Le porte-parole de la ministre, Guillaume Didier, a évoqué pour sa part une discussion «constructive»"

dimanche 26 octobre 2008

Jours 536 & 537

Le joueur de pipeau revient

Encore une fois, le blog du magistrat Dominique Barella :

"Il faut sanctionner les délits financiers, martèle depuis peu le [petit Nicolas]. Dans les faits, c'est l'inverse qui se passe. [...] Il est à l'origine de la mise en place de la commission Coulon sur la dépénalisation du droit des affaires par Rachida Dati. [...] Il a, comme ministre de l'Intérieur, affaibli les effectifs des brigades financières de la police judiciaire. [...] Il est à l'origine de la baisse du nombre des affaires financières transmises par la police à la justice ces dernières années : -12,7 %"

vendredi 24 octobre 2008

Jour 535

Pendant les affaires, les affaires continuent

Libération, le 24 octobre 2008 :

"Pendant la crise, les cadeaux fiscaux continuent. Jusqu’à semer parfois le malaise au sein de l’Assemblée nationale [...] A la manœuvre le député (UMP) des Hauts-de-Seine, Frédéric Lefebvre, seul signataire d’un amendement octroyant des avantages fiscaux - avec effet rétroactif - aux particuliers et aux entreprises investissant en Afrique. [...] Jérôme Cahuzac (PS) s’est interrogé sur la rétroactivité de la mesure et ses bénéficiaires : «Qui a investi ? Combien ? Ou ? Qui demande au Parlement de défiscaliser cet investissement ?» Continuant sur sa lancée, il a souligné la «gêne» des ministres Eric Woerth et Christine Lagarde, qui ont donné un «avis favorable» à l’amendement. Il a aussi appelé à la vigilance des députés. Sur les bancs de l’UMP personne n’a moufté.[...] L’amendement a été adopté avec les seules voix des députés UMP.[...] Une demi-heure plus tard, nouveau bouillonnement dans l’hémicycle. Le gouvernement propose au vote un amendement, distribué à la hussarde dans les rangs. Il prévoit de porter de 12 000 à 12 400 euros le plafond de réduction d’impôt au profit des ménages qui emploient du personnel à domicile."

jeudi 23 octobre 2008

Jour 534

Juger la Justice

On ne résiste pas au plaisir de vous livrer les impressions de Dominique Baretta (Ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature, ancien procureur de la république et président pendant quatre ans et demi du principal syndicat de magistrats, l'Union syndicale des magistrats)sur la petite Rachida :

"- Mme Dati a mis en place une commission pour dépénaliser le droit des affaires, le droit boursier, le droit financier cette année c'est-à-dire juste avant la crise, elle n’a pas de vision politique et a fait le jeu de ceux qui ont déstabilisé l’économie.
- Politique pénale de tolérance zéro sans en prévoir les conséquences : surcharge des prisons, incapacité des juridictions à faire face aux volumes d’affaires.
- Elle demande aux parquets de requérir plus de peines de prison contre les mineurs et ensuite s’étonne du drame que constituent les suicides de mineurs.

[...]

Chiffres mauvais en matière d’efficacité de la justice : le dernier rapport CEPEJ 2008 (état des lieux de l’année 2006) est catastrophique pour la France :
- délais jugement notamment pour les divorces parmi les plus longs en Europe
- budget en % du PIB parmi les plus faibles d’Europe
- nombre de magistrat du parquet pour 100 000 habitant parmi les plus faibles d’Europe
- nombre de tribunaux pour 10 000 habitants parmi les plus faibles d’Europe et qui va baisser avec la réforme Dati

[...]

- Elle n’a pas conscience de son rôle et des urgences : Le même mois elle se rend au dîner de gala de la biennale des Antiquaires et ne se rend pas au congrès du principal syndicat de magistrats."

Ad nauseam

mercredi 22 octobre 2008

Jour 533

Madame Soleil

L'Independent, 22 octobre 2008 :

"Another sign that we're in recession is the government blames immigrants. [...] This is all in the recession handbook – to ensure governments and banks don't get the blame by blaming the victims."

Le Figaro, 12 octobre 2008 :

"Le gouvernement a affirmé ce week-end sa volonté d'assouplir la législation sur le travail du dimanche, grâce à une proposition de loi UMP qui devrait être débattue d'ici la fin de l'année, cette réforme constituant selon lui une arme pour soutenir l'emploi face à la crise."

mardi 21 octobre 2008

Jour 532

Madame est servie

Le Figaro, 21 octobre 2008 :

"Après les magistrats, c'est au tour des gardiens de prisons de se mobiliser contre leur ministre de tutelle. Les trois principaux syndicats de surveillants pénitentiaires ont appelé lundi soir à un «blocage total» des prisons le 13 novembre prochain. Un mouvement social rarissime chez ces personnels privés du droit de grève.

Ufap, FO et CGT dénoncent de concert le «mépris» de Rachida Dati face à un système carcéral français en grave déshérence. «La pénitentiaire est à l'agonie et la ministre ne le voit pas. Si on continue, il va y avoir le feu», estimait lundi le secrétaire général de FO-pénitentiaire, Christophe Marquès.

Le responsable syndical était, il faut le dire, furieux : Rachida Dati était absente de la réunion prévue à la Chancellerie lundi matin. Les syndicats réclamaient cette rencontre depuis le 7 octobre dernier.

[...]

Et tous de faire part de leur désaffection croissante à l'égard de la Garde des Sceaux. «La ministre n'a pas su se rendre disponible, elle avait dix jours pour le faire», estimait Jean-François Forget. Pour Christophe Marquès, «elle se moque de nous». Le leader syndical menace : «Si Rachida Dati ne comprend pas, on va lui montrer qu'on est capable de mobiliser pour qu'elle soit obligée d'organiser non pas des groupes de travail mais des réunions de crise»."

lundi 20 octobre 2008

Jour 531

Snap, krach, pop

L'économiste Frederic Lordon dans le Monde Diplomatique, le 19 octobre 2008, je recommande, (encore et toujours) de lire la totalité de l'article :

"Andrew Lahde est un financier riche à mourir. Mais envahi d’un inexplicable dégoût et décidé à tirer sa révérence. Le milieu qui a fait sa fortune, il l’abhorre. [...] « Ce que j’ai appris du business des hedge funds, c’est que je le hais » écrit Lahde citant le propos d’un de ces collègues gestionnaires pour le reprendre à son compte et lui donner sa pleine extension. « Je ne pourrais partager davantage cet avis. Les fruits pendants, c’est-à-dire ces idiots dont les parents ont payé la prépa, Yale et le MBA d’Harvard étaient à ramasser. Ces gens qui étaient la plupart du temps indignes de l’éducation qu’ils ont (supposément) reçue se sont élevés jusqu’aux sommets de firmes comme AIG, Bear Stearns et Lehman Brothers et à tous les niveaux du gouvernement. Toutes ces choses qui soutiennent cette aristocratie n’ont abouti qu’à rendre plus facile pour moi de trouver des gens assez bêtes pour être de l’autre côté de mes transactions. Dieu bénisse l’Amérique ». [...] C’est de l’intérieur même de la finance que se dit le dégoût de la finance, et même si le message est déterminé par les plus mauvaises raisons, il ne tient qu’à nous d’en faire bon usage en y substituant les bonnes. Que l’écoeurement gagne par le dedans et, sans doute très involontairement, rejoigne l’écoeurement éprouvé du dehors, n’est-ce pas le signe de quelque chose ? Celui, par exemple, qu’est enfin venu le temps des adieux à la finance."

samedi 18 octobre 2008

Jours 529 & 530

Baissez vous et toussez, merci

L'économiste Michel Husson, dans un texte à paraître en novembre 2008 :

"La débâcle financière a entraîné dans sa chute tout l’édifice idéologique des avocats de la « mondialisation heureuse ». Des constats de masse sont en train d’être faits : la financiarisation est un cancer qui pourrit la vie de milliards d’être humains et qui leur inflige une double peine. Tout en effet sera tenté pour que ce soit les victimes qui paient les pots cassés et renflouent la situation d’une minorité de délinquants sociaux. [...] Nous sommes entrés dans l’ère du capitalisme obscène, et le lâche soulagement des Bourses, à l’annonce que la finance sera suffisamment arrosée, est une leçon de choses que nous aurons tout le temps de méditer. Car rien n’est terminé, parce que les différentes crises s’emboîtent comme des poupées russes. La crise proprement financière a mené le capitalisme au bord de l’embolie, mais c’est la crise économique tout court qui va prendre le relais : ce qui est dorénavant à l’ordre du jour, c’est la récession économique tout court. [...] La sortie de la crise financière sera, et est déjà, extrêmement coûteuse et la récession prendra immédiatement le relais. Contrairement à d’autres épisodes similaires mais de moindre ampleur, le retour à la normale prendra un temps proportionnel aux sommes englouties [...] Les grands critiques enfarinés du capitalisme financier vont très vite se retourner, avec la violence de ceux qui ont senti le vent du boulet, contre leurs véritables adversaires : blocage des salaires au nom de l’« unité nationale », nouvelles réduction des budgets sociaux puisqu’il faut bien éponger tout l’argent public englouti, etc. Surplombant la crise économique, plane l’ombre de la crise socio-environnementale. [...] la crise immédiate va être un prétexte pour remettre à plus tard l’effort écologique nécessaire puisque ces préoccupations sont après tout une sorte de luxe. [...] Est-il juste de bloquer les salaires pour pouvoir continuer à payer les dividendes ? Est-il normal d’encaisser le coût de la crise ? Est-il raisonnable d’arroser les banques sans contrepartie et de leur fournir les munitions pour la prochaine bulle ?"

Le Figaro, 17 octobre 2008 :

"plusieurs projets initialement annoncés pour cet automne devront attendre des jours meilleurs. « Certains textes risquent d'être décalés », reconnaît, dans Le Monde, le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi. Le projet de loi pénitentiaire préparé par la garde des Sceaux, Rachida Dati, ne sera examiné qu'à la fin du premier semestre 2009. Le projet de loi pour le développement économique de l'outre-mer, élaboré par le secrétaire d'État Yves Jégo, sera lui aussi différé au début de l'année prochaine. Le projet de loi « hôpital, patients, santé, territoire » de Roselyne Bachelot pourrait connaître le même sort. [...] Au Sénat, la conjoncture a eu pour premier effet de rendre plus délicate la discussion du projet de loi « de mobilisation pour le logement »"

vendredi 17 octobre 2008

Jour 528

Déclaration d'amour

Un communiqué du Syndicat de la magistrature et de l’Union Syndicale des Magistrats :

Depuis plusieurs mois les reprises en main de la magistrature par le garde des Sceaux se sont multipliées :

un magistrat a été convoqué à la chancellerie pour des propos tenus lors de ses réquisitions, au mépris du principe de la liberté de parole à l’audience,

des procureurs généraux ont été priés par la garde des Sceaux de solliciter des mutations,

cinq procureurs généraux ont été convoqués à la chancellerie pour rendre des comptes sur les mauvais résultats de leur cour d’appel en matière d’application de la loi du 10 août 2007 instituant des peines planchers, niant ainsi l’office du Juge,

enfin, après le suicide d’un mineur à la maison d’arrêt de Metz, la semaine dernière, la garde des sceaux a fait convoquer sans délai les magistrats concernés par la mise à exécution d’une peine d’emprisonnement.

Ceux –ci ont fait l’objet d’un véritable interrogatoire mené par l’inspection des services judiciaires, en pleine nuit, sans avoir pu bénéficier des plus élémentaires droit de la défense.

Ces différentes affaires illustres les dérives institutionnelles actuelles.

Au travers de ce qui apparaît comme une « caporalisation » du ministère public, c’est l’indépendance de l’autorité judiciaire qui est fragilisée par les pressions hiérarchiques constantes que fait peser le gouvernement, au travers des parquets, sur la magistrature toute entière.

L’attitude de la garde des Sceaux tendant, pour éviter d’avoir à s’interroger sur les conséquences de sa politique pénale, à faire croire à l’opinion publique, par la stratégie bien connue du bouc émissaire, que les magistrats sont responsables de tous les dysfonctionnements réels ou supposés de l’autorité judiciaire, déstabilise profondément cette institution toute entière.

C’est pourquoi l’Union Syndicale des Magistrats et le Syndicat de la Magistrature appellent les magistrats et tous les personnels concernés, à une journée de mobilisation, le 23 octobre 2008 pour dénoncer les multiples atteintes à l’institution judiciaire, pilier essentiel d’une vraie démocratie.

Nous appelons à des rassemblements sur les marches des palais, au renvoi des dossiers, au report du début des audiences, à la lecture de motions, à l’organisation de conférences de presse pour dénoncer les dérives de la ministre dans sa relation avec l’autorité judiciaire.

jeudi 16 octobre 2008

Jour 527

Sa petite entreprise (air connu)

Une dépêche AFP lue sur Yahoo :

"Grand spécialiste du budget de l'Elysée, le député PS René Dosière présente mercredi son rapport annuel sur les crédits de la présidence de la République [...] Ces crédits augmentent de 11,45% dans le budget 2009 par rapport au budget 2008 initial pour atteindre 112,33 millions d'euros [...] Le député de l'Aisne insiste sur la "progression énorme" de 25,2% des charges de fonctionnement (fournitures, télécommunications, frais de réception...) et note que le budget arrêté pour les frais de déplacements du chef de l'Etat est en hausse de 33% par rapport en 2008. L'Elysée souligne pour sa part que l'estimation de ce dernier poste pour le budget 2008 a été "faite sur la base des déplacements du précédent chef de l'Etat (Jacques Chirac, ndlr) en 2006, alors que ceux-ci ont triplé entre ces deux années". [...] Il note également que la rémunération des 98 contractuels de la présidence progresse de "20% après 26,8% en 2008". "Décidément, les collaborateurs du président ne connaissent pas de problème de pouvoir d'achat", ironise-t-il. [...] "Jamais le budget de l'Elysée n'a été présenté d'une manière aussi opaque et inexacte alors qu'il augmente à un rythme inhabituel en période de récession. Dans ces conditions, l'Elysée doit revoir sa copie", souligne le rapport. L'an dernier, lors de l'examen des crédits alloués à la présidence, le gouvernement avait provoqué une polémique en faisant adopter, au nom de "la transparence", un amendement de dernière minute qui multipliait par plus de deux la rémunération du chef de l'Etat"

mercredi 15 octobre 2008

Jour 526

Dans ta gueule

Le Monde, 14 octobre 2008 :

"Le tribunal administratif de Paris a "enjoint", mardi 14 octobre, le ministre de l'immigration, Brice Hortefeux, de geler l'appel d'offres lancé par ses services à la suite de la publication, le 22 août, du décret réformant le dispositif d'aide aux personnes placées en centres de rétentions administratives (CRA). [...] le ministère a renoncé à maintenir une mission d'ensemble qui serait assurer en concertation par plusieurs associations, choisissant de répartir la trentaine de CRA à travers la France en huit lots distincts et d'interdire à deux associations d'intervenir dans un même centre. Or cette interdiction est contraire aux règles des marchés publics, soutiennent dans leur recours les associations inquiètes de l'éclatement voulu par le ministère. Ces dernières pointent également, comme autre irrégularité, la clause de "stricte neutralité" que l'appel d'offre impose aux futurs intervenants en centre de rétention."

mardi 14 octobre 2008

Jour 525

Une question de priorité

Le Figaro, 18 septembre 2008 :

"[Le nain] a présenté les «priorités» de sa politique de santé. Le chef de l'Etat demande d'abord à tous les acteurs, de l'hôpital aux assurances complémentaires, de travailler à rendre le système de santé plus économe et plus performant. [...] «Assurer le financement des dépenses de santé, c'est un défi pour demain qui se joue aujourd'hui. C'est pourquoi je souhaite que l'assurance maladie revienne à l'équilibre en 2011», a précisé Nicolas Sarkozy. Le déficit de l'assurance maladie prévu en 2008 se monte à 4,1 milliards d'euros." (mon emphase)

Le Monde, 14 octobre 2008 :

"En présentant, lundi 13 octobre, les grandes lignes du plan français de soutien aux établissements de crédit, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a insisté sur l'engagement "considérable" de l'Etat, "de l'ordre de 360 milliards d'euros au total". (mon emphase)

Et pour ceux qui croit encore ce que raconte la télé : Les coulisses d'une émission biaisée

lundi 13 octobre 2008

Jour 524

Un dimanche à la campagne

Le Journal Du Dimanche, le 11 octobre 2008 :

"Luc Chatel veut relancer le débat sur le travail le dimanche. Le secrétaire d'Etat à l'Industrie et à la Consommation estime dans le JDD que l'économie française peut créer de la croissance et de l'emploi grâce à des activités dominicales.

Les salariés pourront-ils refuser le travail du dimanche, malgré les pressions de l'employeur?

Dans ce dossier, nous sommes bien sûr particulièrement vigilants sur la défense du droit au refus des salariés. Mais c'est aux branches d'activité et non à la loi d'en définir les conditions."

dimanche 12 octobre 2008

Jours 522 & 523

Détournements de mineurs

Le Monde Diplomatique, 10 octobre 2008 :

"En une semaine, la maison d’arrêt de Metz-Queuleu (Moselle), présentée en août comme un établissement « modèle » par la ministre de la justice Rachida Dati, a connu trois tentatives de suicide et une pendaison : celle d’un jeune homme de 16 ans, Nabil L., incarcéré dans le quartier des mineurs, qui a mis fin à ses jours lundi 6 octobre. [...] Le délégué maison de l’Union fédérale autonome pénitentiaire (UFAP) a expliqué que les détenus « utilisaient la pendaison comme moyen de pression auprès des surveillants », pour obtenir « un changement de cellule ou un téléviseur », et qu’ils y étaient encouragés par leurs camarades. Il s’agirait donc d’un « jeu qui a mal tourné » [...] Apparemment, les détenus français ont été d’humeur particulièrement joueuse ces derniers mois : on recense en effet 87 suicides en prison depuis le début de l’année 2008, soit [...] une hausse de 27% au premier semestre 2008 par rapport au premier semestre 2007. [...] Plus d’une centaine de suicides sont annuellement répertoriés dans les prisons françaises par l’administration pénitentiaire (AP) ; un décès presque tous les trois jours : sept fois plus qu’à l’extérieur."

vendredi 10 octobre 2008

Jour 521

La joueuse de flûte

La petite Rachida, le 8 octobre :

"Je le dis clairement : la Justice est un service public : les justiciables ont droit au respect et à l'attention de la Justice. Ils ont droit à un service public de qualité, rapide et efficace.[...] Et, vous l'avez vu, fin septembre : la Justice est une priorité dans le budget de l'Etat."


Sur le site de l'Union Syndicale des Magistrats :

"L’USM a pris connaissance avec grand intérêt du rapport 2008 de la commission européenne pour l’efficacité de la Justice (CEPEJ), dévoilé ce jour.

Elle constate que ce rapport confirme ce que l’USM ne cesse de répéter depuis des années à savoir que la justice française souffre d’un manque criant de moyens pour pouvoir mener ses missions dans des conditions satisfaisantes.

La France apparait en effet une nouvelle fois dans le peloton de queue quels que soient les ratios retenus : 20è sur 43 pour le budget annuel par habitant, 35è sur 43 si on compare ce budget au PIB, 35è sur 47 pour le nombre de juges pour 100 000 habitants et 38è sur 41 pour son nombre de greffiers par juge.

L’USM relève par ailleurs que, malgré des chiffres manifestement revus artificiellement à la hausse par le Ministère français de la Justice , la France recule encore dans les différents classements.

Face à cette situation catastrophique, l’USM demande que cessent chaque année les manifestations d’autosatisfaction des ministres de la Justice successifs relatifs à une supposée augmentation satisfaisante du budget de la Justice"

jeudi 9 octobre 2008

Jour 520

L'économie pour les nuls


L'Argent Dette de Paul Grignon (Money as Debt FR) from Bankster on Vimeo.

Si c'est trop long pour vous, il y a toujours Stephen Colbert

mercredi 8 octobre 2008

Jour 519

Les nasses du Figaro

Le 30 novembre 2004 sur le site de l'Acrimed :

"Le patron de la Socpresse (industriel de l’armement et sénateur UMP) Serge Dassault était, lundi 29 novembre au matin, interviewé par Jean-Michel Aphatie sur RTL, dans le cadre de l’émission " l’invité de RTL ".

[...]

Qu’est-ce qui a changé au Figaro ? Beaucoup de choses ont changé d’après vous ?

J’ai changé de directeur, j’ai changé la direction, j’ai changé le rédacteur en chef. Donc tout va bien...

Tout va bien. Le chantier est terminé...

C’est pas terminé, parce que là aussi il faut changer les choses. Il faut que le journal continue aussi à dire la vérité, à parler de ce qui se passe, à dire ce qu’il faudrait faire aux Français. C’est comme un médecin qui donne un médicament qui est mauvais, alors on ne le prend pas, on crève, bon. Eh bien il faut prendre le médicament."

Interview de Nicolas Sarkozy, le 26 février 2007 :

"D’abord oui ou non, doit-on comme dans de nombreux pays anglo-saxons interdire à des propriétaires de très grands groupes industriels qui passent des marchés avec l’Etat, de posséder aussi des télés, des radios ou des journaux ? Non ? Non. Bon !

Mais non, parce que disons juste un mot de commentaire, respectons un peu les journalistes, est-ce qu’on croit parce que tel propriétaire aurait un marché avec l’Etat, qu’il y ait un risque que tous les journalistes soient malhonnêtes ? Cela n’a pas de sens enfin ! J’ajoute qu’il faut arrêter avec cela, la communication a besoin de grands groupes"

Le Monde, 1er octobre 2008 :

"Les journalistes du Figaro, affectés par un plan de départs qui concerne 45 d'entre eux (71 salariés en tout), se montrent de plus en plus critiques à l'égard de la ligne éditoriale adoptée par leur journal. [...] "certains sujets ne passent plus ; il n'est guère possible de parler des opposants au gouvernement", s'indigne une journaliste. "Nous n'avons plus le droit de parler en mal des pays dans lesquels Dassault fait du business et de ceux dont Nicolas Sarkozy veut se rapprocher", constate un journaliste du service international."

mardi 7 octobre 2008

Jour 518

Prenez Laporte

En pleine crise mondiale, les membres du gouvernement Sarkozy n'hésitent pas à s'attaquer aux sources du mal, ou pas :

"Dimanche à Paris, au cours d'une cérémonie sur le Champ-de-Mars à laquelle elle assistait en sa qualité de maire du VIIe arrondissement, le secrétaire d'État aux Sports avait affirmé en public qu'il n'était pas «le père de l'enfant que porte Rachida». Bernard Laporte «est allé trop loin» et son propos est «particulièrement déplacé», estime la garde des Sceaux. Dans son entourage, certains sont plus sévères. «On est à la frontière de la grossièreté», estime un proche." (Confidentiels du Figaro, le 7 octobre 2008).

lundi 6 octobre 2008

Jour 517

Politique du chiffre

Depuis quelques temps, les prévisions de l'INSEE ne cadre pas avec les prévisions des membres du gouvernement. Par le plus grand des hasards, la Ligue des Droits de l'Homme fait le communiqué suivant :

"Sans concertation préalable, la Présidence de la République et le gouvernement ont décidé au cours de l’été de créer un « Pôle National de la Statistique Publique » à Metz. Présenté comme une création et un regroupement, ce projet est en fait un démantèlement d’activités déjà existantes, qui vise à compenser la fermeture des casernes de Metz. Nous protestons contre cette décision précipitée qui menace l’efficacité et la qualité du service statistique public, indispensable au débat démocratique."

dimanche 5 octobre 2008

Jours 515 & 516

Journaliste label rouge

Sur le site des Actualités de la Recherche en histoire visuelle, tenu par André Gunthert, un article des plus pertinents (encore) :

"le récent rapport Giazzi (pdf) commandé par le président Sarkozy et rendu public en septembre [...] a bien raison de s’attaquer à la crédibilité des sites Internet d’information qui n’emploieraient aucun «authentique journaliste». Il est important, comme l’affirme le rapport, d’employer d'«authentiques journalistes», c'est-à-dire des personnes ayant une formation de journaliste et titulaires de la carte de presse. On évitera ainsi de lire d’énormes erreurs sur des sujets pointus, choses qui n’arrivent jamais dans la presse papier employant d'«authentiques journalistes». On ne verra plus jamais des amateurs annoncer la mort de quelqu’un pourtant encore bien vivant. On ne verra jamais un «authentique journaliste», c’est évident, faire croire par un montage bien mené qu’il a rencontré directement un dictateur d’Amérique centrale pour l’interviewer. On ne verra jamais un «authentique journaliste» ne pas parler d’un sujet, ou édulcorer celui-ci, parce qu’il ne plaît pas à son actionnaire principal. [...] Comme le dit, dans sa grande sagesse, le rapport Giazzi, alors que «des études de plus en plus alarmantes (…) confirment la perte de crédibilité de la plupart des médias, principalement écrits», «il est urgent de retrouver la confiance des citoyens». Pour ce faire, il suffit de n’appliquer la TVA réduite qu’aux sites Internet employant d’«authentiques journalistes», bénéficiant de l’agrément de la commission paritaire ou issus des titres papier qui ont déjà bénéficié de cet agrément.Il est normal que les sites d’information sur Internet qui osent ne pas employer d'«authentiques journalistes», dégradant de ce fait «la qualité des industries de contenu», soient taxés et désignés publiquement comme participant à cette entreprise de déstabilisation nationale."

vendredi 3 octobre 2008

Jour 514

Dans le bureau du dirlo

L'Union Syndicale des Magistrats, le 30 septembre :

"L’USM a pris connaissance de la convocation, en fin de semaine dernière, par Rachida Dati de cinq Procureurs Généraux.

S’inquiétant que le recours aux peines planchers soit le plus faible de France dans le ressort de leurs cours d’appel respectifs, elle aurait souhaité leur faire part de son mécontentement.

L’USM déplore qu’à nouveau, la ministre de la justice, considère les procureurs généraux comme des préfets à ses ordres, manifestant ainsi une étrange conception de la séparation des pouvoirs.

Elle fait observer qu’il s’agit là d’une pure opération de communication puisque ce sont les Tribunaux et les Cours, et non les Procureurs et Procureurs Généraux qui appliquent les peines prévues par la loi du 10 août 2007.

Elle dénonce les incohérences de la ministre qui tour à tour s’étonne de l’insuffisance du prononcé de peine d’emprisonnement ferme, et annonce le vote prochain de dispositions législatives (loi pénitentiaire) visant à limiter au maximum l’incarcération.

Elle constate que ce procédé vise en réalité à masquer l’inefficacité réelle sur le taux de récidive, de la loi du 10 août 2007 pourtant intitulée « loi renforçant la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs »."

jeudi 2 octobre 2008

Jour 513

Libération, 29 septembre 2008 :

"[Michel Yoyo Marie]: «Il faut savoir une chose, que 46% des vols à main armée sont commis par des mineurs» [...] Dans le tome 1 des données générales 2007 de criminalités et délinquance constatées en France [...] il apparaît que 14,5% des mis en cause pour vols à main armée en 2007 sont mineurs"

mercredi 1 octobre 2008

Jour 512

Centre de rétention d'informations

Le Syndicat de la Magistrature, le 29 septembre 2008 :

"Les organisations signataires expriment leurs vives préoccupations concernant le contenu du décret du 22 août 2008 et de l’appel d’offres consécutif qui modifient les conditions d’intervention dans les centres de rétention administrative (CRA) quant à l’information et l’exercice des droits des étrangers.

Elles redoutent que la mission telle qu’exercée jusqu’à ce jour par la Cimade auprès des étrangers retenus dans les CRA « en vue de l’exercice de leurs droits » ne soit remise en cause par ces nouvelles dispositions.

Les organisations alertent sur les points suivants :

- la réforme dénature la mission car l’assistance à l’exercice effectif des droits des personnes retenues est désormais réduite à une seule mission d’information ;

- l’émiettement de cette mission contrarie toute observation, analyse et réaction d’ensemble sur la situation prévalant dans les centres de rétention ;

- l’ouverture de cette mission par voie d’appel d’offres de marchés publics à des opérateurs autres que les associations spécialisées menace l’exercice des droits fondamentaux des personnes retenues ;

- l’exigence de neutralité, de discrétion et de confidentialité revient à entraver toute parole publique de témoignage et d’alerte sur certaines situations contraires au respect des droits fondamentaux.

Cette volonté d’entraver l’action de la société civile est d’autant plus inquiétante qu’elle intervient dans un contexte marqué par une politique du chiffre en matière d’éloignement des étrangers et les menaces contenues dans la directive « retour » adoptée par le Parlement européen.

Les signataires considèrent que, telle qu’elle est envisagée, la réforme des conditions d’intervention en rétention n’est pas acceptable."