lundi 28 février 2011

Jour 1389

Les bonnes nouvelles du lundi



Dans le fond ça ne change pas grand chose mais quand même, ça soulage.

samedi 26 février 2011

Jours 1387 & 1388

Le Shérif est à l'école

Ligue des Droits de l'Homme, le 24 février 2011 :

"l’enjeu devait être de taille pour mobiliser vingt policiers en tenue, deux policiers en civil et deux fourgons de police. Il s’agissait d’interpeller neuf jeunes, pris en charge par l’Ase, résidant dans deux foyers distincts à Abbeville et à Amiens. Leur point commun est d’être tous scolarisés à Amiens : au lycée Romain Rolland pour huit d’entre eux, et au collège C. Franck pour un d’entre eux.

L’interpellation a été « musclée », selon les propres termes de la directrice de l’un des foyers, qui a indiqué que les jeunes de 6 à 18 ans qui y sont accueillis ont été choqués de la violence déployée. Ils bénéficient, depuis, d’une aide psychologique.

Une fois interpellés, la préfecture de la Somme ayant pris à leur encontre un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière, les neuf jeunes ont été placés dans différents centres de rétention administrative : Oissel-Rouen, Plaisir, Vincennes, Mesnil-Amelot. Le lundi 21 février, le tribunal administratif de Rouen a annulé cinq des arrêtés préfectoraux, au motif notamment que les actes de naissance des intéressés n’étaient pas remis en cause par le préfet, et que les tests osseux n’avaient aucune fiabilité.

A ce jour six des jeunes interpellés ont été libérés, deux comparaissent aujourd’hui, jeudi 24 février, devant la juridiction administrative. Quant au dernier, il risque l’éloignement, son recours ayant été rejeté. La LDH s’oppose à ce qui est une violation des droits des enfants. D’abord parce que les conditions d’interpellation sont d’autant plus inacceptables qu’il s’agit de mineurs. Ensuite parce que la position de l’Ase n’a pas consisté à assurer leur protection. Enfin parce que l’administration n’aurait jamais dû mettre en œuvre une procédure d’éloignement du territoire, alors qu’elle ne dispose d’aucun élément pour mettre en doute la minorité des jeunes interpellés.

La LDH demande que toutes les mesures à l’encontre des jeunes soient annulées, et leur retour dans leur foyer d’accueil. Elle récuse l’utilisation militarisée des forces de police pour arrêter jusqu’à des enfants. Elle demande que toute la lumière soit faite sur les errements et les agissements des responsables qui ont autorisé leur interpellation, et qui n’ont pas assuré leur protection."

vendredi 25 février 2011

Jour 1386

La fin, doucement...

Syndicat de la Magistrature, le 15 février 2011 :

"Depuis hier soir, une présentation approximative voire erronée des positions arrêtées par la coordination nationale des organisations représentant les professionnels de la justice semble s’être largement imposée dans le débat public.

Il convient d’abord de rappeler que la mobilisation sans précédent qui secoue depuis près de deux semaines le monde judiciaire est à la fois interprofessionnelle et spontanée. Deux dimensions essentielles que la propagande du pouvoir – savamment orchestrée par l’Elysée au moyen de pseudo-argumentaires truffés de contre-vérités – tente et, hélas, parvient parfois à masquer.

La vérité de cette mobilisation, c’est qu’elle s’est amorcée au TGI et au SPIP de Nantes avant de gagner la quasi-totalité des juridictions et des services qui se sont auto-organisés, avec le soutien actif des organisations syndicales. La vérité de cette mobilisation, c’est qu’elle ne concerne pas que les magistrats – comme on l’a beaucoup lu ou entendu et comme cela arrangerait certainement le pouvoir exécutif –, mais bel et bien tous les acteurs de la justice, solidaires et impliqués : fonctionnaires des services judiciaires et de l’administration pénitentiaire, éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, magistrats administratifs, avocats… Des policiers, des notaires, des associations de victimes, des syndicalistes du secteur privé, des professionnels de santé, des citoyens de divers horizons ont également exprimé leur solidarité à l’égard de ce mouvement inédit.

Il importe ensuite de rappeler, de la manière la plus claire, quels mots d’ordre ont été adoptés hier soir par la coordination nationale, à l’issue d’une réunion à laquelle ont participé des organisations représentant l’ensemble des professions du ministère de la justice – dont les directeurs des services pénitentiaires qui ont rejoint le mouvement :

* maintien des renvois d’audiences d’ores et déjà décidés pour cette semaine, permettant notamment la tenue d’assemblées générales où pourront être discutées les modalités de la rédaction et de la diffusion d’états des lieux dans chaque juridiction ;

* pas d’appel aux renvois des audiences au-delà de cette semaine, sans préjudice de l’autonomie des assemblées générales dans la définition de leurs modes d’action ;

* poursuite déterminée de la mobilisation sous de nouvelles formes, à savoir :

* rédaction d’états des lieux, service par service, juridiction par juridiction, largement diffusés : hiérarchie, élus locaux, garde des Sceaux, Elysée, citoyens (affichages, lectures en début d’audiences, journées portes ouvertes, conférences de presse, courriers aux élus...) ;

* application stricte de la loi sur les trois points déjà ciblés en septembre 2010 par la coordination : pas d’audience sans greffier, respect de la circulaire Lebranchu sur la durée des audiences, renvoi en formation collégiale des affaires complexes jusqu’à présent traitées en juge unique (civil + pénal) ;

* nouvelle journée nationale d’action programmée fin mars.

Il n’a donc en aucun cas été décidé :

* de mettre fin au mouvement ;

* d’appeler à la reprise immédiate des audiences dans toutes les juridictions.

De fait, de nombreuses juridictions réunies aujourd’hui en assemblées générales ont décidé dans l’immédiat de poursuivre les renvois d’audiences – dans l’attente notamment d’une prise de position claire du garde des Sceaux concernant les directeurs des services pénitentiaires – et préparent de nouvelles actions pour inscrire leur mobilisation dans la durée.

La position des personnels mobilisés est dépourvue d’ambiguïté. Pleinement solidaires des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, ils refusent que des poursuites disciplinaires soient engagées contre quiconque n’aurait commis aucune faute personnelle dans le seul but de satisfaire les caprices présidentiels. Par ailleurs, les annonces de « moyens » faites hier après-midi par le garde des Sceaux n’ont convaincu personne : débloquer 6,4 millions d’euros (sur un budget de 7 milliards d’euros) pour recruter des retraités, des vacataires, des juges de proximité et des assistants de justice, c’est-à-dire des personnels précaires et souvent non formés, revient à vouloir apposer un pansement sur une jambe de bois.

Puisque la volonté politique n’est toujours pas au rendez-vous, les professionnels de la justice, eux, le seront. N’en déplaise à ceux qui voudraient les renvoyer au prétendu « corporatisme » dont se rendraient coupables tous les corps de métier lorsqu’ils résistent aux oukazes du pouvoir politique, les acteurs du monde judiciaire continueront, ensemble et en lien avec la population, de faire entendre leur voix dans les jours, les semaines et les mois à venir, aussi fort qu’il le faudra.

Le chef de l’Etat a perdu une bonne occasion de se taire. Il appartient maintenant au ministre de la justice d’agir, dans l’intérêt de tous.

Nous ne nous laisserons pas faire."

jeudi 24 février 2011

Jour 1385

Message à caractère informatif

Le Monde, 24 janvier 2011, extrait d'une tribune des mis en examen de Tarnac :

"Nous en sommes arrivés en janvier au point où la magie du signalement sur le fichier des "anarcho-autonomes" a mené une jeune femme en prison – pour un tag. Cela se passe en France, et non en Russie, et non en Arabie saoudite, et non en Chine.

Chaque mois désormais, nous apprenons qu'un nouveau camarade a été prélevé en pleine rue, que l'on a intimé à telle amie, après bien d'autres, de devenir indic en échange de l'impunité ou d'un salaire ou de conserver son poste de professeur, que telle connaissance a, à son tour, basculé dans la dimension parallèle où nous vivons désormais, avec ses cellules miteuses, ses petits juges pleins de haine rentrée, de mauvaise foi et de ressentiment, avec ses insomnies, ses interdictions de communiquer, ses flics devenus des intimes à force de vous épier. Et l'apathie qui vous gagne, l'apathie de ceux qui vivent "normalement" et s'étonnent, l'apathie organisée.

Car c'est une politique européenne. Les rafles régulières d'anarchistes en Grèce ces derniers temps le prouvent. Aucun régime ne peut renoncer au broyeur judiciaire, quand il s'agit de venir à bout de ce qui lui résiste. La culpabilité est une chose qui se produit. Comme telle, c'est une question d'investissement, financier, personnel. Si vous êtes prêt à y mettre des moyens hors normes, vous pouvez bien transformer une série de faux procès-verbaux, de faux témoignages et de manœuvres de barbouzes en dossier d'accusation crédible.

Dans l'affaire dite de Tarnac, la récente reconstitution de la nuit des sabotages, si longtemps réclamée par la défense, en a administré le plus bel exemple. Ce fut un de ces moments d'apothéose où éclate, jusque dans les détails les plus infimes, le caractère de machination de toute vérité judiciaire. Ce jour-là, le juge Fragoli a su occulter avec art tout ce qui démontre l'impossibilité de la version policière. Il devenait subitement aveugle dès que l'indocile réalité contredisait sa thèse. Il a même réussi à mettre les rédacteurs du faux PV de filature à l'abri de la contradiction, en les dispensant d'être là. Et cela était en effet superflu, puisque tout ce petit monde s'était déjà transporté sur les lieux, une semaine auparavant, en privé et en douce.

[...]

A ce jour, il en aura coûté quelques millions d'euros pour transformer en instruction bien ficelée des fantasmes de flics. Il importe peu de savoir à qui, pour finir, on imputera les actes qui furent le prétexte de notre arrestation. Quant à nous, nous plaignons d'ores et déjà le tribunal qui aura à faire passer pour du terrorisme la pose de quelques innocents crochets, maintenant que bloquer les flux est devenu le moyen d'action élémentaire d'un mouvement de masse contre la réforme des retraites.

Le silence frileux des gouvernants européens sur les événements de Tunisie et d'Egypte dit assez l'angoisse qui les étreint. Le pouvoir tient donc à si peu. Un avion décolle et c'est tout un édifice de forfaiture qui tombe en miettes. Les portes des prisons s'ouvrent. La police s'évanouit. On honore ce qui hier encore était méprisé, et ce qui était l'objet de tous les honneurs est maintenant sujet à tous les sarcasmes. Tout pouvoir est assis sur ce gouffre. Ce qui nous apparaît, à nous, comme démence sécuritaire n'est que pragmatisme policier, antiterrorisme raisonné."

mercredi 23 février 2011

Jour 1384

Toujours en retard par rapport à l'histoire

Le Figaro, 11 décembre 2007 :

"La rencontre dure un peu moins d’une heure. On parle argent. Le [petit Nicolas] révèle, dans un point de presse, que la France va signer «pour une dizaine de milliards d’euros de contrats» avec la Libye. Ce qui équivaut, selon l’Élysée, à «30 000 emplois sur cinq ans». C’est une négociation exclusive qui commence aujourd’hui entre les deux pays et qui se terminera le 1er juillet. La moisson sera importante : 4,5 milliards d’armements, dont 14 avions Rafale, 35 hélicoptères Tigre, Fenec et EC-135, de l’artillerie, 6 navires, des blindés, des radars de défense antiaérienne, plus la remise en état de Mirage F1 achetés par la Libye dans les années 1970. [...] Nicolas Sarkozy a ensuite fustigé ceux qui «donnent des leçons» en matière de droits de l’homme, «en prenant leur café-crème boulevard Saint-Germain»"

Site de l'Elysé, le 23 février 2011, déclaration du nain en Conseil des ministres :

"La poursuite de la répression brutale et sanglante contre la population civile libyenne est révoltante. [...] La communauté internationale ne peut rester spectatrice face à ces violations massives des droits de l'Homme. "

mardi 22 février 2011

Jour 1383

Pas d'échappatoires

Le Monde, le 22 février 2001 :

"Un groupe de diplomates français de générations différentes, certains actifs, d'autres à la retraite, et d'obédiences politiques variées, a décidé de livrer son analyse critique de la politique extérieure de la France sous Nicolas Sarkozy.

[...]

La manœuvre ne trompe plus personne : quand les événements sont contrariants pour les mises en scène présidentielles, les corps d'Etat sont alors désignés comme responsables.

Or, en matière diplomatique, que de contrariétés pour les autorités politiques ! A l'encontre des annonces claironnées depuis trois ans, l'Europe est impuissante, l'Afrique nous échappe, la Méditerranée nous boude, la Chine nous a domptés et Washington nous ignore ! Dans le même temps, nos avions Rafale et notre industrie nucléaire, loin des triomphes annoncés, restent sur l'étagère. Plus grave, la voix de la France a disparu dans le monde. Notre suivisme à l'égard des États-Unis déroute beaucoup de nos partenaires.

Pendant la guerre froide, nous étions dans le camp occidental, mais nous pesions sur la position des deux camps par une attitude originale. Aujourd'hui, ralliés aux États-Unis comme l'a manifesté notre retour dans l'OTAN, nous n'intéressons plus grand monde car nous avons perdu notre visibilité et notre capacité de manœuvre diplomatique. Cette perte d'influence n'est pas imputable aux diplomates mais aux options choisies par les politiques.

Il est clair que le président n'apprécie guère les administrations de l'État qu'il accable d'un mépris ostensible et qu'il cherche à rendre responsables des déboires de sa politique. C'est ainsi que les diplomates sont désignés comme responsables des déconvenues de notre politique extérieure. Ils récusent le procès qui leur est fait. La politique suivie à l'égard de la Tunisie ou de l'Égypte a été définie à la présidence de la République sans tenir compte des analyses de nos ambassades. C'est elle qui a choisi MM. Ben Ali et Moubarak comme "piliers sud" de la Méditerranée.

Un WikiLeaks à la française permettrait de vérifier que les diplomates français ont rédigé, comme leurs collègues américains, des textes aussi critiques que sans concessions. Or, à l'écoute des diplomates, bien des erreurs auraient pu être évitées, imputables à l'amateurisme, à l'impulsivité et aux préoccupations médiatiques à court terme.

Impulsivité ? L'Union pour la Méditerranée, lancée sans préparation malgré les mises en garde du Quai d'Orsay qui souhaitait modifier l'objectif et la méthode, est sinistrée.

Amateurisme ? En confiant au ministère de l'écologie la préparation de la conférence de Copenhague sur le changement climatique, nous avons abouti à l'impuissance de la France et de l'Europe et à un échec cuisant.

Préoccupations médiatiques ? La tension actuelle avec le Mexique résulte de l'exposition publique d'un dossier qui, par sa nature, devait être traité dans la discrétion.

Manque de cohérence ? Notre politique au Moyen-Orient est devenue illisible, s'enferre dans des impasses et renforce les cartes de la Syrie. Dans le même temps, nos priorités évidentes sont délaissées. Il en est ainsi de l'Afrique francophone, négligée politiquement et désormais sevrée de toute aide bilatérale.

Notre politique étrangère est placée sous le signe de l'improvisation et d'impulsions successives, qui s'expliquent souvent par des considérations de politique intérieure. Qu'on ne s'étonne pas de nos échecs. Nous sommes à l'heure où des préfets se piquent de diplomatie, où les "plumes" conçoivent de grands desseins, où les réseaux représentant des intérêts privés et les visiteurs du soir sont omniprésents et écoutés.

Il n'est que temps de réagir. Nous devons retrouver une politique étrangère fondée sur la cohérence, l'efficacité et la discrétion."

lundi 21 février 2011

Jour 1382

Tout feu, tout flammes

Le Monde 21 février 2011 :

"Un homme d'une quarantaine d'années s'est immolé par le feu, lundi 21 février en début d'après-midi devant le palais de justice de Paris, avant d'être secouru par les pompiers détachés au tribunal. Aucune indication n'a été donnée sur l'état de santé de cet homme."

Ailleurs c'est le début d'une révolution, ici c'est un fait divers...

samedi 19 février 2011

Jours 1380 & 1381

C'est du CAC4 cette histoire

Le Monde, 14 février 2011 :

"La rémunération des présidents de conseils d'administration des entreprises du CAC 40 est repartie à la hausse en 2009 avec quelque 928 000 euros en moyenne contre un peu plus de 864 000 euros en 2008, année marquée par la crise financière, a indiqué lundi le cabinet Proxinvest. Ils sont ainsi "les mieux payés d'Europe", souligne l'étude annuelle de ce cabinet, qui déplore qu'en 2010 encore les grandes sociétés aient refusé de soumettre "au contrôle de l'assemblée les rémunérations des présidents non exécutifs". [...] "La contestation élevée aux assemblées générales montre les limites de l'auto-régulation à la française où le code de bonne pratique en matière de gouvernance est rédigé exclusivement par les organisations patronales, AFEP [Association française des entreprises privées] et Medef", écrit le cabinet. Contestant aussi "le cumul des responsabilités de management et de contrôle", Proxinvest estime qu'il "s'accompagne souvent d'une gouvernance défectueuse ou de rémunérations excessives comme le démontrent en 2010 les cas de Société générale, Total et de Renault"."

vendredi 18 février 2011

Jour 1379

Les affaires reprennent pour nos amis banquiers

Le Monde, 17 février 2011 :

"La Société générale a annoncé, mercredi 16 février, avoir sextuplé son bénéfice en 2010, concrétisant son rebond. Une dizaine de jours plus tôt, une enquête du Wall Street Journal révélait que l'année 2010 marquait un nouveau record de bonus et de rémunérations astronomiques à Wall Street. [...] Alors, terminée, la crise ? "Oui", répond l'économiste Jean-Paul Pollin, professeur à l'université d'Orléans, auteur de L'art du trading et membre de la Revue économique, qui se dit "scandalisé" par le "sentiment d'impunité" des banques. [...] Non seulement personne ne dit rien mais, en plus, aujourd'hui, le lobby bancaire nous explique que, finalement, comme tout va bien, les suppléments de régulation prévus par Bâle III [nouvelles normes internationales devant entrer en vigueur en 2013 et comprenant de nouvelles contraintes réglementaires pour les banques] ne sont pas utiles. [...] Les banques disent qu'elles n'ont rien demandé au contribuable et que donc la régulation n'est pas nécessaire. Mais, elles oublient au passage que, en gros, cette crise nous a coûté 10 points de PIB. Et c'est très énervant de voir que pendant ce temps, les rémunérations continuent. Au passage, il faut dire qu'au début des années 1990, selon les chiffres de la comptabilité nationale, les rémunérations du secteur financier étaient de 15 % supérieures aux rémunérations des autres secteurs de l'économie. A la veille de la crise, en 2007, la différence était de 45 %."

jeudi 17 février 2011

Jour 1378

La palme d'or...

Libération, le 16 février 2011 :

"Rendre ses palmes académiques est un acte symbolique. Cette décoration est la plus ancienne des distinctions décernées. Elle est destinée à honorer les mérites des personnels de l'Education nationale. Michel Ascher, proviseur dans un lycée de Lille aujourd'hui à la retraite, est le premier à l'avoir renvoyée à Luc Chatel. [...] Oui, j'ai renvoyé mes palmes académiques en décembre 2010. Cela fait une dizaine d'années que je suis scandalisé par la destruction de l'Education Nationale, mais le décret du 12 novembre a été celui de trop. Il institue un nouveau système d'attribution des primes des recteurs. Le cynisme assumé d'une telle mesure m'est paru insupportable. [...] Luc Chatel a estimé que votre appel n'est «pas très digne», et dénonce une «instrumentalisation à des fins partisanes». Qu'en pensez-vous ? Luc Chatel ne peut pas parler de dignité. Quand on appartient à un gouvernement qui a remis la légion d'honneur à Jacques Servier, qui se fait transporter dans des avions par des proches d'un dictateur, on ne peut pas utiliser ce terme."

mercredi 16 février 2011

Jour 1377

Justice à 0 vitesse

l'AFP (dépêche lue sur le site du Figaro), le 16 février 2011 :

"L'Assemblée nationale a rétabli aujourd'hui , en commission des Lois, l'extension de la déchéance de nationalité à certains meurtriers de représentants de l'Etat, souhaitée par Nicolas Sarkozy mais supprimée par le Sénat, a-t-on appris de sources parlementaires."

Pour mémoire, Libéstrasbourg, le 12 octobre 2010 :

"Un policier, deux CRS et deux agents de la police ferroviaire de la SNCF, âgés de 32 à 40 ans, ont été condamnés lundi à Mulhouse à des peines d'un à deux ans de prison ferme pour avoir violé, entre septembre 2005 et juillet 2006, une prostituée roumaine."

J'ai comme l'impression qu'il vaut mieux violer une pute roumaine qu'un flic.

mardi 15 février 2011

Jour 1376

Recadrons les choses...

L'extrait d'un billet sur le site de Maitre Eolas, le 8 février 2011, à lire dans sa totalité, comme d'habitude... :

"Je ne fais pas d’angélisme. Des peines d’emprisonnement j’en prononce régulièrement au tribunal pour enfants, en correctionnelle et aux assises.
La douleur des victimes je la connais. J’en ai vu assez pour toute une vie, notamment quand j’étais juge d’instruction.
J’ai assisté à des autopsies de victimes de meurtre, j’ai rencontré leurs parents, j’ai tendu des boîtes de kleenex à des victimes de viols.
Le Président de la République n’a pas de leçon à donner aux magistrats sur la douleur des victimes, celle que nous nous prenons en pleine figure. La douleur brute d’une mère à qui on annonce que le corps de sa fille a été retrouvé. Celle, mêlée d’incompréhension, d’enfants dont “Papa a tué Maman”. Celle, sourde, de parents auxquels on explique, pour qu’ils l’apprennent avec précaution dans la quiétude du cabinet d’instruction plutôt qu’en recevant notification d’un rapport d’expertise ou à l’audience, combien de véhicules ont probablement roulé sur le corps de leur fils après son accident de moto. Celle, paralysante, d’une jeune fille de 17 ans traitée de pute par ceux qui l’ont violée.

Et pour moi ce qui est indécent c’est de s’approprier la douleur de ces victimes pour faire de la désinformation. Pour promettre l’intenable : “plus jamais ça”.
Je n’ai pas de boule de cristal, mais je sais que d’autres victimes seront tuées, violées, agressées. Et que ce sera d’abord la faute du meurtrier, du violeur, de l’agresseur. Pas de ceux qui n’avaient aucun moyen de prédire un passage à l’acte ou même parfois de l’empêcher.
Ou alors c’est Elizabeth Teissier qu’il faut nommer Garde des Sceaux.

Ce qui est décent et responsable, c’est de dire la vérité.
Non, le risque zéro n’existe pas. Dans n’importe quelle société humaine, il y a des crimes.
Non, les magistrats, les policiers, les conseillers d’insertion et de probation ne considèrent pas la récidive comme une fatalité. Ils luttent chaque jour pour la prévenir, avec les moyens matériels et juridiques qu’on veut bien leur donner.
Non, les magistrats ne sont ni irresponsables ni intouchables. Ils répondent de leurs fautes. Mais seulement de leurs fautes,

Je n’ai pas de boule de cristal.
Là, j’ai juste les boules."

lundi 14 février 2011

Jour 1375

Je vais prendre des vacances tiens... Ou pas

L'Observatoire des Inégalités, le 11 février 2011 :

"Un peu plus de 40 % des ouvriers partent en congés chaque année, contre 70 % des cadres supérieurs... Et encore, entre catégories, on ne part ni aussi souvent, ni aussi longtemps, ni dans les mêmes conditions... 47 % de la population n’est pas partie en vacances en 2010 selon les données du Crédoc Vacances 2010 : Les contraintes financières favorisent de nouveaux arbitrages. [...] Depuis la fin des années 1990, les écarts se creusent selon les niveaux de vie. [...] Prendre l’avion pour ses déplacements personnels ou professionnels est loin d’être une pratique démocratisée. La moitié des voyages sont réalisé par les 2 % des personnes les plus riches. En 2008, les 10 % des habitants les plus riches ont fait en moyenne 1,3 voyages aériens, alors que jusqu’aux 50 % les plus pauvres, le nombre moyen de vols est proche de zéro (moins de 0,2, soit un voyage tous les 5 ans). Pour la grande majorité des personnes, prendre l’avion est impossible financièrement, même avec le développement des compagnies à bas prix."

dimanche 13 février 2011

Jours 1373 & 1374

Fichiers vérolés et contagieux

Bug Brother, le 10 février 2011 :

"Le fichier automatisé des empreintes digitales (FAED) du ministère de l’intérieur sera désormais accessible aux douaniers, mais également par des “agents d’organismes de coopération internationale en matière de police judiciaire ou par des agents des services de police ou de justice d’Etats étrangers“ [...] Créé en 1987, le FAED répertoriait, lui, les empreintes digitales de 3 451 622 individus au 31 janvier 2010. Aucune donnée ne permet de savoir, par contre, combien sont de simples suspects, et combien ont été condamnés."

vendredi 11 février 2011

Jour 1372

Déjugé

Ligue des Droits de l'Homme, le 11 février 2011 :

"Depuis des années, Nicolas Sarkozy désigne les parents comme responsables de l’absentéisme scolaire, les enseignants de l’échec scolaire, les psychiatres des actes des malades mentaux, les juges des actes des délinquants… Tous responsables et tous coupables, sauf les gouvernants qui se croient d’ailleurs parfois tout permis. Même les policiers se retrouvent aujourd’hui visés par cette tactique qui consiste à faire payer à d’autres ses propres erreurs et sa démagogie.

Depuis des années, les coupes claires dans le budget de l’Etat affaiblissent les services publics, et en particulier ceux qui permettent de juger dans les conditions décentes les justiciables, de suivre la réinsertion des délinquants, de faire diminuer les risques de récidive. La France est aujourd’hui l’un des pays européens qui consacre le moins de moyens à sa justice : le mensonge sécuritaire recouvre le sabotage de la sécurité réelle et de l’Etat de droit.

Aujourd’hui, quelles que soient leurs opinions et leurs engagements, les magistrats, les avocats, les autres acteurs judiciaires ne supportent plus d’être accusés au mépris des faits, avant toute enquête sérieuse, par ceux-là mêmes qui abîment la justice et qui lui refusent indépendance et moyens à la hauteur de sa tâche. On a même entendu le Premier ministre enjoindre aux magistrats de se taire par compassion pour la jeune fille assassinée : l’indécence n’a décidément plus de limites.

La République a besoin d’être respectée : la garantie des droits suppose la séparation des pouvoirs. La justice a besoin d’être respectée, face aux calomnies, aux pressions politiques et au sabotage de ses conditions de fonctionnement. Les citoyens ont besoin d’être respectés, face à la démagogie qui les prend pour des imbéciles, confondant la sécurité et l’ordre public avec la politique de la peur et du pilori.

La Ligue des droits de l’Homme salue la protestation de tous les magistrats qui ne supportent plus l’exploitation mensongère du crime et de l’émotion qu’il suscite, ni l’affaiblissement, par tous des moyens, du service public judiciaire. Elle soutient leur mobilisation pour une justice digne de ce nom, pour cette « République irréprochable » cyniquement promise et quotidiennement bafouée par le comportement des gouvernants actuels."

jeudi 10 février 2011

Jour 1371

Soldes de la Police : des postes à prix cassés !

Le Figaro, 10 février 2011 :

"Le ministère de l'Intérieur vient d'ouvrir les vannes de la réserve civile dans la police nationale. L'article autorisant sa mise en place a été adopté définitivement au Parlement mercredi. [...] La règle posée est simple : le réserviste volontaire participe aux missions de soutien des unités, à l'exception des tâches de maintien et de rétablissement de l'ordre. Agent de police judiciaire adjoint, une fois sa formation sanctionnée par un contrôle des connaissances, il détient une carte professionnelle, un uniforme de police et une arme à feu [...] les syndicats se montrent réservés. «L'idée est généreuse, concède, Patrice Ribeiro, patron de Synergie Officiers, pourtant proche de la majorité, mais ces renforts ont tout d'une police low-cost."

Low-cost + arme à feu = ça promet...

mercredi 9 février 2011

Jour 1370

Ils l'ont fait

Libération, 9 février 2011 :

"Le projet de loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) [...] a été définitivement adopté mardi soir par le Parlement. Dans la soirée, le Sénat a donné son ultime feu vert au texte, par 178 voix contre 151."

Plus de détails sur la LOPPSI sur cet excellent site tenu par un particulier.

mardi 8 février 2011

Jour 1369

Les connards de la République

Le Figaro, 8 février 2011 :

"En temps normal, l'infraction coûte 135 euros et un retrait de points. Mais quand on s'appelle Olivier Marleix et qu'on travaille pour l'Élysée, se faire flasher sur une petite route départementale à 119km/h au lieu de 70 ne coûte... strictement rien. Le conseiller général-maire d'Anet, et surtout conseiller technique de Nicolas Sarkozy, aurait en effet bénéficié de ce passe droit lors d'un contrôle routier [...] Aussitôt arrêté, le fils de l'ancien secrétaire d'État à l'Intérieur et aux collectivités du gouvernement Fillon décline son identité. Bien que les échanges soient courtois, ce dernier fait clairement comprendre aux gendarmes qu'il a des connexions et qu'il serait donc préférable de «classer» l'incident. Il circule d'ailleurs à bord d'une voiture immatriculée à Paris provenant... du parc automobile de l'Élysée. [...] l'attitude d'Olivier Marleix n'a pas plu aux gendarmes. Ces derniers décident donc de rédiger et transmettre un rapport sur l'incident à la Direction générale de la gendarmerie nationale."

lundi 7 février 2011

Jour 1368

Un état dépensier pour le plus grand bonheur des entreprises

Le Figaro, le 7 février 2011 :

"Un rapport de la Cour des comptes rendu au Sénat et présenté le 1er février dernier revoit à la hausse le coût de la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1). Les Sages estiment en effet qu'elle a coûté entre 680 et 760 millions d'euros, soit au moins 140 millions de plus que la dernière estimation de la Direction Générale de la Santé (DGS). [...] Le calendrier de la stratégie vaccinale apparaît enfin «difficilement compréhensible», selon la Cour des comptes. Les pouvoirs publics ont en effet poursuivi la stratégie de vaccination pendant l'été 2009, «sans prendre en compte ni le tableau d'ensemble rassurant de l'épidémie australe, ni le retournement d'opinion qui s'était opéré en fin d'été». Des coûts supplémentaires, donc, pour un résultat peu probant: seulement 5 millions de Français ont été vaccinés, soit 8,5% de la population"

dimanche 6 février 2011

Jours 1366 & 1367

La crise de rire

Libération, le 5 février 2011 :

"L’année 2010 n’a pas été très bonne pour Bank of America. Toujours empêtrée dans les méandres de la crise immobilière, la banque a dû déclarer des pertes de plus de 2 milliards de dollars (environ 1,5 milliard d’euro). Son nouveau PDG, Brian T. Moynihan, n’a toutefois pas à se plaindre. Treize mois après son arrivée, il a touché 10 millions de dollars tout rond en 2010, une augmentation de 67% par rapport à 2009… Il n’est pas le seul à voir son salaire s’envoler. Selon une enquête duWall Street Journal, les grands patrons de la finance et les traders ont obtenu des rémunérations record de 135 milliards de dollars en 2010, soit une hausse de 5,7% sur un an. Le PDG de Goldman Sachs, Lloyd C. Blankfein, a triplé sa paie (de 600 000 dollars à 2 millions), avec une augmentation de base de son bonus de 40%, qui a ainsi atteint 12,6 millions. Deux ans après le séisme qui avait ébranlé le monde de la finance, Wall Street semble donc avoir oublié ses promesses de modération et de retenue."

vendredi 4 février 2011

Jour 1365

Les boulets de l'Hadopi

Bug Brother, le 4 février 2011 :

"le recours croissant des internautes à des outils et technologies de cryptographie et de protection de la vie privée, afin de se protéger de l’Hadopi, ou de la censure du Net comme c’était le cas en Tunisie notamment, embête très sérieusement les services de renseignement américains, mais également français. [...] Plutôt que de bloquer les sites, forums et autres réseaux sociaux où se nouent les contacts entre “frères“, les agents de la DCRI et de la DGSE qui les surveillent activement s’en servent pour se tenir informé, ou pour les infiltrer, quitte à créer de vrais-faux sites djihadistes [...] on avait ainsi appris que les services de renseignement américains avaient même “engueulé” leurs homologues français au sujet de l’Hadopi… suivant en cela les services de renseignement britanniques qui avaient déconseillé à leur gouvernement un tel mécanisme qui rendrait “difficile” la surveillance des internautes. On sait aussi désormais que la Hadopi, en poussant les internautes à se protéger et à recourir à la cryptographie, embête aussi les services antiterroristes de la DGSE et de la DCRI."

jeudi 3 février 2011

Jour 1364

Un autre regard

Syndicat de la Magistrature, le 2 février 2011 :

"Dans un communiqué de presse commun daté du 31 janvier, le garde des Sceaux et le ministre de l’Intérieur ont choisi, sur la base de pré-rapports d’inspection rédigés en quelques jours, de clouer au pilori les professionnels de la justice et de la police qui ont eu à traiter de la situation pénale d’un homme soupçonné d’avoir enlevé et tué une jeune fille de 18 ans.

Ainsi, « une défaillance de la chaîne pénale » aurait été révélée, et « les sanctions qui s’imposent au regard des fautes seront demandées ».

Ces velléités de lynchage, fondées sur des éléments extrêmement parcellaires, témoignent d’une véritable duplicité du pouvoir exécutif, qui choisit de désigner ses personnels à la vindicte plutôt que de s’interroger sur ses responsabilités pourtant évidentes.

Passons sur l’invraisemblable démagogie qui consiste à faire croire que la carence dans la prise en charge d’une mise à l’épreuve prononcée pour un outrage à magistrat puisse avoir un lien déterminant avec la commission d’un crime aussi grave, et intéressons-nous aux faits.

D’après les ministres, les « fautes » des personnels découleraient de l’absence de prise en charge de certaines mesures de milieu ouvert par les juges de l’application des peines de Nantes et le service pénitentiaire d’insertion et de probation.

Il s’avère pourtant que :

* Par des rapports des 19 janvier et 22 octobre 2010, les juges de l’application des peines du tribunal de Nantes ont averti leur hiérarchie que l’absence, depuis un an, d’un quatrième juge de l’application des peines les obligeait à effectuer des choix de priorités. Ils indiquaient : « Notre situation est à ce jour extrêmement préoccupante. Nous sommes inquiets », et concluaient : « Ce choix, fait après mûre réflexion, induit inévitablement une insatisfaction professionnelle. Il nous semble être un leurre de croire et de faire croire que nous pouvons à trois gérer de façon consciencieuse et responsable l’intégralité des mesures relevant du service de l’application des peines de Nantes. Nous souhaitons ardemment que cette situation cesse le plus rapidement possible ».

* Par courrier du 24 mai 2010 adressé aux magistrats de Nantes, le directeur du Service pénitentiaire d’insertion et de probation avait fait savoir que, compte tenu du manque criant d’effectifs, il n’était pas en mesure de traiter l’ensemble des dossiers qui lui étaient affectés.

Les sonnettes d’alarme étaient donc tirées depuis plusieurs mois.

Mais surtout, le Syndicat de la magistrature est en mesure de révéler que les difficultés insurmontables rencontrées par les services de la justice en Loire-Atlantique étaient connues au plus haut niveau, et qu’aucune réponse sérieuse n’avait pourtant été apportée avant le drame.

Ainsi :

* Dans un courrier du 15 décembre 2010, le directeur interrégional de l’administration pénitentiaire de Rennes a confirmé l’état préoccupant de sous-effectif des services dont il avait la charge, auquel se sont ajoutées, par l’effet de la loi pénitentiaire, « de nouvelles missions et compétences ». Il a très clairement mis en cause « les difficultés en matière de ressources humaines au sein du ministère de la Justice (qui) nous imposent d’opérer des choix en matière de répartition des effectifs ».

* Mais surtout, dans un mail daté du 4 novembre 2010, le premier président de la Cour d’appel de Rennes a répondu que, « malgré de multiples rapports et mises en garde » de sa part, la Chancellerie avait décidé de ne pas pourvoir le poste manquant de juge de l’application des peines de Nantes, qu’il n’était dès lors « pas illégitime que les magistrats établissent des priorités de traitement des affaires », et que « leurs choix n’étaient pas inopportuns ».

* Enfin, dans un courrier daté du 27 janvier 2011, soit postérieurement au drame, le nouveau premier président de la Cour d’appel de Rennes a décidé d’affecter un juge placé au service de l’application des peines de Nantes du 1er avril au 1er septembre 2010, preuve que la question des moyens alloués aux services est non seulement cruciale mais susceptible d’être rapidement prise en compte.

Ces trois courriers démontrent, sans contestation possible, que le ministère de la Justice porte l’entière responsabilité de l’absence de prise en charge de la situation de la personne soupçonnée.

Le Syndicat de la magistrature est déterminé à faire reconnaître, par tous les moyens, les « fautes » de l’administration centrale et des pouvoirs publics qui ont contribué à la situation nantaise.

Il exige que soient rendus publics les « multiples rapports et mises en garde » adressés au ministère de la Justice par le premier président de a Cour d’appel de Rennes, et que le garde des Sceaux indique très rapidement les mesures concrètes qui ont été prises, avant le drame, pour remédier à la situation critique des services d’application des peines et d’insertion de Nantes.

Plus largement, il est impératif, pour le Syndicat de la magistrature, que toute la lumière soit faite sur les « fautes » lourdes qui ont été commises dans l’affectation des moyens permettant de prendre en charge les personnes sous main de justice. Ces « fautes » sont indubitablement celles des gardes des Sceaux successifs qui n’ont pas permis, depuis des années, à la justice de fonctionner normalement.

Les magistrats ne seront pas les boucs émissaires d’un système qui porte le nom de RGPP (« Révision générale des politiques publiques ») et qui consiste à sacrifier le service public, la justice et les justiciables."

mercredi 2 février 2011

Jour 1363

Pipeau au Quai d'Orsay

Le Monde, 2 février 2011 :

"La ministre des affaires étrangères [MAM] reconnaît qu'elle a profité, avec sa famille, de la générosité de l'homme d'affaires Aziz Miled, 71 ans. Mais elle assure qu'il n'est pas "du tout, mais alors pas du tout" un proche de M. Ben Ali. [...] Une version qu'il est aisée de mettre en doute. Deux éléments jettent le trouble d'emblée : d'une part, les avoirs d'Aziz Miled ont été gelés par la Suisse, de même que tous ceux des proches du clan Ben Ali [...] Ensuite, l'homme figure dans pas moins de deux appels à une nouvelle candidature Ben Ali. Le premier, en août 2010, parmi une liste de 65 personnalités militant pour que le "sauveur de la patrie, le président Ben Ali", se représente en 2014. Le second, en septembre 2010, avec 54 autres personnalités, du secteur aérien et touristique. [...] Plus troublant encore, Aziz Miled figurait en 2009 sur la liste des 350 membres du comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Zine El-Abidine Ben Ali. Autant de collusions que l'on pourrait mettre sur le compte de la nécessité pour un homme d'affaires de ne pas s'inscrire en opposition à un régime autoritaire."

mardi 1 février 2011

Jour 1362

Étonnant non ?

Le Figaro, 1er février 2011 :

"58% des personnes interrogées disent s'intéresser à la politique [...], 41% pensent le contraire. Derrière ce chiffre, la défiance envers la classe politique et sa capacité à changer les choses est criante. La preuve : 83% des sondés estiment que les responsables politiques prennent peu ou pas du tout en compte leur avis, contre 14% d'un avis contraire. 57% des sondés jugent que la démocratie fonctionne mal en France contre 42% qui pensent le contraire. Enfin 56% des personnes interrogées n'ont confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays."