dimanche 30 septembre 2007

Jour 146

Bouillon de Culture

Lu sur le site de Bellaciao :

"Culture - 21/09/2007 : La politique culturelle inquiète de plus en plus les milieux théâtraux

Directeur de théâtre tancé pour un éditorial jugé hostile à Nicolas Sarkozy, menace d’une attribution des subventions liée à la "popularité" des spectacles : les milieux théâtraux s’inquiètent des intentions et des récentes prises de position du ministère de la Culture et de l’Elysée.

L’incompréhension ne cesse de monter entre les professionnels du spectacle vivant et la Rue de Valois depuis qu’une lettre de la ministre de la Culture Christine Albanel au directeur d’une scène nationale a été rendue publique, début septembre.

En des termes inhabituellement vifs entre un ministre et un directeur de théâtre, Christine Albanel reprochait à Henri Taquet, patron du Granit à Belfort, un éditorial "particulièrement déplacé" à l’encontre du chef de l’Etat.

"Profondément choquée" par un texte en forme de commentaire ironique de l’élection de Nicolas Sarkozy, la ministre soulignait qu’"un théâtre investi d’une mission de service public et financé par l’Etat et les autres collectivités doit à son public le respect des choix et des opinions démocratiquement exprimés".

La riposte ne s’est pas fait attendre.

"Est-ce qu’on n’a plus le droit à l’irrévérence ?", s’est demandé Henri Taquet, immédiatement soutenu par le syndicat Syndeac (environ 250 patrons de structures subventionnées), selon lequel "la production éditoriale d’un théâtre est un espace de liberté, de pensée, de critique, qui ne saurait souffrir aucune exception".

Animant internet et notamment le blog d’Ariane Mnouchkine, qui aurait aimé "avoir écrit" le texte incriminé, l’affaire a aussi fait réagir le Syndicat de la critique de théâtre, de musique et de danse (150 journalistes), qui a dénoncé "des réactions politiques d’une dimension que l’on croyait, en France, d’un autre âge ou d’une autre géographie".

L’inquiétude est d’autant plus vive que "l’affaire de l’édito de Belfort", comme l’appelle le syndicat de la critique, s’est télescopée avec les interrogations nées de la lettre de mission adressée cet été à Christine Albanel.

L’Elysée et Matignon y demandaient à la ministre "d’exiger de chaque structure subventionnée qu’elle rende compte de son action et de la popularité de ses interventions", et "de fixer (à ces structures) des obligations de résultats".

Christine Albanel a pour sa part assuré que "ça ne veut pas dire qu’on va faire la programmation des théâtres privés parisiens".

Mais les partisans d’une offre audacieuse s’insurgent, à l’image du metteur en scène Didier Bezace, directeur du Théâtre de la Commune (centre dramatique national) à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), et acteur de cinéma et de télévision peu suspect d’élitisme.

"Placer l’audimat comme critère absolu d’une politique culturelle, c’est prendre les spectateurs pour des immatures. Le théâtre populaire, ce n’est pas TF1", estime-t-il dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche.

De son côté, la ministre met en garde contre tout "procès d’intention" et rappelle qu’"il n’y a rien de comparable en Europe à la politique française de soutien au spectacle vivant", irriguée par plus de 1.200 compagnies subventionnées.

Au-delà de la polémique, les professionnels du spectacle craignent des coupes dans le budget 2008 de la Culture, présenté le 26 septembre. Sur ce sujet, les doutes n’épargnent aucune institution publique, pas même les cinq théâtres nationaux (Comédie-Française, Chaillot, Odéon, La Colline à Paris, TNS à Strasbourg), selon une source proche de l’une de ces institutions. "


Merci à Corinne de m'avoir fait passé cette information.

samedi 29 septembre 2007

Jour 145

Total Recall

Site du Nouvel Obs, le 27 septembre 2007 :

"Rama Yade, la secrétaire d'Etat française aux Droits de l'Homme a défendu jeudi 27 septembre le fait que la France ne demandait pas un retrait de Total de Birmanie. [...] Paris "n'est pas l'un des partenaires principaux" de la Birmanie et "la France à elle seule n'aura pas d'impact décisif" parce que "ses relations avec la Birmanie sont très relatives", a-t-elle également expliqué."

Le Figaro, 27 septembre 2007 :

"Les accusations de travail forcé à l’égard du groupe pétrolier français ont été récurrentes ces dernières années. En 2003, l’actuel ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait rendu un rapport en tant que consultant privé concluant que ces accusations étaient erronées." (mon emphase).

Site de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme :

"C’est en effet le postulat même sur lequel est construit le rapport qui est erroné. Bernard Kouchner s’acharne à démontrer que Total n’a pas utilisé directement le travail forcé. Or, les principales ONG qui ont travaillé sur les violations des droits de l’Homme liées au chantier de Yadana, dont la FIDH, n’ont jamais prétendu cela. Ce que la FIDH, ERI, la CISL ou les plaignants aux procès ont dénoncé, c’est la complicité de Total avec l’armée birmane : tous les observateurs s’accordent à dire que le chantier de Total occasionne du travail forcé, que Total tolère et dont il tire bénéfice, même s’il ne le pratique pas lui-même. La FIDH rappelle qu’il est reproché à Total

1. D’avoir occasionné des déplacements de populations et d’avoir forcé à l’exil des centaines de villageois

2. D’avoir bénéficié du travail forcé pratiqué par l’armée birmane qui s’est livrée à une militarisation complète de la zone - et d’avoir continué à en bénéficier même après avoir pris connaissance des exactions commises par l’armée

3. De fournir un soutien logistique et militaire à l’armée birmane, en outre de lui apporter une caution morale, politique et financière.

Ces assertions résultent de mois d’enquête, appuyées sur les témoignages de victimes ou d’anciens membres de l’armée birmane, tout comme sur des documents internes à Total ou Unocal. Or, au terme de trois jours dans la zone du pipe... Monsieur Kouchner accuse « certains défenseurs des droits de l’Homme souvent peu informés » (p15) de faire des procès injustes contre Total ." (mon emphase)

Libération, 28 septembre 2007 :

"Quel est le sens de la sortie de Nicolas Sarkozy qui a appelé, mercredi, Total «à faire preuve de plus grande retenue, s’agissant des investissements en Birmanie» , appelant à leur gel ? [...]
Un diplomate français pense que, finalement, tout cela est très contrôlé. «Annoncer un gel de ce qui était déjà gelé, ce n’est pas révolutionnaire. Cela permet de surfer sur l’idée d’un new deal des droits de l’homme à la française tout en défendant les intérêts économiques de la France"

vendredi 28 septembre 2007

Jour 144

Hypocrisie durable
Le Monde 25 septembre 2007 :

Le philosophe André Gorz se donne la mort [...] Le président Nicolas Sarkozy a "salué", dans un communiqué, "le singulier destin" du philosophe, "grande figure de la gauche intellectuelle française et européenne".


Sur le site de l'Institut d'études économiques et sociales pour la décroissance soutenable :

"Philosophe et militant pour la décroissance, André Gorz a été retrouvé mort avec son épouse le 24 septembre. En 1977, dans son ouvrage Écologie et liberté (éditions Galilée), André Gorz affirmait déjà : « Un seul économiste, Nicholas Georgescu-Roegen, a eu le bon sens de constater que, même stabilisée, la consommation de ressources limitées finira inévitablement par les épuiser complètement [les ressources naturelles], et que la question n’est donc point de ne pas consommer de plus en plus, mais de consommer de moins en moins : il n’y a pas d’autre moyen de ménager les stocks naturels pour les générations futures. C’est cela, le réalisme écologique. On lui objecte habituellement que l’arrêt ou l’inversion de la croissance perpétuerait ou même aggraverait les inégalités et entraînerait une détérioration de la condition matérielle des plus pauvres. Mais où donc a-t-on pris que la croissance efface les inégalités ? Les statistiques montrent le contraire. (…) L’utopie ne consiste pas, aujourd’hui, à préconiser le bien-être par la décroissance et la subversion de l’actuel mode de vie ; l’utopie consiste à croire que la croissance de la production sociale peut encore apporter le mieux-être, et qu’elle est matériellement possible. » La cohorte des tartufes se bouscule en cette fin de mois de septembre 2007 pour lui rendre hommage alors qu’ils combattent par tous les moyens les idées qu’a incarné ce grand intellectuel du XXe siècle."

jeudi 27 septembre 2007

Jour 143

Et de deux...

Site de l'Express, le 26 septembre 2007 :

"[André Santini] Le secrétaire d'Etat à la fonction publique est poursuivi pour "détournement de fonds publics, faux et prise illégale d'intérêt" [...] faits pour lesquels il est poursuivi depuis mai 2006."

mercredi 26 septembre 2007

Jour 142

Un patron exemplaire

Discours de Nicolas Sarkozy à l'université d'été du Medef, le 30 août 2007 :

"Les juges doivent jouer le jeu : [...] c'est ne pas se laisser aller à devenir les arbitres de la politique et à juger de la manière dont les chefs d'entreprises font leur métier. Regardons le monde : qui joue le jeu, honnêtement, loyalement, sans chercher à faire prévaloir ses intérêts par tous les moyens ?"

Compte rendu d'une allocution de Denis Gautier-Sauvagnac, le 22 juin 2006, avant de devenir membre du bureau du conseil exécutif du Medef :

"Au cours de sa brillante et percutante allocution, Denis Gautier-Sauvagnac [...] a abordé [...] le coût du travail conjurant les gouvernements de ne plus augmenter le coût du travail"

Le Figaro, 26 septembre 2007 :

"Denis Gautier-Sauvagnac, un des membres les plus éminents du patronat (Medef), également vice-président de l’Unedic, l’assurance-chômage, est suspecté d’avoir sorti 5,6 millions d’euros des caisses de son organisation patronale. Cette procédure, suivie en haut lieu, est la suite d’une longue et minutieuse enquête de Tracfin, la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l’Économie et des Finances."

mardi 25 septembre 2007

Jour 141

Presse papier

Lu sur le site de l'Acrimed :

Nous publions ci-dessous un communiqué de l’intersyndicale de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT, SJ-CFTC, SPC-CFE-CGC, SJ-FO):

Depuis des mois, les coups de boutoirs portés à la liberté de la presse sont de plus en plus violents. Rarement l’indépendance des journalistes n’avait été autant bafouée. Rarement, l’un des droits fondamentaux du citoyen, à savoir l’accès à une information honnête, complète, pluraliste et indépendante des pressions politiques, financières et commerciales, n’avait été autant menacé.

La situation est grave. Les exemples pullulent : la mainmise de quelques grands industriels - dont les liens avec le pouvoir en place ne sont plus à démontrer - est une situation unique en Europe. Même les États-Unis ne connaissent pas un tel phénomène. Des journaux, des émissions, des postes de journalistes disparaissent. Restructurations et plans sociaux se succèdent à un rythme effréné. Les pressions exercées sur les journalistes atteignent des sommets dignes d’une république bananière. Les cas de censure deviennent monnaie courante. Les rédactions sont perquisitionnées au mépris même de la loi.

Face à cette situation d’une extrême gravité, les syndicats de journalistes, garants des intérêts moraux et du statut d’une profession indispensable au droit à l’information des citoyens, ont décidé, pour la première fois depuis 15 ans, de se rassembler pour passer à l’action. Ils appellent les journalistes et les citoyens à s’engager avec eux pour gagner la bataille de l’indépendance.

Les médias, dans leur diversité d’expression, devraient contribuer à préserver et à renforcer la démocratie. Les journalistes n’ont en aucun cas vocation à faire passer un message au profit d’un intérêt particulier. Ils doivent, et avec eux les patrons de presse, avoir le souci constant de respecter la déontologie de la profession, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. L’information ne se confond pas avec de la communication, et doit encore moins être prise pour une marchandise. La République française et ses représentants élus par le peuple doivent garantir le respect de ces principes.

Déjà en 1999, le Conseil de l’Europe invitait les « États membres a encourager les médias à renforcer l’indépendance éditoriale et d’autres moyens d’autorégulation. » Il a lui-même affirmé que « l’exercice libre et sans entrave des libertés journalistiques est vital pour la libre formation des opinions et des idées ... »

L’information est un droit fondamental de tout citoyen, qui commence par le respect du droit d’informer.

Rendez-vous le 4 octobre à 18 heures au Musée social (Cedias)
5, rue Las Cases – 75007 Paris (métro : Solférino) -


lundi 24 septembre 2007

Jour 140

Bonnet d'âne

Une dépêche Reuters, dimanche 23 septembre 2007 :

"[Nicolas], dont c’était la première visite en Afrique sub-saharienne depuis son élection en juin, y avait affirmé que l’Afrique était à la marge de l’Histoire, qu’elle était immobile, stationnaire.

L’historienne [Adame Ba]a expliqué que sa démarche, qu’elle a qualifiée de scientifique, consistait précisément à produire des connaissances censées s’opposer à des affirmations qui, selon elle, ne reposaient que sur des "pseudo-théories".

"Donc, l’objectif c’est d’inviter mes collègues historiens à produire chacun un article dans son domaine de compétence académique avant fin 2007. Lorsque tous les textes seront rassemblés, nous en ferons un recueil [...] Et nous prendrons les mesures adéquates pour acheminer un exemplaire de cet ouvrage collectif vers le président Sarkozy et les autorités françaises, afin de les mettre à niveau de connaissance avec l’Histoire de l’Afrique", a ajouté l’universitaire."

samedi 22 septembre 2007

Jours 138 & 139

Le village

L'Independent, le 22 septembre 2007 (dont le compte rendu est moins lapidaire que celui des journaux français...) :

"[Nicolas] alias "le Tsarkozy" tiens la france sous son joug impérial, mais comme dans la BD Astérix, un village refuse de se rendre. Le village de Sannat dans la Creuse [...] a décidé de ne pas accrocher le portrait du nouveau président dans sa petite mairie. [...]Le maire de Sannat, Henri Sauthon a déclaré hier : "Les gens diront qu'il s'agit d'une manoeuvre politique, mais ce n'est pas le cas : c'est une révolte démocratique. Nous n'aimons pas la façon de gouverner de Sarkozy. Nous n'aimons pas sa manière d'être impliqué dans tout, d'être en charge de tout et que le premier ministre et les ministres comptent pour du beurre. Nous croyons à une démocratie différente et plus authentique"

Human Rights Watch, le 17 septembre, dans un courrier adresser aux députés et aux sénateurs :

"Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Human Rights Watch est une organisation internationale non gouvernementale de défense des droits humains basée à New York et avec plusieurs bureaux à travers le monde, dont un, à partir d’octobre 2007, à Paris.

Par la présente, nous voudrions exprimer notre inquiétude au sujet de certains éléments du projet de loi relatif « à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile ». Dans sa rédaction actuelle, ledit projet énonce des garanties procédurales qui, aux termes de la Convention relative au statut des réfugiés, sont insuffisantes pour protéger contre un renvoi lorsqu’il existe un risque de persécution. Au regard de la Convention contre la torture et de la Convention européenne des droits de l’homme, ces garanties sont également insuffisantes pour protéger contre un renvoi lorsqu’il y a risque de torture ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants. Nous aimerions attirer votre attention sur ce point dans l’espoir que vous aborderez ce sujet lorsque le projet de loi sera examiné à l’Assemblée nationale et au Sénat." (mon emphase)

Sur le site du Réseau Education Sans Frontières :

"Dans les Ardennes, la préfète Delmas-Comolli ne recule devant rien pour diversifier son tableau de chasse et satisfaire son ministre en lui offrant les 111 têtes exigées. Adepte de la chasse aux amoureux, elle a ainsi, en août, fait expulser Younès, jeune boulanger tunisien à quelques jours de son mariage avec une française."

"Une jeune femme biélorusse, mère d’un enfant de 6 ans, a perdu son droit au séjour après avoir fui son mari français condamné à 3 mois de prison avec sursis pour menaces de mort à son encontre."

"Aujourd'hui, 20 septembre, vers 16 heures, une jeune femme sans papiers chinoise s'est jetée par la fenêtre dans le Xe arrondissement de Paris. La police venue remettre une convocation à la personne chez qui elle se trouvait, la jeune femme sans papiers, terrorisée, s'est jetée par la fenêtre. Elle est dans le coma."

La liste est longue...

vendredi 21 septembre 2007

Jour 137

Marche ou crève

La Croix, le 21 septembre 2007 :

"« Le noyau dur de la pauvreté ne baisse plus », déplore Gilbert Lagouanelle, l’un des responsables du Secours catholique. Principal responsable de cette situation, selon Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités : « La précarisation du marché du travail, avec le développement de l’intérim, des CDD et du temps partiel subi. » Entre 2003 et 2005, la part des personnes en emploi « précaire » est ainsi passée de 16,7 % des salariés à 17,3 % (Insee).

En d’autres termes, l’emploi ne protège plus contre la pauvreté, comme ce fut longtemps le cas. Les travailleurs pauvres sont de plus en plus nombreux, rappelle le Crédoc dans une étude de novembre 2006"

Le Figaro, 19 septembre 2007, discours de Nicolas :

"Parmi les défis les plus urgents évoqués, la réforme du contrat de travail : « Tout le monde sait que l'accumulation des protections qui entourent le contrat de travail ne garantit pas la sécurité professionnelle des travailleurs », a-t-il martelé."

jeudi 20 septembre 2007

Jour 136

Et les huit maires sonnèrent

Lu sur le site du Réseau Education sans Frontières :

"PARIS (Reuters) - Huit maires de gauche du département des Hauts-de-Seine, en région parisienne, annoncent dans une lettre ouverte au ministre de l’Immigration Brice Hortefeux qu’ils continueront de protéger les étrangers sans papiers et ne céderont pas aux menaces de poursuites.

"Nous rappelons que nous menons des actes citoyens pour protéger les habitants qui vivent, travaillent, étudient dans nos communes. Nous sommes les maires de tous, quelles que soient la nationalité ou l’origine. Notre rôle est d’aider chacun à trouver sa place au sein de notre société commune", écrivent les élus dans ce texte transmis à la presse.Les villes de Bagneux, Chaville, Clamart, Clichy-la-Garenne, Gennevilliers, Fontenay-aux-Roses, Nanterre, Malakoff réagissaient ainsi aux lettres reçues de préfets, qui les mettent en garde contre les opérations de soutien aux sans-papiers.L’aide au séjour irrégulier est un délit pénal. Les préfets dénoncent notamment les opérations de "parrainage" et diverses autres décisions de soutien en faveur d’étrangers en situation irrégulière. Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, a réuni mercredi à Paris une vingtaine de préfets dont les résultats chiffrés en matière d’expulsions sont jugés insuffisants. Le ministre craint de ne pas atteindre l’objectif de 25.000 expulsions fixé pour 2007 par Nicolas Sarkozy. Outre l’entrée de la Bulgarie et la Roumanie dans l’Union, qui ont régularisé de fait nombre de résidents de ces pays, les autorités se heurtent à de vives résistances."Votre vision obsessionnelle du chiffre en matière de politique d’immigration est d’autant plus condamnable que ce sont des êtres humains qui sont en jeu", écrivent les maires à Brice Hortefeux."

mercredi 19 septembre 2007

Jour 135 Bis

Un petit hors-sujet (quoique...) :



Tant qu'il y aura des abattoirs, on aura des champs de batailles

Leon Tolstoï


Le documentaire est visible ici, en version originale sous-titrée en français.

Et contrairement à ce qui est dit dans les commentaires, ce film devrait être montré dans les écoles.

Jour 135

Lu, sur le site de l'Acrimed :

"Nous publions ci-dessous un communiqué de l’intersyndicale de l’AFP (SNJ, SNJ-CGT, FO, CFDT, Sud ) - (Acrimed)

L’AFP a subi jeudi soir une pression intolérable de la part du cabinet du ministre de l’Education nationale à laquelle la rédaction en chef au plus haut niveau a finalement cédé.

L’ensemble de la rédaction de l’AFP est indignée de cette conduite d’un autre temps et d’autres lieux.

Notre dignité de journalistes et la crédibilité de l’Agence en France et à l’étranger sont incompatibles avec une telle attitude qui laisse penser que nous deviendrions une vulgaire agence de com’ du gouvernement.

Jeudi au cours de l’émission de Bourdin sur RMC, répondant à une question, le ministre de l’Education Xavier Darcos évoque pour la première fois de manière précise des pistes d’une réforme du baccalauréat. Il reprenait ainsi une déclaration de la semaine précédente où il parlait d’une "réforme" du lycée.

Cette information, repiquée sous forme de factuel a ensuite fait l’objet d’un papier général d’éclairage, relu et validé à 19H00.

A publication, le directeur de cabinet du ministre a appelé Jean-François Vignolle, directeur-général de l’AFP qui n’est pas concerné par les questions rédactionnelles, pour lui demander de modifier le titre de la dépêche. Message transmis à la rédaction en chef France qui, après lecture de la dépêche incriminée, estime cette requête infondée, contacte l’auteure de la dépêche, puis compte tenu de l’insistance du ministère, renvoie plus haut dans la hiérarchie.

On attendrait de cette dernière qu’elle propose au ministère d’envoyer un démenti ou une mise au point.

Mais non et peu avant 22H00, le papier réapparaît, de l’origine de la rédaction en chef, avec la mention CORRECTION et pour seule explication "revoici avec titre corrigé", sans initiales de validation de la RDC. La version modifiée sans explication ni raison est diffusée, l’auteure, prévenue, ayant jeté l’éponge.

C’est inadmissible et pour tout dire honteux ! Pour l’Agence, ses journalistes et sa hiérarchie.

Nous attendons de cette dernière qu’elle assume avec courage ses responsabilités et défende avec plus de conviction le travail de ses journalistes pour que de tels errements ne se reproduisent pas."

Merci à Éric de m'avoir passé cette information.

Pour ceux qui souhaiterait écrire un rapport pour le gouvernement, cet excellent article de Michel Husson vous donnera quelques pistes :

"Il faut d’abord choisir un rapporteur, et la mode est aujourd’hui à le prendre un peu « à gauche » mais pas trop. [...] c’est habile : en faisant endosser à « la gauche » les projets néo-libéraux on crée à bon compte du consensus [...] Il est recommandé de s’inspirer de ce qui marche dans les autres pays, en prenant soin d’extraire ce qui va dans le sens des intentions du commanditaire : parler par exemple de la flexibilité au Danemark (mais pas de l’indemnisation des chômeurs), de la déréglementation au Royaume-Uni (mais pas des créations d’emplois publics). [...] Le rapport devra conclure sur un répertoire d’exhortations aussi solennelles que vides et destinées à créer un choc salutaire. Il faudra déployer pour ce faire des trésors d’imagination sémantique. Quelques suggestions : « dynamiser la synergie entre compétitivité et innovation », « renforcer le tissu industriel français », « mieux concilier efficacité et équité », « clairement identifier les objectifs prioritaires »"

Et la petite Rachida continue à se faire des amis :

"C'est à l'un des dossiers phares de Rachida Dati que viennent de s'attaquer les avocats. Le Conseil national des barreaux (CNB), qui représente l'ensemble des 46 000 conseils parisiens et provinciaux, s'oppose à la création d'un « juge des victimes ». « C'est une hérésie », assène Bruno Galy, avocat à Chartres et membre du CNB. « Le garde des Sceaux a évoqué un rôle de conseil aux victimes... Mais un juge n'est pas là pour conseiller, mais pour juger, et son rôle n'est pas de se ranger d'un côté ou de l'autre », poursuit l'avocat. [...] «Le juge délégué va-t-il lui-même défendre la victime à l'audience ou aller saisir un canapé chez le condamné qui n'indemnise pas ? »"(le Figaro, 19 septembre 2007).

mardi 18 septembre 2007

Jour 134

C'est nucléaire, c'est cadeau

Le site de Der Spiegel, le 17 septembre 2007 :

"[Nicolas] a fait une autre proposition [à Angela Merkel] : le parapluie nucléaire français protégeant aussi bien ses voisins que La Grande Nation, les allemands pourrait considérer de prendre part à l'arsenal atomique français [...] Steimeier [ministre des affaires étrangères allemands] [...] a expliqué que l'Allemagne ne cherchait pas à devenir une puissance nucléaire, ce qui explique pourquoi le pays a signé le traité de non-prolifération nucléaire en 1975 [...] le président hyperactif a une tendance à aborder les sujets diplomatiques sensibles avec la finesse d'un lapin duracel" (mon emphase).

lundi 17 septembre 2007

Jour 133

Bonnet d'âne

Le président de la Banque Centrale allemande (la Bundesbank), Axel Weber, dans l'Independent, le 17 septembre a déclaré que la compréhension des réalités économiques par le petit Nicolas est égale à zéro.

Un article toujours intructif de l'économiste Michel Husson :

"Le premier [sondage] (TNT Sofrès) révélait que 71 % des Français sur dix jugeaient son action positive. Mais ce sondage contenait un couac assez réjouissant, que Le Figaro s’est empressé de ne pas commenter : les trois quarts des sondés déclaraient aussi que Sarkozy était « démagogique ». Selon un autre sondage du CSA, 67 % des personnes interrogées trouvaient que « le rythme des réformes » n’était « ni trop rapide ni trop lent », mais 61 % se disaient opposés à l’institution d’une franchise sur les dépenses de santé ; 60 % à la TVA sociale, et 54 % à l’assouplissement du code du travail. Le sondage CSA montre que le pouvoir d’achat est la préoccupation n°1 des Français : ils sont 72 % à la citer (contre 65 % un an plutôt) ; mais ils sont seulement 28 %, selon le sondage TNT Sofrès, à trouver positive l’action du gouvernement en ce domaine. [...] la politique de Sarkozy va à l’encontre des intérêts de la majorité de la population. Seule une communication extraordinairement bien faite s’oppose à cette prise de conscience et toutes les rodomontades gouvernementales n’empêcheront pas le prix de la baguette d’augmenter en même temps que la gabelle."

dimanche 16 septembre 2007

Jours 131 & 132

La victoire en chantant

Après Momo, Nanard Kouchner s'y met également, sur le site du Monde le 16 septembre :

"La crise du nucléaire iranien impose de "se préparer au pire" qui "est la guerre", a déclaré Bernard Kouchner, dimanche 16 septembre"

vendredi 14 septembre 2007

Jour 130

Quand la défonce avance, le pet progresse

Hervé "Momo" Morin reviens d'Afghanistan et a priori il a trouvé un bon dealer, comme en témoigne son discours à l'université de la défense de Toulouse, le 11 septembre 2007 :

Parmi les nouveaux enjeux :

"En 2050 [...] plus d’un Terrien sur 2 sera soit Chinois soit Indien."

Avec un deuxième porte-avions nous pourront résister à la chute du cours du cheese nan.

"Dans 20 ans, près de 3 milliards d’individus pourraient manquer d’eau."

Le risque c'est donc qu'ils tentent de venir prendre la notre. Achetez de l'Evian. Plein.

"Des menaces pèsent aussi sur nos approvisionnements en énergie [...] L’exemple du Niger, avec les menaces pesant sur l’approvisionnement en uranium d’Areva"

Les menaces d'Areva sur ses mineurs en revanche sont moins importantes.

"La lutte contre le terrorisme passe [...] par la présence de nos forces dans les théâtres de crises qui ont été ou peuvent être à la source du terrorisme" (mon emphase)

Engagez-vous, vous verrez du pays...

"La Chine, l’Inde et le Brésil sont considérés généralement comme des puissances émergentes, [...] ils sont également facteurs de tensions car leur émergence sur la scène mondiale suppose de remettre en cause les équilibres anciens."

Les équilibres anciens ? Ceux où l'occident dominait le monde ? Salauds de chinois...

Face à l'ensemble de ces menaces (hausse de prix du riz cantonnais, la sauvegarde de notre eau et de notre uranium), Momo indique quels sont nos impératifs stratégiques

"la sécurisation de nos approvisionnements énergétiques."

Jusqu'où va la "sécurisation" ?

Le petit Nicolas nous a prévenu le 13 juillet 2007 lors de sa visite des forces nucléaires françaises :

"Je sais bien que si l'on est en situation ultime [...] Je n'hésiterai pas à prendre les décisions qui s'imposeraient si les intérêts vitaux de notre pays et si sa sécurité étaient menacés."

Et pour cela il faut développer notre :

"déploiement stratégique, crucial pour engager des forces rapidement à longue distance dans la protection de nos intérêts vitaux."

Avant le nucléaire on enverra tout de même des soldats...

"Nous devons aussi redonner à nos forces terrestres les moyens d’opérer durablement en zone urbaine" (mon emphase)

... que l'on laissera sur place le cas échéant.

"la nécessité d’acquérir enfin une vraie capacité de frappe de précision à longue distance"

Je vous renvoi à l'extrait du discours de Nicolas plus haut.

Pour financer tout ça ? Pas de problèmes :

"Il faudra rechercher une plus grande efficacité de la dépense ; externaliser s’il le faut"

"Depuis mon arrivée, j’ai souhaité que le ministère de la défense soit un élément moteur du soutien aux exportations d’armement."

Plus de sécurité dans le monde en vendant plus d'armes, une idée qui a déja fait ses preuves...

"Lutter en mer contre les trafics et l’immigration clandestine"

Pas contre les navires qui dégazent en revanche.

Momo, nous livre ensuite un bijou de réflexion géostratégique pour meubler nos longues soirées d'hiver :

"Notre pays a un penchant naturel, celui de la facilité"

jeudi 13 septembre 2007

Jour 129

Bienvenue à Gattaca

Le Monde du 13 septembre :

"Les députés ont franchi un pas, mercredi 12 septembre, dans la gestion de l'immigration : la commission des lois de l'Assemblée nationale a adopté un amendement autorisant le recours aux tests ADN lors de la délivrance des visas de plus de trois mois."

Commentaire d'un député UMP :

"En matière de filiation, rien ne repose, en droit français, sur la biologie, souligne le député (UMP) du Morbihan, François Goulard. On peut très bien reconnaître un enfant sans en être le père biologique. L'imposer à un étranger, parce que l'on met en doute son état civil, c'est contestable et déplacé." "

Sur le site du ministère de l'immigration :

"Brice Hortefeux en a profité pour y accueillir, mercredi 29 août, Franco Frattini, vice-président de la Commission européenne et commissaire en charge de la Justice et des Affaires intérieures. Après avoir souligné leurs nombreux points de convergence, les deux hommes ont convenu d’intensifier leur collaboration"

Pourtant Franco Frattini, commissaire européen, chargé de la Justice et des Affaires intérieures, nous dit deux, trois choses intéressantes dans le Financial Times du 12 septembre :

"l'Europe doit assouplir le contrôle de son immigration et ouvrir la porte à 20 millions de travailleurs au cours des deux prochaines décennies [...] [et] cesser d'ériger des barrières et chercher à créer des passages sûrs pour les africains et les asiatiques qui risquent leur vie en venant sur le continent pour trouver un travail."

En bon membre de Forza Italia (centre-droit, parti de Silvio Berlusconi), Franco parle quand même de travailleurs plutôt que d'immigrés.

mercredi 12 septembre 2007

Jour 128

Ni fûtée Ni maligne

Interview de Fadela Amara dans le Financial Times du 7 septembre :

"J'ai demandé à Amara comment celle qui se décrivait comme une socialiste dure avait décidé de rejoindre Nicolas Sarkozy. "Parce que je veux que les choses changent" a-t'elle répondu."

L'observatoire international des prisons :

"Les interrogatoires à répétition de deux membres de l'OIP par les services de la sûreté urbaine de Lille - aux cours desquels ils ont été questionnés sur leurs relations avec la presse, leurs contacts avec un détenu se déclarant victime d'un dysfonctionnement de l'administration pénitentiaire et l'appartenance d'un intervenant extérieur à l'OIP - témoignent d'une volonté d'intimidation sans précédent et constituent une tentative d'entrave manifeste à l'action menée par l'Observatoire. De telles pressions exercées à l'encontre d'une organisation non gouvernementale dans l'accomplissement de son mandat ont conduit l'OIP à alerter, le 8 août 2007, diverses instances nationales et internationales de protection des droits de l'homme."

Le Figaro du 12 septembre :

"Yannick Jadot [directeur des campagnes de Greenpeace France] de conclure : « Nicolas Sarkozy considère que tout est possible. Or non ! On va devoir choisir entre OGM et agriculture bio, eau potable et pesticides, EPR et développement des énergies renouvelables. »"

Le Monde du 12 septembre :

"Le ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement, Brice Hortefeux, réunit, mercredi matin 12 septembre, une vingtaine de préfets qui n'ont pas atteint le quota de reconduites à la frontière qui leur avait été fixé. "Il s'agit d'une réunion de travail, le ministre souhaite échanger et mobiliser ces préfets, car, en effet, les résultats doivent être améliorés""

Dans le Monde encore :

"Je suis inquiet quand je lis cette lettre…" La phrase revient comme un refrain, lorsqu'on demande à des artistes et à des acteurs de la culture de commenter la "lettre de mission" du président de la République Nicolas Sarkozy à Christine Albanel. [...] Les réactions sont amères. "Fais plus, développe les publics, et bien sûr avec moins de moyens" [...] "Veiller à ce que les aides publiques à la création favorisent une offre répondant aux attentes du public." M. Pillouër[directeur du Théâtre national de Bretagne] commente : "C'est l'application de l'Audimat au théâtre." [...] "Dans cette lettre, on voit se dessiner une culture de masse, française, où les enfants apprennent à aimer le patrimoine littéraire de notre pays… Jamais il n'est fait référence à l'art comme outil critique"" (mon emphase)

ça change assez là, ou il en faut encore ?

mardi 11 septembre 2007

Jour 127

Une rentrée explosive

Une dépêche AFP, le 11 septembre 2007 :

"La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a estimé mardi sur RTL que la "menace terroriste" en France était "réelle, permanente, constante". [...] Les terroristes "sont de plus en plus des gens qui sont intégrés dans les pays et on l'a vu récemment en Allemagne", a-t-elle assuré. "Ce sont des gens qui ont la citoyenneté des pays concernés qui sont impliqués dans ces tentatives d'attentats. Pour autant on sait très bien que la cause, voire l'organisation des attentats terroristes se fait à l'extérieur" (mon emphase)

Cela doit sans doute être vrai car en juin 2007 :

"Deutsche Presse-Agentur et Agenzia Giornalistica Italia rapportaient jeudi 7 juin 2007 que la police allemande avait surpris des « hommes des services de sécurité US […] tentant de dissimuler des explosifs militaires C4 à travers un point de contrôle à Heiligendamm » où se tenait le sommet du G8. Après que la valise contenant la charge explosive a été détectée par les appareils de contrôle, précisent les agences, les agents états-uniens, habillés en civil, se sont immédiatement identifiés. La police allemande a refusé de commenter cet événement" (source: Réseau Voltaire qui propose le texte des deux dépêches dans l'article complet).

lundi 10 septembre 2007

Jour 126

Xénophobie choisie ou subie ?

Analyse du projet de loi "Hortefeux" sur l'immigration réalisé dans le cadre du collectif Uni(e)s contre une immigration jetable (UCIJ) :

"Fini le respect des droits fondamentaux de la personne humaine. L’avenir est à l’immigré qui sert et qui rapporte. Voilà la philosophie qui sous-tend le projet de loi. [...] Une des manières d’avoir des immigrés qui coûtent moins qu’ils ne rapportent, c’est de tout faire pour ne laisser entrer que ceux qui ont été formés ailleurs, ceux dont les compétences acquises ailleurs, sont, de ce fait, gratuites pour la France. [...] Elle n’était que députée quand l’actuelle ministre de la santé, de la jeunesse et des sports, Roselyne Bachelot-Narquin, a écrit dans le Monde du 22 octobre 1999 qu’il faut « avoir le courage ou le cynisme de dire que nous allons nous livrer à une démarche néocolonialiste de grande envergure pour assurer la survie de nos sociétés postindustrielles vieillissantes. Après avoir pillé le tiers-monde de ses matières premières, nous nous apprêtons à le piller de ce qui sera la grande source de richesses du troisième millénaire : l'intelligence »."

samedi 8 septembre 2007

Jours 124 & 125

Peines plancher, profits immédiats

Un communiqué du syndicat de la magistrature :

"A l’occasion d’un déplacement au tribunal de commerce de Paris le 6 septembre, Nicolas Sarkozy a confirmé son souhait d’en finir avec une « pénalisation à outrance » du droit des affaires.

Faisant preuve d’une mansuétude inhabituelle, il indique que les poursuites pénales seront interdites lorsque des sanctions financières auront déjà été prises par une juridiction administrative ou civile à l’encontre d’un dirigeant d’entreprise indélicat. Il a également évoqué un racourcissement du délai de prescription du délit d’abus de biens sociaux.

Ces dernières années, la lutte contre la corruption a marqué le pas, ne bénéficiant pas de la même attention que la délinquance de rue de la part des responsables politiques.

Alors que les condamnations pénales pour les infractions économiques et financières ne représentent que moins de 1% de l’ensemble, le Président de la République choisit d’envoyer un signal de connivence à ceux des dirigeants qui s’y livrent. Il omet également de préciser que dans nombre de domaines, il existe un régime de double sanction : un fonctionnaire commettant un délit dans l’exercice de ses fonctions se verra ainsi passible de poursuites pénales et disciplinaires, de même qu’un adolescent en cas de délit dans l’enceinte de son établissement scolaire.

Le Syndicat de la magistrature s’oppose avec force aux pistes dégagées par Nicolas Sarkozy qui, un mois après l’entrée en vigueur de la loi instaurant des « peines-planchers », ne craint pas d’assumer une vision de la Justice qui rompt avec le principe républicain d’égalité devant la loi. Désormais très compréhensif avec les « patrons-voyous », le Président de la République se range ostensiblement dans ce domaine aux côtés des délinquants contre les victimes (salariés, actionnaires, contribuables)."

vendredi 7 septembre 2007

Jour 123

Mettez des frosties dans votre moteur

Jean-Lou Borloo, le 9 juillet 2007, dans une communication au conseil des ministres :

"Le "Grenelle de l’environnement" est le fruit d’un engagement du président de la République. Il traduit la volonté [...] d’inventer collectivement les conditions d’une nouvelle croissance compatible avec les limites d’un monde fini."

Le Financial Times du 6 septembre 2007 :

"Mr Diouf [directeur générale Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture] déclare que le prix des denrées alimentaires va continuer à augmenter en raison d'une demande accru des pays en voie de développement, de l'augmentation de la population mondiale, l'accroissement des inondations et des sécheresses provoquées par les changements climatiques et l'appétit de l'industrie des biocarburants pour les céréales".

jeudi 6 septembre 2007

Jour 122

On veut du blé

Nicolas, le 5 septembre, université d'été du MEDEF :

"Il nous manque un point de croissance pour résoudre nos problèmes, pour que l'avenir redevienne une promesse au lieu d'être une menace, pour que les enfants aient de nouveau le sentiment qu'ils vivront mieux que leurs parents."

Les Echos, 6 septembre 2007 :

"La hausse vertigineuse du prix des céréales provoque des cris d'alarme dans les rangs des éleveurs de porc, qui s'attendent au pire dans les semaines à venir. « On n'a jamais été aussi proches du désastre », affirme Guillaume Roué, le président d'Inaporc, l'interprofession porcine, « pourtant souvent confrontée » à des crises profondes. [...] Les stocks mondiaux sont en effet au plus bas, la demande est forte et les récoltes s'annoncent médiocres en raison de fâcheux épisodes météorologiques. Bref, ils ne voient pas d'autre solution que d'augmenter les prix du porc à la consommation dans une proportion de 22 % à 25 %"

mercredi 5 septembre 2007

Jour 121

l'Eternel retour

Nicolas, le 4 août 2007, lit sa lettre aux éducateurs :

"Notre rôle n'est pas d'aider nos enfants à rester des enfants, [...] mais de les aider à devenir des adultes, à devenir des citoyens. Nous sommes tous des éducateurs."

ça me rapelle quelque chose... :

"Instituteurs de France, vous êtes à la fois des éducateurs et des instructeurs. Vous prenez possession de l'enfant pour former en lui l'homme."*

Nicolas poursuit :

"Car c'est un autre des défauts de notre éducation traditionnelle que d'opposer ce qui est manuel à ce qui est intellectuel."

Encore pris en flagrant-délit de rupture :

"Révélez-leur l'excellence, la dignité, noblesse des humbles métiers; montrez-le que toute tâche est belle où une âme humaine se met tout entière"*

Nicolas aime les profs :

"La Nation vous doit une reconnaissance plus grande, de meilleurs perspectives de carrière, un meilleur niveau de vie, de meilleurs conditions de travail."

Oups, déja-vu !

"Messieurs les instituteurs, je suis résolu à rendre à votre fonction la dignité qui lui revient."*

"Je désire que vous soyez honorés et que les conditions de votre vie soient assez assurées pour vous permettre de les oublier en vous donnant tout entiers à votre tâche."*

Nicolas déclarait pourtant :

"Ce que nous devons faire c'est poser les principes de l'éducation du XXIème siècle qui ne peuvent pas se satisfaire des principes d'hier et pas d'avantage de ceux d'avant-hier."

Les citations marquées d'un * datent pourtant de... 1942. Nous remercions Philippe Pétain et son message aux instituteurs pour leur participation.

Pour finir, Nicolas rappelle que :

"Nul ne doit entrer en 6e s'il n'a pas fait la preuve qu'il était capable de suivre l'enseignement du collège. Nul ne doit entrer en seconde s'il n'a pas fait la preuve qu'il était capable de suivre l'enseignement du lycée et le baccalauréat doit prouver la capacité à suivre un enseignement supérieur."

Que deviennent ces "nuls" justement, qui ne peuvent entrer nulle part ? Tout est prévu, ils seront :

"Entre le père, la mère, le professeur, le juge, le policier, l'éducateur social" (mon emphase).

Souriez les enfants, vous êtes cernés.

mardi 4 septembre 2007

Jour 120

Arnaques, crimes et politique

Le 31 août, la petite Rachida part visiter un hôpital fermé pour criminels dangereux aux Pays-Bas, commentaire du Syndicat de la magistrature :

"Le Syndicat de la magistrature rappelle que le système néerlandais a créé des centres de soins fermés ou semi-ouvert pour prendre en charge les délinquants atteints de troubles mentaux mais que ces centres se substituent à l’incarcération alors que le système annoncé par Nicolas Sarkozy prévoit l’enfermement des délinquants dans des centres psychiatriques fermés après que ceux ci aient purgé leur peine de prison. Le Syndicat de la magistrature considère que ce voyage est destiné à faire croire à l’opinion publique que la France cherche à s’inspirer du modèle des Pays-Bas alors que tel n’est pas le cas puisque si les autorités néerlandaises ont fait le choix de privilégier le soin à la sanction, la France au travers des déclarations de son président s’oriente vers un système de sanction encore renforcée et de logique d’élimination." (mon emphase).

Sur le site du Nouvel Observateur, le 30 août, on peut lire les propos de la Conférence nationale des procureurs de la République :

"Notre attention vient d'être attirée sur un événement [la convocation à la Chancellerie d'un vice-procureur de Nancy pour des propos critiques sur les peines plancher, que l'intéressé conteste avoir tenus] porteur de graves inquiétudes quant à notre statut et aux conséquences que la Chancellerie ou le cabinet de Mme le garde des Sceaux paraissent susceptible d'en tirer [...] La mise en cause de notre collègue par la Chancellerie [...] limiterait radicalement le principe de notre liberté de parole à l'audience qui a été respectée jusqu'à ce jour et confirmée par la jurisprudence constante du Conseil supérieur de la magistrature"

La ligue des Droits de l'Homme, le 27 août :

"Un enfant se jette par la fenêtre pour échapper au centre de rétention. Un bébé est placé à la DDASS parce que sa mère, elle, n’a pas échappé au centre de rétention. Des dizaines de sans-papiers, à Lille, doivent mettre leurs vies en danger pendant des semaines pour que le gouvernement accepte, au moins en paroles, d’examiner leurs dossiers selon des critères humains. Un préfet exige que les maires de son département se fassent rabatteurs dans la chasse aux étrangers. C’est la France de l’été 2007, c’est ainsi que l’on prétend construire son « identité nationale » officielle. [...] Le maire de la ville où le même Nicolas Sarkozy voulait traquer « la racaille » a trouvé, quant à lui, un instrument de nettoyage plus original que le célèbre karcher de 2005 : un vaporisateur anti-mendiants, pulvérisant un produit malodorant pour éloigner des SDF indésirables des centres commerciaux. Même sa police municipale a refusé cette désinfection d’un nouveau genre. C’est la France de l’été 2007, c’est ainsi que l’on prétend être à l’écoute des pauvres « qui se lèvent tôt » et ne sont concernés ni par le bouclier fiscal, ni par la diminution de l’ISF. [...] C’est l’avenir de toute une société que ces mesures mettent en danger. La LDH appelle les citoyens à juger l’arbre sécuritaire aux fruits qu’il portera si les gouvernants ne reviennent pas à la raison."

lundi 3 septembre 2007

Jour 119

Usine à gaz

D'abord un premier mensonge, un peu rance...

Nicolas, alors ministre des finances, le 6 avril 2004 :

"Ensuite, dans la foulée de ce qu'a dit le Premier ministre, je redis qu'EDF et GDF ne seront pas privatisés..."

Dans le Figaro du 3 septembre :

"Claude Guéant a confirmé que la fusion GDF-Suez sera de facto « une privatisation » du groupe gazier public"

Un mensonge plus récent, François Fillon, dans une intervention sur France 3 le 18 juillet :

Marlène Blin
Hier soir, les députés ont adopté en première lecture le paquet fiscal, il devrait coûter environ 13 milliards d’euros, cela va creuser les déficits, c’est un pari risqué sur l’avenir.

Fifi
Je ne crois pas du tout que cela va creuser les déficits et ce n’est pas un paquet fiscal.

Les Echos du 3 septembre :

"Confronté au renchérissement des charges de la dette, au ralentissement conjoncturel et au coût du « paquet fiscal », Bercy prépare les esprits à une remontée du déficit en 2008. [...] le gouvernement doit intégrer, essentiellement en moindres recettes, le coût du « paquet fiscal » voté cet été. Son incidence sur le budget 2008 est évaluée à 8 milliards d'euros par le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale"

dimanche 2 septembre 2007

Jours 117 & 118

Rentrée des classes laborieuses

Allocution du petit Nicolas sur l'installation de la la commission sur la libération de la croissance, le 30 août 2007 :

"On va libérer les énergies en France. [...] Le travail est aujourd'hui bloqué par [...] un volume de travail insuffisant : un Français consacre 48% de son temps de vie au travail, un Britannique 58%, un Danois 60%."

Sur le site canadien de la presse affaires, on pouvait lire :

"Selon M. Julien [titulaire de la chaire de recherche Bell pour des PME de classe mondiale de l’Université du Québec], c’est la qualité du temps de travail qu’il faut mesurer, pas sa quantité. «Il y a encore des entreprises qui se vantent du fait que leurs cadres sont au bureau le samedi. C’est terrible. Il faut du recul pour bien travailler ! La réflexion se fait dans la détente. C’est dans cet état que notre cerveau fonctionne le mieux», insiste-t-il.[...] M. Julien déplore que, encore aujourd’hui, des entreprises misent sur les bas salaires et les cadences d’enfer pour rivaliser avec les Chinois et les Indiens."

Et d'ajouter ensuite :

"Le rapport Nouveaux modèles d’organisation du travail dans le secteur manufacturier québécois, publié en 2003 par le Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES), confirme les observations de Paul-André Julien. [...] «Au chapitre des performances, plus un modèle de travail s’éloigne du taylorisme, plus les performances économiques et sociales sont élevées»"

Inutile de croire que les prochaines élections changeront la donne, on peut lire sur le site du Monde, M. Hollande qui s'exprimait à l'université du Mouvement des jeunes socialistes (MJS):

"Sur le travail, autre sujet qui fâche, il a assuré que la France "doit collectivement travailler" plus""

Plus loin :

"M. Hollande a souligné qu'il était favorable à "l'ordre social, public", opposé au désordre "créé par le capitalisme" [...] M. Hollande a répondu qu'il ne pouvait "accepter l'incantation sur le capitalisme". "On ne va pas raconter des histoires, dire qu'à l'horizon de cinq ou dix ans, si on est au pouvoir, on va en terminer avec le capitalisme", a-t-il martelé."

Ce qui n'empêche pas :

"La salle semblait ravie et a vivement applaudi le premier secrétaire. Avant d'entonner L'Internationale."

De quoi relire 1984 avec ferveur :

"Son esprit s’échappa vers le labyrinthe de la double-pensée. Connaître et ne pas connaître. En pleine conscience et avec une absolue bonne foi, émettre des mensonges soigneusement agencés. Retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. [...] Là était l’ultime subtilité. Persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer." (1984, Première Partie, Chapitre III).