lundi 31 décembre 2007

Jour 238

Bonne année

La Tribune, 30 décembre 2007 :
"Le décret attribuant une aide exceptionnelle de fin d'année aux allocataires du RMI et de plusieurs minima sociaux est paru dimanche au Journal officiel. Fixée à 152,45 euros pour une personne seule, cette prime est inchangée par rapport aux années passées." (mon emphase)

Les Echos, 31 décembre 2007 :

"les UHNWI - les « ultra-high-net-worth individuals » - traduisez les ultrariches -, étudiés par Capgemini Consulting et Merrill Lynch dans leur rapport 2007 sur l'état mondial des fortunes personnelles.[...] Pour la première fois depuis sept ans les avoirs détenus par les millionnaires enregistrent une croissance à deux chiffres. Le nombre de particuliers fortunés dans le monde ne cesse de progresser et s'élève à 9,5 millions."

dimanche 30 décembre 2007

Jours 236 & 237

St Eloi priez pour nous

Le Figaro, 30 décembre 2007 :

"«Eloi», comme «éloignement». C'est le nom du fichier créé par un décret paru dimanche au Journal officiel. Il permettra de centraliser des données sur des étrangers en situation irrégulière «faisant l'objet d'une mesure d'éloignement». L'identité de l'intéressé, de ses parents et de ses enfants, les étapes de la procédure le concernant ou encore la «nécessité d'une surveillance particulière au regard de l'ordre public» pourront y être inscrites. Un autre fichier avait été créé en 2006, par un arrêté du ministère de l'Intérieur mais annulé en mars 2007 par le Conseil d'Etat, qui estimait qu'un tel fichier ne pouvait être créé «que par décret en Conseil d'Etat après avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés» (CNIL). [...] [Déclaration de ]Laurent Giovannoni, le secrétaire général de la Cimade, association d'aide aux immigrés [:] «Le fichage est maintenu pour toute personne qui héberge une personne en situation irrégulière» dénonce-t-il. «Cela multiplie la possibilité d'arrêter des étrangers à leur domicile, et c'est la porte ouverte à des poursuites pour délit d'aide au séjour irrégulier»." (mon emphase)

vendredi 28 décembre 2007

Jour 235

La liberté c'est l'esclavage

Libération, 28 décembre 2007 :
"A peine plus d’un mois après les déclarations de Laurence Parisot, présidente du Medef, qui se demandait, le 21 novembre, s’il ne fallait pas «poser sur la table la question de la suppression de la durée légale du travail», le Premier ministre semble en proie aux mêmes interrogations. Dans un courrier adressé, mercredi, aux organisations syndicales et patronales, François Fillon se demande «à quelles conditions de validité devrait être soumis un accord d’entreprise pour qu’il puisse librement déterminer les règles applicables en matière de durée du travail […]: seuil de déclenchement des heures supplémentaires, taux de majoration applicables […]». Autrement dit : comment supprimer la durée légale du travail, seuil à partir duquel sont comptabilisées les heures supplémentaires - et leur majoration à 25 % - en renvoyant sa détermination non plus à la loi, mais à la négociation d’entreprise." (mon emphase)

jeudi 27 décembre 2007

Jour 234

Pas de trêves pour les confiseurs chinois

Un communiqué du Réseau Education Sans Frontières :
"Aujourd’hui, mercredi 26 décembre, la préfecture de police de Paris a organisé une descente de police dans une épicerie asiatique située rue de Belleville. Tableau de chasse : Six étrangers sans papiers interpellés. Au moins trois d’entre eux sont des pères ayant des enfants scolarisés. La préfecture de police qui a de plus en plus de mal à rafler aux sorties de métro en raison des protestations des citoyens indignés a trouvé depuis quelque temps une autre méthode pour réaliser son « sarkobjectif »."

mercredi 26 décembre 2007

Jour 233

La révolution Orange

Le Monde
, 26 décembre 2007 :
"L'année 2007 n'aura pas été un bon millésime pour la liberté de la presse en France. Aux difficultés économiques auxquelles nombre de journaux sont confrontés, vient s'ajouter une pression accrue de la justice pour contraindre les journalistes à révéler leurs sources.

Deux affaires en cours en témoignent. La plus récente concerne Le Télégramme. Ce quotidien breton a révélé, vendredi 21 décembre, qu'un de ses journalistes qui avait refusé - comme le code de procédure pénale lui en donne le droit - de révéler à la justice la source d'un article portant sur un meurtre lié au milieu nantais venait d'être victime d'une redoutable première. Sur réquisition du parquet, l'opérateur téléphonique Orange a fourni à la police judiciaire le relevé des appels passés par ce journaliste à partir de son portable. Cette communication s'est effectuée sans que ni l'intéressé ni sa hiérarchie n'en soient tenus informés.[...] Cette affaire est inquiétante. Alors que la sécurité de l'Etat n'est manifestement pas en danger, la justice utilise des méthodes qui ne sont pas sans rappeler les pressions exercées par le régime de Pékin à l'égard des fournisseurs d'accès à Internet."

mardi 25 décembre 2007

Jour 232

Le Nom de la Rose

Comme l'a rappelé il y a peu Nicolas :

"Et puis je veux dire également que, s'il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu'il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses."

Une dépêche AFP du 25 décembre 2007 :

"Une trentaine de personnes, parmi lesquels des frères franciscains, ont réalisé un cercle de silence, aujourd'hui sur la place du Capitole à Toulouse, pour dénoncer l'enfermement des sans-papiers dans des centres de rétention. [...] Cette action avait comme but de "sensibiliser le citoyen lambda sur la situation des personnes étrangères en situation irrégulière" et "exprimer l'inquiétude sur les conditions d'enfermement" dans des centres de rétention administrative.
"Avec notre action, nous plaçons le centre de rétention de Cornebarrieu (en banlieue toulousaine) en plein centre de Toulouse", a souligné frère Stéphane, l'un des membres de la communauté franciscaine, qui a salué l'action menée par "les enseignants et les parents dans le Réseau éducation sans frontières" ou celle "des associations d'aide aux sans-papiers au niveau national".

On en apprends un peu plus sur le site des frères franciscains de Toulouse :

"A partir du 30 octobre, tous les derniers mardi du mois de 18 h 30 à 19 h 30, des frères franciscains et des membres de la famille franciscaine toulousaine se retrouveront place du Capitole, en silence et en prière, pour dénoncer l’enfermement par le gouvernement dans des centres de rétention des personnes étrangères en situation irrégulière.

Comme frères de saint François d’Assise et au nom de l’Evangile, nous ne pouvons laisser faire cela. Par ce geste nous voulons apporter notre contribution au travail mené, sur le terrain et auprès des décideurs publics, par différentes associations dont nous saluons les actions.

Nous dénonçons d’une part l’enfermement de personnes dont le seul crime est d’être entré en France pour vivre mieux ou pour sauver leur vie. D’autre part, nous tenons à manifester notre inquiétude devant les conditions de détention elles-mêmes :
Le centre de rétention de Cornebarrieu, ville de la banlieue de Toulouse, est muni de vitres anti-chocs et entouré de grillages et de fils de fer barbelés à deux niveaux (à 20 m et 100 m du bâtiment).
La cour où peuvent s’amuser les enfants est encore doublement sécurisée à tel point que de grandes plaques métalliques ont été posées afin d’éviter tout regard extérieur. S’agirait-il de personnes à ce point dangereuses pour nous ?

Saurons-nous trouver des solutions plus respectueuses de l’être humain et de tous ses besoins,ceux des enfants notamment ?
"

lundi 24 décembre 2007

Jour 231

Joyeux Noël

Sur le site de l'Acrimed :

"Ce fut un long et douloureux réveil. Mais il fallut bien se rendre à l’évidence : le Père Noël n’existe pas, les fées non plus.

Nous avions déjà renoncé à confier notre avenir à des actionnaires et à des publicitaires et notre action à des professionnels et à des clients. Pour un peu, nous ne saurions plus vers qui nous tourner…

Dieu, peut-être ? Mais d’aucuns prétendent qu’il n’existe pas ou que, s’il existe, il ne s’intéresse pas à la critique des médias.

Quant au père Noël, il nous a beaucoup déçu…

Donc, tout ça pour dire qu’Acrimed est un site totalement gratuit, indépendant, sans abonnement et sans publicité, sans autres actionnaires (si l’on peut dire…) que les adhérents de notre association et sans autres actions (non cotées) que leurs cotisations.

L’association et le site sont animées de façon totalement bénévoles (si l’on excepte le SMIC pharaonique versé à notre secrétaire administratif bien aimé).

Une association militante donc et non une PME qui produirait de la critique des médias comme on produit des lessiveuses (allez savoir pourquoi c’est cet exemple qui nous est venu à l’esprit…).

Une association qui ne craint pas d’avouer que la critique des médias n’est pas (ou pas seulement) une activité divertissante, qu’elle sollicite un engagement commun et partagé de journalistes et de salariés des médias, de chercheurs et d’universitaires, d’acteurs de la vie syndicale et associative, qu’elle n’est pas une activité journalistique comme les autres, mais une modalité de l’action collective. Action collective ? Quel archaïsme !

Acrimed a besoin de vous, Acrimed a besoin de sous.

Pas d’abonnements requis, ni de publicité convoitée : seulement des adhésions et soutiens volontaires. Avant 2008 ?

- C’est le moment d’adhérer et/ou de nous soutenir. Et donc de cliquez ici. Une adhésion de soutien, c’est toujours mieux qu’un soutien sans adhésion…

- C’est le moment aussi d’acquérir nos superbes cartes postales

Par Acrimed, nous vous remercions."

Heureusement, pour d'autres, tout va bien :

"on apprend dimanche 16 décembre qu'[un pur sang] vient d'être vendu au cheikh Mohammed Al-Maktoum, émir de Dubaï et premier ministre de la fédération des Emirats arabes unis. [...] le vendeur, l'heureux copropriétaire du champion, n'est autre que le ministre français de la défense, Hervé Morin." (Le Monde, 23 décembre 2007)

samedi 22 décembre 2007

Jours 229 & 230

Tuons tout les fanatiques !

Le petit Nicolas veut être grand et beau et sentir bon le sable chaud :

"Nicolas Sarkozy a effectué samedi une visite-éclair en Afghanistan, où il a envisagé un renforcement de la présence française pour gagner la "guerre contre le terrorisme". [...] "Il se joue ici une guerre, une guerre contre le terrorisme, contre le fanatisme que nous ne pouvons pas et ne devons pas perdre", a ajouté le chef de l'Etat [...] Nicolas Sarkozy a évoqué la possibilité d'un renforcement de cette présence tricolore dans un théâtre afghan qu'il a qualifié d'"extrêmement périlleux"." (Le Monde/Reuters, 22 décembre 2007).

Extrait du livre de l'ancien Monty Python Terry Jones, dans son livre "Ma guerre contre la guerre au terrorisme" :

"Il y a quelque chose qui m’inquiète particulièrement, dans la « guerre au terrorisme » du président Bush : c’est la grammaire. Comment livre-t-on une guerre contre un substantif abstrait ? C’est un peu comme de bombarder le « meurtre ».

Imaginez un peu que Bush ait dit : « Nous allons bombarder le “meurtre” partout où il rôde. Nous allons pourchasser les meurtriers et les candidats au meurtre partout où ils se cachent et nous allons les traduire en justice. Nous allons aussi bombarder tous les pays qui abritent des assassins avérés ou des personnes susceptibles de le devenir. »

Un autre truc me tracasse au sujet de la « guerre au terrorisme » de Bush et Blair : quand et comment sauront-ils qu’ils ont gagné ?"

vendredi 21 décembre 2007

Jour 228

Nicolas et la Mule

Extraits d'un article fort instructif du Monde Diplomatique, le 11 décembre 2007 :

"Le 23 novembre dernier était signé à l’Elysée un accord interprofessionnel arbitré par Denis Olivennes, président de la Fnac. Objectif : relancer la croissance du disque et du cinéma en freinant la concurrence d’un téléchargement non autorisé rendu extrêmement populaire et facile par les nouvelles technologies. Nicolas Sarkozy, qui avait confié en personne cette mission au premier disquaire de France (ce qui n’est pas sans poser certains problèmes d’indépendance), a salué la conclusion de l’accord Olivennes en usant d’un vocabulaire aux accents étrangement colonialistes : « La France, a promis le président de la République, va retrouver une position de pays leader dans la campagne de civilisation des nouveaux réseaux. »[...] En refusant la licence globale et en pénalisant les internautes qui distribuent les œuvres, les producteurs veulent sauvegarder à tout prix leur statut d’intermédiaire, qui leur permet de contrôler la chaîne de bout en bout et de s’octroyer la part du lion, alors qu’ils ont cessé d’être indispensables. [...] C’est la victoire d’une vision consumériste de la culture, contrôlée par un petit nombre de producteurs en lien avec un petit nombre de diffuseurs. Cette vision souffrira du développement inexorable des réseaux, qui amène, bien au-delà de la musique et du cinéma, à une véritable révolution sociétale où la connaissance et plus largement la culture ne se marchandent plus, mais se partagent entre égaux. Beaucoup plus qu’économique ou technique, l’accord Olivennes est donc avant tout un accord hautement politique, qui vise à freiner l’avènement perceptible d’un néo-communisme numérique. C’est ce combat-là que mène Nicolas Sarkozy dans sa « campagne de civilisation » de l’Internet."

Addendum : discours de Nicolas dans la salle de la signature du Palais de Latran :

"Et puis je veux dire également que, s'il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu'il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses."



jeudi 20 décembre 2007

Jour 227

Sarko en images

Le Monde, 20 décembre 2007 :

"La société des journalistes (SDJ) de Paris Match (Lagardère Active) a protesté contre la publication, dans l'hebdomadaire paru mercredi 19 décembre, d'un reportage photo sur Nicolas Sarkozy. "Aucun journaliste n'a pu accompagner la photographe Bettina Rheims", qui a suivi le président de la République "pendant plusieurs jours, de Nantes à Lisbonne, de sa table de travail à sa chambre...", écrit le magazine.


Dans un communiqué publié mardi 18 à l'issue d'une assemblée générale, la SDJ "regrette qu'aucun témoignage racontant, selon la tradition du magazine, les coulisses de ce reportage, ne soit venu donner du sens à un sujet publié sur seize pages et en couverture". Elle ajoute, reprenant le slogan promotionnel de l'hebdomadaire, que "quel que soit le sujet, Paris Match doit associer au choc des photos, le poids des mots". "On en a marre de passer pour le journal officiel de l'Elysée", critique une journaliste."

mercredi 19 décembre 2007

Jour 226

HLM
Le Monde, 19 décembre 2007 :

"Dans son édition du mercredi 19 décembre, Le Canard enchaîné révèle que Jean-Paul Bolufer, directeur de cabinet de la ministre du logement Christine Boutin, louerait un grand appartement [...] de 190 m2 [situer] dans un immeuble haussmannien du quartier de Port-Royal (5e arrondissement)[...] Jean-Paul Bolufer "bénéficierait d'un loyer équivalant à celui des HLM réservés aux foyers les plus modestes, soit 6,30 euros du mètre carré". "

Edition, le 20/12/07 : "Jean-Paul Bolufer, directeur de cabinet de la ministre du logement, a remis sa démission, jeudi matin 20 décembre, quelques minutes après que François Fillon et Christine Boutin l'eurent "jugée nécessaire"" (Le Monde). Encore un de moins.

mardi 18 décembre 2007

Jour 225

Surpopulation

Audition de Mme Rachida Dati, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, sur le projet de loi, adopté par le Sénat, renforçant la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs (n° 63) (M. Guy Geoffroy, rapporteur)

"Selon certains articles de presse, ce projet « enverrait automatiquement 10 000 personnes » de plus en prison : ce n'est pas sérieux."

Le Figaro,18 décembre 2007, une dépêche AFP :

"Le nombre de détenus en France a repassé en novembre la barre des 62.000 personnes, un niveau qu'il n'avait plus jamais atteint depuis la mi-2004, selon des chiffres divulgués par l'Administration pénitentiaire."

Soit déja 4000 détenus de plus...

dimanche 16 décembre 2007

Jour 224

Minority Report

En 1956, Philippe K. Dick écrit la nouvelle "Rapport Minoritaire" : son protagoniste principal, John Allison ANDERTON, est un "policier" ayant crée la société "Pré-Crime" dont l'objectif est d'arrêter les criminels juste avant qu'ils commettent leur crime.

De la science-fiction ?

Extrait d'un appel aux parlementaire du Syndicat de la Magistrature :

"Le Parlement s’apprête à examiner un projet de loi visant à instaurer une « rétention de sûreté » qui permettra, après l’exécution de la peine de prison, de prolonger - sans limitation de durée, sans peine et sans infraction - l’enfermement des personnes considérées comme d’une « particulière dangerosité ». [...] Il ne s’agit plus simplement de durcir les sanctions ou de renforcer les moyens de contrainte, mais de procéder à des enfermements préventifs, sur la base d’une présomption d’infraction future et dans une logique d’élimination qui s’apparente à une mort sociale. Actuellement circonscrit aux infractions les plus graves commises sur les mineurs, ce texte, comme la plupart des dispositifs répressifs, est susceptible d’extensions au gré des faits divers du moment. L’appréciation de la dangerosité n’est par ailleurs fondée sur aucune évaluation sérieuse mais sur une simple expertise psychiatrique, ce qui procède d’une grave confusion entre délinquance et maladie mentale. L'évaluation de la dangerosité ne relève donc pas du diagnostic mais du pronostic. [...] Si ce texte est adopté, la France se dotera d’un dispositif sans équivalent dans les démocraties occidentales car, contrairement à ce que le gouvernement veut laisser croire, rien de comparable n’existe en Europe (aux Pays Bas et en Belgique, ce type d’enfermement n’intervient qu’en substitution à la peine). Aujourd’hui, avec une mesure comparable et au prétexte d’une dangerosité sociale, la Russie enferme des journalistes dans des établissements psychiatriques. Dans un rapport d’information sur les mesures de sûreté concernant les personnes dangereuses(2006), les sénateurs Philippe Goujon et Charles Gautier indiquaient que « s’il est indispensable de limiter le plus possible le risque de récidive, celui-ci ne peut être dans une société de droit, respectueuse des libertés individuelles, complètement éliminé. Le « risque zéro » n’existe pas. »" (mon emphase)

samedi 15 décembre 2007

Jours 222 & 223

The times they are e-changing

Le Figaro, 14 décembre 2007 :

"[La police] pourra même installer à distance des logiciels pirates, sortes de chevaux de Troie, qui la renseigneront en temps réel sur tout ce qui entre et sort d’un PC ou d’un Mac. Cette autorisation spéciale devrait figurer noir sur blanc dans la future loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi 2) que Michèle Alliot-Marie présentera en Conseil des ministres au début de l’année prochaine."

L'article précise :

"Ce superpouvoir sera [...] accordé uniquement dans les affaires les plus graves (terrorisme, pédophilie, meurtre, torture, trafic d’ar­mes et de stupéfiants, enlèvement, sé­q­uestration, proxéné­tisme, ex­tor­sion, fausse monnaie, blanchiment et aide à l’entrée et séjour d’un étranger)"

Comme ce fut le cas pour le fichage génétique, au début...

vendredi 14 décembre 2007

Jour 221

Why Sarkozy ? Because democracy is boring

Le Monde, 14 décembre 2007 :

"Voici un nouveau maillon dans la chaîne médiatique que souhaite contrôler Vincent Bolloré, après la production audiovisuelle, la télévision, la presse, la publicité, les sondages : l'agence de presse, avec Associated Press (AP) France.

Selon une information publiée mercredi 12 décembre par Le Canard enchaîné, le patron d'AP France devrait annoncer à ses salariés, vendredi 14 décembre, la cession du service français de l'agence américaine à une société détenue à 40 % par Vincent Bolloré et à 60 % par Bertrand Eveno, ancien PDG de l'Agence France-Presse (AFP).

[...] L'intersyndicale SNJ, CFDT, SNJ-CGT, FO d'AP a, dans un communiqué, mercredi 12 décembre, exprimé "sa profonde préoccupation face à ce projet de cession et aux risques qu'il fait peser sur l'emploi, l'indépendance rédactionnelle et la pluralité de l'information"."

Le Nouvel Observateur, le 13 décembre 2007, interview du petit Nicolas :

"Quant à TF1, que dirige Martin Bouygues, qui est l'un de mes meilleurs amis - TF1 appartient au groupe Bouygues depuis 1987 -, qui peut dire que cette chaîne a fait mon élection ? Dassault, Lagardère, Bouygues, Arnault, Pinault, Perdriel possèdent des journaux. Réjouissez-vous que des industriels investissent dans la presse plutôt qu'elle appartienne à des fonds de pension anglo-saxons"

Au niveau des réactions :

"Dominique Candille a souligné que le SNJ-CGT ne "se réjouissait pas" de la montée en puissance des industriels dans le secteur, jugeant "grave que la presse devienne un lieu d'investissement fructueux, un marché comme un autre". "La presse n'est pas une industrie, c'est un pilier de la démocratie", a-t-elle souligné."

jeudi 13 décembre 2007

Jour 220

Charité bien ordonnée

Le Canard enchaîné, le 12 décembre 2007, article cité par l'Observatoire International des Prisons :
« L'Observatoire international des prisons (OIP), qui dénonce inlassablement suicides, absence de soins, tabassages et autres brimades en détention, a reçu la monnaie de sa pièce. Il vient pour la première fois de se voir refuser sa subvention annuelle par Matignon. Tout un symbole : cela fait dix ans que cette bande d'empêcheurs d'enfermer en rond recevait des services du Premier ministre une modeste somme (ramenée) à 10 000 euros par Raffarin en 2003, sur 40 000 demandés). Et ce au titre de la « défense des droits de l'homme », comme Villepin l'avait encore spécifié le 10 juillet 2006...

Alors , plus rien à signaler dans les taules surpeuplées de France depuis l'élection de Magic Sarko ? Un nouveau rapport du Comité de prévention de la torture du Conseil de l'Europe vient pourtant de dénoncer des « traitements inhumains et dégradants », en pointant les hospitalisations menottes au poignets, le manque de soins psychiatriques, l'abus du placement à l'isolement ou les transferts disciplinaires. Du coup, Patrick Marest, le délégué général de l'OIP, a interpellé, le 10 décembre, Rama Yade, la très remuante sous-ministre aux droits de l'homme. Il n'y a pas que les geôles de Khadafi, celles de France aussi mériteraient un peu d'attention... Coïncidence, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie, qui dépend également de Matignon, vient aussi de sucrer à l'OIP une subvention annuelle de 40 000 euros, tout comme elle a coupé les vivres à Act Up et à d'autres associations engagées.

La reprise en main est en marche : le futur contrôleur général des prisons (fonction que va créer Rachida Dati) sera heureusement indépendant, pas vrai ? »

mercredi 12 décembre 2007

Jour 219

53% des électeurs sont nucléaires

L'Abécédaire de Nicolas :

"Confiante dans la place incontournable que tient l’énergie nucléaire dans notre production électrique, la France entend s’engager fortement, dès à présent, dans la recherche sur les réacteurs nucléaires de 4ème génération, avec pour objectif de toujours mieux concilier demain cette énergie avec les exigences du développement durable."

Le Monde, 11 décembre 2007 :

"Le risque de leucémie augmente de façon "statistiquement significative" chez les enfants vivant près des centrales nucléaires, selon une étude réalisée pour le compte de l'Office fédéral allemand de protection contre les rayonnements. [...] En France, une incidence 6 fois supérieure à la "norme" a été observée, chez les enfants de 5 à 9 ans, dans un rayon de 10 km autour de l'usine de retraitement de La Hague (Manche)."

mardi 11 décembre 2007

Jour 218

Home sweet home

Le Figaro, 11 décembre 2007 :

"D’après une étude du Credoc qui a confronté la situation des 60 % de ménages se situant entre les 20 % de riches et les 20 % de bas revenus, la situation des plus nombreux s’est rapprochée de celle des ménages touchant les plus bas revenus au cours de ces vingt-cinq dernières années. Dans le même temps, la situation des Français touchant les plus hauts revenus s’est améliorée. [...] «Depuis le milieu des années 1990, il est beaucoup plus difficile pour ces deux catégories de devenir propriétaire», explique Régis Bigot, directeur adjoint du département Conditions de vie et aspirations des Français . Ce qui n’est plus vrai pour les hauts revenus dont la proportion de propriétaires est passée de 65 % au début des années 1990 à 70 % aujourd’hui. [...] 76 % des bas revenus et 69 % des classes moyennes affirment s’être régulièrement imposé des restrictions sur des postes de leur budget, contre seulement 37 % des hauts revenus. [...] Face à ces résultats, c’est presque sans surprise que l’on observe un désir unanime de changer la société en profondeur." (mon emphase)

lundi 10 décembre 2007

Jour 217

Assistante de direction aux droits de l'homme

Le Figaro, 10 décembre 2007, Rama Yade, qui n'as pas dit un mot sur Georges Bush ou Vladimir Poutine mais trouve que Khadafi est très vilain avoue :

"Jusqu’à présent, je n’ai rien dit par solidarité, parce qu’il faut bien pousser la croissance."

Un extrait du communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme, le 10 décembre :

"Le secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme, curieusement consacré aux pays étrangers et par définition aveugle à ce qui se passe en France, n’a servi que d’alibi à une politique qui, en fait de rupture, amplifie les errements antérieurs.

Les félicitations adressées à Vladimir Poutine pour des élections qui constituent une caricature des atteintes au suffrage universel, les voyages en Libye, au Gabon et en Chine, où la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme a été évincée, le voyage en Tunisie où elle a rencontré non les victimes des violations des droits mais le ministre chargé de les dissimuler [...] Ceci traduit un mépris rare de tous ceux qui dans le monde, et en particulier dans ces pays, luttent pour le respect des droits de l’Homme au risque de leur liberté et parfois de leur vie. [...] de tests ADN en contrats commerciaux aux lieu et place du respect des droits de l’Homme, la rupture annoncée par le président de la République n’est qu’une tartufferie."

samedi 8 décembre 2007

Jours 215 & 216

Renseignements généreux

Un communiqué de l'infatigable syndicat de la magistrature :

"A quelques jours d’intervalle, deux événements font de la délation un moyen d’enquête privilégié pour la police.

A Villiers-le-Bel, des appels à témoins ont été lancés par voie de tracts promettant une rémunération à ceux qui pourraient donner des renseignements sur les violences commises à l’égard de fonctionnaires de police au cours des récentes émeutes, faits qui ont donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire.

La Direction départementale de la sécurité du Var franchit aujourd’hui un nouveau cap en admettant avoir mis en place un projet pilote de serveur internet pour permettre aux citoyens d’envoyer des textes, photos ou vidéos afin de signaler des infractions.

Nicolas Sarkozy prônait récemment la fin des dénonciations anonymes en matière de fraude fiscale, en évoquant les heures sombres de Vichy. L’incitation à la délation par les autorités policières pour la délinquance de rue confirme le risque d’une société à deux vitesses où les droits et libertés du plus grand nombre pourraient être bafoués pendant que ceux de quelques privilégiés seraient renforcés.

Le Syndicat de la magistrature s’alarme de la multiplication de tels procédés d’enquête, aux contours juridiques flous, qui ne peuvent qu’envenimer les relations entre les citoyens et banaliser la délation. Il appelle les magistrats ayant la maîtrise des enquêtes à refuser cette dérive. "(mon emphase)

vendredi 7 décembre 2007

Jour 214

Perse et police

L'International Herald Tribune, 6 décembre 2007 :

"U.S. intelligence agencies reversed their view about the status of Iran's nuclear weapons program after they obtained notes last summer from the deliberations of Iranian military officials involved in the program, according to senior U.S. intelligence and government officials. [...] The notes included conversations and deliberations in which some of the [Iranian] military officials complained bitterly about [...] a decision by their superiors in late 2003 to end a complex engineering effort to design nuclear weapons [...] Ultimately, the notes and deliberations were corroborated by other intelligence, the officials said, including intercepted conversations among Iranian officials, collected in recent months."

Conférence de presse de Nicolas avec Angela Merkel, le 6 décembre 2007 :

"Nonobstant les derniers éléments, chacun est bien conscient du fait qu'il y a une volonté des dirigeants iraniens d'obtenir le nucléaire militaire"

Le Monde, 7 décembre 2007 :

"Le journaliste Guillaume Dasquié a été mis en examen, jeudi 6 décembre, pour compromission du secret de la défense. Il est reproché à M. Dasquié d'avoir divulgué, dans Le Monde du 17 avril, des documents non déclassifiées provenant de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), sur les informations dont disposaient les services de renseignements français sur Al-Qaida avant les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la défense, avait saisi le garde des sceaux d'une plainte contre X [...] "Je suis bouleversé par la procédure que j'ai vécue, explique Guillaume Dasquié. L'objet de la garde à vue était vraiment de connaître mes sources. [...] j'ai été surpris des fortes incitations que j'ai subies de la part de membres du parquet et de la DST pour ne pas faire usage de l'article 109 du code pénal, sur le secret des sources", explique-t-il. Selon lui, on lui aurait fait comprendre qu'il serait placé sous mandat de dépôt s'il ne parlait pas. [...] Reporters sans frontières a dénoncé dans un communiqué les "procédés abusifs" utilisés à l'encontre de M. Dasquié, estimant qu'on "ne peut pas faire porter la responsabilité de fuites, au sein des services de renseignement ou d'un cabinet d'instruction, à un journaliste qui divulgue des documents méritant, en l'occurrence, d'être portés à la connaissance du public. Guillaume Dasquié a fait son métier. Il ne doit pas être traité ainsi." "

jeudi 6 décembre 2007

Jour 213 bis

Récréation


Le Figaro, 5 décembre 2007 :

"Les enfants français ânonnent en lecture. Ils sont au-dessous de la moyenne si on les compare à leurs camarades étrangers. Et leurs ré­sultats sont en baisse depuis 2001. Tel est l’enseignement d’un rapport amé­ricain publié par le Programme international de recherche en lec­ture scolaire (PIRLS) du Boston College [...] Dans l’enquête qui vient de paraître, notre pays arrive en 27e position sur 40 États, dont une ma­jorité de pays européens. Elle a perdu quatre points par rapport à l’édition précédente, en 2001."

Jour 213

Plus on est de fous...

Le Monde, 6 décembre 2007 :

"Traitement inhumain et dégradant." Une nouvelle fois, le Comité de prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe stigmatise les prisons françaises. Dans son rapport, qui fait suite à des visites à l'automne 2006, le CPT s'inquiète principalement des conditions de santé, du placement à l'isolement, de la surpopulation carcérale."

Et dans cet autre article :

"Depuis 2002, Les maisons d'arrêt ont dû accueillir l'essentiel des 10 000 détenus supplémentaires. Dans un document destiné à la préparation du projet de loi, l'administration pénitentiaire estime que la population sous écrou "pourrait atteindre 80 000 personnes en 2017". Ce scénario a été élaboré avant l'introduction des peines planchers et la fin des grâces présidentielles, qui pourraient entraîner, en cumulant les estimations du chercheur Pierre Tournier, une augmentation à terme, de 17 500 détenus."

mercredi 5 décembre 2007

Jour 212

J'ai raté mon code

Les Echos, 5 décembre 2007 :

"Les députés de la majorité devaient être les seuls à approuver, la nuit dernière ou au plus tard ce matin, le projet de loi ratifiant l'ordonnance du 12 mars 2007 relative au Code du travail. [...] le résultat final n'est pas conforme au travail de concertation mené depuis deux ans par le ministère de l'Emploi, estiment-ils. La CFTC, notamment, s'inquiète du « nouveau visage » du Code du travail, jugé, selon elle, moins contraignant pour le patronat. [...] Plusieurs députés ont accusé le gouvernement de « faire passer des modifications de fond derrière un toilettage de forme ».[...] Martine Billard (Verts) a regretté, quant à elle, que l'Assemblée nationale consacre au Code du travail « moins d'heures de débat que pour le texte sur les chiens dangereux »."

mardi 4 décembre 2007

Jour 211

Le nain et l'ours

Le Monde, le 4 décembre 2007 :

"La présidence portugaise de l'UE s'est exprimée avec retard, mais plus de vivacité que d'autres, sur les législatives russes de dimanche 2 décembre. "L'Union européenne regrette les nombreuses informations et allégations sur les restrictions faites aux médias, ainsi que le harcèlement des partis d'opposition et des ONG à l'approche des élections et le jour du scrutin, comme le fait que les procédures durant la campagne électorale n'aient pas respecté les normes internationales et les engagements que Moscou avait volontairement pris", a indiqué la présidence dans un communiqué, mardi."

Les Echos, le 5 décembre 2007 :

"Le Kremlin a annoncé lundi que le président français avait « chaleureusement félicité » par téléphone son homologue russe. La plupart des dirigeants des pays occidentaux ont au contraire exprimé des inquiétudes sur le déroulement des législatives. [...] L'Elysée s'est tout d'abord contenté de confirmer qu'une conversation téléphonique avait bien eu lieu entre les deux présidents, puis, tard dans la soirée, que le président français avait bien « félicité » son homologue."

lundi 3 décembre 2007

Jour 210

Ma petite entreprise

Cricri Lagarde, le 10 juillet 2007 :

"J’entends dire parfois, à propos du travail et de la concurrence qu’il engendre : « c’est guerre de tous contre tous ». Voilà un véritable contresens. Car à la guerre, le plus fort soumet le plus faible, tandis que dans des rapports de travail, le plus fort communique de la force au plus faible." (son emphase)

Le Monde, 3 décembre 2007 :

"Comme le résume un médecin du travail qui souhaite rester anonyme, "les employeurs considèrent que, s'ils nous paient, ce n'est pas pour qu'on leur crée des embêtements". [...] Autre classique ? Les plaintes déposées au conseil de l'ordre des médecins. C'est ce qui est arrivé à Isabelle Lagny : "Une entreprise n'était pas contente des avis d'"inaptitude à tout poste" que j'avais délivrés. Après avoir instruit le dossier, l'Ordre m'a donné raison. Mais c'est déstabilisant d'être ainsi remise en cause professionnellement." Lasse des pressions exercées par sa direction, cette médecin du travail a démissionné."

Et dans cet autre article :

""une bonne partie des médecins ne veut pas se créer de problèmes avec des employeurs, bien que leur statut les protège, ajoute Philippe Davezies, enseignant-chercheur en médecine et santé au travail à l'université Lyon-I. Or affronter l'employeur, c'est le coeur de l'activité du médecin du travail"

samedi 1 décembre 2007

Jours 208 & 209

Les Justes sont passés de mode

Une pétition à l'initiative de France Terre d’Asile signée par la Ligue des Droits de l'Homme :

"Le lundi 19 novembre 2007, deux intervenantes sociales travaillant pour France Terre d’Asile, dans le cadre d’un dispositif de protection de l’enfance financé par l’Etat, ont été interpellées au petit matin à leur domicile parisien. Fouille au corps, perquisition, saisie de l’ordinateur personnel, transfert menottées à Coquelles dans le Pas-de-Calais, maintien en garde à vue pendant plus de 12 heures pour l’une et 24 heures pour l’autre ; ce traitement musclé avait pour but de vérifier, selon le Procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, si elles s’étaient rendues complices ou non d’aide au séjour irrégulier. Il conclura à une générosité « mal placée ». Ces méthodes témoignent pour le moins d’une dérive répressive et inacceptable.

Cet incident n’est pas isolé. Les organismes signataires ne peuvent accepter que ces pratiques détestables se généralisent à l’ensemble du territoire national. Ils sont décidés à s’y opposer par tous moyens de droit.

De plus en plus de travailleurs sociaux se trouvent confrontés, dans leur exercice professionnel, à la situation des « sans » : sans papiers, sans domicile, sans emploi… au final, sans existence.

Parmi ces personnes, que certaines politiques publiques veulent rendre invisibles, les migrants sont particulièrement visés à plusieurs titres : celui d’être précaires, étrangers et éventuellement en situation irrégulière.

Dans ce contexte, les intervenants sociaux tentent, conformément aux missions du travail social, de venir en aide à tous, indépendamment de leur origine et nationalité. Ce faisant, ils participent au maintien du pacte social et républicain de notre pays fondé sur la liberté, l’égalité et la fraternité.

En 2003, la loi sur la maîtrise de l’immigration a introduit une immunité humanitaire pour protéger les associations et leur personnel. Dans une décision du 2 mars 2004, le Conseil constitutionnel a rappelé que « le délit d’aide au séjour irrégulier d’un étranger en France commis en bande organisée ne saurait concerner les organismes humanitaires d’aide aux étrangers ».

Cette décision s’applique à l’ensemble du secteur social dont les missions s’inscrivent, pour l’essentiel, dans un cadre normatif défini par le Code de l’action sociale et des familles.

Les organismes du secteur social sont comptables des actes accomplis par leurs agents dans l’exercice de leur contrat de travail. Dès lors, pour les organisations soussignées, l’interpellation de travailleurs sociaux en raison de leur activité professionnelle constitue une entrave caractérisée à l’exercice de leurs missions. Les travailleurs sociaux, dans l’accomplissement de leurs missions, n’aident pas au séjour irrégulier d’étrangers mais assurent le respect du droit de toute personne à une vie décente et à la dignité."

vendredi 30 novembre 2007

Jour 207

Panier percé

Les Echos, 30 novembre 2007 :

"Les baisses d'impôt de l'été ont déjà accru le déficit budgétaire de 750 millions d'euros

Contrairement à la règle qu'il a lui-même fixée, le gouvernement a dû puiser dans ses surplus de recettes fiscales 2007 pour financer le coût des baisses d'impôts votées cet été et déjà entrées en vigueur : la défiscalisation des heures supplémentaires depuis le 1er octobre et celle des successions et des donations depuis le 22 août, date de promulgation de la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (Tepa). Les 735 millions d'euros que coûtent ces deux mesures en 2007 (500 millions d'euros au titre des héritages et 235 millions au titre des heures supplémentaires) ont été pris sur les plus-values de recettes fiscales de cette année. C'est le rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale qui a mis le doigt sur cette opération, que le ministère du Budget et des Comptes publics avait passée sous silence." (mon emphase)

jeudi 29 novembre 2007

Jour 206

Mensonge minimum

Il y a quelques temps, nous parlions de ce discours du petit Nicolas, le 20 juin 2007 :

"il n’y aura pas de coup de pouce au SMIC parce qu’il aurait un effet négatif sur l’emploi des moins qualifiés et parce qu’à force d’augmenter le SMIC plus rapidement que les autres salaires, on a provoqué la smicardisation de la société française. Cette vérité elle est dérangeante, mais je la dois aux Français. [...] L'injustice, ça serait de continuer comme cela."

Et on peut lire dans le Monde du 29 novembre :

"Les hausses du smic, importantes entre 2000 et 2005, ont entrainé avec elles les bas salaires. Les auteurs de la note [de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques du ministère du Travail], Malik Koubi et Bertrand Lhommeau, constatent qu'"au total, plus du tiers des salariés profiteraient directement ou indirectement des hausses du smic", et de façon plus marqués pour les salariés les moins qualifiés."

mercredi 28 novembre 2007

Jour 205

Pyromane

Libération, le 23 février 2007 :

"C'était le 3 février 2003 à Toulouse : «La police n'est pas là pour organiser des tournois sportifs, mais pour arrêter des délinquants, vous n'êtes pas des travailleurs sociaux», avait asséné Sarkozy à trois îlotiers d'un quartier sensible."

Hugues Portelli, maire UMP d'Ermont, près de Villiers le Bel a déclaré le 27 novembre 2007 :

"Bien qu'UMP je suis partisan du retour à une police de proximité, parce que dans ma commune je sais très bien qu'il y a certaines équipes de CRS, ce n'est même pas la peine de les faire venir parce que si elles viennent on sait qu'il y aura de la bagarre"

mardi 27 novembre 2007

Jour 204

Petites émeutes entre amis

Le Figaro, 27 novembre 2007 :

"François Fillon est revenu sur l’origine des émeutes en lançant: «Dans une démocratie, il n’y a pas de vengeance, il y a la justice»."

Communiqué du Syndicat de la Magistrature :

"Plusieurs magistrats ont reçu d’étranges visites de la part de fonctionnaires des renseignements généraux, s’enquérant de leur volonté de suivre le mot d’ordre de grève du 29 novembre, mais surtout tentant de les dissuader de se joindre à ce mouvement national. Ces démarches sont inédites et s’apparentent à un dévoiement pur et simple des missions de ces fonctionnaires de police dont le travail consiste, non pas à influencer individuellement des salariés appelés à faire grève, mais à informer le pouvoir politique et à lui rendre compte des mobilisations sociales. [...] Le Syndicat de la magistrature exige du ministre de l’Intérieur qu’il soit mis fin immédiatement à ces pratiques d’un autre âge."

lundi 26 novembre 2007

Jour 203

La secrétaire

Libération, 24 novembre 2007 :

"Alors que, jusqu’à lundi, il était question qu’elle accompagne Nicolas Sarkozy en Chine, la secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme [Rama Yade] ne fait finalement pas partie de la délégation qui accompagne le Président lors de sa visite d’Etat qui débute dimanche. [...] Pour justifier son absence, les conseillers de l’Elysée sont plus qu’embarrassés. «C’est le Président en personne qui défendra le dossier des droits de l’homme lors de ses rencontres avec ses homologues chinois», avance l’un d’eux."

Par rapport à l'actualité du week-end, confirmation dans les Echos du 26 novembre 2007 :

"En termes de contrats, la visite d'Etat entamée par Nicolas Sarkozy en Chine est un vrai succès. Lundi, au deuxième jour de son voyage, ont été annoncés des contrats pour quelque 20 milliards d'euros"

dimanche 25 novembre 2007

Jours 201 & 202

Le nain est en Chine

Le petit Nicolas parle devant le parlement européen le 13 novembre 2007 :

"Les droits de l’homme font partie de l’identité européenne. Partout dans le monde, chaque fois qu’un être humain est opprimé, qu’un homme est persécuté, qu’un enfant est martyrisé, qu’un peuple est asservi, l’Europe doit se trouver à ses côtés. [...] j’ajoute que tous ceux qui ont fait l’expérience de renoncer à la défense des droits de l’homme au bénéfice de contrats, n’ont pas eu les contrats et ont perdu sur le terrain des valeurs."

Les Echos, 25 novembre 2007 :

Le petit Nicolas "va entamer dimanche sa première visite en Chine [...] Accompagné d'une délégation massive comprenant sept ministres, des élus, des représentants de la société civile, et une quarantaine de chefs d'entreprise - Anne Lauvergeon (Areva), Patrick Kron (Alstom), Louis Gallois (EADS), Gérard Mestrallet (Suez), Henri Proglio (Veolia Environnement) sont annoncés -, Nicolas Sarkozy devrait signer plusieurs grands contrats"

vendredi 23 novembre 2007

Jour 200

Rappel

Communiqué du Syndicat de la Magistrature, le 20 novembre 2007 :
"le Syndicat de la magistrature rappelle les risques de dérives de la justice anti-terroriste : gardes à vue de longue durée avec restriction des droits, recours systématique à la détention provisoire, emploi de qualifications pénales initiales souvent disproportionnées pour bénéficier du régime dérogatoire...

Pourtant, au terme d’une instruction de plusieurs années, le juge devait finir par admettre qu’il n’a « pas été mis en évidence l’existence d’un dessein terroriste imminent ou même simplement programmé dans un futur définissable » et que l’entente « ne visait pas à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, ni maintenant, ni dans un futur proche, ni même dans un futur dont les contours pourraient être définis ».

Il est fort probable que la justice de droit commun serait également parvenue à un si brillant résultat.

Le Syndicat de la magistrature rappelle son opposition à cette justice d’exception dont la pertinence apparaît toujours aussi peu convaincante au regard de l’arsenal de coercition dont elle dispose"

jeudi 22 novembre 2007

Jour 199

Les rentiers sont sympas

Cricri Lagarde, le 10 juillet 2007 :

"Cessons d’opposer les riches et les pauvres comme si la société était irrémédiablement divisée en deux clans."

Le Figaro, 22 novembre 2007 cite une étude du Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie (Cerphi) :

"L’étude souligne la générosité des plus pauvres. Ainsi, selon le revenu imposable, si les plus gros portefeuilles donnent le plus, le don déclaré par rapport au revenu net imposable est plus conséquent parmi les faibles revenus. Ceux qui déclarent des revenus compris entre 9000 et 10500 euros donnent 1.09% de leur revenu imposable, quand ceux qui déclarent entre 39000 et 78000 euros donnent 0.63%..."

mercredi 21 novembre 2007

Jour 198

Aujourd'hui on se contentera d'une bonne nouvelle, dans Le Monde du 21 novembre :

"L'ancien président de la République Jacques Chirac a été mis en examen pour détournement de fonds dans le cadre de l'affaire des chargés de mission de la Ville de Paris."

En attendant Nicolas a du parler journalisme avec M. Ilham Aliev, Président de la République d'Azerbaïdjan, alors que la Fédération Internationale des Journalistes rappelle que :

"Nous, les journalistes français, disons haut et fort au gouvernement du président Ilham Aliev, que la répression de la presse doit prendre fin [...]L’Azerbaïdjan est aujourd’hui le pays qui compte le plus de journalistes emprisonnés de la région : neuf journalistes sont derrière les barreaux, cinq d’entre eux ont été arrêtés au cours des cinq derniers mois."

mardi 20 novembre 2007

Jour 197

Pendant les grèves, les affaires continuent

La Cellule Françafrique, le 15 novembre 2007 :

"Le dictateur congolais Denis Sassou Nguesso, qui a pillé économiquement et écologiquement les ressources du Congo Brazzaville depuis 25 ans, sera l’invité d’honneur du 5ème forum sur le développement durable, organisé les 6 et le 7 décembre au Sénat, sous le haut patronage de Nicolas Sarkozy. Pire que l’honneur qui est ainsi fait à Sassou, au mépris de son peuple, c’est le silence de la classe politique française sur sa venue qui est assourdissant.[...] Denis Sassou Nguesso, surtout connu pour financer avec l’argent public le développement des paradis fiscaux, de son patrimoine immobilier et des dépenses somptuaires de son fils... [1] sans oublier les 3 000 assassinats qui lui sont imputés lors de sa première dictature (1979-1991) et les massacres qu’il a fomentés pour reprendre le pouvoir et s’y maintenir en 1997 et 1998-99. L’un des plus connus, dit "des disparus du Beach", aurait fait près d’un millier de victimes. Se refusant, depuis, à faire condamner les coupables, malgré les poursuites engagées en France et au Congo, il a tout dernièrement interdit la commémoration organisée à Brazzaville par la FIDH pour rendre hommage aux victimes alors même que se tenait dans la ville la 42ème session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP)..."

lundi 19 novembre 2007

Jour 196

Sortez couverts

Dépêche AFP du 19 novembre 2007:

"La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, et le nouveau coordinateur anti-terroriste de l'Union européenne (UE), Gilles de Kerchove, ont indiqué lundi avoir évoqué à Paris les "enjeux" et le "défi" de la lutte anti-terroriste dans l'UE.[...] Interrogée par la presse sur le risque terroriste en France, la ministre de l'Intérieur a déclaré que c'est "l'un des pays visés par les terroristes". "A partir de là, la menace est réelle et prégnante et nous devons être particulièrement vigilants", a-t-elle dit."

dimanche 18 novembre 2007

Jours 194 & 195

Ministère de l'Injustice

Le Figaro, 18 novembre 2007 :

"La nouvelle carte des conseils de prud’hommes, prévoyant 63 suppressions sur 271, entrera en vigueur en avril 2008

[...]

«On nous dit que ces conseils de prud’hommes sont menacés mais nous ne nous leurrons pas : ils vont disparaître», a réagi Brigitte Bruneau, de l’Usaj (Union Syndicale Autonome Justice), le premier syndicat en terme de représentativité.

Selon elle, les conséquences de ces suppressions sont «très graves» pour les justiciables concernés : «salariés qui ne perçoivent plus de salaires, qui ont été licenciés... des gens dans des situations économiques et sociales extrêmement fragiles».

La secrétaire générale de C-justice, deuxième syndicat de la profession, Lydie Quirié, s’est elle déclarée «totalement opposée à toute suppression d’un quelconque établissement figurant sur votre liste», dans un courrier adressée à Rachida Dati, dénonçant une approche «froide et dépourvue d’humanité»."


vendredi 16 novembre 2007

Jour 193

Baissez-vous et toussez

Sur le site de Médecins du Monde :

ONG médicale présente en France et à l’étranger, nous voyons s’installer par touches successives une logique inquiétante : celle qui consiste à instrumentaliser les sciences médicales et les médecins comme supplétifs de la maîtrise de l’immigration.

Ainsi,

- La circulaire de février 2006 permettant l’arrestation des étrangers dans les structures de santé,

- Les pressions exercées sur les médecins inspecteurs de santé publique pour influencer les décisions d’expulsions des étrangers gravement malades,

- Les évacuations musclées pour des raisons sanitaires des campements de fortune occupés par les Rroms,

- Le calcul de l’âge osseux sur des adolescents pouvant conduire à leur exclusion de la protection de l’enfance et à leur expulsion si ces examens établissent que ce sont des « adultes biologiques »,

- L’amendement « Mariani » sur la pratique des tests ADN dans le cadre du regroupement familial, instaurant une discrimination inacceptable dans la preuve de filiation.

Autant d’utilisations de la médecine à des fins autres que le soin.

Le lien entre pauvreté et migration est une évidence : 100% des étrangers vus en consultations par Médecins du Monde vivent en dessous du seuil de pauvreté. On ne peut survaloriser la place des étrangers en matière de sécurité et la minorer quand on parle de pauvreté.

Les acteurs de la santé doivent pouvoir refuser toute action qu’en conscience ils estiment relever de la maltraitance ou de la discrimination.

jeudi 15 novembre 2007

Jour 192

Liberté, égalité, fraternité, smic

Le Monde, 15 novembre 2007 :
"l'un des principaux enseignements de l'édition 2007 de France, Portrait social, rendue publique, jeudi 15 novembre, par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). [...] Le niveau de vie moyen est de 1 550 euros par mois en 2005. Mais pour la moitié de la population, il est inférieur à 1 360 euros, donc assez proche du Smic (1 218 euros)."

Enfin, au moins les requins se bouffent entre eux comme en témoigne le Financial Times du 14 novembre 2007 qui vient de classer les Ministres de l'Economie européen :

"Au bout de notre liste, on trouve la française [Cricri] Lagarde [...] dont les performances sont les plus mauvaises. [...] L'hyperactivité de Nicolas Sarkozy, particulièrement dans les affaires économiques, crée une confusion sur l'identité de celui qui mène la danse"

mercredi 14 novembre 2007

Jour 191

Donnez nous notre train quotidien

Fifi joue les justiciers, le 13 novembre 2007 :

"Demain, des millions de Français risquent d’être privés d’une liberté fondamentale : celle de se déplacer et parfois même celle de travailler. [...] aujourd’hui, il reste 500.000 personnes ressortissantes des régimes spéciaux qui sont à 37,5 annuités. Il n’y a aucune justification à cette situation. Il n’y a aucune justification d’autant que le déficit de ces régimes est de plus de 5 milliards d’euros, qui sont partagés par tous les Français."

L'économiste Michel Husson a un autre point de vue sur la question :

"En 2005, les 322 000 retraités de ces régimes ont reçu 8,2 milliards d’euros, soit 4,2 % de l’ensemble des retraites versées. [...] en plus, cette réforme ne concernerait que les nouveaux retraités, l’économie ne représenterait la première année que 0,1 % du total des retraites versées en France, et seulement 0,4 % au bout de 5 ans, selon les estimations de l’OFCE. [...]
D’autres régimes « spéciaux » de retraites sont oubliés : armée, clergé, députés ainsi que les « régimes chapeaux » des dirigeants de grandes entreprises. [...] L’équité ce n’est pas l’égalité. L’équité, c’est justement prendre en compte les différences qui existent entre différentes catégories de salariés. On ne peut traiter ce sujet sérieusement en se contentant d’aligner vers le bas la manière de calculer les pensions, en oubliant le contexte plus global du statut.

Exemple : la durée de cotisation des cheminots. Le gouvernement veut « l’aligner » sur celle des salariés du privé et la faire passer de 37,5 ans à 40 ans, voire davantage. Mais aujourd’hui la plupart des cheminots ne partent pas avec une retraite à taux plein. Le taux moyen de liquidation des pensions est de 62% au lieu de 75 %, ce qui veut dire qu’au moment du départ à la retraite, il leur manque en moyenne 6 à 7 ans pour percevoir une pension à taux plein.

Des régimes subventionnés ? Non ! La subvention versée par l’Etat correspond exactement au surcoût qu’aurait du payer une entreprise privée qui financerait elle-même ses retraites si elle avait suivi la même politique de diminution des effectifs. On ne sort en rien de la logique de compensation démographique qui existe depuis 1970. Elle est parfaitement légitime et on la retrouve par exemple dans le cas des agriculteurs ou des mineurs. La subvention n’est donc pas destinée à financer de prétendus privilèges : c’est simplement le coût que doit assumer l’Etat pour sa politique de priorité au transport routier.

Avec la « réforme » des régimes spéciaux, la droite veut prendre sa revanche sur ceux qui avaient animé les mobilisations de 1995 et de 2006. Elle veut ensuite faire sauter l’obstacle symbolique des 37,5 années de cotisation dans les régimes spéciaux. La voie sera alors libre pour cette « troisième réforme des retraites » annoncée par Sarkozy, qui allongera la durée de cotisation de tous les salariés et bloquera à jamais la possibilité de nouvelles ressources pour les retraites. Le combat contre la « réforme » des régimes spéciaux est donc notre combat à tous."

mardi 13 novembre 2007

Jour 190

Dissonances

Une dépêche AFP le 13 novembre 2007 :

"La ministre française de l'Economie [Cricri] Lagarde a jugé lundi "trop pessimistes" les prévisions économiques de la Commission européenne pour le déficit et la croissance français [...] "J'ai dit aussi à la Commission que je trouvais que les hypothèses concernant le déficit budgétaire de la France un peu pessimistes", a ajouté Mme Lagarde."

Les Echos, 13 novembre 2007 :

"L'objectif d'une réduction de l'endettement de la France à 60% du produit intérieur brut en 2012 repose sur une hypothèse "peu probable" [...] selon un rapport sénatorial rendu public mardi."

lundi 12 novembre 2007

Jour 189

Little Brother is watching you

Intervention de Michèle Alliot-Marie lors de l'installation de la Commission Nationale de Vidéosurveillance le vendredi 9 novembre 2007 :

"L'efficacité de la vidéosurveillance pour améliorer de façon significative la sécurité quotidienne n'est plus à démontrer. Des expériences étrangères l'ont largement prouvée, notamment au Royaume Uni avec l'élucidation de meurtres d'enfants et de crimes terroristes. Des expériences locales en France le montrent quotidiennement. [...] [Les Français] ne sont plus qu'un tiers à craindre que la vidéosurveillance ne réduise leur liberté ou menace leur vie privée. [...] Au plan quantitatif, j'ai eu à plusieurs reprises l'occasion de l'exprimer, je veux tripler en deux ans le nombre de caméras sur la voie publique, afin de passer de 20 000 à 60 000."

Sur le site de la Ligue des Droits de l'Homme -Toulon :

"Entre 1 et 1,5 milliard d’euros, c’est ce que pèse aujourd’hui le marché de la vidéosurveillance en France, selon le cabinet de consultants Icade Suretis. La vidéosurveillance urbaine ne représente encore qu’une petite part du gâteau (20 %). Mais le créneau est en plein boum.
[Eric Heilmann, chercheur à l’université Louis-Pasteur de Strasbourg ajoute]
"Or, le fort discours politique pour mobiliser des moyens se heurte vite à la réalité : l’impact des caméras est faible, voire inexistant, jamais durable, vite contourné et leur exploitation extrêmement coûteuse. Nombre d’études anglaises l’ont démontré. La France cède au mimétisme et à la surenchère"."

Pour les études anglaise, voyez leur résumé sur le site de Privacy International :

"Jason Ditton, Director of the Scottish Centre for Criminology, argued that the claims of crime reduction are little more than fantasy."

Relayé en cela par un autre rapport du gouvernement britannique :

"Closed circuit TV systems are of little use in the fight against crime, a surprise government report claims today. [...] The report's author, Professor Martin Gill of the University of Leicester, said: "For supporters these findings are disappointing. For the most part CCTV did not produce reductions in crime and did not make people feel safer.""

dimanche 11 novembre 2007

Jours 187 & 188

Urgences

Communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme, le 9 novembre 2007 :
Après l'Assemblée nationale, le Sénat doit débattre ce lundi 12 novembre du projet de loi comportant l'instauration de « franchises » dites médicales.

La Ligue des droits de l'Homme, attachée à défendre et promouvoir l'universalité et l’indivisibilité de tous les droits, rappelle que les droits sociaux sont des droits de l'Homme à part entière.

Le dévoiement du terme de « franchise » ne peut masquer un recul imposé de la solidarité envers les malades, contraints de faire les frais du traitement de malades encore plus gravement atteints qu’eux. L’adoption de cette disposition législative violerait non seulement le droit égal à la santé mais aussi le droit effectif à la protection sociale, tous deux garantis par la Constitution française.

La LDH attire l’attention des citoyens sur ce qui relève ici d’une entreprise de « rupture » avec le principe de solidarité inscrit au cœur de la Sécurité sociale, principe selon lequel chacun cotise en fonction de ses revenus et est soigné en fonction de son état de santé. Toute remise en cause de ce système généralisé et solidaire conduit inéluctablement à de nouvelles et graves régressions des droits sociaux, au renforcement de la précarité et des inégalités en matière de soins, porteuses d'aggravation des fractures sociales et générationnelles.

Comment la sixième puissance économique du monde pourrait-elle prétendre aujourd'hui manquer des moyens nécessaires pour maintenir et développer les acquis sociaux du programme du Conseil national de la Résistance, mis en œuvre par les ordonnances du général De Gaulle dans un pays alors en grande partie ruiné par la guerre ? L’exigence du respect des droits sociaux ne se heurte pas à de prétendues impossibilités financières : elle continue à relever du combat civique pour l'égalité, pour une juste répartition des charges publiques et des prestations sociales.

C'est pourquoi la Ligue des droits de l'Homme appelle à participer au rassemblement organisé par le Collectif national contre les franchises médicales lundi 12 novembre 2007 à 18h00 devant le Sénat, 15 avenue de Vaugirard à Paris.

vendredi 9 novembre 2007

Jour 186

Réformé

La petite Rachida Dati, le 5 novembre 2007 :

"La réforme de la carte judiciaire a été engagée le 27 juin dernier. Je l'ai toujours dit : elle se mettra en place dans la concertation.[...] Il s'agit d'améliorer les conditions de travail des personnels en juridiction ainsi que les conditions d'accès des justiciables."

Le Syndicat de la Magistrature, lettre ouverte au Garde des sceaux de la part de la déléguée régionale d’Agen, le 8 novembre 2007 :

"nous assistons malgré nous à une parodie de concertation.

Vous n’avez pas réuni le Comité Consultatif que vous aviez pourtant créé à cette fin. Les Chefs de Cour vous avaient à peine remis leurs propositions que vous entamiez un tour de France des Cours d’Appel pour y annoncer vos décisions.

Vous égrenez au fur et à mesure de vos déplacements la liste des tribunaux dont la suppression est envisagée sans qu’il soit possible de lire dans cette annonce les lignes directrices d’une grande réforme de la Justice ni les critères qui ont présidé à vos choix.

Vous mettez en avant la large concertation à laquelle vous avez procédé et le souci qui vous anime de communiquer avec les acteurs du monde judiciaire. De fait, vous avez choisi de visiter pas moins de 5 Cours d’Appel dans la même journée et de ne consacrer que quelques instants de ces visites avec les personnels directement concernés par la réforme.

Comment pouvez-vous nous convaincre de votre réelle volonté de dialoguer quand vous réservez par ailleurs une large partie de votre visite à une « réunion privée » avec les élus de la majorité ? Devons-nous en conclure que votre concertation est limitée au dialogue avec les seuls parlementaires UMP et que le reste de votre visite est purement formel ?

[...]

Il y a quelques années, la création des juges de proximité a été justifiée par la nécessité de rapprocher la Justice du citoyen. Or, ce sont justement des juridictions de proximité que vous allez purement et simplement supprimer, alors qu’elles fonctionnent, de l’aveu de tous, au plus près des intérêts des justiciables les plus démunis.

[...]

Or, la précipitation avec laquelle vous avez lancé la réforme de la carte judiciaire montre que vous avez abandonné toute idée d’une réforme d’ampleur. Il n’y a aucune réflexion, aucun projet pour la Justice, il n’y a qu’une liste de tribunaux sacrifiés sèchement au prétexte d’une meilleure gestion budgétaire qui reste d’ailleurs à démontrer.

Alors, vous nous dîtes que le mouvement de protestation n’est du qu’à l’immobilisme du monde judiciaire et à son corporatisme. Elle n’est pourtant que l’expression de notre profonde consternation devant un immense gâchis et l’absence totale d’écoute et de considération de votre part envers les magistrats et fonctionnaires.

Vous avez indiqué à plusieurs reprises que cette réforme,vous la feriez et que vous passeriez outre à la contestation qu’elle suscite. Il me paraît donc totalement inutile d’assister à la réunion du 10 novembre au cours de laquelle vous annoncerez quelques suppressions de tribunaux de plus sans qu’aucun dialogue ne soit possible".

jeudi 8 novembre 2007

Jour 185

Nicolas en Amérique

L'International Herald Tribune, le 8 novembre 2007, suite à l'intervention du petit Nicolas devant le congrès américain :

Commentaire sénateur du chef Républicain, Mitch McConnel du Kentucky : "On a entendu un discours de Ronald Reagan dans la bouche du président de la France".

mercredi 7 novembre 2007

Jour 184

Y'a de l'Echo

Un petit tour du côté de l'Acrimed :

"Alors que les principaux titres de la presse quotidienne nationale sont contrôlés en totalité ou en partie par des industriels comme Serge Dassault (Le Figaro, 7ème fortune de France) et Arnaud Lagardère (Le Monde, 55ème fortune de France) ou par des financiers comme Edouard de Rothschild (Libération, 133ème fortune de France); [...] Alors que, surtout, la quasi-totalité des salariés des Echos était opposée au rachat du journal par le PDG du groupe LVMH, un pas de plus a été franchi dans l’assujettissement de la presse. [...] Mais ce n’est pas tout. La plus grosse fortune française doit, réglementation oblige, revendre le n°2 qu’il possède, La Tribune. Délice de la concurrence : Bernard Arnault va donc avoir le privilège de choisir l’identité de son seul et unique rival. [...] Depuis mai 2007, en effet, la droite au pouvoir accède à la plupart des revendications des grandes entreprises privées de médias [...]

Nombreux sont ceux qui pourraient se dire : « Que nous importe le sort de quotidiens économiques qui, quelle que soit la validité des informations qu’ils diffusent, diffusent avec elles, par analystes, experts et éditorialistes interposés, la quintessence de la “pensée de marchée” » ?

S’arrêter à de tels arguments reviendrait à laisser le champ libre à la constitution d’une oligarchie. [...] c’est une politique globale qui est en cause [...] Une mobilisation élargie aux médias du tiers secteur, aux associations de critique des médias, certes, mais aussi à toutes les forces associatives, syndicales et politiques dont le droit d’informer, déjà peu garanti, serait encore plus compromis si les conditions de travail et l’indépendance des journalistes étaient encore plus dégradées. [...] Ce qui est en jeu, ce sont les formes d’appropriation des entreprises médiatiques ainsi que les modalités de leur financement . Pour une appropriation démocratique des médias."

Et les policiers ne sont pas à la fête non plus, comme en témoigne ce communiqué du Syndicat National des Officiers de Police :

"Le SNOP (Syndicat National des Officiers de Police - Majoritaire) s'indigne des propos de la ministre de l'Intérieur tenus en commission devant les députés le 23 Octobre dernier sur le prétendu règlement des heures supplémentaires dues aux officiers de Police. Mme ALLIOT MARIE prétend fallacieusement avoir "largement progressé" dans ce dossier, abusant ainsi la représentation nationale puisqu'en réalité moins de 4% du problème a trouvé un semblant de solution.
Le SNOP s'élève encore contre les affirmations trompeuses lancées ce jour par le ministre de la Défense Hervé Morin sur les rémunérations comparées des gendarmes et policiers comme sur les heures supplémentaires, aucune de ces questions n'étant à l'avantage des policiers, notamment des officiers.
Le SNOP s'interroge donc sur les objectifs de la collusion entre l'ancien et le nouveau ministre de la Défense qui accumulent les contre vérités en opposant artificiellement les situations des personnels de Gendarmerie et de Police."

mardi 6 novembre 2007

Jour 183

Sur la grève

Le Monde, 6 novembre 2007 :

"Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a estimé, mardi 6 novembre sur Europe 1, [...]"Je crois qu'aujourd'hui (...) et j'en ai les preuves, le gouvernement attend la grève pour faire des propositions de contreparties", a-t-il déclaré. [...] M. Chérèque a rappelé que la CFDT a fait des "propositions concrètes" [...] Quinze jours après ces demandes, "on n'a aucune réponse du gouvernement, on a le sentiment que le gouvernement nous demande de faire grève" [...] "A partir du moment où on ne donne pas la possibilité de négocier, on est dans l'obligation de montrer notre rapport de force pour y arriver", a prévenu François Chérèque."

Appel de la Confédération Syndicale Internationale :

"En dépit de l’essor économique mondial, la majeure partie de la population dans le monde entier ne voit pas d’amélioration de son niveau de vie.

Outre un chômage déclaré significatif, de nombreuses personnes sont sous-employées, ou ne perçoivent pas de rémunération pour le travail qu’elles ont réalisé. La moitié de la main-d’œuvre dans le monde gagne moins de 2 USD par jour. 12,3 millions d’hommes et de femmes travaillent dans des conditions d’esclavage. 200 millions d’enfants âgés de moins de 15 ans travaillent au lieu d’aller à l’école. 2,2 millions de personnes meurent chaque année d’accidents du travail et de maladies professionnelles. La population dans les pays développés et en développement travaille plus pour un salaire inférieur, et de plus en plus de personnes – principalement des femmes – sont contraintes de gagner leur vie dans la dénommée économie informelle, sans aucune protection sociale ni droits et en acceptant des emplois précaires. Entretemps, les entreprises recourent à la menace de sous-traitance en vue de réduire les salaires et de bafouer les droits âprement acquis, tels que le droit à la négociation collective et le droit de grève.

[...]

Seul un système international fondé sur la solidarité et le respect des droits des peuples, tels que garantis dans les conventions des Nations unies et de l’Organisation internationale du travail (OIT), peut mettre fin à ces tendances. Nous exhortons nos gouvernements à signer ces conventions, à les mettre en œuvre de toute urgence et à placer le travail décent au cœur de leurs politiques."

lundi 5 novembre 2007

Jour 182

Stay asleep

Les Echos, 4 novembre 2007 :
"Ces différents cas semblent toutefois trop isolés pour laisser craindre au gouvernement une véritable poussée des contestations dans le privé. Dans les milieux patronaux, une telle hypothèse paraît encore très improbable. « Il y a les tensions habituelles dans le cadre de négociations salariales annuelles, ni plus ni moins », indique par exemple la Fédération des transports et de la logistique (TLF). Même constat dans les services, la chimie et la grande distribution. « Si certains veulent faire s'étendre le mouvement à nos entreprises, ils n'y arriveront pas, car il n'y a pas en ce moment de vrai sujet conflictuel sur lequel s'appuyer », explique un dirigeant d'une grande enseigne de distribution. [...] L'Association nationale des DRH (ANDRH) le confirme : « Certains syndicats se mobilisent visiblement et communiquent beaucoup, mais sans appeler à la grève pour autant, et on ne sent vraiment pas monter de vagues de contestation chez les salariés. »

Ces derniers ne sont en effet pas d'humeur à taper du poing sur la table, comme l'ont mis en lumière les récentes enquêtes sur le climat social de la Cegos et de Bernard Brunhes Consultants. [...] « il n'y a pas de risque de contagion au privé ; même s'il y a de vraies attentes en termes de pouvoir d'achat, les salariés restent dans une posture attentiste et gardent une assez bonne image du gouvernement ». Un responsable syndical d'une grande banque ne le cache même pas : « Même si on appelle à la grève, on sait bien que peu de salariés suivront. »"

samedi 3 novembre 2007

Jours 180 & 181

Le shérif est en prison

Site du Monde, le 3 novembre 2007 :
"Négocié avec Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l'intérieur, signé le 17 juin 2004 avec son successeur, Dominique de Villepin, le passage au statut cadre des officiers de police - prévu pour entrer en vigueur le 1er janvier 2008 - sème la zizanie. [...] C'était ça la philosophie de Sarkozy : moins de fonctionnaires mais mieux payés." Or les compensations financières sont jugées insuffisantes : de 50 à 100 euros par mois, selon les grades, d'ici à cinq ans ; de 15 à 17 euros dans l'immédiat. [...] La crainte d'être "à la merci des "chefaillons", sans aucune limite", selon M. Ribeiro [secrétaire général adjoint de Synergie Officiers], est vive : "La réforme, telle qu'elle nous est présentée, donne des pouvoirs exorbitants aux chefs de service, dit-il. Là, on peut nous faire bosser trois semaines d'affilée sans contreparties. Il faut des limitations.""

Le Syndicat National des Officiers de Police est plus clair que les journalistes du Monde dans un courrier adresser au Directeur Général de la Police Nationale :

"Que ce soit sur le régime du temps de travail ou l'indemnitaire les propositions successives qui nous ont été communiquées restent inacceptables. En terme de légalité, et c'est l'objet des commentaires apportés à votre texte, ce projet de statut comporte tellement de contradictions et d'aberrations juridiques qu'il devient une illustration très expressive, presque un plaidoyer, à l'appui de nos arguments d'opportunité. Pour je ne sais quelles mauvaises raisons votre administration cherche dans ce projet à rabaisser par force le corps des Officiers de Police. Cet acharnement aveugle et indigne a abouti à ce texte « hors la loi » qui en constitue la preuve flagrante."

vendredi 2 novembre 2007

Jour 179

Jail house rock

La petite Rachida le 22 octobre 2007 lors de la remise des préconisations du Comité d'Orientation Restreint:

"Le 11 juillet dernier, nous nous sommes donnés rendez vous à l'automne. Je suis très heureuse de vous retrouver aujourd'hui. J'avais en effet besoin de votre réflexion, avant d'élaborer la loi pénitentiaire. [...] Je veux surtout vous dire ma gratitude pour le travail remarquable que vous avez accompli, avec le soutien du directeur de l'administration pénitentiaire.Vous y avez mis beaucoup de rigueur.[...] Je compte m'appuyer sur vos préconisations pour élaborer la loi pénitentiaire."


Un communiqué de l'Observatoire International des Prisons du 21 octobre :

"les préconisations du Comité d'Orientation Restreint [COR] sont loin de la finalité de la réforme de la condition pénitentiaire [...] en lieu et place d'une remise à plat du droit pénitentiaire, le COR s'est contenté de propositions ponctuelles. Cette exigence avait pourtant été unanimement approuvée par les formations politiques siégeant au Parlement et été appuyée par le Conseil d'Etat et le Comité de prévention de la torture du Conseil de l'Europe. A défaut d'avoir privilégié une approche fondée sur le respect des droits de l'homme en prison - l'expression n'apparaît d'ailleurs à aucun moment dans le rapport d'étape - le COR a entendu définir dans le plus grand désordre juridique (voir ci-dessous) les « devoirs » des détenus. [...] Par ailleurs, le COR est silencieux sur les projets d'ores et déjà très contestés annoncés par Mme Dati comme devant figurer dans la loi pénitentiaire : réforme de l'attribution des réductions de peine et instauration de lieux d'enfermement post-peine, remise en cause du secret médical. [...] Par exemple, au chapitre des devoirs des détenus, comme pour des locataires ordinaires, le COR entend instaurer « un état des lieux d'entrée et de sortie » à l'appui d'une « obligation de respect et d'entretien des lieux de vie du détenu ». On attend avec impatience l'état des lieux entrants de détenus en maison d'arrêt : « entrée dans une cellule vétuste, nombreuses fuites, toilettes ignobles, deux autres locataires pour neuf mètres carrés. Je m'engage à rendre ce bien dans l'état dans lequel je l'ai trouvé ».[...] En outre, en partant des hypothèses de l'administration, et non des recommandations des instances de protection des droits de l'homme, le COR passe totalement sous silence des domaines entiers que la loi se doit de réformer. Ainsi, le régime d'isolement, qui a été vivement critiqué par le Comité anti-torture de l'ONU, est totalement passé sous silence. Même chose s'agissant des transferts, constamment utilisés comme sanction déguisée. L'usage des moyens de contrainte et de la force n'est pas davantage abordé, alors même que la France a été condamnée à deux reprises par la Cour européenne pour l'utilisation abusive d'entraves et que les modalités d'action des Equipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) ont été critiquées par le Comité de prévention de la torture et la Commission nationale de déontologie de la sécurité."