vendredi 31 août 2007

Jour 116

Le géant vert

Le Monde du 29 août 2007 :

"Un peu plus tôt dans la journée, Jean-Louis Borloo, le ministre de l'écologie, avait annoncé la création d'une Haute Autorité sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) [...] Interrogé sur RMC, le numéro deux du gouvernement s'est prononcé pour "une transparence totale et responsable sur les cultures en plein champ des OGM"."

On se demande quelles données cette autorité va utiliser. Dans les Echos du 31 août on apprends en effet que :

"A l'heure où le budget de la recherche pour 2008 est en cours de discussion, l'enquête réalisée par l'Institut Necker de Paris dresse un bilan peu flatteur de la communauté scientifique française en charge des sciences du vivant."

Cette enquête précise bien que 6% du budget de la recherche est consacré à l'environnement et à l'écologie contre 31% pour la Défense... Et pour donner un peu de perspective :

"la part des sciences du vivant y est 3 fois plus faible que dans les grands pays : 15% (1,5 milliards €), contre 40% en Grande-Bretagne et en Allemagne et 50% aux Etats-Unis, où ils sont, en euros, 15 fois supérieurs (30 milliards) et 4 fois plus par habitant."

Les conclusions de la "Haute Autorité" risquent bien de briller par leur transparence.

jeudi 30 août 2007

Jour 115

Justice pour tous

Sur le site du Figaro, le 30 août 2007, suite à l'intervention de Nicolas à l'université d'été du MEDEF :

"Nicolas Sarkozy a aussi annoncé qu'il avait demandé à Rachida Dati de lui faire rapidement des propositions pour lutter contre la pénalisation du droit des affaires."

Comment ne plus avoir de criminalité en col blanc ? En cessant d'appeler les responsables des criminels, tout simplement...

mercredi 29 août 2007

Jour 114

Lolo en ferrari

Sur le site du Monde (à paraître dans le n° du 30 août), le retour de l'impayable Lolo Parisot :


"Or [les entreprises] supportent les prélèvements obligatoires les plus élevés au monde et elles ont vu leur taux de marge baisser significativement depuis dix ans."


Les Echos, le 13 mars 2007 :

"Pourtant, en privé, les chefs d'entreprise sont unanimes : le paysage fiscal français s'est beaucoup amélioré ces dernières années. « On ne le dit sans doute pas assez », avoue l'un deux."


"Il faut expliquer un paradoxe apparent : on embauchera plus s'il est moins compliqué de licencier."
Comme dans le cas du CNE :

"la cour d'appel de Paris a jugé que " le CNE prive le salarié de l'essentiel de ses droits en matière de licenciement [et que] cette régression va à l'encontre des principes fondamentaux du droit du travail "." (source : les Echos du 5 août 2007).

Et sur le site du Medef, il y a toujours de quoi s'amuser :

Concernant l'université d'été du MEDEF :

"Le premier thème est « Fair play or not fair play, telle est la question »."

On peut supposer que Lolo et Cricri Lagarde ont eu le même (mauvais) professeur de littérature.

"Ce sont les circonstances de la vie, quant j’étais à Sciences Po qui ont fait que je suis allée vers le métier de sondeur. D’une certaine façon, faire du sondage d’opinion publique a quelques points communs avec votre métier [le journalisme]. En tout cas, il y a en a un qui est évident : c’est que votre métier, comme le mien, est consubstantiel à la démocratie."

Pierre Bourdieu, en 1996 :

"La science sociale rappelle les limites d'une technique qui, comme le sondage, ne livre que des opinions agrégées, à la manière d'un vote, et qui, à ce titre, peut devenir un instrument rationnel de gestion démagogique, subordonnée aux forces sociales immédiates [...] et n'est rien d'autre qu'une forme à peine déguisée de marketing."


"La liberté de la presse ne peut pas se concevoir sans la liberté d’entreprise, sans la liberté d’entreprendre. C’est l’entrepreneur qui crée le journal ou le groupe d’entrepreneurs."


"«D’évidence en France, la situation se dégrade », explique Elsa Vidal, responsable du bureau Europe pour Reporters sans frontières. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la France ne se situe parmi les pays où la presse est la plus libre... Des puissances financières, comme politiques, font de plus en plus pression. Les journalistes sont de plus en plus contrôlés. « La presse en France ne doit pas déranger. Et une liberté qui ne dérange pas, n’en est pas une », continue-t-elle.Qu’en est-il de cette liberté dans le monde ? N’y a-t-il qu’en France que cela est le cas ? D’évidence non. La France se trouve à la 35e place du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières. A la même place que la Bulgarie, l’Australie et le Mali." (Source, Agoravox, le 3 mai 2007)


"un patron de presse n’est pas un patron comme un autre. Dans ce domaine, plus que dans d’autres domaines, il doit y avoir une sensibilité particulière aux produits et pour moi, dans ce raisonnement, le mot produit n’est pas péjoratif."


Je ne crois pas... :

"Pour remplir leur fonction démocratique, les médias doivent être soustraits à l’emprise des pouvoirs économiques et politiques. Or ce n’est manifestement le cas ni des médias privés, ni des médias publics. Les logiques financières qui prévalent dans les premiers ont désormais gagné les seconds. Les pouvoirs publics, loin de garantir l’égalité du droit d’accès aux médias, le pluralisme de l’information et l’indépendance des journalistes, laissent faire et se contentent d’un pluralisme de façade. Il est urgent que cela change." (Observatoire des Médias, 3 octobre 2006).

mardi 28 août 2007

Jour 113

Aujourd'hui la France, demain, le Monde

Nicolas parle aux ambassadeurs et donne sa vision de la diplomatie :

"une globalisation qui, depuis 1990, a permis de multiplier par deux le PIB mondial et d'augmenter de 50% le niveau de vie moyen."

Aucun mot en revanche sur la répartition de toute cette richesse... Alors pour ceux du fond qui n'écoutent pas :

"L’écart qui sépare les gens riches des gens pauvres, dans les pays en développement tout comme dans les pays développés, se creuse lui aussi. Les 2 % les plus riches de la population adulte du monde possèdent aujourd’hui plus de la moitié de la richesse des ménages du monde alors que les 50 % les plus pauvres n’en possèdent qu’à peine 1 %. Les bénéfices de la croissance mondiale sont donc très inégalement répartis.[...] Durant les dernières décennies du XXe siècle, il était considéré, cette opinion étant largement répandue, qu’une marée montante d’intégration économique mondiale bénéficierait à tous. [...] Mais de nombreux autres pays pauvres n’ont pas été portés par la vague et ne sont toujours pas intégrés dans l’économie mondiale. On assiste de même à un phénomène analogue au sein de la plupart des pays, où de vastes segments de la population ne profitent pas des bienfaits de la croissance."
Rapport annuel 2007 du Programme des Nations-Unies pour le Développement.

Continuité : 1 / Rupture : 0

"confrontée aussi aux risques de ce début de XXIe siècle : des flux migratoires de moins en moins maîtrisés"

Une tribune de Peter Sutherland, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour les migrations dans le Figaro du 13 juin 2006 :

"Vous pourriez penser, à la lecture des titres de la presse ces jours-ci, que les flux migratoires sont une sorte de fléau. Les discussions sont en effet centrées sur les murs et bateaux qui pourraient servir à barrer la route aux migrants. C'est assez pour vous faire oublier que l'infirmière qui soigne votre mère vient du Ghana, que le cuisinier qui prépare votre dîner est originaire de Chine, et que l'inventeur de votre moteur de recherche préféré a été un réfugié de sept ans fuyant un État totalitaire. [...] Aujourd'hui, les immigrés sont non seulement capables d'apporter une contribution à leur nouveau pays, comme ils ont toujours fait, mais peuvent plus facilement aider également leurs pays d'origine. Les flux importants de transferts qui, l'année dernière, ont excédé 230 milliards de dollars et surpassent maintenant l'aide internationale [...] Les migrations sont mère du progrès et de l'innovation. La volonté et le courage nécessaires pour laisser derrière soi sa famille et son pays sont les mêmes qui ont toujours animé entrepreneurs et innovateurs au cours de l'Histoire. Aujourd'hui, notre monde est façonné par l'industrie des immigrés." (Mon emphase)

Continuité : 1 / Rupture : 0

"Premier défi : comment prévenir une confrontation entre l'Islam et l'Occident, voulue par les groupes extrémistes tels qu'Al Qaeda"

Il y a pourtant d'autres extrémistes que Nicolas ne nomme pas. Robert Fisk cite ainsi Pat Buchanan (conservateur, ancien conseiller de Ford, Nixon et Reagan, pas exactement un commie) qui disait déja en 2003 :

"Nous lancerons bientôt une guerre impériale contre l’Irak avec toute la bravoure des « en avant a Berlin ! » des poilus français et des tommies britanniques en marche en août 1914. Mais cette invasion ne sera pas la guerre fleur au fusil que les néoconservateurs prévoient... Cet Islam militant qui compte une masse de millions de vrais croyants n’acceptera jamais que George Bush dicte le destin du monde islamique... [...] L’effort particulier dans lequel les peuples islamiques excellent est celui d’expulser les puissances impériales par la terreur et la guérilla. Ils ont conduit les Britanniques hors de la Palestine et d’Aden, les Français hors de l’Algérie, les Russes hors de l’Afghanistan, les Américains hors de la Somalie et de Beyrouth, les Israéliens hors du Liban... Nous avons mis en marche la route vers l’empire et au-dela la prochaine colline nous rencontrerons ceux qui y étaient avant. " (traduction de monsieur K, lecteur du blog du Monde Diplomatique.)

Nicolas parviens même à parler de la "tragédie irakienne" sans citer UNE seule fois les Etats-Unis :

"La tragédie irakienne ne peut pas nous laisser indifférents. La France était et demeure hostile à cette guerre. Que l'histoire nous ait donné raison ne nous dispense pas d'en mesurer les conséquences : une nation qui se défait dans une guerre civile sans merci ; un affrontement entre chiites et sunnites qui peut embraser tout le Moyen-Orient"

Continuité : 1 / Rupture : 0

"comment intégrer dans le nouvel ordre global les géants émergents que sont la Chine, l'Inde ou le Brésil ? Moteurs de la croissance mondiale [...] ils veulent que leur nouveau statut soit reconnu, sans être toujours prêts à respecter des règles qui sont pourtant dans l'intérêt de tous."

Qui édicte ces règles ? Le FMI et la Banque Mondiale. Joseph Eugène Stiglitz, prix nobel d'économie en 2001 et ancien économiste en chef de la Banque Mondiale donne son avis (résumé) sur le sujet :

"Les pays récalcitrants aux recettes ultra-libérales du FMI se voient opposer l'arme de la conditionnalité pour l'obtention de prêts. [...] Le FMI peut recourir au chantage, en fractionnant le versement du prêt qu'il octroie à chaque degré supplémentaire de libéralisation [...] Dans de nombreux cas, cette méthode est contre-productive, suicidaire [...] et ne réduit en rien la pauvreté (le pays s'endette encore plus et les élites continuent de s'enrichir)."

Selon Stiglitz lui-même : "l'Occident a organisé la mise en place de la mondialisation de façon à recevoir une part disproportionnée de ses bénéfices, aux dépens du monde en développement."

Continuité : 1 / Rupture : 0


"Je suis de ceux qui pensent que les liens anciens et de tous ordres qui nous unissent aux peuples de la Méditerranée et, au-delà, de l'Afrique sont un atout, une chance pour peu que nous ayons l'ambition et la volonté de les organiser et de les renforcer, en rompant définitivement avec d'anciennes pratiques"
Comme le démontre en long, en large et en travers la Cellule Françafrique via cet article d'Achille Mbembe chercheur camerounais et professeur d’histoire et de science politique à Johannesburg :

"Dans sa « franchise » et sa « sincérité », Nicolas Sarkozy révèle au grand jour ce qui, jusqu’à présent, relevait du non-dit, à savoir qu’aussi bien dans la forme que dans le fond, l’armature intellectuelle qui sous-tend la politique africaine de la France date littéralement de la fin du XIXe siècle. Voici donc une politique qui, pour sa mise en cohérence, dépend d’un héritage intellectuel obsolète, vieux de près d’un siècle, malgré les rafistolages. [...] Ainsi, pour s’adresser à « l’élite de la jeunesse africaine », Henri Guaino [auteur du discours] se contente de reprendre, presque mot à mot, des passages du chapitre consacré par Hegel à l’Afrique dans son ouvrage La raison dans l’histoire [...] Pour l’heure, et s’agissant de l’Afrique, il manque tout simplement à la France le crédit moral qui lui permettrait de parler avec certitude et autorité. Voilà pourquoi le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar ne sera, ni écouté, encore moins pris au sérieux par ceux à qui il était supposé s’adresser."

Continuité : 1 / Rupture : 0



"Nous devons progresser avec pragmatisme, avec ambition, sans a priori idéologique, avec pour principal souci la sécurité du monde occidental."
(mon emphase)
Le Darfour, l'Irak... et le monde occidental. On voit bien les priorités de Nicolas.

Continuité : 1 / Rupture : 0


"Prévenir une confrontation entre l'Islam et l'Occident, c'est encore aider, comme la France le propose, les pays musulmans à accéder à l'énergie du futur : l'électricité nucléaire" (mon emphase)"

Irlande : Malgré une décision de construction en 1974, aucune centrale n'a vu le jour.

Grande-Bretagne : Elle a gelé tout développement de programme.

Danemark : Les 5 réacteurs nucléaires prévus en 1976 n'ont jamais vu le jour En 1985, le gouvernement a pris définitivement position contre l'énergie nucléaire.

Pays-Bas : Le dernier réacteur nucléaire en activité devrait être arrête d'ici 2003.

Belgique : Fermeture des réacteurs nucléaires au fur et à mesure de leur vieillissement.

Luxembourg : Pas de réacteurs nucléaires.

Allemagne : Fermeture des 19 centrales prévue dans le contrat de gouvernement SPD -Grünen.

Autriche : Abandon du nucléaire après référendum en 1978. La seule centrale du pays, construite, n'a jamais fonctionné.

Suisse : Le Conseil Fédéral a décidé en 1998 d'abandonner progressivement le nucléaire.

Espagne : Aucune centrale en construction ou en projet depuis 1981.

Portugal : Les plans prévus dès 1971 furent définitivement abandonnés en 1995.

Norvège : Les plans de construction prévus furent définitivement abandonnés en 1986.

Suède : La Suède qui comptait 12 réacteurs nucléaires a décidé en 1997 la fermeture progressive de l'ensemble de ceux-ci.

Italie : Après Tchernobyl, les 4 réacteurs en fonction furent fermés. L'abandon définitif du nucléaire fut prononcé en 1988 après référendum.

Grèce : Les différents plans de construction prévus n'ont jamais été menés. En 1982, le gouvernement a décidé qu'aucun réacteur nucléaire ne serait construit.

Ailleurs dans le monde : Aux Etats-Unis, aucune centrale nucléaire n'a été commandée depuis 1973. Le Canada a décidé en 1997, suite à différents incidents, la fermeture de 7 centrales nucléaires. (source : Sortir du nucléaire).

L'énergie du futur, assurément...

Continuité : 1 / Rupture : 0


"Nous connaissons enfin les parrains de la paix : les membres du Quartet, désormais représentés par une personnalité de premier plan : Tony Blair"


Là je ne peux que répéter les propos de Robert Fisk sur le sujet :

"Voici un homme totalement discrédité dans la région - un politicien qui toujours échoué dans tout ce qu'il a tenté au Moyen-Orient - qui croit maintenant qu'il est la bonne personne pour diriger le Quartet et aider la Palestine"

Continuité : 1 / Rupture : 0


Total pour Nicolas ? 0

lundi 27 août 2007

Jour 112

Le bonheur est dans le prêt

Allocution de Cricri Lagarde, le 24 août :

"Nous avons les bases d’une croissance dynamique pour les prochains mois. [...] Cette tendance reflète le dynamisme de la consommation des ménages, garant d’une croissance durable.[...] Nous sommes donc déterminés, par une politique économique dynamique, agissant à la fois sur l’offre et sur la demande, à court et à moyen terme, à atteindre des objectifs ambitieux de croissance." (mon emphase).

Le Financial Times du 26 août :

"Le prix de certains produits agricoles comme le blé, le cacao et le café ont augmenté au cours des dernières années, des sécheresses sévères, une consommation accrue dans les pays développés et l'usage croissant des grains pour les biocarburants ayant diminué les réserves."

Et dans cette autre article :

"les analystes ont réduits leur prévision de 2% à 1,8% [de croissance] [...] "ce sera difficile d'atteindre même 2% cette année" confie Mathieu Kaiser, économiste à BNP Paribas. [...] Le coût de 11 milliards d'euros des mesures fiscales s'appuyait sur une croissance de 2,25%, M. Sarkozy aura une marge de manoeuvre très limité pour ses réformes suivantes. [...] "Nous allons assisté à une évolution dangereuse des finances publiques" selon Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis. "Nous pourrions même dépasser le seuil de 3% [de déficit] du PNB si l'on ne prends pas des mesures exceptionnelles"

Des mesures exceptionnelles qui ne risqueront pas de toucher les grosses fortunes françaises (si l'on s'en tient aux dernières réformes de Nicolas). Alors qui ?

Stockez des baguettes dans le freezer...

dimanche 26 août 2007

Jours 110 et 111

Priorité à droite

Un Communiqué de presse du ministère de l'Intérieur sur l'activité des services de la police et de la gendarmerie nationale en juillet 2007 nous en apprends beaucoup sur les priorités de Nicolas et ses amis : le taux d'élucidations de la plupart des crimes est en augmentation, sauf dans le cas de la délinquance financière (-7,33 points).

Cela explique sans doute que Nicolas envoie Bernard Tapie et Patrick Balkany en Afrique plutôt que dans un hôpital fermé.

vendredi 24 août 2007

Jour 109

Légitime défonce

Les dernières décisions du maire UMP d'Argenteuil, Georges Mothron, relatées par la Croix du 24 août :

"Pour éloigner les SDF du centre-ville, la mairie d'Argenteuil a acheté en juillet des produits répulsifs nauséabonds appelés "Malodore" que les agents municipaux ont refusé de diffuser, a-t-on appris de sources concordantes.

"Un carton de produits répulsifs a été acheté en juillet. Les agents de la voirie devaient le diffuser dans le centre, où il y a des SDF, que la police municipale devait préalablement éloigner", a expliqué un agent de la mairie qui préfère rester anonyme.

"Le carton précisait que le produit était toxique et irritant, et qu'il ne fallait pas le respirer, alors, les agents ont décidé de ne pas le diffuser, car ils veulent bien 'chasser des rats mais pas des SDF'", a ajouté cet agent."

Le maire n'en est pas à son coup d'essai :

"Depuis 2005, chaque été, le maire d'Argenteuil, Georges Mothron (UMP) prend des arrêtés pour interdire la mendicité dans le centre. Un de ces arrêtés, évoquant une "gêne olfactive anormale" liée à la présence des SDF, avait été annulé par la préfecture du Val-d'Oise en 2005.

Le 6 août dernier, la mairie a pris un nouvel arrêté interdisant la mendicité dans le centre d'Argenteuil pendant l'été jusqu'en 2012."

Ce même Georges Mothron qui avait présenté avec d'autres cette proposition de loi en avril 2004 :

"PROPOSITION DE LOI tendant à rétablir la peine de mort pour les auteurs d’actes de terrorisme" (leur emphase).

Pourtant on pouvait lire dans le Monde :

"« Il tient des propos excessifs » et « doit éviter la provocation », jugent-ils. GEORGES MOTHRON est député (UMP) du Val-d'Oise et maire d'Argenteuil. Jeudi 27 octobre, deux jours après la venue de Nicolas Sarkozy, qui avait employé le terme de « racaille » lors de sa visite, sa voiture a été incendiée."

Dans l'Humanité :

"En 2002, il s’était illustré en menant une campagne violemment anticommuniste, à la limite de la diffamation, claironnant qu’il allait " envoyer Robert Hue à Cuba ou en Corée ". Il avait aussi accepté le soutien tacite du FN en refusant de condamner les propos de Jean-Marie Le Pen, qui avait lancé un véritable interdit sur Robert Hue. Vainqueur avec seulement 240 voix d’avance sur Robert Hue, l’élection de Georges Motrohn a été annulée par le Conseil constitutionnel, condamnant l’attitude et les moyens utilisés dans la campagne par le représentant de la droite, qui a faussé le résultat du scrutin."

jeudi 23 août 2007

Jour 108

La croisière s'amuse II

Après avoir prêté son Yacht à Nicolas, Vincent Bolloré devient :

"administrateur de Médiamétrie. Cet institut de mesure d'audience de la radio, de la télévision et d'Internet joue un rôle-clé puisque ses outils conditionnent la répartition des investissements publicitaires dans l'audiovisuel." (Le Monde, 22 août).

Médiamétrie ? Allez, un petit rappel de l'Acrimed :

"Depuis 1985, cet organisme « interprofessionnel » créé à l’initiative des pouvoirs publics sert de caution à des directeurs de programmes en panne d’inspiration - l’indigence de leurs « contenus banalisés » a fini par inquiéter jusqu’au Commissariat général au Plan. En 2003, afin d’affiner l’adéquation entre les programmes diffusés et la cible publicitaire visée, Médiamétrie crée TV Performances, un outil qui vérifie si le profil des téléspectateurs d’un programme correspond bien au public souhaité. Qu’une émission déborde de sa cible de « ménagère de moins de 50 ans » ou de « responsables d’achat de 35-50 ans », et elle est immédiatement corrigée."

La nouvelle cocasse du jour, des policiers victimes de ... Violences policières :

"Le 16 août dernier, six policiers français ont été "molestés" et "légèrement blessés", à leur descente d'avion à Conakry, en Guinée, en raccompagnant deux ressortissants de ce pays expulsés de France. [...] Selon le procès-verbal dressé par les fonctionnaires de la police aux frontières, les six policiers ont affirmé avoir été accueillis à Conakry "par un comité d'accueil" dont "faisaient partie des policiers guinéens". L'un d'entre eux "a frappé l'un des fonctionnaires français", assure le document." (Le Figaro, 23 août).

mercredi 22 août 2007

Jour 107

Recyclage

Cricri dans les Echos du 22 août :

"Quel est notre enjeu ? Développer un flux important de créations d'emplois durables et de qualité, et accroître la fluidité et la réactivité du marché du travail pour que ces emplois trouvent preneur et que personne ne soit laissé derrière le guichet."

La Tribune le 22 août :

"L'emploi intérimaire a progressé de 9,8% au premier trimestre 2007 par rapport au dernier trimestre de 2006, soit une hausse de 12% sur un an. C'est "la plus forte progression depuis sept ans", selon les données du ministère du travail fournies par la Dares. [...] Le volume de travail temporaire des professions intermédiaires et des cadres continue à augmenter avec respectivement une hausse de 50% et un doublement depuis l'an 2000."

Les joies de l'interim pour tous.

mardi 21 août 2007

Jour 106

Les bourses sont pleines

L'impayable Fifi, dans un entretien accordé au Monde :

"C'est une crise qui part des Etats-Unis mais qui a un impact mondial [...] Jusqu'à présent, elle a été plutôt bien gérée par les autorités de régulation, en premier lieu la Federal Reserve américaine et la Banque centrale européenne [...] Mais il peut y avoir d'autres turbulences."

La BCE et la Fed ont injecté beaucoup de liquidités sur le marché monétaire afin de rassurer les marchés financiers (150 milliards d'euros pour la BCE, 35 milliards de dollars pour la Fed).

Vu que m. Cook avait déja eu le nez creux une première fois, voyons son analyse de la situation (encore une fois je recommande de lire la totalité de son article):

""liquidité" n'est qu'un autre nom pour désigner un prêt. Ce dont on peut être sûr c'est que chaque prêt est porteur d'intérêts qui devront un jour être payés par ceux qui travaillent pour vivre." (mon emphase)

Sans doute ce que Fifi appelle des "turbulences". On trouve néanmoins cet aveu presque touchant :

"On ne peut pas gouverner une économie complexe comme l'économie française en ayant les yeux rivés sur des statistiques trimestrielles qui sont souvent révisées à la hausse ou à la baisse par leurs propres auteurs." (mon emphase)

lundi 20 août 2007

Jour 105

Tout va bien, circulez

Une dépêche AFP, le 20 août :

"La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a estimé ce matin que le "gros de la crise" boursière "est derrière nous", tout en affichant sa prudence."

Dans la Tribune, fameux repaires de trotskystes anti-américains, on peut lire :

"Rien de neuf, donc, sur le sujet : c'est bien outre-Atlantique que se décide toujours largement le pilotage de l'économie mondiale, par le truchement d'un organisme [la Réserve fédérale américaine] dont la fonction première reste de piloter le plus finement possible la marche des affaires des États-Unis."

Même son de cloches dans Les Echos du 20 août :

"Il faut dire que toutes les incertitudes ayant provoqué cette crise demeurent."

Dans un autre article, on note d'ailleurs :

"Interrogée ce lundi matin sur BFM sur la capacité de la France à atteindre 2,25% de croissance cette année, Christine Lagarde a déclaré : "je n'en sais rien"."

Il suffisait de passer sur le blog Cricri...


samedi 18 août 2007

Jours 103 & 104

Achtung

Depuis 2005, l'Allemagne a appliquée les réformes suivantes : "réduction du coût du travail et des allocations, incitation à accepter un emploi en dessous de ses qualifications sous peine de sanction, dérégulation, encouragement de l'individualisme économique" (le Monde, 17 août).

En 2004, on pouvait déja lire que :

"Les organismes sociaux prévoient une augmentation dramatique du nombre de pauvres en Allemagne, liée aux réformes de l'aide sociale. Les enfants seront le plus touché par ces changements."

De fait, en 2005, ces réformes ont "augmentés le nombre d'enfants de moins de 15 ans vivant dans la pauvreté de 1,7 millions" (1 enfant sur 7 vit dans la pauvreté).

En 2006, on peut lire dans Der Spiegel (17 octobre 2006) :

"La National Poverty Conference, un groupe constitué de plusieurs organisations allemandes d'aide sociale affirme que le nombre d'enfants tombé sous le seuil de pauvreté [=424 euros par mois à l'époque] a doublé depuis la mise en place de [ces réformes]"

En 2007 comme le souligne le Monde (ouv.cit.) :

"la pauvreté est devenue le quotidien de millions d'Allemands. Et les lois "Hartz" sont montrées du doigt. La plus controversée, Hartz IV, sur la refonte des allocations chômage en fonction de critères parfois très personnels, est accusée d'avoir institutionnalisé la pauvreté."

Des informations qui n'ont toujours pas trouvées les portes de nos ministères.

vendredi 17 août 2007

Jour 102

Au revoir les enfants

Les observations du syndicat de la magistrature devant le Conseil constitutionnel concernant le texte de loi sur les peines planchers :

"Ainsi, les « peines-planchers » ne concernent pas seulement les atteintes aux personnes, contrairement à ce qui avait pu être initialement annoncé, mais également les atteintes aux biens telles que le vol ou l’abus de confiance. En outre, le système instauré s’applique aux majeurs comme aux mineurs dès l’âge de 13 ans. Contrairement à presque tous les exemples étrangers, il ne prend pas en considération le préjudice causé par l’infraction et donc la gravité réelle des faits. Ces deux articles ne permettent au juge de déroger à la « peine-plancher » fixée par le législateur – et donc d’individualiser la sanction – que dans un cadre restreint"

Plus loin, quelques remarques concernant les pays qui ont déja tenté cette "approche", que ce soit aux Etats-Unis :

"Particulièrement répressif, le mécanisme des « peines-planchers » ne répond pas aux exigences de l’article 8 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 sur la nécessité des peines. Il apparaît manifestement disproportionné au regard du but poursuivi [...] Or, à ce jour, la valeur dissuasive des peines minimales obligatoires n’est pas démontrée. Dans un rapport sur la récidive, la commission d’analyse et de suivi de la récidive, présidée par le professeur Jacques-Henri Robert, a relevé que les « peines-planchers » instaurées aux Etats-Unis n’ont pas eu les effets initialement escomptés. Il note en effet : «Pour les mineurs et majeurs les études sur la sévérité des peines mesurées par la longueur de l’incarcération montrent que cette dernière ne permet pas de diminuer la récidive en moyenne. »"

Ou encore en Australie :

"l’Australie, qui a institué en 1996 des peines minimales d’emprisonnement pour sanctionner les auteurs de certaines infractions contre les biens, a abandonné ces dispositions dès 2001. Dans ce pays, le bureau de prévention de la criminalité du Territoire du Nord a publié en 2003 un rapport qui concluait que ces peines minimales obligatoires avaient « touché de façon disproportionnée les délinquants autochtones, abouti à une modification significative des jugements prononcés à l’encontre des primo-délinquants et augmenté la population carcérale, sans pour autant constituer un moyen efficace de dissuasion »."

Pour ceux qui se demandent ce que cela va donner chez nous ?

"En France, les études menées par le professeur Pierre-Victor Tournier, chercheur au CNRS, [...] estime, dans une étude publiée le 5 juin 2007, que la mise en oeuvre des dispositions de ce texte pourrait entraîner une augmentation de plus de 10.000 détenus par an. Dans un contexte de surpopulation carcérale, cette augmentation prévisible du nombre des détenus est susceptible de rendre plus difficiles encore les conditions de détention et le travail de réinsertion."

La liste des critiques est longue et la conclusion est sans appel :

"Par ailleurs, il y a lieu de constater que le raisonnement du législateur se situe à rebours de l’évolution internationale et en contradiction avec les recherches criminologiques les plus récentes. Ainsi, une recommandation du Conseil des ministres du Conseil de l’Europe, adoptée en 2003, prévoit des dispositions procédurales adaptées aux jeunes majeurs afin de tenir compte de l’allongement de cette période de la vie que représente l’adolescence. Mais surtout, plusieurs études menées aux Etats-Unis, ont montré que la menace de sanctions plus sévères ne réduit pas les risques de récidive d’atteintes aux personnes."

Pour enterrer tout ces arguments il suffit généralement d'agiter le spectre du pédophile. Un sport que les politiques adorent et dont la chasse est amplement relayé par les médias.

"Nicolas Sarkozy réunira, lundi, les ministres de la Justice, de l'Intérieur et de la Santé pour « étudier les mesures » destinées à empêcher la récidive de personnes condamnées pour des agressions graves, « notamment d'ordre sexuel »."

De quoi mettre fin aux critiques et nourrir les lions.

jeudi 16 août 2007

Jour 101

Sécurité et Cie

Dans une lettre daté du 2 août 2007, Nicolas demande à Alain Bauer :

"Nous souhaitons étudier le rapprochement des missions, des structures et des modes de financement des grandes institutions publiques en charge de la formation, de la recherche et de l'analyse des questions de sécurité et stratégiques. Ce travail portera notamment, sans que ce champ soit exclusif, sur l'Institut des hautes études de défense nationale, l'Institut national des hautes études de sécurité et l'Institut d'études et de recherche pour la sécurité des entreprises. [...] Au vu des nombreuses missions que vous avez conduites au sein de l'Observatoire National de la Délinquance et de votre expertise sur ces sujets, nous vous demandons de bien vouloir présider un groupe de travail dont vous voudrez bien nous proposer la composition, qui sera chargé de cette étude."

Qui est Alain Bauer ? Merci d'avoir demandé... Nous laissons la parole au sociologue Loïc Wacquant dans le Monde Diplomatique (mai 2002):

"Adossée à la science et la politique du crime control éprouvées en Amérique, la pensée unique sécuritaire se présente sous la forme d’un enchaînement de mythes savants [...] C’est ainsi que M. Alain Bauer, PDG de Alain Bauer Associates, firme de conseil en sûreté, accessoirement conseiller de ministres socialistes et grand maître du Grand Orient de France, a pu annoncer avec fracas que, suite au « croisement historique des courbes » entre les deux pays en 2000, « la France est plus criminogène que les Etats-Unis ». [...] Propagée par les médias établis, cette révélation démontre qu’en matière d’insécurité on peut dire tout et n’importe quoi et être pris au sérieux dès lors qu’on entonne le refrain répressif et catastrophiste à la mode. En effet, il est établi depuis une bonne décennie, grâce à l’International Crime Victimization Survey (ICVS), que les Etats-Unis ont des taux de criminalité tout à fait ordinaires quand on les mesure à l’incidence de la « victimation » - et non pas à partir des statistiques de la criminalité déclarée auprès des autorités, dont les spécialistes savent qu’elles mesurent mieux l’activité de la police que celle des délinquants. A l’exception, notable et explicable, des homicides, les taux américains sont depuis longtemps comparables et même généralement inférieurs à ceux de moult autres sociétés avancées."

Autre article du Monde Diplomatique (février 2001), de Pierre Rimbert cette fois :

"Lorsque, dans son livre Violences et insécurité urbaines, Alain Bauer aborde le chapitre « Concrètement, que faire ? », il vante longuement les mérites de « l’analyse locale de sécurité », procédure dont il est par ailleurs prestataire en tant que PDG d’un cabinet de conseil en sûreté urbaine. Imagine-t-on ce que serait la santé si les médecins dirigeaient aussi des laboratoires pharmaceutiques ?"

Pour ceux qui souhaite lire un portrait plus rapide, l'Acrimed résume le tout :

"Le journal de France Inter du 02 octobre 2005 à 7 heures 30 donnait la parole à Alain BAUER suite aux attentats de BALI. Alain BAUER était présenté comme "criminologue " et "spécialiste du terrorisme ". Invité régulier de chaînes publiques, Alain BAUER n’est pourtant ni criminologue ni spécialiste ès-terrorisme, mais simple dirigeant de sociétés dont l’objet social est de vendre aux collectivités publiques des systèmes de sécurité."

Mais il a plus d'une corde à son arc comme le souligne l'Expansion en octobre 2001 :

"Si vous souhaitez être bien traité au restaurant, venez accompagné d'Alain Bauer. Parmi ses nombreuses cartes de visite, le nouveau grand maître du Grand Orient de France, qui n'a que 39 ans, possède celle d'inspecteur d'un grand guide gastronomique dont il se refuse à donner le nom. [...] Depuis 1994, il est consultant en sûreté urbaine et dirige une société de neuf personnes au nom un tantinet fumeux, AB Associates, qui réalise 5 millions de francs de chiffre d'affaires en conseillant maires et chefs d'entreprise sur la sécurité."

Une belle entreprise... Les Big Brothers Awards rappellent un article du réseau Voltaire :

"En 1993, Alain Bauer a séjourné à San Diego (Californie) sept mois au siège de la SAIC - Science Application International Corporation, considérée comme la "vitrine des services spéciaux américains" dont elle sous-traite l’ensemble des besoins industriels. A l’issue de ce stage, il est devenu vice-président pour l’Europe de la SAIC. En 1994, il a créé sa propre société de conseil et de formation en sécurité, AB Associates, qu’il a domicilié à proximité des locaux de la SAIC-Europe au CNIT-La Défense."

mercredi 15 août 2007

Jour 100

Room 101

Un article intéressant dans l'International Herald Tribune du 12 août, relatant un des cours d'intégration devenu obligatoire en France :

""La France ne peut pas proclamer Liberté, Egalité et Fraternité pour tous si les homosexuels n'ont pas le droit de se marier" [...] d'autres se demandaient comment un pays aussi ouvertement laïc pouvait avoir autant de fêtes catholiques.

"Parce que c'est comme ça" répondit le professeur exaspéré"

lundi 13 août 2007

Jour 98 & 99

Rouler un patin

Nicolas, le 11 avril 2007 :

"Car être Français ce n’est pas qu’une affaire de statut juridique, c’est aussi une affaire de sentiment. [...] [La France] ne vous demande pas d’oublier qui vous êtes, d’oublier d’où vous venez. La France ne s’est pas construite sur l’oubli des histoires personnelles. Elle ne s’est pas construite sur l’effacement des consciences individuelles. [...] La France, elle n’a cessé de changer tout au long de son histoire parce qu’elle n’a jamais cessé d’être un pays ouvert, parce qu’elle n’a jamais été un clan, une race ou une ethnie. La France c’est une volonté de vivre ensemble."

Brice Hortefeux, tribune dans le Figaro le 1er juin 2007 :

"Lier immigration, intégration et identité n’a rien de honteux. Cacher notre identité à ceux qui souhaitent s’installer en France reviendrait à renier les valeurs qui ont forgé notre histoire et à accepter l’idée que l’immigration ne soit dictée que par des considérations matérielles. La promotion de notre identité ne révèle strictement au­cune hostilité à l’égard des immigrés. Elle n’entame en rien la diversité, elle donne aux étrangers un guide de valeurs républicaines à respecter. L’i­dentité nationale n’est pas un concept, c’est une boussole pour les Français et pour toutes celles et ceux qui aspirent à le devenir."

Le 10 août, le président d'Honneur de la Ligue des Droits de l'Homme s'exprime :

"La mésaventure arrivée à une juive de l’Algérie, française depuis le décret Crémieux de 1870, à qui l’on demande la production d’un acte prouvant sa religion à l’occasion du renouvellement de sa carte d’identité (Libération du 7 août 2007), illustre assez bien la folie qui s’est emparée de l’administration française : tout renouvellement d’un document d’identité — le passeport nouvelle formule n’échappe plus à la règle — devient le prétexte d’une chasse aux « faux Français » qui fleure bon la xénophobie d’Etat. [...] Dans la pratique ce sont des millions de personnes qui sont concernées par cette traque d’autant plus absurde qu’elle est inutile dès qu’elle concerne une personne âgée de plus de 10 ans et ayant été reconnue comme française pendant cette période. L’article 21-13 du code civil dispose, en effet, que « peuvent réclamer la nationalité française par déclaration souscrite conformément aux articles 26 et suivants, les personnes qui ont joui, d’une façon constante, de la possession d’état de Français, pendant les dix années précédant leur déclaration ». C’est dire, en clair, qu’une personne ayant 30 ans, qui a eu une carte nationale d’identité depuis sa majorité et tous les attributs d’un Français, ne peut se voir refuser la nationalité française même si elle en a bénéficié par erreur. A quoi sert donc de faire peser sur des millions de personnes l’épée de Damoclès d’une nationalité contestée qui peut en même temps être rétablie par le biais d’une autre procédure ? Ceci atteste d’une double dérive : ce ne sont plus seulement les étrangers qui veulent venir en France, qui y résident ou qui veulent en acquérir la nationalité qui font l’objet d’un rejet avéré, ce sont aussi les Français d’origine étrangère et par extension ceux nés à l’étranger qui sont victimes de la même logique. La discrimination ainsi institutionnalisée a encore de beaux jours devant elle. Nous sommes bien entrés dans l’ère du contrôle a priori, avec comme alibi et comme moyen l’usage de l’informatique et de la biométrie."

Face à de tels problèmes, la réponse de Nicolas Sarkozy est adressée à... Surya Bonali :

"Vos deux courriers relatifs à l'interdiction de diffusion par le BVP de spots télévisés dénonçant la corrida, et à la contradiction entre cette position et le fait que les arènes ne soient pas interdites aux enfants et aux adolescents, me sont bien parvenus. Soyez assurée que je les ai lus avec attention"

Je propose aux partisans des droits de l'homme de se mettre au patinage artistique.

samedi 11 août 2007

Jours 96 & 97

Un mot de trop

Allocution du petit Nicolas au commissariat d'Evry, le 1er août 2007 :

"Dans une démocratie, il suffit qu'un ou deux policiers ou gendarmes arrivent et que la seule vision de l'uniforme impose suffisamment de respect et, pourquoi ne pas le dire, parfois de crainte, pour que cela suffise. [...] Il faut obtenir des résultats. Vous savez, les Français nous font confiance, vous font confiance. Mais les résultats, on doit en obtenir." (mon emphase).

Le résultat ne s'est pas fait attendre :

"Un enfant russe sans-papiers de 12 ans a été hospitalisé dans un état grave après avoir chuté accidentellement jeudi 9 août à Amiens du 4e étage d'un immeuble, en voulant fuir avec son père la police qui s'apprêtait à les interpeller" (site du Nouvel Observateur, le 9 août).

Le Nouvel Obs rapporte également que :

"Le père de famille, âgé de 33 ans, sa femme, âgée de 29 ans, et leur fils avaient effectué plusieurs demandes d'asile politique et de titres de séjour, toutes rejetées depuis février 2005, peu après leur arrivée en France."

Alors que la Russie est un si beau pays :

"L'opposante russe Larissa Arap, internée en hôpital psychiatrique près de la ville de Mourmansk, a confirmé que sa privation de liberté est bel est bien liée à un article publié en juin dernier sur des actes de violence infligés justement à des malades mentaux dans une clinique du pays. L'opposition dénonce un retour aux pratiques soviétiques." (site de RFI, le 1er août).

vendredi 10 août 2007

Jour 95

Les rois du désert

Une dépêche AP du 8 août sur le site de la Tribune :

"Les géants pétroliers Total et Chevron ont signé un accord de services qui devrait leur permettre d'explorer et de développer conjointement l'un des plus grands champs pétrolifères irakiens, celui de Majnoun (sud-est), une fois qu'une loi sur les hydrocarbures sera adoptée et que la sécurité sur le terrain se sera améliorée, rapporte mercredi l'agence Dow Jones en citant des sources proches du dossier."

Après la Birmanie et les plages françaises, Total continue dans sa lancée.

Qui est le principal actionnaire de Total ? Un certain Albert Frère, "Très proche de Bernard Arnault, son voisin à Saint-Tropez, ce pilier de l'establishment français fréquente la famille Peugeot, les Dassault ou Alain Minc." (le Nouvel Obs, semaine du 6 avril 2006) et aperçu au Fouquet's le soir de la "victoire".

On peut d'ailleurs lire sur le site du magazine Challenges :

"Selon le quotidien russe Kommersant du vendredi 13 juillet, l'accord entre Total et Gazprom pour le développement du site gazier de Chtokman a été scellé lors d'une conversation téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy."

C'est de bonne guerre, l'historique de Chevron est plutôt chargé et c'est une entreprise qui avait une certaine Condoleeza Rice dans son conseil d'administration.

Une véritable politique de rupture à n'en pas douter...

jeudi 9 août 2007

Jour 94

Peines lourdes et débiles légers

Le 9 août, Libération nous remonte le moral :

"Daniel a 55 ans. Il marche mal, traîne les pieds. Il est petit, très maigre. [...] Il ne sait ni lire, ni écrire. [...] Son QI est de 30, c’est-à-dire au plus bas. Atteint d’une débilité mentale profonde, il est en détention provisoire depuis plus d’un an à la prison des Baumettes de Marseille, accusé d’un viol sur son jeune neveu. Tous les observateurs notent qu’il devrait être hospitalisé dans un établissement psychiatrique. Non sans raison, l’OIP rappelle que «l’article D 398 du Code de procédure pénale indique clairement que les détenus atteints de troubles mentaux […] ne peuvent être maintenus dans un établissement pénitentiaire En juillet 2006, la France a déjà été condamnée par la Cour européenne en raison du maintien en prison d’un détenu souffrant de graves troubles mentaux."

Quand on remonte à la source de l'information : un communiqué de l'observatoire international des prisons, on trouve d'autre choses :

"Depuis la fin du mois de juin, les personnes détenues au sein des quartiers Saint-Paul et Saint-Joseph de la maison d'arrêt de Lyon Perrache (Rhône) doivent [...] se contenter de quantités de papier toilette insuffisantes. [...] dès le mois de mars, l'équipe médicale de l'UCSA [unité de consultations et de soins ambulatoires] avait alerté la direction régionale des services pénitentiaires sur ce problème. Visiblement en vain. ".

Ce n'est malheureusement pas un cas isolé : "en mars 2004, au terme de son Etude sur les droits de l’homme dans la prison, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) soulignait déjà qu’« en matière d’hygiène corporelle, la France est en retard par rapport à nombre d’Etats européens » et que « la situation de promiscuité imposée à la majorité des personnes incarcérées en maison d’arrêt représente l’un des aspects les plus dégradants des conditions de détention en France »"

Devant le Sénat, Rachida affirmait avec candeur :

"Ce projet est porteur d'une volonté d'humanité. La privation de liberté, quelle que soit sa forme, quelle que soit sa durée, est parfois nécessaire. Elle n'autorise pas l'humiliation. Elle n'autorise pas les atteintes à l'intégrité physique. Elle oblige au respect de la personne et de ses droits fondamentaux." Et ensuite elle est partie faire du hors-bord avec Nicolas.

mercredi 8 août 2007

Jour 93

A nous de vous faire préférer le train

Pendant que MaM fait du manège, le Monde du 8 août nous apprends que :

"Le ministère de l'intérieur a créé un fichier comportant les données biométriques des passagers des aéroports français, d'après un décret paru mardi 7 août au Journal officiel[...] Ce nouveau fichier, baptisé "Parafes"[...] "a pour finalité d'améliorer le contrôle de la police aux frontières (PAF) et de faciliter un passage rapide des frontières extérieures" de l'espace Schengen. Ce programme concernerait les quelque 100 000 voyageurs utilisant fréquemment l'avion et désireux d'éviter l'attente à la douane. Ceux-ci communiqueront les empreintes digitales de huit de leurs doigts, leur état civil, leur lieu de naissance, leur nationalité et leur adresse et n'auront plus à s'arrêter pour présenter leurs documents d'identité.".

D'autant plus intéressant, l'avis de la CNIL sur le sujet :

"La commission relève que, si l'adhésion au programme demeure volontaire comme dans la phase expérimentale, le champ d'application du dispositif pérennisé, et donc l'extension du traitement PARAFES, ne sont pas précisément définis par le projet de décret. Le traitement pourrait donc théoriquement s'ouvrir à la totalité des citoyens français, de l'Union européenne ou de certains autres Etats, à la seule condition qu'ils soient majeurs et détenteurs d'un passeport à bande de lecture optique. [...] Par conséquent, le champ d'application du traitement est potentiellement beaucoup plus large que la population officiellement visée par le responsable du traitement."

mardi 7 août 2007

Jour 92

La cigale et la fourmi

Les Echos, le 7 août :

"Mais que ce soit pour la branche maladie ou pour l'ensemble du régime général, les économies décidées à ce stade s'avèrent insuffisantes. Sans recettes supplémentaires, le déficit prévisionnel de la Sécurité sociale serait encore de 9 à 10 milliards d'euros en 2008."

Et qui va payer la note ? Ne dépensez pas trop d'argent pendant vos vacances.

lundi 6 août 2007

Jour 91

Bonnes vacances

Un article de Michel Husson, dont je conseille la lecture ici :

"Avec la TVA sociale, les consommateurs vont voir les prix augmenter, car il y a peu de chances que le gouvernement réussisse à convaincre les entreprises de ne pas profiter de l’aubaine en la répercutant dans leurs prix. Les fonctionnaires vont se trouver coincés entre le marteau des réductions d’effectifs et l’enclume des heures supplémentaires impossibles à payer. Les bénéficiaires d’heures supplémentaires vont peu à peu découvrir que la contrepartie est une moindre progression du salaire de base, et les salariés qui n’auront pas eu la possibilité de profiter de la manne seront légèrement aigris. Et tout le monde ou presque pâtira d’une nouvelle dégradation des services publics et de la Sécurité sociale. A moyen terme, le programme de Sarkozy, une fois lancé, est une machine infernale"

dimanche 5 août 2007

Jour 90

Jailhouse rock

Rachida Dati, le 31 juillet 2007 devant le sénat :

"La France a fait le choix d'un contrôle unique, inspiré du modèle que la Grande-Bretagne a mis en place en 1981 : celui de l'inspecteur en chef des prisons. [...] Madame Owers fait état des améliorations considérables, accomplies depuis 1981. Ce sont des progrès en faveur de la santé, de l'humanisation des lieux d'enfermement, et de la prévention des suicides. Nous connaissons tous l'attachement historique de la Grande-Bretagne aux droits de la personne humaine. La France peut s'enrichir de l'expérience de son voisin européen. Elle doit en faire bénéficier ses citoyens."

Rachida devrait prendre des cours d'anglais ou acheter de nouvelles lunettes, elle pourrait ainsi lire que la population carcérale britannique est passée de 45 000 en 1993 à pratiquement 80 000 aujourd'hui (source : Prison Reform Trust). Le site précise que :

"la raison de cette augmentation n'est pas liée à celle de la criminalité, celle-ci est stable ou en déclin [...] mais l'extension de la prison aux délits mineurs et à l'augmentation des peines"

et d'ajouter

"la récidive suite à la prison est passé de 51% en 1992 à 67%. Les prisons surpeuplées ne fonctionnent pas"

Certains hommes politique anglais vont même jusqu'à parler de "disgrâce nationale" (site de la BBC).

Ce qui ne l'empêchait pas de répéter encore devant le Sénat, le 5 juillet 2007 :

"Je ne puis évidemment, à cet égard, que déplorer ces autres caricatures qui, à partir d'une vision mécanique, ont fait dire que la loi aurait pour effet d'augmenter le nombre de détenus."

Alors que Fifi en remet une couche le 31 juillet 2007 :

"le budget de la justice sera marqué par une progression de 4,5 %, notamment destinée à la poursuite du programme de construction et d’augmentation des capacités d’accueil de nos moyens pénitentiaires"

vendredi 3 août 2007

Jour 89

Grande lessive

Cricri Lagarde le 25 juillet devant le Sénat :

"Oui, le travail est une valeur démocratique : il nous place tous, nous, les hommes et les femmes de ce pays, sur un pied d’égalité." (son emphase).

Le Monde du 3 août :

"le PDG du groupe agroalimentaire [Unilever], Patrick Cescau, a annoncé, jeudi, à la fois un plan de restructuration qui supprimera 20 000 emplois dans le monde dans les quatre ans sur un total de 179 000 et un bénéfice net en hausse de 16 %, à 1,207 milliard d'euros au deuxième trimestre 2007."

Unilever a choisit en 2006 le cabinet Baker & McKenzie pour la gestion du portefeuille mondial des marques déposées d’Unilever, un groupe qui avait comme Présidente du comité stratégique mondial... Christine Lagarde.

jeudi 2 août 2007

Jour 88

Eleveur de vieux

Une dépêche AFP sur le site du Figaro :

"Nicolas Sarkozy passera ses vacances au bord d'un lac du New Hampshire [...] Le président français devrait se rendre dans les prochains jours et pour une durée de deux semaines à Wolfeboro, une destination prisée par les célébrités du monde du divertissement et de la politique, au bord du plus grand lac de l'Etat, Lake Winnipesaukee"

Dans une lettre de mission envoyé à son Ministre du Travail, des relations sociales et de la solidarité, Xavier Bertrand, le petit Nicolas dit :

" La réhabilitation de la valeur travail est au cœur des engagements du projet présidentiel. [...] vous ferez de l'emploi des seniors une priorité. [...] Vous mettrez fin aux dispositifs de préretraite et à toutes les autres mesures qui entrent en contradiction avec cet objectif. [...] vous inciterez les personnes âgées à conserver une activité physique le plus longtemps possible."

mercredi 1 août 2007

Jour 87

La tête dans la cuvette

Heureusement qu'il y la presse... étrangère. Un article fort réjouissant paru dans Der Spiegel le 30 juillet :

"Ulrich Kelber, chef du groupe parlementaire des sociaux démocrates allemands (SPD) a accusé le président français d'avoir tirer partie des luttes politiques entourant la libération des infirmières [bulgares] pour conclure des contrats importants pour des entreprises françaises. Ce geste, ajoute Kelber, est celui qu'on attendrait de dictateurs mégalomanes et "fait même passer le président George W. Bush pour un enfant de choeur". [...] Sarkozy est avant tout intéressé par le pétrole, le gas naturel et l'uranium - des ressources que Khadafi possède en grandes quantités. Tout cela coûtera cher à Sarkozy : de la respectabilité, du cash, des armes et du nucléaire"

Ne soyons pas mauvaises langues, même Les Echos du 31 juillet se lâchent (comme quoi être revendu ça ouvre les yeux) :

"si l'on interroge les économistes sur la pertinence du « paquet fiscal » présidentiel, leur réaction est unanime : tous font grise mine. Le rapport coût/efficacité du plan ? « Pas optimal », répondent les plus polis. Façon de dire que ce n'est pas avec de telles mesures que la France trouvera le point de croissance qui lui manque. Le pays risque plus sûrement de creuser ses déficits. [...] les mesures du paquet fiscal ne sont pas optimales [...] chacune d'entre elles a une portée symbolique très forte. La défiscalisation des heures supplémentaires ? Une ode à la valeur travail. La quasi-suppression des droits de succession ? La reconnaissance de la famille. La déduction des intérêts d'emprunt ? La promesse d'un toit, autrement dit la sécurité. Le bouclier fiscal ? La réussite décomplexée. On croirait entendre le « Enrichissez-vous par le travail et par l'épargne » que lançait le duc de Guizot sous la révolution de Juillet ! Chaque période porte sa révolution. En 1981, François Mitterrand rêvait d'exporter dans le monde sa relance socialiste. En 2007, Nicolas Sarkozy rêve d'importer en France le dynamisme anglo-saxon. Cela vaut bien quelques milliards d'euros dépensés... A condition que les esprits soient effectivement mûrs pour la révolution et que la confiance perdure au-delà des cent jours. Dans le cas contraire, le retour au réel risque d'être particulièrement douloureux. La relance Mitterrand comme la relance Reagan s'étaient soldées par de lourds déficits."

La turbulente Ligue des Droits de l'Homme en remet une couche :

"La LDH constate que les grèves dans les services publics sont déjà soumises, depuis près d’un quart de siècle, à une obligation de préavis. Et jamais le nombre de conflits du travail n’a été aussi faible dans notre pays. Le projet gouvernemental n’a donc d’autre raison d’être que de rendre encore plus défavorable le rapport de forces entre employeurs et salariés : obliger chaque travailleur à se déclarer individuellement gréviste à l’avance, c’est à l’évidence faire prendre un risque qui vise à décourager le plus grand nombre, et priver d’effectivité un droit social fondamental." (mon emphase).

Le réseau éducation sans frontières nous remonte le moral :

"M CHEN Guangmin, père de 2 enfants scolarisés à Paris dans le 10° arrondissement, vit en France depuis 17 ans. La famille n’a plus d’attaches en Chine mais a de la famille régularisée en France. Malgré l’ancienneté du séjour de M CHEN, la famille a été déboutée de la circulaire du 13 juin 2006. L’arrestation de M CHEN laisse Jiusen (8 ans) et Jérôme (4 ans) seuls avec leur maman et sans ressources."

Enfin notre prix "pot de fleur" pour Rama Yade, citée sur le site du Nouvel Observateur le 28 juillet :

"La Libye cherche aujourd'hui à entrer dans le concert des nations de manière normalisée et cette libération apparaissait comme le signal de départ de ce processus", a-t-elle ajouté. "Ce qui ne m'empêche pas de dire 'plus jamais ça', ce que l'on a vécu avec les infirmières bulgares"

Cela semble beaucoup intéresser le fiston Khadafi (Le Monde du 1er août) :

"D'abord, l'accord recouvre des exercices militaires conjoints, bien sûr. Puis, nous allons acheter à la France des missiles antichar Milan, à hauteur de 100 millions d'euros je pense. Ensuite, il y a un projet de manufacture d'armes, pour l'entretien et la production d'équipements militaires. Vous savez que c'est le premier accord de fournitures d'armes par un pays occidental à la Libye ?"