mardi 31 juillet 2007

Jour 86

Rachida Pipeau

Une dépêche AP sur le site de la Croix, le 31 juillet :

"Rachida Dati a présenté, mardi 31 juillet devant le Sénat, le projet de loi instituant un nouveau contrôleur général des prisons. Lors de la discussion générale au Sénat, elle a expliqué que le gouvernement prévoit de doter la nouvelle institution de "18 emplois et de 2,5 millions d'euros de crédits". L'Observatoire International des Prisons est "consterné" : "La Garde des Sceaux achève de disqualifier le dispositif proposé par le gouvernement, et considéré par l'OIP comme doté de pouvoirs trop restreints pour garantir une prévention effective et efficace des traitement inhumains et dégradants dans l'ensemble des 6.000 lieux privatifs de liberté"

Intéressant quand on considère ce document de l'administration pénitentiaire dévoilé par le Monde du 14 juillet :

"la population confiée à l'AP pourrait atteindre 80.000 personnes en 2017 [...] La surpopulation carcérale devrait donc s'aggraver d'après le "scénario" de 2017, car à cette date la capacité n'excédera pas 64.000 places"

lundi 30 juillet 2007

Jour 85

Délinquance choisie

Le 30 juillet, Nicolas a envoyé une lettre de mission à Michelle Alliot-Marie, sa ministre de l'Intérieur.

Inutile de vous en faire un résumé (blabla délinquants blabla immigration blabla prison blabla femmes de terroristes battues, etc.), car dans le cas présent, le petit Nicolas n'est jamais aussi éloquent que lorsqu'il ne dit rien :

Pas UN mot sur la délinquance financière. Rien, nada, peau de balle, même pas une allusion, l'argent sale étant toujours celui de la drogue.

Ce n'est pas vraiment étonnant si l'on en croit le réseau Anticor :

"L’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République Française marque d’abord la victoire d’un système dans lequel la collusion avec les milieux industriels, financiers, médiatiques est bien connue.

- Nous dénonçons cette collusion au cœur de toutes les dérives possibles ; entérinée par le recyclage programmé de corrompus.
- Nous rappelons d’ailleurs que Nicolas Sarkozy n’a jamais répondu à notre lettre ouverte contre la corruption.
- Nous demandons fermement une refondation de notre système politique et institutionnel."

Je ne peux que recommander la lecture de ce texte dur le site Corporate Crime Reporter .

Le tout dernier avis de l'Organisation Mondiale de la Santé donné le 28 avril, jour mondiale sur la sécurité et la santé au travail :

"A l’occasion de cette journée, le Bureau international du travail a publié un rapport « La sécurité en chiffres » qui montre que 2,2 millions de travailleurs dans le monde meurent chaque année dans le cadre de leur travail, à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, soit 5 000 personnes par jour... "

Il semblerait que Nicolas ait d'autres priorités...

dimanche 29 juillet 2007

Jours 83 et 84

Le meilleur des mondes

Dans le journal du dimanche du 29 juillet, Jean-Lou Borloo nous expose ses projets dont l'indigence intellectuelle n'a d'égale que celle d'une pub pour un shampoing Ushuïa :

"La croissance verte, qui ne lèse pas les générations futures, c'est possible. Les experts prédisent que des mesures ambitieuses permettraient de la doper de 1,5 point. Mais c'est aussi une bataille éthique et morale, le développement durable, c'est les droits de l'homme du XXIe siècle ! Pour formaliser ce formidable élan, je compte demander à l'Académie française de rédiger, en collaboration avec d'autres institutions culturelles dans le monde entier, une "Déclaration des droits de l'homme et du développement durable."

Donnons la parole à un professeur d'économie, qui a également travaillé pour la Banque Mondiale en tant que Senior Economist in the Environment Department. Certes il n'a pas été l'avocat d'affaires de Bernard Tapie comme Jean-Lou, mais bon... voici Herman E. DALY (je recommande de lire la totalité de l'article).

La thèse de m. Daly est la suivante : le système économique fait partie d'un système plus large et qui l'englobe : l'écosystème. Et l'économie "prend de la matière et de l'énergie dans l'écosystème et rejette des déchets matériels et énergétiques dans ce même écosystème. On commence avec de la consommation, on termine avec de la pollution. On ne peut pas plus éviter cela que de manger et de produire des déchets."

Pour ceux qui imagine Herman Daly en dangereux hippie, il précise que "Il n'est pas juste de dire que les économistes pensent que nos ressources sont illimitées. Ce qu'ils pensent en revanche c'est que la croissance de leur valeur est illimitée. Mais même si la valeur n'est pas réductible à sa dimension matérielle elle n'en est pas indépendante."

Ce qui l'amène bien entendu à s'interroger sur la croissance. Il constate qu'en microéconomie, à partir d'un certain point, la croissance cesse d'être rentable, par exemple :

  • Un ouvrier (c'est-à-dire un type élémentaire de producteur) produit des jouets à partir de matériaux de récupération qui ne lui coûtent rien.

  • Son salaire horaire est de 10, et le prix des jouets qu'il fabrique est 6.

  • La première heure, il produit 3 jouets.

  • La deuxième heure, il fatigue et n'en produit que 2.

  • Enfin, la troisième heure, il est épuisé, et parvient juste à en produire un seul.

  • On remarque que la productivité marginale est décroissante, c'est-à-dire qu'il est de plus en plus long et coûteux de produire une unité supplémentaire. (source: PISE).
Ce point est ignoré en macroéconomie où la croissance est supposée être infinie. La thése économique dominante est résumée ainsi par Herman Daly dans cette interview :

"La solutions a tous les problèmes économiques a été la croissance. Si vous êtes pauvre, la solution c'est la croissance. Si vous avez du chômage il faut augmenter les investissements qui débouche sur de la croissance. La surpopulation ? Si il y a suffisamment de croissance les gens ferons moins d'enfants. La mauvaise répartition des richesses ? C'est parce qu'il n'y en a pas assez, ce serait plus simple de diviser un gros gâteau qu'un petit."

Supposée apporté une solution a l'ensemble de ces problèmes, une critique de la croissance est donc, dans l'état d'esprit actuel, une hérésie, et pour cause :

"Enlevez la croissance et vous allez devoir envisager des solutions radicales. Les hommes politiques ne veulent pas le faire et le public n'est pas prêt à les soutenir dans cet effort"

Pourtant il faudra bien se rendre à l'évidence, une fois reconnu le fait que le système économique fait parti d'un système plus large, l'écosystème il apparait que :

"cela voudrait dire qu'il y a des limites, nous n'allons pas pouvoir croître éternellement"

Après six ans de bons et loyaux services il a prononcé ces mots au cours de son discours d'adieu devant ses anciens collègues de la banque mondiale et la presse :

"Je succombe sans retenue à la tentation de pontifier et de prescrire quelques remèdes aux infirmités de la Banque [mondiale]. Je propose deux types de prescriptions, internes et externes. Tout d'abord des antacides et des laxatifs afin de soigner une combinaison de flatulence manageriale et une constipation organisationnelle qui produisent un environnement sous tension. Ensuite, afin d'améliorer les rapports avec le monde extérieur, je prescrirais de nouvelles lunettes ainsi qu'une aide auditive"

Si le médecin traitant de Jean-Lou lit ses lignes...

vendredi 27 juillet 2007

Jour 82

Attentat suicide

Humanité du 23 juillet :

"Indicateur indiscutable du mal-être généralisé depuis l’annonce du transfert des salariés vers les sous-traitants, le nombre d’arrêts maladie dans les trois centres d’appels de SFR a de quoi donner le vertige : à Toulouse, où 724 salariés travaillent, on a comptabilisé 540 arrêts maladie pour le seul mois de juin ; à Poitiers, sur moins de soixante jours depuis le 23 mai, le CHSCT a dénombré 790 arrêts maladie pour un effectif total de 570 employés. [...] Début juillet, le PDG de SFR service clients nous a lancés dans une réunion interne : "Je ne suis pas Mère Thérésa, donc je fais ce que je veux !" (mon emphase)

Puis dans un autre article :

"1,6 C’est en milliard d’euros le montant des dividendes versés par SFR à ses actionnaires en 2007."

Ce qui nous amène à cet article trouvé sur le site du CNRS :

"300 à 400 salariés se suicideraient en France chaque année sur leur lieu de travail. Impossible de ne pas faire le rapprochement entre souffrance et situation professionnelle. Tout en explorant cette piste, les cliniciens font part de leurs inquiétudes sur ce phénomène dangereusement banalisé.[...]ce phénomène est récent, cliniquement nouveau. Il est apparu il y a une huitaine d'années.[...]Un des éléments déclencheurs est la dégradation profonde du « vivre ensemble », les gens sont très seuls face à l'arbitraire. Il y a toujours eu de l'injustice ou du harcèlement dans l'entreprise, mais autrefois, les syndicats, entre autres, scellaient les solidarités. Aujourd'hui, avec l'effritement de ces solidarités et la peur de la perte d'emploi, la convivialité ordinaire elle-même est contaminée par des jeux stratégiques qui ruinent les relations de confiance et colonisent l'espace privé. [...]
Quels sont les indices qui mettent en évidence la responsabilité de l'entreprise dans ce type de suicides ?

C.D. [Christophe Dejours, psychiatre et directeur du Laboratoire de psychologie du travail et de l'action]: Certaines victimes laissent une lettre, un journal, d'autres se suicident devant leurs collègues. Leurs mots accusent l'entreprise et désignent des coupables. Le ton est celui de la colère, de la honte, de la défaite. N'arrivant plus à gérer le conflit qui les opposait à une hiérarchie ou à des collègues, elles ont perdu confiance en elles et retourné cette violence contre elles. Soulignons que ces personnes étaient souvent zélées, brillantes, sociables. Elles avaient beaucoup investi dans l'entreprise et n'ont pas supporté d'être injustement déconsidérées, rétrogradées. [...] Le fait que l'entreprise ne réagisse pas pourrait signifier que la personne décédée ne représentait rien, que même un suicide n'arrête pas le travail. Et dans ces cas, il n'est pas rare qu'un suicide soit suivi par un autre suicide." (mon emphase)

L'article date de mai 2005...

jeudi 26 juillet 2007

Jour 81

Ech. inf. contre uranium, prix à débattre

Une petite news AFP pour bien commencer la journée :

"Le gouvernement veut "tripler" les capacités de vidéo-surveillance existant actuellement en France, grâce à l'interconnexion des différents dispositifs, dans le but de lutter contre les risques de terrorisme et de violence, annonce Michèle Alliot-Marie. "

Ensuite les bonnes nouvelles dans le Monde du 26 juillet :

"Nicolas Sarkozy s'est rendu en Libye pour officialiser ce qui semble en être la contrepartie principale [de la libération des infirmières bulgares] : l'accès de la Libye à la technologie nucléaire civile française. [...] Selon M. Guéant, une première mission de faisabilité a été entreprise il y a moins d'un mois, en Libye, avec l' industriel français Areva et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA)."

Les Lybiens vont-être contents, chez Areva ils sont sympas :

"Au Niger comme au Gabon, le bilan humain et environnemental des mines d'uranium exploitées par Areva est très sévère, selon les conclusions de la mission effectuée sur place par Sherpa, Médecins du Monde et la CRII-RAD. " Dans les deux cas, Areva cultive la même opacité ", souligne d'emblée Jean-Pierre Getti, président de Cour d'assises à Paris et vice-président de Sherpa. [...] Tout d'abord, les tests effectués par la CRIIRAD sur la radioactivité au Niger et au Gabon révèlent des taux d'exposition des employés 40 fois supérieurs aux normes fixées par l'OMS. Par ailleurs, l'enquête révèle que la protection des travailleurs n'était pas correctement assurée. " Ils étaient exposés à des poussières radiotoxiques sans port de masque ni équipement de sécurité ", explique Jean-Pierre Getti. Aucune information ni formation n'était délivrée". "Ils n'étaient même pas informés des risques qu'ils encourraient ", confirme Almoustapha Alhacen, président de l'association AGHIR N' MAN (association nigérienne de protection de l'environnement). [...] Enfin, depuis que la mine a fermé, l'hôpital construit par Areva fait désormais payer les frais médicaux de ses anciens employés contaminés, alors que ce type de maladies ne se déclare souvent que plusieurs années après la contamination. Les ONG reprochent également à Areva de rester muette sur la contamination de l'eau au Niger, qui continue aujourd'hui à être distribuée à la population"

mercredi 25 juillet 2007

Jour 80

Le parapluie bulgare

Nicolas (alors Ministre de l'Intérieur) le 11 janvier 2007 :

"J'ajoute que les ressortissants européens, contrairement aux idées reçues, n'ont pas le droit de séjourner durablement en France sans condition. Je l'ai rappelé dans une circulaire aux préfets, adressée à l'occasion de l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Union européenne. Ceux qui n'ont pas de ressources [...] n'ont pas le droit de séjourner en France. Il était donc tout à fait légitime de raccompagner dans leurs pays, en 2006, 6 000 Roumains et Bulgares. Et en 2007, nous continuerons de reconduire à la frontière ceux qui n'auraient pas de ressources minimales pour résider en France. Je le répète [...] Notre pays n'a pas vocation à être un guichet social universel !"

Puis petit coup d'oeil à la circulaire du 22 décembre 2006 du Ministère de l'Intérieur :

"La loi du 13 octobre 2006, publiée au Journal officiel du14 octobre 2006, a autorisé la ratification du traité d’adhésion de laRépublique de Bulgarie et de la Roumanie à l’Union européenne. J’appelle en premier lieu votre attention sur le fait que l’intégration de ces pays à l’Union ne signifie pas la reconnaissance ipso facto au profit de leurs ressortissants d’un droit inconditionnel au séjour"

Mais depuis que la femme de Nicolas s'est fait des amies Bulgares pendant ses vacances en Lybie payées aux frais du contribuable, il a un autre discours sur le sujet :

"Ces infirmières, elles étaient françaises"

Nicolas ne risque-t'il pas ainsi de créer une nouvelle filière d'immigration illégale où les gens se feront prendre en otages pour obtenir la nationalité française ?

Pour ceux qui trouve cette thèse outrancière, nous rappelerons les mots de Brice Hortefeux :

"s’il est normal que les enfants présents sur le territoire soient scolarisés, cela ne signifie pas que les parents doivent automatiquement bé­néficier de papiers. Le droit à l’instruction d’un enfant peut aussi être satisfait dans son pays d’origine ; il n’a jamais entraîné le droit de séjour du parent. Prétendre le contraire reviendrait à créer une nouvelle filière d’im­migration." Mon emphase.

Donc à la rentrée renseignez-vous bien sur les nouveaux petits copains de vos enfants. Et si vous êtes Bulgare partez en vacances en Lybie.

Et encore de bonnes nouvelles :

Un communiqué de presse datant du 19 juillet :

4 syndicats du Ministère du Travail défendent l’indépendance de l’Inspection du Travail en déposant un recours en Conseil d’Etat contre le décret d’attributions de Mr HORTEFEUX

4 syndicats du Ministère du Travail (CGT, CFDT, SNU-TEF (FSU), SUD TRAVAIL), représentant 80 % des agents d’inspection du travail, s’associent pour déposer un recours contre le décret d’attribution du nouveau ministre "de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement" (D 2007-999 du 31 mai 2007).

En effet ce décret, en donnant compétence à ce nouveau ministre sur "le travail illégal des étrangers", crée une catégorie juridique de délit qui n’est pas prévue par la loi et qui n’existe ni dans le code pénal, ni dans le code du travail. Cette catégorie juridique est fondée sur une distinction par l’origine ethnique ou raciale discriminatoire qui contrevient au droit international et européen et aux dispositions de la constitution et des lois françaises.

De surcroît en plaçant la Direction Générale du Travail, autorité centrale de l’inspection du travail, à disposition du ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement, ce décret met de fait l’inspection du travail sous la subordination de ce même ministère en violation de plusieurs dispositions de la convention n° 81 de l’OIT qui garantit l’indépendance de fonctionnement de l’inspection du travail.

Les syndicats du Ministère du travail entendent ainsi défendre le statut professionnel de l’inspection du travail tout comme les droits des salariés, notamment étrangers.

Ils proposent aux associations de défense des droits de l’homme et aux associations de défense des droits des étrangers de s’associer à ce recours et d’organiser en commun des actions à la rentrée."

(Mon emphase)

mardi 24 juillet 2007

Jour 79

Coup de pouce

Associated Press, le 23 juillet, lu sur le site de la Tribune :

"Je vais demander à ce qu'on recense l'ensemble des condamnations de la France par la Cour européenne des droits de l'Homme: je veux savoir pourquoi on a été condamnés et quelles réponses on a apporté"

Alors Rama tu essayes de trouver un PC avec une connexion Internet et tu vas et du coup juste en tapant "France" tu trouves déja ça (+ de 100 résultats quand même).

En même temps je te comprends tu dois d'abord t'occuper des vrais principes ancrés dans ton coeur comme :

"Interrogée sur son refus de rencontrer le président congolais Sassou N'Guesso lors de son passage à Paris, elle expliqué avoir "estimé qu'une rencontre dans un hôtel parisien n'était pas le moyen le mieux adapté pour parler des droits de l'Homme" (mon emphase)

Le petit Nicolas avait d'ailleurs acueilli Sassou le 5 juillet, comme le souligne ce commentaire lapidaire de l'Elysée : "Il a une connaissance très intime des grands sujets du continent africain."

Le même N'Guesso qui payait en 2006 sa note d'hôtel de 295 000 $ en cash alors que 70% de la population du Congo vit avec moins d'1,15 £ par jour.

Toujours le même N'Guesso contre qui une plainte a été acceptée le 18 juin 2007 par le parquet de Paris.

De son côté le site de l'UMP commente ainsi la rencontre entre Sassou N'Guesso et Patrick Devedjian :

"Lors de cet entretien informel et convivial, le Secrétaire général délégué de l’UMP et le chef de l’Etat congolais ont exprimé leur volonté commune de rapprochement et de resserrement des liens -déjà étroits- entre la France et le Congo [...] Par ailleurs, au cours de cette rencontre chaleureuse, les deux hommes ont évoqué divers grands dossiers notamment la francophonie et les grands équilibres géopolitiques en Afrique."

Les liens déja étroit alors que (à lire ici et ) :

"Lors des guerres civiles de l’été 1997 et de 1998-99, financées par Elf et plusieurs banques françaises, les milices de Sassou (les Cobras) ont massacré et violé de façon systématique. On parle de 100 000 morts. La justice française a reconnu en 2002 qu’on pouvait parler de Denis Sassou Nguesso comme d’un « dictateur », auteur de « crimes contre l’humanité »."

Le journaliste Théophile Kouamouo du Messager (journal camerounais) conclu tristement :

"Par ailleurs, seuls les naïfs s’étonneront de l’empressement de Nicolas Sarkozy à recevoir à l’Elysée des présidents africains richissimes qui ne symbolisent en rien la "rupture" avec les "réseaux d’un autre temps" dont il s’est prévalu durant sa campagne. Si ce n’est pas un moyen d’intimider les juges, alors qu’est-ce donc ?"

Et tout ce que Rama trouve à dire, c'est que l'on ne vas pas à l'hôtel pour parler des droits de l'homme.

Autant de courage politique, ça force le respect.

lundi 23 juillet 2007

Jour 78

La rafle du Vélib'

Intervention de Fifi pour le 65e anniversaire de la rafle du Vélodrome d’hiver, le 22 juillet :

"le Gouvernement de Vichy a balayé les traditions françaises d’asile et de protection, ces traditions chevaleresques et humanistes du pays "

Brice Hortefeux, le 1er juin 2007 :

"sous la conduite du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, les re­conduites effectives à la frontière ont augmenté de 140 % entre 2002 et 2006. Nous resterons très fermes : pour 2007, l’ob­jectif est de 25 000 éloignements."

Résultat des courses :

"Cette fois, c’est une vendeuse à la sauvette, titulaire d’une carte de séjour de dix ans, qui a été interpellée. Josiane, enceinte de plus de huit mois, a reçu un coup de poing en plein visage, avant d’être emmenée par les policiers et frappée dans la voiture." (source : Libération du 23 juillet)

Ce qui n'empêche pas Fifi d'ajouter :

"on ne sauve pas la France en déshonorant ses principes."

dimanche 22 juillet 2007

Jours 76 et 77

Métro, boulot, hosto

Sur le site de la Tribune le 20 juillet:

"Dix-neuf dépressions, deux "burn outs" (épuisement professionnel) et 116 urgences de consultation, parmi les 4.100 salariés du siège d'IBM France, rien que pour les six premiers mois de 2007. [...] Dès 2003, dans une démarche inédite à l'époque, les médecins avaient évalué les risques psychosociaux (stress, dépression...) sur plusieurs sites, révélant que 49% des salariés connaissaient un niveau de stress professionnel susceptible d'entraîner une pathologie psychique ou somatique. En trois ans, ce pourcentage est passé à 65,7% [...] Le stress découlerait de l'organisation et des relations au travail. Parmi les plaintes récurrentes des salariés, recensées par les médecins du travail du siège à La Défense (Hauts-de-Seine), "une charge de travail excessive", une "remise en cause permanente des compétences", la "non-reconnaissance des efforts fournis", l'"irrespect" de certains managers ou encore la notation du personnel."

Et histoire de gâcher un peu la fête, il suffit de se rendre sur le site du Financial Times:

"Afin de répondre aux peurs suscité par la mondialisation et la montée des inégalités, la population des pays riches où a été menée l'enquête – les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la France, l'Italie et l'Espagne – désire que leurs gouvernements augmentent l'imposition des personnes aux revenus les plus élevé. Dans les pays européens, une large majorité souhaite que leurs gouvernements aillent plus loin et imposent un plafond aux revenus des dirigeants d'entreprise."

Voilà qui ne cadre pas vraiment avec le discours (entre autres) de Fifi :

"Pour nous, la réussite des uns motive celle des autres, la richesse des uns crée la richesse des autres, l’investissement des uns entraîne celui des autres : voilà ce que nous croyons !"

Sans parler de l'impayable Cricri Lagarde :

"J’entends souvent dire que la France refuse le capitalisme. Je ne le crois pas, et je vous engage à écouter attentivement certains de nos rappeurs français. Ils ne brocardent pas le capitalisme, ils l’accueillent." (son emphase)

vendredi 20 juillet 2007

Jour 75

Lagarde et Michetons

Cricri Lagarde, le 10 juillet:

"tous ces banquiers français partis travailler à la City, que tous ces exilés fiscaux réfugiés en Belgique n’ont qu’une envie, c’est de rentrer vivre en France."

Ce ne sera pas trop compliqué si on en croit un rapport de l'INSEE :

"Le salaire des PDG de moyennes et grandes entreprises (hors têtes de groupes) a augmenté sensiblement au cours de ces dix dernières années, au même rythme que celui des membres des états-majors de ces mêmes entreprises (+ 1,3 % et + 1,6 % par an en termes réels), mais plus vite que le salaire moyen de l’ensemble du privé (+ 0,6 %) et notamment que celui des cadres (+ 0,2 %) ; ces derniers travaillent pourtant eux aussi en majorité dans ces moyennes et grandes entreprises" (mon emphase).

Les patrons ont la vie dure en France, c'est bien connu.

jeudi 19 juillet 2007

Jour 74

Atelier de lecture

Dans ce refuge de bolchéviques au couteau entre les dents que représente l'Humanité :

" « Nous avons voulu, avec Cécilia (voir ci-dessous), que cette garden-party soit réservée à tous ceux d’entre vous pour lesquels la vie n’a pas été indulgente cette année, tous ceux qui ont dû mettre un genou à terre, tous ceux qui ont rencontré l’épreuve », a lancé le président depuis le perron du jardin de l’Élysée. [...] Mythification des héros et mystification des victimes. Les premiers connaissent leur quart d’heure de gloire : photos avec les ministres et reportages radio ou télé… Les seconds, persuadés que « le président est à l’écoute des victimes », se pressent, chemises en carton sous le bras, pour approcher qui la ministre de l’Intérieur, qui celle de la Justice. [...] « On ne passe pas », - oppose, imperturbable, le service de sécurité élyséen aux demandeurs, malgré leurs suppliques. Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy se délecte d’un mini-concert des Petits Chanteurs à la croix de bois…"


Un excellent article sur le site de Der Spiegel (en anglais):

"If Sarkozy were a school kid, he would get diagnosed with hyperactivity."

Un extrait des cahiers de l'Herne sur Chomsky, écrit par Serge Halimi et Arnaud Rindel :

"Les grands médias présentent alors l’actualité internationale et sociale sous forme d’une fable morale, à base d’affrontements binaires entre Bien (nous) et Mal (les autres), de portraits de grands hommes (tantôt héroïques, tantôt maléfiques), d’émotions successives propres à susciter la compassion unanime et le consensus apitoyé."

Dans notre série "recul de la justice en France" : Le texte de loi contre la récidive a été adopté mercredi 18 juillet par 144 voix (UMP et Nouveau Centre) contre 93 (socialistes, PCF et Verts) à l'Assemblée nationale. (source La Croix).

Une news AFP dans la Croix du 16 juillet 2007 :

"Les effectifs salariés ont peu augmenté depuis la fin des années 90 alors que l'emploi intérimaire a, lui, connu un véritable boom [...] le développement sans précédent de l'intérim traduit une profonde modification du recours à ce type de contrat, qui va désormais bien au-delà des fluctuations économiques."

Le Monde du 16 juillet précise :

"les salariés intérimaires étaient 760 000 en 2006, en progression de plus de 80 % sur la décennie"

Un commentaire assez juste ici :

"Et l'intérim dans quoi, au juste ? Regardons :
Les centres d'appels.
La sécurité.
L'enlèvement des ordures.
Le nettoyage.
Tiens ? Vous ne voyez pas un point commun entre toutes ces activités ?
Que des jobs de merde."

mercredi 18 juillet 2007

Jour 73

Oh Marlène mon coeur saigne

Interview de Fifi, le 17 juillet sur France 3, joie.

On commence déja par un bel exemple de rigueur journalistique :

MARLENE BLIN: François Fillon, on a l’impression que Rachida Dati est victime d’une campagne de déstabilisation. A votre avis, quelles sont les raisons ?

Déja on peut se demander qui est ce "on" ? Et parler de "campagne de déstabilisation" pour une ministre qui a fait la une de trois magazines et bénéficie déja du soutien d' SOS Racisme semble un peu disproportionné, comme le fait d'indiquer dans la question que Rachida est une "victime". Nulle doute que toutes les "attaques" à venir seront reçues de la même manière. Avec des journalistes comme Marlène Blin, elle ne court heureusement aucun risque. Rama Yade a d'ailleurs opté pour la même tactique. Une sorte de "Touche pas à ma politique".

Ensuite dans le vif du sujet:

FRANÇOIS FILLON : Moi, ce qui m’obsède, c’est la sécurité des Français. S’il faut construire des prisons, on construira des prisons.

Associer la "sécurité" à "plus de prisons"... Un point de vue intéressant d'après le sociologue Loïc Wacquant :

"la criminologie comparée établit qu’il n’existe nulle part - dans aucun pays et à aucune époque - de corrélation entre le taux d’emprisonnement et le niveau de la criminalité [...] L’histoire pénale montre, en outre, qu’à aucun moment et dans aucune société la prison n’a su accomplir la mission de redressement et de réintégration sociale qui est censée être la sienne dans une optique de réduction de la récidive."

FRANÇOIS FILLON : Simplement, la loi oblige à un traitement plus sévère pour les récidivistes

Comme le souligne l'Observatoire International des Prisons :

"Il résulte d'une approche purement idéologique et dogmatique du traitement de la délinquance et de la lutte contre la récidive qui avait suscitée l'opposition raisonnée des deux précédents gardes des Sceaux entre 2002 et 2007. De surcroit, le texte présenté aujourd'hui en conseil des ministres revient à une conception de la peine qui fait de la dissuasion sa fonction première, une philosophie qui a toujours conduit à une répression accrue sans effet sur la délinquance."

Fifi oublie aussi que le phénomène de récidive indique que la prison a déja échoué une fois dans sa mission de réinsertion. Fifi et Rachida propose donc de les remettre plus longtemps dans un endroit qui favorise la récidive. Lire à ce sujet cet article écrit par le vice-président du tribunal de grande instance de Paris :

"La récidive criminelle (de crime à crime), celle dont on parle le plus, est rarissime, de l’ordre de 5 pour 1000. De plus, elle baisse. En 1996, on compte 133 condamnations criminelles de personnes ayant des antécédents criminels. En 2003 il n’y en a que 57 ! [...] Il ressort de toutes les études menées depuis des dizaines d’années que les personnes relâchées à l’issue d’une libération conditionnelle récidivent moins que celles qui sont relâchées sans aucun" aménagement."

Fifi ne s'arrête pas là :

FRANÇOIS FILLON : Le sujet, c’est simple : le droit de grève est un droit fondamental, le droit d’aller travailler aussi.

Là c'est une rhétorique un peu grossière (en même temps c'est Fifi, pas Montaigne), il s'agit d'opposer "la grève" au "travail". Et par extension les grévistes aux travailleurs (oups, les "gens qui travaillent", travailleur c'est de gauche). ce qui n'empêche pas Fifi d'ajouter "Il faut du dialogue social, on mise sur le dialogue social pour réussir.". Et la meilleure chose pour y parvenir c'est de dresser les "gens qui travaillent" les uns contre les autres.

MARLENE BLIN : En même temps, qu’est-ce que vous répondez à ceux qui craignent que ce ne soit un cheval de Troie et que ce service minimum soit, après les transports, étendu à d’autres domaines, par exemple, l’Education nationale ?

[Notez que là on parle de "ceux qui craignent" (sic) et pas de "On a l'impression que..."]

FRANÇOIS FILLON : Ecoutez, si cela marche, je ne vois pas pourquoi on ne l’étendrait pas à d’autres domaines.

Petit à petit...

Ensuite Fifi se permet des corrections:

MARLENE BLIN : Alors, on va passer à un autre sujet. Hier soir, les députés ont adopté en première lecture le paquet fiscal [...]

FRANÇOIS FILLON : [...] ce n’est pas un paquet fiscal. C’est un projet de loi [...]

Dans ce cas mon petit Fifi je me permets de te corriger aussi:

"tous ceux qui veulent travailler plus, faire des heures supplémentaires, puissent le faire. [...] en ne payant pas de charges sur les heures supplémentaires."

Ce ne sont pas des "charges" Fifi, mais des "cotisations".

Enfin nous avons un vainqueur pour "la Connerie du mois", trouvée sur le site du Nouvel Observateur, le 12 juillet:

"[Rachida Dati] C'est plus qu'une amie, c'est ma soeur. Je ne la lâcherai jamais. Je connais tout d'elle, elle est de la race des seigneurs." (mon emphase).

Merci à la petite Cécilia Sarkozy pour sa participation.

mardi 17 juillet 2007

Jour 72

L'ami américain

Sur le site de l'Elysée:

"le Président de la République recevra lundi 16 juillet à 18h00, M. John G. Roberts, Président de la Cour suprême des Etats-Unis d'Amérique [...] Le Président se réjouit donc de pouvoir rencontrer plusieurs de ses membres éminents à l'occasion de leur visite à Paris."

Ce qui nous amène à petit arrêt sur John G. Roberts, un homme sympathique qui a d'ailleurs une haute idée de la justice:

Il trouve normal qu'on arrête, fouille, menotte et place en détention un coupable.

Sauf que dans le cas présent le coupable est une fillette de douze ans, son crime: avoir mangé des frites dans le métro.

Le reste de son CV ne fait pas de M. Roberts quelqu'un de très sympathique. Mais on ne doute pas que Sarkozy trouveras en lui "un interlocuteur brillant".

Nicolas aime beaucoup certains anglo-saxons de toute manière, il a par exemple :

"la plus haute considération pour Tony Blair, pour son courage, sa capacité à réformer et à rebondir, pour sa vision [...] Je trouve que ce qu’il a fait en Angleterre est assez remarquable, on est assez ami et je veux parler avec lui"

Dans l'Independent du 17 juillet on trouve pourtant cette nouvelle intéressante:

"L'écart entre riches et pauvres a atteint son plus haut niveau depuis 40 ans [...] au cours des quinze dernières années il y a une augmentation du nombre de foyers vivant en dessous du seuil de pauvreté, ces foyers représentant plus de la moitié des familles dans certaines zones urbaines".

lundi 16 juillet 2007

Jour 71

The shit goes on

Dans le Figaro du 16 juillet:

"Pour l'Institute for Public Policy Research (IPPR), un centre de réflexion britannique, la Grande-Bretagne devrait régulariser un demi-million d'immigrants illégaux, arguant que cela profiterait grandement à l'économie du pays. [...] une telle mesure rapporterait près d'un milliard de livres par an (1,47 milliard d'euros) « comparé aux 4,7 milliards de livres (6,9 milliards d'euros) qu'il en coûterait de les renvoyer chez eux par la force »"

Prions maintenant pour que Brice Hortefeux sache lire l'anglais.

Sur le site du Monde Diplomatique:

"Le 5 juillet, au terme d’un examen mené tambour battant par la ministre de la justice Rachida Dati, le Sénat français a adopté le projet de loi renforçant la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs. [...] Ces mesures s’inscrivent dans une politique de recours massif à l’incarcération — une note de l’administration pénitentiaire publiée le 11 juillet prévoit environ 80 000 détenus en 2017 [...] C’est dans ce contexte qu’un éditorial de l’International Herald Tribune (1) vient rappeler le caractère à la fois « inhumain et contre-productif » de la suppression du traitement spécial pour les mineurs. [...] cette politique a eu des conséquences désastreuses : les enfants concernés ont, par la suite, commis davantage de crimes violents que ceux qui avaient été jugés et incarcérés en tant que mineurs."

dimanche 15 juillet 2007

Jours 69 & 70

Garden Party

Sur le site de l'Acrimed: un communiqué des syndicats de journalistes:

"Une information malade c’est une démocratie en danger. Parce qu’une presse libre et pluraliste constitue un des piliers fondamentaux de la démocratie, les syndicats de journalistes ont décidé d’unir leurs forces pour défendre son indépendance vis-à-vis de tous les pouvoirs.

Depuis des mois, les syndicats dénoncent l’accumulation de faits alarmants qui représentent une menace fondamentale pour l’indépendance et le pluralisme de l’information en France. Dernier exemple emblématique, Les Echos et la Tribune sont transformés en enjeux d’une vaste partie de « Monopoly » entre les propriétaires des groupes de médias. Ces mêmes propriétaires affichent sans complexes leurs liens avec le pouvoir politique. Des émissions sont supprimées, des journalistes sont privés d’ondes ou de faisceaux hertziens sans que puisse être mis en cause leur travail : fournir une information indépendante de tous les pouvoirs quels qu’ils soient. D’autres sont soumis à des pressions plus ou moins subtiles pouvant aller jusqu’au chantage à l’emploi, dans un contexte de précarité galopante.

La liberté de la presse en danger

Rarement au cours des dernières décennies, la presse (écrite, audiovisuelle et multimédia) avait autant couru le risque de devenir le vecteur d’une pensée unique pourtant tant décriée par ceux-là mêmes qui nous gouvernent. Le statut collectif des journalistes, indispensable garant de leur indépendance, est fragilisé par une réécriture du code du travail pourtant annoncée comme devant être menée « à droit constant ». Instaurée en France par la loi du 29 juillet 1881, découlant des libertés d’expression et d’opinion inscrites dans notre Constitution, consacrée par la Cour européenne des droits de l’homme, la liberté de la presse se trouve, sinon mise à mal, à tout le moins en grand danger de l’être. Alors que de profondes mutations, tant technologiques qu’économiques et sociales, sont en marche ou annoncées, plus que jamais la nécessité d’une presse indépendante et de qualité se fait ressentir pour éclairer nos citoyens sur les choix qui engagent l’avenir de la société. Plus que jamais les journalistes doivent pouvoir être en mesure d’offrir à leurs lecteurs une information libre et plurielle sans laquelle le fonctionnement démocratique d’une nation serait menacé.

Face à cette situation, et parce qu’ils sont statutairement et par vocation chargés de la défense des « intérêts matériels et moraux tant collectifs qu’individuels »* de leur profession, les syndicats de journalistes - SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO, SPC CFE-CGC, USJ-CFDT, CFTC - ont décidé d’unir leurs forces pour que soient réaffirmés et reconnus par la loi les principes qui président à l’exercice de ce métier. Ils interpellent les responsables politiques afin que soit garanti un cadre légal assurant le respect des règles déontologiques de leur profession, pour affranchir les journalistes de la contrainte du profit à n’importe quel prix, credo d’un système qui exige de fournir une information toujours plus aseptisée, et au final vide de tout sens critique. Ils militeront ensemble pour que les principes professionnels et éthiques deviennent juridiquement opposables, via le rattachement des chartes des droits et devoirs des journalistes à leur convention collective ; pour que l’indépendance des rédactions soit juridiquement reconnue et pour que l’intégralité de leur statut soit réinscrite dans la partie législative du Code du travail. Ce sont là les instruments juridiques indispensables pour garantir à la presse sa liberté et son indépendance.

Initiatives fortes

Sollicitée à plusieurs reprises pour un rendez-vous depuis la mi-mai, Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication n’a toujours pas reçu les représentants des 38 000 journalistes pour faire un tour d’horizon de la situation. Publiquement, les syndicats de journalistes renouvellent leur demande d’une rencontre urgente.

Le citoyen (lecteur, auditeur, téléspectateur) a droit à des débats clairs et compréhensibles. Il a droit, pour se faire une opinion, comprendre et agir sur le monde qui l’entoure, à une information de qualité, vérifiée et mise en perspective. Une information libre et indépendante de tous les pouvoirs quels qu’ils soient, est la marque d’une démocratie qui se porte bien. Pour porter ces enjeux, les syndicats de journalistes lanceront des initiatives publiques d’envergure à l’automne à Paris et en régions.

Mercredi 11 Juillet 2007

SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO, SPC CFE-CGC, USJ-CFDT, CFTC"

*: Article L 411-1 du code du travail.

vendredi 13 juillet 2007

Jour 68

Casual Friday

Communiqué de la Ligue des droits de l'Homme:

"La LDH constate que Madame Rama Yade, qui a accompagné le président de la République en Tunisie, n’a pas eu un mot sur les violations graves et généralisées des droits de l’Homme dont le pouvoir tunisien se rend coupable chaque jour. Pis encore, elle n’a pas trouvé une minute pour rencontrer les défenseurs des droits qui sont pourtant, chacun le sait, dans une situation dramatique. [...] Il est enfin significatif que, contrairement à ce qui a pu être prétendu ces dernières heures, Madame Yade n’ait eu aucun contact avec les ONG françaises de défense des droits avant de participer à ce voyage qui cautionne la dictature tunisienne."

Une dépêche de Reuters sur le site du Monde du 13 juillet:

"L'administration pénitentiaire française s'attend à héberger 80.000 détenus en 2017 alors qu'elle ne disposera que de 64.000 places, rapporte Le Monde daté de samedi. [...] Les responsables pénitentiaires estiment, selon cette note, que "la surpopulation carcérale, problème majeur, sera (...) durable"

Une dépêche Reuters dans L'Express du 13 juillet :

"Une trentaine de camionnettes, appartenant aux prostituées, et officiellement en infraction routière, ont été verbalisées et envoyées à la fourrière, malgré les protestations de leurs propriétaires. [...] Cette opération a été menée à la demande du tout nouveau préfet du Rhône, Jacques Gérault, un proche du président Nicolas Sarkozy. Ancien membre de son cabinet au ministère de l'Intérieur, il est entré en fonction à Lyon début juillet. "Il n'est pas acceptable que des familles et des enfants soient soumis au spectacle sordide de la prostitution", a déclaré Jacques Gérault à la presse"

Dans La Croix du 12 juillet:

"Pourquoi y a-t-il de plus en plus de malades mentaux dans les prisons ? Cette question est au cœur d’un rapport de la Fédération française de psychiatrie (FFP) sur l’expertise psychiatrique pénale, qui vient tout juste d’être rendu public. [...] depuis quelques années, les non-lieux prononcés pour irresponsabilité pénale sont de moins en moins nombreux. Et surtout, les tribunaux se montrent de plus en plus sévères avec les prévenus pour lesquels une altération du jugement a été retenue par l’expert."

Le rapport précisant que "35 % à 42 % des détenus ont été considérés par les enquêteurs comme manifestement malades, gravement malades ou parmi les patients les plus malades"

Le Nouvel Observateur du 13 juillet, interview de Jean-Paul Maurel, commandant de bord à Air France, membre du syndicat des pilotes :

"Je me retranche derrière des questions de sécurité et de morale. Je trouve extrèmement choquant comme citoyen, comme père de famille de voir embarquer des gens tabassés, menottés, ou même inconscients. Je parle ici de dignité, de droits de l’homme. [...] [Présents lors de l’entretien, d’autres commandants de bord qui souhaitent garder l’anonymat nous signalent que des policiers se seraient parfois permis des intimidations. On leur demande par exemple : « Rappelez moi votre nom ? » ou « Vous pouvez me montrer vos papiers ? » [...] Il y a une aggravation de la situation. Ce type de problèmes à bord se multiplient: les passagers sont bouleversés, les hôtesses et les stewarts aussi. En plus, quand des voyageurs protestent, ils se retrouvent parfois arrêtés et mis en examen eux-mêmes."

De son côté, "la Direction générale de la police nationale déclare avoir procédé à 6.000 "éloignements d'étrangers en situation irrégulière par voie aérienne" au cours des cinq premiers mois de 2007 [...] Elle met l'accent en outre sur l'existence d'une unité de la Direction centrale de la police aux frontières spécialisée dans les "escortes" d'étrangers expulsés et constituée de 200 policiers "tous volontaires" et "sélectionnés pour leurs qualités de sang-froid et de maîtrise". (mon emphase)

Une autre dépêche Reuters cette fois dans la Tribune:

"L'Union européenne n'avait pas été informée à l'avance de la visite jeudi en Libye de l'épouse de Nicolas Sarkozy, qui a rencontré les cinq infirmières bulgares condamnées à mort [...] Parlant sous couvert de l'anonymat, des responsables européens n'ont pas caché leur agacement face à ce que certains considèrent comme une tentative du vibrionnant président français de tirer la couverture à lui, à la dernière minute, dans l'éventualité d'un règlement de cette crise à laquelle l'UE travaille depuis des années."

Bon week-end...

jeudi 12 juillet 2007

Jour 67

Gagner plus pour gagner encore plus

Un document intéressant de l'école d'économie de Paris:

Les hauts revenus en France(1998-2006) : Une explosion des inégalités ?

Tout est dans le résumé:

"notre travail révèle un fort accroissement des inégalités de revenus depuis 8 ans, du fait d'une augmentation très forte des revenus des foyers les plus riches depuis 1998, tandis que les revenus moyen et médian croissent très modestement sur la période.[...] les 0.01% des foyers les plus riches ont vu leur revenu réel croître de 42.6 % sur la période, contre 4.6 % pour les 90% des foyers les moins riches."

En conclusion:

"il n'est pas inutile de rappeler que le niveau de la fiscalité des revenus et du patrimoine a fortement diminué à l'endroit des hauts revenus [...] En tout état de cause, l'évolution de la fiscalité ne peut qu'avoir assez fortement amplifié au niveau des revenus disponibles la forte explosion des inégalités de revenus primaires que nous avons mis en lumière dans notre étude, et ne permet donc pas d'écarter l'hypothèse d'une convergence à moyen terme des niveaux d'inégalité entre la France et les pays anglo-saxons."

mercredi 11 juillet 2007

Jour 66

Arbeit Macht Frei

Christine Lagarde le 10 juillet à l'assemblée nationale, dans une logorrhée digne des pires passages de 1984 :

"La loi des trente-cinq heures est l’ultime expression de cette tendance historique à considérer le travail comme une servitude. Comment ne pas voir quels préjugés aristocratiques recouvre une telle conception ?"

J'ouvre le Robert: "Travail: n.m [...] (seul sens courant du XIIe au XVIe) Etat d'une personne qui souffre, qui est tourmentée; activité pénible."

Puis plus loin "(valeur développée au XIXe siècle) Activité laborieuse professionnelle et rétribuée." et d'ajouter ensuite une citation de Charles Fourier :

"Aimez le travail, nous dit la morale: c'est un conseil ironique et ridicule [...] car il est odieux en civilisation par l'insuffisance du salaire, l'inquiétude d'en manquer, l'injustice des maitres, la tristesse des ateliers..."

Le XIXe siècle d'ailleurs, une bien belle époque:

"Les conditions de travail sont les plus dures qui soient, en l'absence de toute limitation de durée. On travaille aussi longtemps que l'éclairage ou la lumière du jour le permet, soit jusqu'à quinze ou seize heures par jour. jamais de repos, pas même le dimanche. Il n'y a pas davantage de limitation d'âge. les enfants astreints à travailler dès leur plus jeune âge et les plus âgés n'ont pas de retraite. Ces conditions de travail sont aggravées par les conditions d'habitat. Les travailleurs en sont réduits à se contenter des locaux que leur abandonne la population, dont l'équivalent actuel serait les bidonvilles. Enfin les salaires sont d'autant plus bas qu'il n'y a aucune réglementation et qu'il y a à la porte des usines une masse sans travail, prête à accepter n'importe quelles conditions." Le XIX ème siècle.R.Raymond. 1974. Le seuil.

Mais tout cela est un point de vue "aristocratique" sur la question à en croire Christine.

Après avoir fait une impasse sur le programme d'histoire de terminale, la petite Christine poursuit son oral:

"le travail [...] met l’ensemble des professions sur un pied d’égalité : le grand patron comme le petit employé savent ce que cela signifie, « une journée de boulot »."

Un beau syllogisme tout raté, selon le même principe: "la guerre met l'ensemble des protagonistes sur un pied d'égalité: le soldat américain et le civil irakien savent ce que cela signifie, "une journée de combat".

Après un zéro pointé en logique, Christine s'attaque ensuite à la biologie:

"Oui, le travail est une chose naturelle [...] Ce n’est ni une aliénation ni un simple pis-aller uniquement destiné à subvenir aux nécessités du quotidien."

Chacun confronteras ici son expérience personnelle à cette déclaration. La variété des réponses montrera à elle seule qu'une affirmation de ce genre est , au mieux, présomptueuse, au pire, absurde.

Et si vous pensez que "Son travail n'est donc pas volontaire, mais contraint, c'est du travail forcé. Il n'est donc pas la satisfaction d'un besoin, mais seulement un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail." vous êtes sans doute un dangereux marxiste (page 59 des Manuscrits de 1844).

Et pour finir on peut toujours noter qu' "Il meurt 661 [travailleurs] (près de deux par jour) en France. Toujours en France, 2 370 000 personnes sont exposées à des produits cancérigènes sur leur lieu de travail.(Sources : Eurostat 2006, Cnam 2006.)" (source: Monde Diplomatique mars 2006)

Ensuite Christine s'en prend à la philosophie:

"le travail fait de l'individu le seul responsable de son propre parcours."

Salarié de Michelin, de Renault, de Peugeot, de Danone, de Moulinex, d'Airbus, d'Alcatel, etc... tout ça c'est de ta faute.

Vu que ça ne va pas fort, Christine tente le rattrapage:

"dans des rapports de travail, le plus fort communique de la force au plus faible."

Dans le Monde Diplomatique de Mars 2006: "L’espérance de vie d’un ouvrier de 35 ans est de 37,5 ans ; celle d’un cadre supérieur, de 43,5 ans. (Sources : Eurostat 2006, Cnam 2006.)"

"Le contrat social, aujourd’hui, il se décline en contrats de travail."

Si l'on en croit Rousseau (un penseur certes moins pertinent que Christine sur la question) l'essence du contrat social c'est qu'il "substitue au contraire une égalité morale et légitime à ce que la nature avait pu mettre d'inégalité physique entre les hommes, et que, pouvant être inégaux en force ou en génie, ils deviennent tous égaux par convention et de droit"

On constate en fait que: "Les femmes gagnent, en moyenne, 80,1 % de ce que perçoivent les hommes. 23,6 % d’entre elles travaillent à temps partiel en 2004 (4,8 % des hommes), sans l’avoir toujours choisi [...] Un jeune ayant un nom à consonance étrangère et habitant la banlieue a six fois moins de chances d’obtenir un entretien d’embauche qu’un jeune « Français de souche » habitant Paris. (Sources : Insee 2005, OCDE 2005, Observatoire des discriminations 2005.)

Beau contrat social en vérité... Mais inutile de perdre notre temps avec ces pseudo-philosophes car:

"Nous possédons dans nos bibliothèques de quoi discuter pour les siècles à venir. C’est pourquoi j’aimerais vous dire : assez pensé maintenant. Retroussons nos manches."

Petit rattrappage en géographie ?

"Les femmes et les hommes de l’Inde, de la Chine, du Brésil ou de l’Afrique du Sud ne ménagent pas leur peine."

Leurs enfants non plus Christine, merci pour eux.

"Ainsi le patron sera récompensé comme l’employé, sur les résultats de son travail." (mon emphase)

C'est à dire qu'il sera licencié ? Je ne te suis plus Christine... Tu dois surement être troublé par ton dernier repas au resto chinois :

"Ainsi que le dit Confucius : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie »."

Confucius a également dit: "Je ne vois ni phénix arriver, ni dessin sortir du fleuve. C'en est fait de moi."

Pour ceux qui doute encore de la culture de blague carambar de la Ministre des finances on terminera en beauté avec:

"Cet état d’esprit est bien reflété par la nouvelle tendance du rap et du R’n’B contemporains. Je vous invite à disséquer ces paroles. Vous y trouverez une vision de la société qui ne renierait pas notre gouvernement"

Comme l'avais d'ailleurs souligné un des penseurs de l'UMP:

"tous on veut quéma la musique le cinéma" Doc Gynéco dans "On lâcheras pas l'affaire"

Patrick Devedjian a certainement bien disséqué les paroles de Doc Gyneco, à quand un: "Christine ma salope à moi" ?

Et forcément un passage du discours a retenu mon attention:

"notre doctrine républicaine. Permettez-moi de la résumer en trois mots : l’égalité des chances, qui nous offre à tous les mêmes outils pour réussir ; le travail, qui nous départage ; et le mérite, qui nous récompense."

Pourquoi Christine cite Tocqueville à n'en plus pouvoir, alors qu'un autre grand intellectuel français partage sa vision des choses:

"Ma première idée lorsque j'arrivais au gouvernement [...] était de remettre la France au travail."*

"Nous leur dirons ensuite que l’ « Égalité » est une belle chose, sur certains plans et dans certaines limites ; [...] ces diverses sortes d’égalités doivent s’encadrer dans une hiérarchie rationnelle, fondée sur la diversité des fonctions et des mérites"**

Alors ce grand homme ? Encore un indice alors:

"Nous nous attacherons à détruire le funeste prestige d’une pseudo-culture purement livresque, conseillère de paresse et génératrice d’inutilités." ***

Ce grand penseur n'est autre que Philippe Pétain.

Vu le niveau général du discours de Christine, il suffit généralement de faire les poubelles de l'Histoire pour voir quels restes elle a accomodé à sa sauce.

Pas mal pour la rupture encore une fois...


* Allocution du 2 février 1943

** discours du 15 semptembre 1940

*** discours du 15 août 1940



Et au fait, qui a dit "Il n'y a qu'une seule noblesse: celle du travail" ?

Hein ?

Et oui...

Adolf Hitler



Pour déprimer un peu moins deux bonnes nouvelles:

Site du Nouvel Observateur le 11 juillet:

"Les représentants du personnel du comité central d'entreprise d'Air France ont voté mardi soir à l'unanimité une motion demandant l'arrêt des expulsions des immigrés clandestins sur les vols de la compagnie."

Les Echos du 11 juillet:

"La cour d'appel de Bordeaux a jugé le licenciement d'un salarié employé en contrat nouvelles embauches (CNE) [...] L'arrêt mentionne qu'il est « intolérable pour un salarié ayant travaillé deux années dans une entreprise de se voir licencier sans motif »."

mardi 10 juillet 2007

Jour 65 Bis

Flashback

Un petit retour sur cette phrase prononcé par Fifi le le 7 juillet:

"il est temps de revenir à certains fondamentaux : travailler pour produire, produire pour s’enrichir, s’enrichir pour partager"

Profitons de l'éclairage de Richard C. Cook qui a travaillé 21 ans au Département du Trésor des Etats-Unis:

"La justification donnée à la déréglementation financière et les baisses d'impôts pour les riches était que les bénéfices des personnes riches seraient répartis sur l'ensemble de la population [...] Mais c'est l'opposé qui est arrivé. Le système a institualisé au niveau mondial une division entre les possédants et les pauvres"

Cette politique date des années 80, chapeau pour la "révolution culturelle" Fifi.

"L'économie mondiale et celle des Etats-Unis sont au bord de l'effondrement à cause de l'ineptie du système financier et non parce que nous ne produisons pas assez"

Notre ami américain va même plus loin:

"L'idée de "revenu", comme opposée à l'idée de "travail" est une idée humaine et civilisée. Quand réaliserons-nous enfin que tout le monde n'a pas besoin d'un travail salarié pour qu'une économie industrielle donne à chacun les moyens de vivre ?"

Une idée qui révulse même les "socialistes" dont la déliquescence se poursuit gentiment, histoire d'être prêt pour 2012.

Jour 65

Tunisie: si tu dors t'es mort

Nicolas fait un petit tour en Tunisie:

"La Tunisie, de par sa culture, son histoire et sa situation géographique est, par excellence, terre de tolérance."

Un beau portrait, malheureusement remis en cause par la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT):

"De surcroît, depuis le 8 juin 2007, date à laquelle la police tunisienne a saccagé les bureaux du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), détruisant d’importants documents ainsi qu’une grande partie de son matériel informatique, les intimidations de la police politique envers les membres du CNLT et d’autres organisations de défense des droits de l’Homme ne cessent de s’intensifier."

C'est surement ce qui, d'après Nicolas, permet à la Tunisie de:

"participe[r] concrètement à la promotion de la paix et de la sécurité dans le monde."


Sinon une lecture toujours intéressante, le rapport 2006 de la CNIL:

"Nos autorités doivent ensuite se battre contre le mirage du « fichier, remède miracle ». [...] Il nous revient de désacraliser le caractère supposé infaillible du fichier informatique."

lundi 9 juillet 2007

Jour 64

Read The Fucking Manual

Discours de Fifi devant ses petits camarades de l'UMP, le 7 juillet:

"Nos valeurs - des valeurs, cent fois, mille fois combattues et stigmatisées par nos adversaires habituels ! - vont enfin prendre toute leur place au sein de la société française."

Alors dans la famille "Valeurs de l'UMP" je veux...

"Le ministère de l’immigration et de l’identité nationale : cela devait être une erreur fatale pour Nicolas Sarkozy. Approuvée par le peuple français."

Les électeurs du petit Nicolas (que Fifi s'entête à appeler "le peuple français") ont ainsi permis à Brice Hortefeux de déclarer: "Ma position est claire : s’il est normal que les enfants présents sur le territoire soient scolarisés, cela ne signifie pas que les parents doivent automatiquement bé­néficier de papiers. Le droit à l’instruction d’un enfant peut aussi être satisfait dans son pays d’origine ; il n’a jamais entraîné le droit de séjour du parent."

"Le travail, va enfin être valorisé, soutenu, récompensé.[...] Nous allons nous libérer du carcan des 35 heures [...] il est temps de revenir à certains fondamentaux : travailler pour produire, produire pour s’enrichir, s’enrichir pour partager"

Pourtant certains économistes soulignent qu' "Une réduction uniforme du temps de travail (« travailler moins pour travailler toutes et tous ») aurait au contraire pour effet de répartir équitablement les gains de productivité, actuellement confisqués par les « rentiers ». Leurs revenus sont très exactement la rançon du chômage et de la précarité."

"La valeur de la responsabilité est, elle aussi, de retour."

Sur le site de La Société des Réalisateurs de Films:

"[La SRF] proteste contre la suppression des crédits alloués à 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu, lauréat du « Prix de l'Education nationale ». Ce film, également Palme d’Or du 60e Festival de Cannes, est un drame social et intime sur les avortements illégaux dans la Roumanie de Ceaucescu.[...] A la suite de pressions d’associations anti-avortement, le Ministre de l’Education Nationale Xavier DARCOS a décidé d’interdire la fabrication et la diffusion de ce dvd-rom pédagogique, remettant en cause de façon illégitime le choix d’un jury composé de membres de la communauté éducative et professionnelle"

Depuis, si l'on en croit LCI:

"Le ministre a décidé de suspendre toute décision" et doit rencontrer "dès le début de la semaine" la SRF ainsi que des membres du jury du Prix de l'Education"

Ce qui ne n'a pas empêché son directeur de cabinet, Philippe Court d'envoyer "un courrier à Christine Juppé-Leblond, inspectrice générale en charge du cinéma et de l'audiovisuel" où il " invite celle-ci à veiller à ce que le jury récompense, à l'avenir, des films adaptés "à une diffusion auprès de l'ensemble des élèves de collèges et de lycées"." (La Croix du 6 juillet)

pendant que les partisans au crâne mou "de l'association anti-avortement Choisir la vie avait dénoncé, dans un communiqué intitulé "La culture de mort récompensée à Cannes" une "véritable propagande pro-avortement et un danger pour les enfants scolarisés""

Une association, qui, accessoirement, apprécie beaucoup Christine Boutin.

Tout cela n'empêche pas ce grand sentimental de Fifi de rester poète:

"Contre le piège de l’enfermement, vous ouvrirez les portes et les fenêtres."

On notera tout de même une répétition assez drôle dans la bouche de Fifi:

"C’est en réalité une révolution culturelle !"

"Là encore, n’en déplaise aux socialistes, une révolution culturelle est en marche."

"Là encore : révolution culturelle !"

"Révolution culturelle aussi pour nos universités"

"Révolution culturelle sur la justice."

"le gouvernement s’engage dans une révolution culturelle."



samedi 7 juillet 2007

Jour 62 et 63

Ecologie coloniale

La petite Nathalie en classe d'écologie avec le professeur Borloo peine un peu en géopolitique:

"Je vous remercie de me donner l’occasion d’inaugurer cette conférence internationale sur l’impact et le rôle des pays émergents dans la gouvernance mondiale. [...] personne ne peut ignorer que depuis quelques années de nouveaux acteurs politiques et économiques ont fait irruption dans le débat international, et ce en bousculant le cadre inter-étatique dans lequel s’inscrivait jusqu’à une date récente la gouvernance mondiale traditionnelle. Ces nouveaux pays émergents représentent une masse critique sur l’échiquier des relations internationales [...] des pays comme le Brésil, l’Inde ou la Chine, pour ne citer que les principaux d’entre eux, constituent en raison de leur poids économique et démographique un véritable défi pour le fonctionnement de la gouvernance mondiale. Pays en développement et reconnus comme tels par la communauté internationale, ces pays bousculent le cadre traditionnel des relations multilatérales entre les pays développés, et en particulier dans l’enceinte des institutions internationales (ONU, OMC, FMI). L’implication croissante de ces pays émergents au sein de ces organisations internationales constitue désormais une réalité incontournable que les pays industrialisés sont appelés à gérer." (mon emphase)

Le choix du vocabulaire, la désignation de ceux qui "surgissent" ou "font irruption" et l'appel à "gérer" cette implication nous dévoile le parfum idéologique dont s'asperge Nathalie. La position des Etats-Unis est décrite comme étant "encore très en retrait", alors que celles de ces salauds de pays émergents est en "opposition".

De toute manière pour ceux qui posent un problème, une autre nouvelle "intéressante":

"Le 5 juillet 2007, Monsieur Hervé Morin, ministre de la Défense, a présidé la cérémonie militaire de certification officielle par l’OTAN du quartier général du Corps de réaction rapide – France (CRR-FR) [...] Il deviendra ainsi le 7ème état - major en Europe, ayant la capacité « d’entrer en premier » sur un théâtre d’opérations extérieures et de commander une force multinationale de plus de 50 000 hommes. Sous le commandement de l’OTAN, de l’Union Européenne ou de la France, il permettra de réagir rapidement à tout type de crise dans le monde." (mon emphase)

vendredi 6 juillet 2007

Jour 61

Ni juste, ni précise

"Le Sénat a achevé, jeudi 5 juillet 2007, la discussion du projet de loi renforçant la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs"

La petite Rachida l'avait présenté ainsi devant le Sénat:

"J'ai donc souhaité un projet qui renoue avec une loi pénale dissuasive. C'est d'abord et avant tout un signal de fermeté envoyé à des délinquants endurcis. Ils connaîtront clairement les risques qu'ils encourent."

Le syndicat de la magistrature s'exprime ainsi le 4 juillet:

"Nous dénonçons l’esprit particulièrement régressif de ce texte qui fait de la peine d’emprisonnement le centre de la réponse pénale. L’objectif de dissuasion qu’il poursuit nous apparaît totalement illusoire et même contre-productif. Les prisons françaises, nous le savons, ne sont pas le lieu où l’on réinsère mais un lieu où l’exclusion et la violence aggravent souvent les problématiques des plus fragiles. Or, mécaniquement, ce projet de loi est une machine à créer de l’enfermement à un moment où la France atteint un taux d’incarcération inégalé depuis 1945. La peine de mort n’a jamais dissuadé du crime et les systèmes étrangers qui ont choisi de recourir aux peines planchers n’ont jamais démontré leur capacité à lutter contre la délinquance."

Rachida est pourtant si gentille avec les juges:

"Je veux saluer chacun des magistrats [...] Ils sont, en première ligne, l'incarnation de la justice. [...] Devant vous, je veux leur dire qu'ils peuvent compter sur moi."

Pourtant suite à une première rencontre entre le syndicat de la magistrature et la petite Rachida il ressort que:

"Concernant plus spécifiquement les projets de lois en matière de peines planchers et de majorité pénale à 16 ans pour les mineurs récidivistes il nous a été affirmé que le texte [...] serait préparé, dans la concertation, en conformité avec les principes constitutionnels et les engagements internationaux de la France. Pourtant, au moment de l’entretien, le texte, dont nous ignorons encore le contenu, avait déjà été communiqué pour avis au Conseil d’Etat... Sans préjuger des initiatives ultérieures du Garde des Sceaux, il nous apparaît que cette conception a posteriori du dialogue social, n’est pas encore la marque d’une grande considération du travail de proposition effectué par le Syndicat de la magistrature." (mon emphase)

Pour les sceptiques, le syndicat de la magistrature est d'ailleurs bien connu pour se tromper, comme le 1er décembre 2006:

"L’ordonnance n° 2005-893 du 2 août 2005 a créé un nouveau contrat à durée indéterminée, dénommé « contrat nouvelles embauches » (CNE) [...] Ce dispositif exorbitant du droit commun suscite un certain nombre d’interrogations : Le CNE est-il conforme à la convention n° 158 de l’OIT ?"

La réponse dans le Monde du 6 juillet:

"La cour d'appel de Paris a jugé, vendredi 6 juillet, que le contrat nouvelles embauches (CNE) était contraire à la convention 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT) [...] "Cette régression, qui va à l'encontre des principes fondamentaux du droit du travail dégagés par la jurisprudence et reconnus par la loi, prive les salariés des garanties d'exercice de leur droit au travail", estime la cour."

Heureusement que la petite Rachida souligne que:

"Mesdames et messieurs les sénateurs, les plus belles pages de l'institution judicaire n'ont pas été écrites sous la contrainte du pouvoir politique."

jeudi 5 juillet 2007

Jour 60

Crachez vous êtes fichés

La ligue des droits de l'homme nous apprends encore une fois de bonnes nouvelles:

La "simplification" de la gestion du fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), fichier dont sont d'ailleurs toujours exclus les délinquants financiers...:

"la nécessité de rendre compte au requérant ( les OPJ ou le parquet, ou le juge d’instruction) de la mission effective d’inscription au FNAEG est supprimée."

"le régime de la prestation de serment des personnes habilitées à analyser les empreintes génétiques est considérablement "simplifié" ; l’accès aux informations du FNAEG devient beaucoup plus large et beaucoup moins contrôlé."

mercredi 4 juillet 2007

Jour 59

Parano (suite)

Dans le figaro du 4 juillet:

"Le préfet de police, Michel Gaudin, n'en démord pas : « La capitale doit de toute urgence rattraper son retard en matière de vidéosurveillance. » [...] « Nous évaluerons les bénéfices qu'a retirés la Grande-Bretagne de l'installation d'un réseau de télésurveillance », a assuré hier le premier ministre, François Fillon, dans son discours de politique générale. Au même moment, à la demande du ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, une réunion à huis clos se tenait à la Préfecture de police avec les acteurs du traitement technique et judiciaire de ce dossier." (mon emphase).

Les bénéfices pour la Grande-Bretagne sont décrits dans un autre article:

"L’Information Commissioner’s Office (ICO), équivalent de la Cnil française, tire donc la sonnette d’alarme. Dans un nouveau rapport..."

"La commission recense 2.700 cas d’erreurs d’identification par le système de lecture vidéo des plaques d’immatriculations, pourtant des plus simples."

"La surveillance généralisée entraîne également des discriminations sociales.[...] l’ICO souligne que 40% des hommes noirs ont été intégrés aux fichiers ADN britanniques, contre 9% des blancs, et 13% des asiatiques."

Et conclue que:

"ce développement se traduit par une perte totale de confiance au sein la société"

De plus "l’ONG Privacy International publie son classement annuel des pires sociétés en matière de surveillance et de protection de la vie privée. La Grande-Bretagne a l’honneur de figurer dans le groupe des cinq pays dont la propension à surveiller les faits et gestes des habitants est jugée la plus « endémique »"

En France nous avons déja de quoi faire, comme le souligne le site Souriez vous êtes filmés:

"Base-élèves est un système de gestion informatique de données concernant les élèves des écoles maternelles et primaires. Présenté comme un logiciel pour une aide à la gestion des élèves, il permettra de partager des données entre mairies et Education nationale, de croiser les données de la CAF, de suivre le parcours et la scolarité des élèves, en écoles privées, publiques ou pour les bénéficiares du télé enseignement ou de l’enseignement à la maison, chaque enfant recevant un identifiant national. Le stockage des données de base-élèves, initialement de 2 ans a été étendue à 10 ans depuis octobre 2002, ces données seront accessibles sur internet. A la rentrée 2007, la généralisation de base élèves sera effective dans tous les départements."

Quelques jours plus tard:

"La non-conformité de « Base élèves » a été mise en évidence le mercredi 6 juin dans le département d’Ille-et-Vilaine lorsque des personnes extérieures à l’expérimentation ont consulté le site de l’Education nationale « Eduscol » et ont constaté qu’elles pouvaient avoir librement accès par Internet aux fichiers de BE1D [...]: n° INE, date d’inscription et date d’admission à l’école, nationalité, date et lieu de naissance, adresse des parents, noms et adresses des responsables de l’enfant, niveau de la classe, nom de l’enseignant, taux d’absentéisme, cursus scolaire ..."

Merci à toi parent sarkozyste.

mardi 3 juillet 2007

Jour 58

Qu'un sang impur abreuve nos Fillons

Dans sa déclaration de politique générale, Fifi nous régale encore une fois de ses bons mots:

"Aucun gouvernement [...] n’aura réussi à enrayer cette lente spirale qui nous a fait chuter au 16e rang des pays de l’OCDE, en termes de richesses par habitant."

Ce qui ne l'empêche pas d'être la 6ème puissance économique mondiale. Mais ça sonne moins bien...

"Nous n’avons pas réussi, faute d’avoir osé rompre avec ce cercle vicieux qui consiste à travailler de moins en moins et à s’endetter de plus en plus"

Pas un mot sur cet autre cercle vicieux dénoncé dans le Monde Diplomatique d'avril 2007:

"Une personne sans domicile fixe sur trois dispose d’un emploi. Cette statistique choquante sur l’agglomération parisienne a mis en lumière l’existence d’une nouvelle catégorie d’individus : les travailleurs pauvres."

Fifi s'attaque ensuite à la géopolitique:

"Désormais, le monde se réveille et prend sa revanche sur l’histoire."

La mondialisation c'est la revanche des pays en voie développement ? Saloperie d'indonésien prêt à travailler 5 cents de l'heure juste pour se venger !

"Des continents entiers sont en quête de progrès. Leur population est jeune, douée, terriblement motivée. Quand nous luttons pour préserver notre héritage, ils se battent pour constituer le leur."

Ces "continents entiers" n'ont donc pas encore d'héritage... Qu'il s'agisse de l'Amérique du sud, de l'Afrique ou pourquoi de la Chine et de ses vilains t-shirt. Valérie Pécresse sera t'elle assez aimable pour offrir un livre d'histoire à Fifi ?

"La rénovation de l’université française est une priorité absolue de mon Gouvernement. Je vous proposerai d’y consacrer 5 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2012."

Coût estimé d'un deuxième porte-avions: 2 milliards d'euros.

"la préparation des réacteurs nucléaires de 4e génération"

On peut pourtant lire ici et des choses intéressantes sur ce sujet, comme dans cet article de Libération du 6 avril:

"La "4ème génération" est une appellation publicitaire destinée à abuser l'opinion et les journalistes : en réalité, il s'agit du retour de Superphénix, le surgénérateur qui n'a réussi qu'à désintégrer 10 milliards d'euros et dont le démantèlement pose des problèmes insolubles."

Fifi s'exprime ensuite comme un Marc Dorcel en rut:

"Notre outil militaire doit être musclé autour de nos objectifs de projection de forces et de dissuasion."

L'intervention militaire française à l'étranger est donc bien au programme.

"les menaces terroristes demeurent très présentes. La France n’est pas à l’abri."

Qui pari sur des attentats d'ici la fin 2007 ?

"organiser un accès équitable et sécurisé aux matières premières et aux énergies."

Très certainement sécurisé à l'aide de notre "outil militaire" musclé.

"Au cœur de la crise nationale, il y a un cancer : le chômage de masse."

Chômeur = tumeur = traitement à base de radiations = plus de centrales nucléaires, cqfd.

Plus sérieusement l'économiste Michel Husson rappelle que:

"Quant à travailler plus longtemps pour gagner plus, ce n’est guère cohérent non plus. L’allongement de la durée du travail va à l’encontre de nouvelles créations d’emplois et ne peut engendrer à lui seul un surcroît d’activité si la répartition des revenus reste la même."

Ensuite pour tous nos amis friands d'énigmes, voici: Les phrase mystères de Fifi !

"le pouvoir de la matière grise dessinera notre avenir."

"faire entrer notre pays dans le 21e siècle."

"La République n’est que mouvement. Si elle tombe, elle se relève telle Gavroche sur sa barricade. Elle se relève toujours et c’est la faute à Voltaire, la faute à Rousseau ; c’est aussi pour nous la faute à Victor Hugo"

"Nous devons armer notre vigilance"

"le progrès accélère l’histoire."

"Nous lui avons proposé une rupture constructive."