lundi 31 août 2009

Jour 845

Derrière les barreaux

Le Figaro, 30 août 2009 :

"Le gouvernement renonce à prévoir des aménagements de peine systématiques pour les personnes condamnées jusqu'à deux ans de prison, une mesure phare qui était pourtant inscrite dans la loi pénitentiaire. Alors que le texte devrait venir en deuxième lecture au Parlement à la mi-septembre, l'Élysée et la Chancellerie veulent revoir à la baisse cette disposition. [...] Les rédacteurs de la loi pénitentiaire avaient voulu monter le curseur jusqu'à deux ans d'emprisonnement, et donc permettre à tous les condamnés à deux ans ou moins de prison, après examen de leur situation, de pas être incarcérés. Leur objectif était double : l'un, très présentable, était de favoriser les chances de réinsertion des condamnés ; l'autre, moins avouable, était de désengorger les établissements pénitentiaires surchargés…"

Désengorger les prisons, un objectif "moins avouable" ? Merci au Figaro...

samedi 29 août 2009

Jours 843 & 844

Baisse du niveau d'instruction

Le Figaro, 29 août 2009 :

"Une recommendation qui va dans le sens des souhaits du chef de l'Etat. Le comité Léger -qui doit rendre son rapport mardi sur la réforme de la justice pénale-, va préconiser une suppression du juge d'instruction, révèle le Journal du dimanche dans son édition de samedi. «Il cumule les fonctions d'un juge avec celles d'un enquêteur. En d'autres termes, il n'est pas totalement juge, et pas totalement enquêteur», tranche le rapport selon le JDD, qui dit avoir eu accès à l'intégralité du texte. Le comité propose donc de confier à la place les pouvoirs d'enquête aux seuls procureurs, qui resteraient hiérarchiquement soumis au ministre de la Justice.[...] du côté du juge Renaud Van Ruymbeke, qui a instruit de nombreuses affaires «sensibles» [affaires Urba, des frégates de Taïwan et Clearstream 2, ndlr]. «Quelle sera la marge de manœuvre des procureurs soumis à l'autorité du garde des Sceaux lorsqu'ils auront à traiter des affaires financières politiquement sensibles ou qui mettraient en cause des proches du pouvoir ?» s'interroge-t-il. «J'ose croire que des voix s'élèveront pour s'opposer à une réforme qui se traduit par un recul des libertés publiques»."

vendredi 28 août 2009

Jour 842

Le privé meilleur que le public ?

Le Monde, 27 août 2009 :

"Une agence de la banque LCL (ex-Crédit lyonnais) a dénoncé à la police, au début du mois d'août, un de ses clients sans papiers [...] C'est à l'occasion d'un demande de renouvellement de sa carte de crédit que Mamdou, un Malien sans papiers, a été convoqué par sa banque, une agence de la LCL à Aulnay-sous-Bois, pour en réalité se voir arrêter par la police et conduit en centre de rétention administratif. [...] ce genre de convocation suivie d'arrestation est dénoncée par la Cour de cassation dans un arrêté du 6 février 2007. Ces pratiques, notamment de la part des préfectures, étaient alors qualifiées d'"interpellations déloyales". Mais jusque-là ce qualificatif était réservé aux services publics. [...] En 2008, un client d'une grande surface avait été interpellé alors qu'il se faisait établir une carte de fidélité. Un client de la Fnac Montparnasse avait été dénoncé par le caissier alors qu'il allait payer ses achats par chèque."

jeudi 27 août 2009

Jour 841

Cadeau Bonus

Sur le blog de l'économiste Frederic Lordon, le 21 août 2009, encore une fois je recommande la lecture de la totalité de l'article :

"« la comédie des engagements », où l’on voit d’abord entrer en scène Le Pouvoir qui ordonne – « J’exige le respect des engagements du G20 » (Nicolas Sarkozy) –, suivi du Banquier qui s’exécute – « Nous respectons scrupuleusement les engagements du G20 » (Baudouin Prot), – enfin rejoints par Le Superviseur qui certifie – « J’ai vérifié : ils respectent bien les engagements du G20 » (Christian Noyer). Comment le public ne serait-il pas très impressionné de cette remarquable orchestration des règles solennellement rappelées, de l’autorité des uns et de l’obéissance des autres ? À ceci près que le public en question peut difficilement se défaire par ailleurs de cette désagréable impression de dissonance cognitive qui vient de s’entendre dire que les « engagements » sont strictement tenus et de voir néanmoins le milliard d’euros provisionnés pour les traders. Il y a deux issues, et deux seulement, à cette dissonance : soit le milliard a été fabriqué, mais aux dernières nouvelles il semble que non, soit c’est la teneur véritable des « engagements » qui doit être questionnée plus sérieusement. À y regarder de plus près il apparaît bien que cette dernière option doive s’imposer : les engagements sont en toc, les engagements sonnent le creux, et ça n’a pas coûté grand-chose à tous ces comédiens des engagements de s’engager solennellement à des engagements qui n’engagent à rien. [...] « Parce qu’ils le valent bien », répond instantanément le sens commun de la finance, bien aidé par tous les relais médiatiques qui s’offrent, entre deux critiques sans conséquence, à rappeler les lois élémentaires de la morale du mérite – ainsi Le Monde et ses reprises des chroniques Breakingviews, dont une récente demande qu’à propos des bonus la seule question posée soit celle de l’éventuelle spoliation du contribuable : « Le législateur devrait s’en tenir à cette seule question. Car le principe qui sous-tend les bonus – selon lequel la rémunération doit dépendre des résultats – est solide » [6].

« Solide », vraiment ? À des choses déjà dites ailleurs [7], il est possible, pour prolonger la nécessaire entreprise de démolition de l’argument méritologique, d’ajouter ceci. La fortune des traders dépend moins de leur compétence individuelle que du segment de marché où le hasard de leur trajectoire professionnelle les a placés. À la fin des années 1990, un trader sur produits de taux pouvait bien déployer tout son méritoire génie, il était voué à gagner infiniment moins que le dernier des lourdauds du desk actions. Sitôt digéré le krach Internet, c’est sur les produits structurés et les dérivés de crédit qu’il fallait être pour faire de l’argent. La conjoncture du « mérite » est changeante et seul un avenir imprédictible, dans la détermination duquel les individus n’ont aucune part, désignera les futurs méritants – à qui iront les bonus « bien mérités » : matières premières ? marchés émergents ? changes ? actions de nouveau ? Car c’est le lieu occupé l’élément déterminant de la performance, et secondairement le talent des individus."

mercredi 26 août 2009

Jour 840

Au rapport

Libé Orléans, le 18 août 2009 :

"près les mesures annoncées ce mardi par Michèle Alliot-Marie et destinées à lutter contre le suicide en prison, le psychiatre Louis Albrand est profondément indigné. Il est l'auteur du rapport rendu en avril à Rachida Dati et exhumé ce mardi par la nouvelle ministre de la Justice. A l'époque, il avait boycotté la remise de son rapport, estimant qu’il avait été édulcoré par l’Administration pénitentiaire. [...] Je suis triste, déçu et inquiet. J’espérais que Michèle Alliot-Marie, avec sa réputation de gaulliste, ait du courage politique. Elle prend à nouveau le problème des suicides dans les prisons par le petit bout de la lorgnette. Et pendant ce temps, des jeunes se suicident dans nos prisons. Si la ministre avait la volonté politique d’adopter les mesures que je préconise, des vies auraient pu être sauvées. Je n’ai pas peur de le dire : aujourd’hui, la ministre n’a pas le souci de sauver des vies. [...] dans 70% des cas, le risque suicidaire avait été diagnostiqué. Comment expliquer que ces détenus à risque ne soient pas placés en hôpital psychiatrique ? Les directeurs de prisons attendent plusieurs tentatives de suicides avant de procéder à des placements d’office. Il faut que cela change. Car aujourd’hui, au nom de l’obsession sécuritaire, on tue des jeunes. Nicolas Sarkozy parle de «honte de la République», alors qu’il agisse."

mardi 25 août 2009

Jour 839

Pôle Expulsion

Libé Orléans, le 25 août 2009 :

"Dah, un demandeur d’emploi Mauritanien vivant à Orléans (Loiret), comme l’a révélé mercredi le Canard enchaîné. Convoqué pour une simple actualisation de son dossier, il s’est fait accueillir par des policiers, menotté et transféré au centre de rétention de Bobigny (Seine-Saint-Denis). [...] Contactée par Libération, la direction régionale du Pôle Emploi prend cette affaire de haut, pour finalement botter en touche. Elle dit «ne pas vouloir commenter les cas particuliers». Une manière habile de contourner la difficulté de justifier la présence de policiers le jour de la convocation du demandeur d’emploi mauritanien. Elle s’appuie également sur des textes de loi obligeant les agents à vérifier les pièces d’identité des détenteurs de permis de séjour. Et s’auto congratule de ne pas avoir, au final, «porté plainte», puisque Dah n’aura jamais perçu la moindre indemnité. Lui qui a pourtant cotisé cinq années durant. «Ce qui est troublant c’est qu’il ait été arrêté quelques jours seulement avant son passage aux prud’hommes pour licenciement abusif. Son ancien employeur l’avait licencié pour avoir volé trois bonbons dans un sac posé sur un bureau de l’entreprise qu’il nettoyait…»."

lundi 24 août 2009

Jour 838

Le courant ne passe plus

Libération, le 21 août 2009 :

"Ce n’est pas 1,9 % de hausse que vont subir les particuliers sur leur facture EDF (tarif bleu) mais bien plus, accuse le Sipperec, le syndicat intercommunal qui distribue l’électricité en Ile-de-France. La facture va grimper de 10 à 15 % pour 1,7 million de ménages et de plus de 15 % pour 1,7 million d’autres, ces augmentations ciblant surtout les petits clients. Le lièvre est caché à la page 11 de l’avis de la CRE (le régulateur de l’électricité) passé inaperçu, EDF préférant communiquer sur la hausse moyenne de 1,9 % du kWh. [...] Zappé aussi par EDF, le chamboulement de la structure des prix réglementés, inchangée depuis 1988, auquel on doit ce grand écart des factures. Cette révolution a été glissée dans un décret paru au Journal officiel la veille de l’arrêté sur le prix du kWh et ce, dénonce le Sipperec, «en l’absence de débat public»."

dimanche 23 août 2009

Jours 836 & 837

Force Louvrière

Encore un excellent billet sur le blog de maitre Eolas :

"Prix Busiris pour Franck Louvrier [conseiller du président] on comprend que le conseiller de l’Élysée n’est pas venu nous faire partager ses réflexions sur l’internet mais faire l’article pour un produit avarié qu’on veut à toute force nous faire avaler.

Ce qui menace Twitter, c’est moins la censure que la contrefaçon, la copie, en somme, le faux. Ainsi, face à l’émergence de ces nouveaux outils de communication, l’enjeu central pour nos démocraties est de savoir protéger l’authenticité de ce lien numérique entre les citoyens du monde. L’enjeu est la vérification des sources, dont la responsabilité repose sur la vigilance des professionnels de l’information.

Admirez le glissement sémantique en jouant sur le double sens du mot faux. Est faux le mensonge, et est faux le tableau qui n’est que la copie de l’original. Faux témoignage, faux Picasso : même combat. Et plus dangereux encore que la censure, arme de l’État - et en France l’État est votre ami-, il y a la contrefaçon, la copie, qui est synonyme du faux.

On devine la suite : puisqu’il y a plus dangereux encore que la censure par l’État, qui est tout désigné pour vous protéger ? Réponse : l’État, avec comme arme… la censure. " [...] Lire dans cet article que le niveau de contrôle de l’accès à l’internet est un étalon du niveau démocratique pour promouvoir un projet de loi visant à priver en masse de l’accès à l’internet pour protéger des intérêts privés expose au lumbago intellectuel, tant le lecteur n’a pas l’habitude de tordre la logique avec cette rapidité."

vendredi 21 août 2009

Jour 835

Krach dans la police

Libération, le 21 août 2009 :

"Une semaine après avoir désavoué ses services et annoncé la réincorporation de 900 cadets de la République, Brice Hortefeux a tenté de mettre un terme à la polémique. Sans totalement convaincre. En déplacement à Châtel-Guyon (Puy-de-Dôme), le ministre de l'Intérieur, qui assistait à une cérémonie de promotion des cadets, a réaffirmé que 900 nouveaux jeunes seront recrutés et incorporés à partir du 1er octobre 2009.

«Il a pu y avoir des incertitudes budgétaires ou comptables. Elles sont désormais levées», a répété le ministre qui, comme l'a d'ailleurs révélé le Canard enchaîné mercredi, était au courant du sort réservé aux cadets de la République. La controverse était née quand son ministère avait annoncé le report de l'incorporation de 1.050 garçons et filles âgés entre 18 et 25 ans, qui avaient réussi les tests, pour des raisons budgétaires. Le différentiel de 150 est dû, selon la place Beauvau, «aux jeunes qui ont finalement décidé de ne pas faire la formation». [...] Ces incorporations – 2400 au total – restent insuffisantes pour Nicolas Comte, secrétaire général de l'Union SGB Unité Police. «Le ministre annonce le recrutement de 900 gardiens de la paix, alors qu'il y a trois fois plus de lauréats au concours. Pour les deux tiers restants, la question est toujours posée»."

jeudi 20 août 2009

Jour 834

Grosse commission

Libération, le 20 août 2009 :

"La direction d’Intermarché a reconnu hier dans un communiqué avoir «pris l’initiative d’inviter» un certain nombre de ses salariés lors de la visite de Luc Chatel, ministre de l’Education nationale, lundi, dans un supermarché de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne). Les journalistes présents s’étaient étonnés de l’attitude de certaines clientes et y avaient vu une mise en scène (Libé d’hier). «Cette initiative est le seul fait d’Intermarché et en aucun cas ni le ministre ni ses collaborateurs n’y ont été associés ni même informés», précise le groupe qui présente ses excuses «aux ministres et aux journalistes présents»."

mercredi 19 août 2009

Jour 833

On meurt en prison

L'Observatoire International des Prisons, le 18 aout 2009 :

"Mme Michèle Alliot-Marie vient de rendre public le rapport attribué au Dr Albrand, qui en récuse pourtant la paternité, et a annoncé la mise en oeuvre de certaines des recommandations qu'il comporte. Associant formation des personnels, détection des détenus à risques, expérimentation de détenus « accompagnants » et gestion de « l’après-suicide », les mesuresphare consistent en la généralisation des « kits de protection » (couvertures indéchirables, pyjamas et serviettes « à usage unique ») et la mise en place de « cellules de protection d’urgence ». Ce plan d'action a en réalité été initié le 1er juillet dernier, en application d'une circulaire de Mme Dati du 15 juin.

Il est désormais manifeste que la nouvelle garde des Sceaux entend perpétuer la politique de prévention des suicides initiée en 2004 à l’issue du rapport Terra et caractérisée par une focalisation sur des dispositifs visant d'une part, à empêcher matériellement la personne de mettre fin à ses jours et, d'autre part, à prévoir les comportements auto-agressifs. Le plan pousse la logique à l'absurde, préférant gratifier de conditions de détention plus favorable le codétenu qui se voit déléguer la tâche de prendre en charge, en lieu et place de la puissance publique, la personne en crise suicidaire, plutôt que d'avoir à assouplir les conditions de détention de cette dernière.

En clair, le ministère achève de tourner le dos à la doctrine affirmée par la circulaire du 29 mai 1998, établissant qu’une « politique de prévention n’est légitime et efficace que si elle cherche, non à contraindre le détenu à ne pas mourir, mais à le restaurer dans sa dimension d’acteur et de sujet de sa vie ». Ce faisant, il va à l'encontre des réponses reconnues comme pertinentes par la profession médicale. La dernière conférence de consensus organisée sur le sujet avait conclu que « La réduction des espaces d'initiative du détenu comme prévention du passage à l'acte suicidaire ne semble pas une mesure de prévention efficace. Cela semble induire une réactivité paradoxale : la lutte contre les moyens suicidaires et la violence encourage involontairement les situations de crise. Il semble utile d'encourager plutôt une réflexion sur des supports et des espaces d'expression destinés aux détenus » (Conférence de consensus des 19 et 20 octobre 2000, réalisés par l'Agence française d'accréditation et d'évaluation en santé et la Fédération française de psychiatrie).

Une politique de prévention du suicide déterminée et responsable implique d'opérer des transformations radicales dans le mode de fonctionnement des établissements pénitentiaires pour limiter la souffrance et le sentiment de disqualification que provoquent la vie derrière les murs. Elle nécessite de faire cesser les mesures anxiogènes voire mortifiantes et mortifères que sont notamment la dépossession de toute intimité, les punitions de quartier disciplinaire ou le régime d'isolement. Elle engage à normaliser les rapports entre personnels et détenus. Et elle encourage l'implication active du Ministère de la Santé pour que la question du suicide en milieu carcéral soit appréhendée comme un problème de santé publique et non de gestion de la prison.

Pourtant, l’administration pénitentiaire, dans le cadre de sa logique strictement sécuritaire et gestionnaire, se montre convaincue de sa capacité à lire l'avenir des hommes dans des grilles d'évaluation et du bien-fondé de techniques oppressantes basées sur la contention et la surveillance accrue.

Or, il résulte d'un document intitulé Bilan provisoire des suicides en 2008, établi le 6 janvier 2009 par la direction de l’administration pénitentiaire et que l'OIP rend public ce jour, que les mesures préconisées ont largement montré leurs limites. Ainsi, 71,5 % des détenus qui se sont suicidés durant l'année 2008 avait été repérés comme fragiles ou suicidaires et faisait l'objet de mesures spécifiques de suivi.

Cette étude suscite par ailleurs un doute sérieux quant à la crédibilité des statistiques officielles quant au nombre des suicides survenus en prison. Outre que ne sont pas comptabilisés les décès de personne libérées après leur tentative de suicide (levée d’écrou), il ressort du document interne de la direction de l’administration pénitentiaire qu’une large majorité des décès survenant en détention s’avèrent considérée comme des morts accidentelles alors que certaines seraient susceptibles d’être reclassées en suicides. Ainsi, on peut y lire que parmi les 131 décès enregistrés, hors suicides, en 2008, « 85 sont qualifiés "autres" (hors mort naturelle et homicide). Il convient de noter que les décès survenus suite à une ingestion médicamenteuse nécessiteraient un examen des résultats d'autopsie et, pour un certain nombre d'entre eux, une possibilité de reclassement en suicide. » Force est de constater que huit mois après la rédaction de cette étude, l'administration n'a pas opéré de correction des statistiques officielles, alors même que les délais de réalisation des investigations médico-légales dans le cadre des enquêtes pour recherche des causes de la mort, systématiquement ouvertes en cas de décès, sont relativement courts. Le nombre important des décès sur lesquelles portent les incertitudes exprimées par l'administration donne à penser que les chiffres du suicide sont assez nettement minorés. En outre, l'absence de correction des chiffres des années antérieures laisse présumer l'existence d'un chiffre noir des suicides en détention.

L'attitude de l'administration pénitentiaire, qui empêche toute analyse documentée et rationnelle du phénomène du suicide en prison, pour se prémunir d'une remise en cause de ses modalités d'action, témoigne de la nécessité de confier au ministère de la Santé la responsabilité de la définition et de la mise en oeuvre de la politique de prévention. L’Observatoire international des prisons appelle le Parlement à se saisir de la question du suicide en prison au travers de la création en urgence d’une mission d’information susceptible de réorienter le projet de loi pénitentiaire soumis à l’examen de l’Assemblée le 15 septembre prochain."

mardi 18 août 2009

Jour 832

Plus ça change...

L'observatoire des inégalités, le 18 août 2009 :

"Les années 1930 et 1940 sont marquées par une nette diminution de la part du revenu global que reçoit le 1 % le plus riche de la population. La crise des années 1930, puis la guerre, sont passées par là : elles ont nettement réduit les niveaux des revenus du patrimoine. Par la suite, le développement de la protection sociale a amélioré la condition des catégories défavorisées. Ainsi la part des revenus perçue par le centième de la population le plus riche est passée de 15 % en 1935 à 9 % en 1950 en France, de 15,7 % à 11,4 % aux Etats-Unis, de 18,7 à 7,7 % au Japon.

La part des revenus concentrée dans les mains du 1 % des plus riches s’est plutôt stabilisée ensuite, dans les années 1950 et 1960, entre 6 % (Suède) et 12 % (Allemagne). Mais dès les années 1970, elle se remet à progresser dans les pays anglo-saxons (Etats-Unis, Royaume-Uni et Canada), où elle retrouve les niveaux d’avant-guerre. La remontée est moins forte et plus récente (années 1980 et 1990) dans les autres pays riches, mais elle est de plus en plus nette."

lundi 17 août 2009

Jour 831

En cours

dimanche 16 août 2009

Jours 829 & 830

Fils de PIB

Lu sur le site de L'Institut d'études économiques :

"« Au-delà de cette définition purement comptable [PIB], il existe des variantes, comme, par exemple, la croissance potentielle ou encore la croissance soutenable. La croissance potentielle est celle que peut supporter le système productif sans surchauffe : plus clairement elle correspond à la croissance possible sans augmentation du niveau général des prix, i.e. sans inflation. Cette notion précise la première dans la mesure où elle fixe un objectif à atteindre. La notion de croissance soutenable est différente, plus normative. Elle est à relier au concept de développement durable. [Voir rapport Bruntland] Ces définitions ont le mérite de mettre en avant plusieurs problèmes. Premièrement, la croissance économique mesurée en valeur ne signifie pas forcément que le pays est plus riche : si une nation produit autant que l’année précédente mais avec des prix ayant augmenté, elle verra son PIB croître en valeur. Pourtant elle ne permettra pas de consommer plus : le pays n’est pas foncièrement plus riche, son PIB en volume est resté constant. La croissance non inflationniste est donc un objectif important à atteindre. Deuxièmement, elle est un mauvais indicateur du bien-être. Quand un pays connaît une croissance économique importante, cela signifie que le pays est plus riche mais pas nécessairement que tous les agents le sont : le « gâteau » économique a une taille qui augmente, mais les « parts » individuelles ne croissent pas forcément. Troisièmement, la croissance peut s’accompagner de maux. Construisez une entreprise très productive, vendant beaucoup, mais très polluante et vous verrez croître le PIB. Pire, imaginez que les rejets de cette entreprise rendent malades les habitants du voisinage, cette « nuisance » augmente la consommation de médicaments, les ventes du secteur pharmaceutique et in fine le PIB. Croissance de la production et bien être ne sont pas nécessairement compatibles, loin de là. Si le bien-être est vu d’une manière plus égalitaire, ou encore dans une optique de développement humain et de réduction des inégalités, il faut donc trouver des indicateurs alternatifs. Parmi ceux qui sont le plus souvent employés on trouve l’Indicateur de développement Humain (IDH). »
Problèmes d'actualité et réponses de la recherche moderne, par Arnaud Mayeur (Normalien et agrégé d'économie), professeur en classes préparatoires aux grandes écoles, formateur IUFM.
Presse Universitaire de France, Paris octobre 2003."

vendredi 14 août 2009

Jour 828

Doux pays de mon enfance

Ligue des Droits de l'Homme, section Toulon, le 13 août 2009 :

"Le rapport de la Cimade sur les centres de rétention pour 2007 nous apprend que cette année-là, 242 enfants y ont été enfermés. En 2006, ils avaient été 197. Nous ne disposons pas encore des chiffres de 2008, mais rien ne permet de penser qu’ils soient en baisse. Parmi ces 242 enfants, 183, les trois quarts, étaient âgés de 10 ans et moins. Deux remarques sur ce point : d’une part, le placement en rétention est la seule circonstance dans laquelle, en France, des enfants de moins de 13 ans peuvent être privés de liberté et enfermés. Par ailleurs, c’est la première fois depuis les sombres années de l’Occupation que des enfants sont internés. Aux termes de la loi, les mineurs ne sont pas expulsables. Comme les centres de rétention sont les antichambres de l’expulsion, les enfants n’ont donc rien à y faire. Aussi leur présence n’est pas enregistrée et l’administration considère qu’ils « accompagnent » leurs parents. [...] Interrogé à ce sujet par le JDD, Eric Besson a répondu : « En France, on ne sépare pas les enfants des parents. » Il se réfère ainsi à une jurisprudence très ancienne, que l’on peut appeler la jurisprudence Laval-Bousquet. En 1942, interrogés par les autorités religieuses sur l’interpellation des enfants juifs, Laval et Bousquet répondirent en substance : nous avons jugé plus humain de ne pas séparer les enfants de leurs parents.[...] Les deux situations sont incomparables, dira-t-on ? Certes ! Le fait que la même réponse soit reprise, à soixante-sept ans d’intervalle, par Laval et Bousquet et par Besson n’est-il qu’une coïncidence ? Sans doute ; on me permettra de penser alors qu’il y a des coïncidences malheureuses, et qu’elles devraient tous nous inviter à la réflexion."

jeudi 13 août 2009

Jour 827

Masculin/Féminin

Libération, le 12 août 2009 :

"« Je constituerai un gouvernement de quinze ministres et pas un de plus… Bien sûr, avec la parité hommes-femmes.» Nicolas Sarkozy le 25 avril 2007, dans l’émission Face à la Une, présentée par Patrick Poivre d’Arvor et François Bachy (TF1). [...] le 23 juin, au lendemain des élections européennes, l’énième gouvernement Fillon mis en place affiche 38 membres dont 13 femmes et 25 hommes. Oubliée, la parité dans les effectifs : il y a quatre femmes parmi les 18 ministres, et neuf parmi les 20 secrétaires d’Etat et le haut-commissaire, soit une proportion féminine globale qui tombe à 34 %. Envolée, aussi, la rigueur au nom de l’efficacité. L’équipe n’est pas de 15, ni de 20 mais de 38."

mercredi 12 août 2009

Jour 826

Bonne vacances les enfants

La Ligue des Droits de l'Homme, le 11 août 2009 :

"Au cours de ces mois dits de vacances, les services de police et administratifs n’ont pas respecté les conventions internationales en matière de droits spécifiques des enfants. Même si beaucoup de ces mesures ont été rapportées, certaines sur le fond, d’autres sur la forme, il n’empêche que des instances de police ont jugé qu’il convenait de mettre en rétention des familles entières. A Metz, à Toulouse, à Nice ou à Marseille, pour ce que nous connaissons actuellement, les réseaux militants et les sections de la LDH se sont mobilisés pour obtenir la mise en liberté de ces enfants et de leurs familles. La LDH se félicite des résultats positifs de ces actions et des décisions prises par la justice. Mais, nous constatons que plusieurs cas restent à régler. Malgré les prescriptions de la convention des droits de l’Enfant, malgré les observations de plusieurs autorités internationales ou européennes et malgré les recommandations des différentes autorités administratives indépendantes françaises, les services de police continuent à agir de la même manière. C’est donc en pleine connaissance de cause que ces mesures ont été prises. Elles sont la conséquence directe de la politique menée par le gouvernement. Nous vous demandons de mettre fin à cette inversion du droit qui ignore la spécificité de l’enfance et met notre pays dans une situation inacceptable au regard de ses engagements internationaux. Le droit des mineurs à vivre en famille dans des conditions décentes et à recevoir une éducation prime toute autre considération. La LDH saisira, dès le mois de septembre, les instances européennes et internationales appropriées.D’ores et déjà, nous vous demandons solennellement de mettre un terme à ces situations. Tous les enfants actuellement encore retenus avec leurs familles doivent être immédiatement libérés et leur accueil en France doit être assuré."

mardi 11 août 2009

Jour 825

A vos souhaits

Une dépêche AFP lue dans les Echos, le 10 août 2009 :

"Les médicaments anti-grippe comme le Tamiflu ne devraient pas être prescrit aux enfants, les effets indésirables l'emportant sur les bénéfices, selon des médecins britanniques. Les auteurs d'une étude publiée en ligne lundi par le British Medical Journal (BMJ) appellent le département de la santé britannique à reconsidérer de façon urgente leur politique actuelle dans le cadre de la pandémie due nouveau virus A(H1N1). [...] L'étude, qui repose sur l'analyse de données disponibles issues d'essais comparatifs des inhibiteurs de la neuraminidase chez les enfants, souligne que le Tamiflu peut causer des vomissements chez certains enfants, pouvant conduire à une déshydratation et des complications. [...] Ainsi l'agence sanitaire britannique, la Health Protection Agency (HPA), rapportait que plus de la moitié des 248 jeunes élèves qui avaient eu de Tamiflu, après qu'un de leurs camarades eut contracté la "grippe porcine", ont souffert d'effets secondaires tels nausées, insomnies et cauchemars."

TF1, le 4 août 2009 :

"D'après le docteur Mouriès, même à court d'argent, un malade qui en a absolument besoin, aura accès au Tamiflu. Dans le pire des cas, dès que le plan pandémique passera au niveau d'alerte six, le Tamiflu sera fourni par le gouvernement assure le ministère de la santé. Il sera alors gratuit pour tous."

lundi 10 août 2009

Jour 824

Nos amis les banquiers

Le Monde Diplomatique, 7 août 2009 :

"Onze milliards quatre cent millions de dollars provisionnés au premier semestre 2009 par la banque américaine Goldman Sachs pour récompenser ses courtiers ; 1 milliard d’euros épargné par BNP Paribas en prévision du versement de primes à ses acrobates financiers (selon Libération, 5 août 2009) ; 4 milliards de livres sterling de bonus attendus par les traders de la City, à Londres ; 32,6 milliards de dollars versés l’an dernier sous forme de primes par neuf établissements de Wall Street qui, dans le même temps, avaient perçu 175 milliards d’aides publiques, selon les conclusions de l’enquête menée par le procureur général de l’Etat de New York, M. Andrew Cuomo : la routine bancaire a repris son cours. [...] En l’espace de quelques mois, les banques d’affaires privées ont successivement démontré leur nullité (politique de prêts reposant sur l’idée que les prix de l’immobilier grimperaient éternellement, accumulation explosive de créances douteuses), leur nocivité (funambulisme spéculatif sur le pétrole, les produits alimentaires et les matières premières), leur fragilité (le naufrage de l’une déclenche une crise mondiale du crédit), leur inutilité (l’Etat les remplace sans dommage) et, enfin, l’insatiable cupidité de leurs dirigeants – sans qu’il en soit tiré aucune conséquence pratique. Nationaliser franchement, et durablement, l’ensemble du secteur aurait-il été plus coûteux ? [...] Dans la Grèce antique, l’hubris, cette aspiration violente à la démesure, appelait la némésis, le châtiment par la destruction. Mais quel gouvernement se risquerait à réprimer un secteur où se recrutent et se recyclent tant de cadres du pouvoir politique ?"

dimanche 9 août 2009

Jours 822 & 823

Travail partout, dimanche nulle part

La Ligue des Droits de l'Homme, 7 août 2009 :

"La décision du Conseil constitutionnel validant pour l’essentiel la loi sur le travail du dimanche affirme des prima idéologiques inquiétants. D’une part, elle fait prévaloir les modalités supposées de la consommation des personnes sur le droit de ces mêmes personnes à vivre en famille et à profiter d’un temps de loisirs non morcelé.

D’autre part, et surtout, elle introduit une inégalité entre les salariés selon le lieu de leur travail, diminuant ainsi les garanties d’égalité pourtant affirmées par le préambule de la Constitution.

La faiblesse de l’explication donnée par le Conseil constitutionnel à cette inquiétante évolution, un simple considérant affirmant que cette « différence de traitement […] est en rapport direct avec l’objet de la loi », atteste qu’il s’agit de valider une certaine orientation des rapports sociaux.

En cette période de crise qui entraîne le chômage de dizaines de milliers de personnes chaque mois, on aurait pu attendre du Conseil constitutionnel qu’il réaffirme le principe d’une égale rémunération plutôt que de favoriser le travail à moindre coût.

La LDH constate que le Conseil constitutionnel valide ainsi, et à l’inverse du discours officiel, la possibilité de travailler plus et dans de moins bonnes conditions pour gagner moins."

vendredi 7 août 2009

Jour 821

Tout est lié

La Croix 6 août 2009 :

"les ménages ont consacré, en 2006, [...] moins de 0,5 % [de leur budget] au livre, une part qui a diminué d’un tiers depuis 1970. [...] « Les personnes ayant des parents agriculteurs dépensent proportionnellement plus pour la presse, mais moins pour les livres », le phénomène étant inverse pour les enfants de cadres et professions libérales."

Si ça se trouve, les emprunts en bibliothèque ont augmenté hein... Ou pas.

jeudi 6 août 2009

Jour 820

La bonne nouvelle du jeudi

Ligue des Droits de l'Homme, le 6 août 2009 :

"Le 29 août 2008, parallèlement au recours formé contre le fichier EDVIGE, nos organisations avaient contesté devant le Conseil d’État le fichier CRISTINA, fichier secret et dispensé de publication.

Par décision du 31 juillet 2009, le Conseil d’État a, avant de statuer sur le recours, exigé du gouvernement qu’il lui communique le texte initialement soumis à son avis, l’avis de la section du Conseil d’État et le décret final, afin de pouvoir vérifier si ce décret non publié était conforme au projet initial et à l’avis de la section du Conseil d’État qui l’avait préalablement examiné.

Cet arrêt ne préjuge naturellement en rien de la décision finale qui sera rendue par le Conseil d’État, mais les associations et syndicats ne peuvent que se féliciter de cette décision de principe.

En effet, celle-ci est d’une importance extrême car elle est le signe d’un contrôle accru par la haute juridiction administrative des décrets même non publiés pour des raisons de sécurité nationale.

Les associations et syndicats requérants attendent avec sérénité l’issue finale de cette procédure."

mercredi 5 août 2009

Jour 819

Myopie volontaire

Allocution du petit Nicolas à l'occasion du dîner d'Etat offert en l'honneur du Cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani, Emir du Qatar, le 22 juin 2009 :

"Altesse, C’est pour nous un grand plaisir, un honneur de vous accueillir, avec votre épouse. [...] Aujourd’hui, le Qatar symbolise à la fois la fidélité aux traditions et une formidable aspiration à la modernité, au cœur d’une région parmi les plus dynamiques du monde. Une région devenue, en l'espace d'une génération, un laboratoire de la mondialisation. [...] Vous êtes, l’économie arabe la plus compétitive. C’est bien le résultat Altesse, de votre vision qui repose sur un développement harmonieux, à la fois humain, social, économique et environnemental."

Rue89, le 7 juillet 2008, par Tristan Bruslé, chercheur au CNRS :

" L'émirat du Qatar est l'un des pays les plus riches du monde [...] sur ces chantiers sont exploités des migrants qui touchent entre 60 et 120 euros par mois. Les inégalités entre Qataris et non-Qataris fractionnent la population en deux groupes distincts si bien qu'il est difficile de parler de société à propos du 1,5 million d'habitants, dont 75 % d'hommes, qui peuplent l'émirat. Les étrangers représenteraient au moins 80 % de la population totale [...] 90 % de la population active et 100 % des ouvriers. [...] Dès leur arrivée au Qatar, une nouvelle vie commence pour les migrants [qui]voient leur passeport confisqué par le patron dès la sortie de l'aéroport. Exit la liberté individuelle. Le système du parrainage (sponsorship), qui fait de l'employeur (le sponsor) le responsable de son employé, est notamment remis en cause par la commission qatarie des droits de l'homme. Qualifié par Amnesty international de quasi-esclavagiste, il interdit de démissionner, de changer de travail et de quitter le pays sans autorisation de l'employeur [...] Les étrangers sont donc sous la complète dépendance d'un patron qui, souvent, abuse de la situation. Acquérir la nationalité qatarie est en outre totalement impossible pour des non-Arabes ou non-sportifs de haut niveau, même après des années de résidence. Quant au droit du travail, il est plus que limité, malgré une nouvelle loi votée en 2004. Le salaire minimum n'existe pas. La durée hebdomadaire de 48 heures (6 jours de 8 heures) et l'interdiction de travailler de 11h30 à 15h00 de juin à août sont rarement respectées. Les heures supplémentaires sont souvent payées avec retard. Le droit de grève existe, mais les restrictions sont telles (dans les secteurs dits vitaux notamment) qu'il est concrètement inapplicable. Quant aux syndicats, ils peuvent exister mais doivent être composés de Qataris exclusivement. Comme ceux-ci sont uniquement présents dans les hautes sphères du secteur privé et dans le secteur public, les travailleurs étrangers sont de facto exclus de ces dispositions. Alors, de plus en plus régulièrement, des révoltes éclatent, dont l'issue pour les travailleurs est l'expulsion du pays."

Un beau laboratoire de la mondialisation effectivement...

mardi 4 août 2009

Jour 818

Obésité financière

Le blog de Libé, les Cordons de la Bourse, 4 août 2009 :

"Selon ses comptes semestriels, BNP Paribas s'apprête à distribuer à ses traders un milliard d'euros de plus en 2009 qu'en 2008 [...] Les traders de BNP Paribas peuvent dire "merci la crise". Les résultats exceptionnels de la banque s'expliquent en effet par une moindre concurrence des établissements américains ainsi que par la politique de taux très accomodante des banques centrales..."

lundi 3 août 2009

Jour 817

The Shield

L'Observatoire des Inégalités, le 16 juillet 2009 :

"En 2008, 19 000 contribuables ont bénéficié du bouclier fiscal, qui limite l’imposition à la moitié des revenus, selon le rapport du député Gilles Carrez, rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale.

Alors que ce bouclier était présenté comme une solution pour les personnes modestes qui devaient s’acquitter de l’impôt sur la fortune parce que leur maison avait pris en valeur (on se souvient de l’exemple de la veuve de l’Ile de Ré), les principaux bénéficiaires de ce dispositif sont les hauts revenus détenteurs d’un important patrimoine. 8 633 personnes dont le revenu est parmi les 10 % les plus faibles ont reçu en moyenne 1 937 euros tandis que pour les 10 % les plus aisés, les remboursements se sont élevés à 105 903 euros.

Au global, on constate une redistribution fiscale à l’envers : les 10 % les plus riches ont reçu 412 millions d’euros et les 10 % les plus modestes, 17 millions d’euros.

La baisse des prix de l’immobilier en 2008 et 2009 devrait renforcer cette inégalité fiscale puisque les ménages modestes qui possèdent un bien rare passeront en dessous du seuil d’imposition à l’impôt sur la fortune (790 000 euros) et ne bénéficieront donc plus du bouclier fiscal."

dimanche 2 août 2009

Jours 815 & 816

Afghanistan,la guerre sans fin

Le Figaro, 2 août 2009 :

"Nicolas Sarkozy a «condamné avec force les pratiques lâches et barbares des ennemis de la paix en Afghanistan et a réaffirmé la détermination de la France à lutter, aux côtés du peuple afghan, contre l'obscurantisme et le terrorisme»." (mon emphase)

Le Figaro, 2 août 2009 :

"Alors que l'Afghanistan connaît à l'approche de la présidentielle du 20 août une flambée de violence, des députés britanniques ont publié dimanche un rapport au vitriol sur l'efficacité de la mission de l'Otan dans le pays. «En huit ans, l'Alliance n'a pas rempli les objectifs promis», déplorent les députés de la commission des Affaires étrangères des Communes. «L'effort international a donné beaucoup moins de résultats que prévu. Son impact a été considérablement affaibli par l'absence d'une vision cohérente basée sur les réalités de l'histoire, de la culture et de la politique en Afghanistan», écrivent-ils. [...] En cause notamment, «l'important manque de sensibilité culturelle» de certains militaires et les bombardements aériens meurtriers pour la population civile. Cela a amoindri «le soutien des Afghans aux troupes», pointe le rapport. La mauvaise organisation des priorités de l'Otan est aussi responsable de ce mauvais bilan. «Des fautes évitables, comme l'éparpillement ou les chevauchements dans les prises de décision rendent aujourd'hui» la tâche de l'Alliance «beaucoup plus difficile». L'Occident est aussi desservi dans ses efforts par l'absence de «progrès tangible dans la lutte contre la corruption»." (mon emphase)