Nos médias nous protègent... Ou pas
Acrimed, le 3 mars 2012 :
"L’allergie de Jean-Michel Aphatie aux « petits candidats » n’est pas nouvelle. C’est ainsi, par exemple, que, le 22 juin dernier, dans sa chronique quotidienne du « Grand journal », il s’emportait au sujet de la candidature de Christine Boutin [1] :
« Très fort ! Quelles sont les chances de Christine Boutin d’être élue présidente de la République ? Nulles ! Zéro ! En 2002, elle a fait 1,9 % des voix ! Zéro chance d’être élue présidente de la République ! Mais elle s’en moque ! Parce que Christine Boutin, elle ne veut pas être présidente de la République, elle veut être candidate à la présidence de la République ».
Et d’aligner, un à un, les « petits candidats », entre autres Philippe Poutou (« Je connais son score, lui : 0,0005 %, peut-être ! »), Nathalie Arthaud (« Ça va pas peser lourd, ça non plus, mais on s’en fout ! ») ou Frédéric Nihous (« Il s’en fout lui, d’être président de la République, c’est pas son problème ! »). Et de conclure : « C’est n’importe quoi. […] Ne devraient être candidats que ceux qui ont envie d’être président […], qui ont la possibilité de l’être ». Au moins c’est dit. Le pluralisme, c’est mieux à deux. Ou éventuellement à trois. Mais au-delà, c’est la gabegie. Heureusement, Aphatie veille.
[...]
le fougueux Aphatie s’en est pris, le 20 janvier dernier sur LCI, à la règle de l’égalité du temps de parole sur les médias audiovisuels entre les candidats lors de la campagne officielle, « une bêtise française incroyable » selon lui.
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un intervieweur qui [...] est aussi inflexible avec les « petits » qu’il est souple avec les puissants. Comme lorsqu’il s’est récemment inquiété des « souffrances » de Claude Guéant, le jour où Libération l’avait comparé, en « une », aux Le Pen : « Vous souffrez de l’image qui est la vôtre dans le débat public ? Vous souffrez ? »"