mardi 8 juillet 2008

Jour 428

Encadré

Le Monde, 8 juillet 2008 :

"Les députés ont achevé, dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 juillet, l'examen du projet de loi sur la réforme du temps de travail, après avoir adopté un amendement qui plafonne le forfait jours, notamment pour les cadres, à 235 jours de travail par an. L'amendement du rapporteur, Jean-Frédéric Poisson (UMP), porte donc de 218 à 235 le seuil maximal de jours de travail par an pour les salariés au forfait, sauf accord contraire conclu dans une entreprise ou une branche. [...] La CFE-CGC voit dans ces 235 jours un "retour au siècle dernier". La centrale des cadres, qui entend déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, estime que "cette limite correspond, en fait, à une année pleine [365 jours] de laquelle on retire les jours de congés [25], les samedis [52], les dimanches [52] et le 1er mai"."

lundi 7 juillet 2008

Jour 427

Retour de bâton

Rions un peu avec le Monde, 7 juillet 2008 :

"La commission Mazeaud, chargée en janvier par le ministre Brice Hortefeux de réfléchir à la mise en place de quotas d'immigration, estime qu'ils sont "sans utilité réelle en matière d'immigration de travail", inefficaces"contre l'immigration irrégulière", "irréalisables ou sans intérêt" [...] la commission note d'abord que contrairement à ce qu'a affirmé le président Nicolas Sarkozy sur le sujet, "une politique de quota migratoire global ou par grand type d'immigration n'est pratiquée nulle part en Europe". Le rapport estime notamment qu'établir des quotas par nationalité ou par région du monde pourrait contredire le "principe d'égalité" entre tous les citoyens, quelle que soit leur nationalité, garanti par la Constitution et les traités internationaux dont la France est signataire [...] "Une meilleure maîtrise de l'immigration doit être recherchée par des voies empiriques et multiformes [...] plutôt que dans des recettes radicales purement nationales" ou des "remèdes spectaculaires mais illusoires", affirme la commission"

dimanche 6 juillet 2008

Jours 425 & 426

La boulette

Sur le blog de Jean Gadrey (Professeur émérite d'économie à l'Université Lille 1, membre du CNIS (Conseil National de l'Information Statistique). Il publie régulièrement des articles ou tribunes dans Alternatives économiques, Les Cahiers français, Politis, et Le Monde.) :

"La déontologie statistique vient d’en prendre un coup. [...] L’Insee vient d’inaugurer un autre procédé, sans que l’on sache encore s’il s’agit d’une simple défaillance de l’organisation ou d’une manœuvre délibérée décidée en haut lieu (ce qui, dans les deux cas, n’est pas rassurant) : changer subrepticement, sans consulter l’instance habilitée (le CNIS, Conseil national de l’information statistique, auquel j’ai l’honneur d’appartenir) une question importante posée dans une enquête majeure. Cela peut être d’une redoutable « efficacité ». [...] Il s’agit de la mesure de ce qu’on appelle le sous-emploi, une catégorie qui se situe dans la zone grise, de plus en plus énorme, entre chômage et emploi. [...] Le gros du sous-emploi, c’est le temps partiel « subi », et c’est peut-être la raison d’une éventuelle manipulation, car il est important et surtout il progresse. Le taux de sous-emploi, proportion de personnes concernées dans l’emploi total, est passé de 4,8 % en 2002 à 5,2 % en 2005, puis 5,6 % en 2007. Cela fait désordre au regard de la propagande du « travailler plus pour gagner plus ». Ce qui progresse en France depuis 2002 c’est le « travailler très peu ». [...] Pour mesurer le sous-emploi et notamment le temps partiel subi, on demande directement aux salariés à temps partiel, dans l’enquête emploi (70 000 personnes enquêtées chaque trimestre), s’ils souhaitent travailler davantage et sont disponibles à cet effet. [...] Et bien figurez-vous que, pour l’enquête emploi de 2008 (premier trimestre), « on » a décidé de modifier la question et de demander aux salariés à temps partiel s’ils auraient souhaité travailler plus d’heures AU COURS DE LA SEMAINE PRECEDANT L’ENQUETE. C’est apparemment anodin, mais cela suffit à faire baisser de 5,6 % à 4,4 % le taux de sous-emploi entre fin 2007 et début 2008. "

Merci à Etienne de m'avoir fait passer l'information.

vendredi 4 juillet 2008

Jour 424

Méchant garçon

Le Figaro, 4 juillet 2008 :

"L'exercice paraissait inoffensif : en novembre dernier, l'enseignante Valérie Framit, de l'école primaire Claude-Nougaro d'Albi, demande à ses élèves de CM1 de collecter des photos et des images illustrant les sentiments de joie, de colère, de crainte, de fatigue et… de méchanceté. Pour illustrer ce dernier thème, un enfant choisit d'apporter une photo de Nicolas Sarkozy. Les images n'étaient pas destinées au public mais elles étaient placardées sur un mur de l'école. Quelle n'a dû être la surprise de la directrice de l'école, vendredi dernier, lorsqu'elle a été informée par l'inspecteur d'Académie de Midi-Pyrénées qu'une enquête avait été diligentée par le recteur. Surtout lorsqu'elle a appris que c'était par le biais d'une lettre envoyée à l'Elysée que l'Académie avait pris connaissance de cet exercice. La lettre, non anonyme, a été envoyée par un parent d'élève dont l'identité n'a pas été révélée. Ce dernier s'inquiétait d'une «atteinte à l'image du chef de l'Etat»."

Le Monde, 3 juillet 2008 :

"Un avion est déjà loué à une compagnie privée pour assurer des expulsions d'étrangers en situation irrégulière. La police aux frontières (PAF) recourt désormais aux services d'une société de transport privée pour assurer le transfert des retenus des centres de rétention administrative (CRA) vers les aéroports ou vers les tribunaux. [...] les étrangers en instance d'expulsion ne sont plus escortés au moyen d'un véhicule de la police nationale. Mais, selon leur nombre, ils sont transportés à bord d'un monospace de type Renault Scénic ou d'un minibus, conduit par un chauffeur privé [...] les policiers craignent que, dans le cadre de la revue générale des politiques publiques, l'Etat ne finisse par étendre ce type de sous-traitance. Or il s'agit là d'une "mission régalienne de l'Etat", rappellent Nicolas Comte, du syndicat général de la police FO, comme Yannick Danio, de l'UNSA Police."

jeudi 3 juillet 2008

Jour 423

On vous ment sur le nucléaire, suite

Les Echos, 3 juillet 2008 :

"A l'occasion d'un déplacement au Creusot, [Nicolas] a annoncé jeudi la construction d'un deuxième réacteur nucléaire EPR, conçu par le groupe Areva. "J'annoncerai dans quelques instants la construction d'une deuxième centrale nucléaire EPR en France""

Dans cet autre article :

"EDF est loin de militer pour un réacteur supplémentaire. Sollicité depuis des mois à ce sujet, l'opérateur historique ne voit pas l'utilité de construire de nouvelles tranches nucléaires dans l'Hexagone avant 2020."

Le Monde, 28 mai 2008 :

"Toute opération de coulage de béton est stoppée, depuis le 23 mai, sur le site du futur réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR, à Flamanville (Manche). Après inspection, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a en effet découvert une anomalie dans le ferraillage de l'îlot de support du réacteur. La deuxième en quelques semaines. [...] [Greenpeace] a listé les remarques dressées par l'ASN depuis le démarrage du chantier, en décembre 2007 : "Utilisation de béton de qualité inadaptée, fissures dans le béton, non-conformités ou absence de ferraillage pour le béton de la plateforme support du réacteur, soudures non conformes réalisées par un fournisseur, non-qualification de certains opérateurs, en particulier des soudeurs en charge de la réalisation du liner [coque en acier de protection interne], contrôles qualité inexistants ou inadéquats, variations non autorisées entre les plans papier du projet initial et la mise en œuvre, incapacité à réparer ces erreurs de façon satisfaisante" [...]Les soucis de l'EPR ne se limitent pas au domaine technique. Mercredi 28 mai, les agents de sécurité du chantier en ont bloqué les accès. "La société qui les emploie, filiale du groupe Onet, ne répond pas à leurs revendications salariales et nous renvoie vers EDF" [...]Les 34 agents concernés protestent aussi contre leurs conditions de travail. "La moitié d'entre eux est employée en CDD, déplore la CGT.""

mercredi 2 juillet 2008

Jour 422

Treize à la douzaine

Le Figaro, 2 juillet 2008 :

"Nom de code : «Edvige» [Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale]. C'est le nouveau fichier policier qui a vu le jour mardi, après la parution d'un décret au Journal Officiel. [...] celui-ci concerne les mineurs dès 13 ans «susceptibles de porter atteinte à l'ordre public» [...] Selon le décret, il contiendra des «données à caractère personnel» concernant «des personnes physiques âgées de 13 ans et plus» avec notamment l'état civil, les adresses physiques, numéros de téléphone et adresses électroniques, ainsi que les «signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement». Les informations collectées sont notamment «relatives aux individus, groupes, organisations et personnes morales qui, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public». En clair, les mineurs n'auront plus besoin d'avoir commis une infraction pour figurer dans les fichiers policiers." (mon emphase)

mardi 1 juillet 2008

Jour 421

Sous presse

Libération, le 1er juillet 2008 :

"C’était jeudi dernier sur le parvis de la mairie d’Issy-les-Moulineaux. Là, sous l’œil de la caméra d’Hervé Pozzo, Marie-Pierre Cassignard, journaliste à France 2, interroge André Santini en sa qualité de président du Syndicat des eaux d’Ile-de-France au sujet de surfacturations révêlées par le Canard enchaîné. Face aux questions, le secrétaire d’Etat à la Fonction publique s’emporte avant de lâcher : «Quand vous, à France Télévisions, vous aurez changé de statut, nous, on va bien rigoler.»"

Libération, le 1er juillet 2008 :

"Le contexte est le suivant: une maquilleuse et un technicien de France 3 s’affairent autour de Nicolas Sarkozy. On lui prépare les micros. Le Président salue le technicien. Pas de réponse. Nicolas Sarkozy secoue la tête, contrarié. «C’est une question d’éducation», lance-t-il d’abord, avec un clin d’œil. Puis, fini de rire: «Quand on est invité, on a le droit que les gens vous disent bonjour quand même, ou on n’est pas dans le service public. Ou chez les manifestants… C’est autre chose. C’est incroyable. Et grave.» Le Président termine sa leçon, et se montre cette fois menaçant: «Ça va changer...»"