Le trou de la sécu...
Le Monde, 4 janvier 2010 :
"Un milliard et demi d'euros, c'est le coût de la campagne anti-grippe A. [...] La somme semble démesurée pour une campagne qui tourne à la déroute : seulement 4,5 millions de Français ont été vaccinés, le pic pandémique est passé et le ministère de la santé se retrouve à stocker des dizaines de millions de vaccins dont la date de péremption approche.[...] Bernard Debré, député UMP et professeur de médecine, souligne également des "mesures disproportionnées". L'Etat français a commandé 94 millions de vaccins "pour un montant de 869 millions d'euros", selon le ministère de la santé. Quatre laboratoires se sont partagé le marché hexagonal : le britannique GlaxoSmithKline a vendu à la France 50 millions de doses, le français Sanofi-Pasteur 28 millions, le suisse Novartis 16 millions et l'américain Baxter 50 000. Des dépenses faites au nom du principe de précaution, explique-t-on au gouvernement. Le ministère de la santé souligne toujours que l'évolution du virus est "imprévisible". Mais "acheter deux vaccins par personne, c'est absurde", tranche Bernard Debré, qui dès l'été 2009, avait dénoncé le "catastrophisme" lié à l'épidémie de grippe A. "Dès juillet 2009 nous savions que les 4/5es des personnes touchées seraient sans symptôme" répond le professeur. "Aujourd'hui, 20 millions de Français ont été touchés sans même s'en rendre compte", estime-t-il. Pour l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale, la pandémie de grippe A sera difficile à supporter. Selon un rapport sénatorial sur le projet de financement de l'assurance-maladie en 2010, le coût total pourrait atteindre 2,2 milliard d'euros. En effet, au coût de l'achat de vaccin s'ajoute la campagne de vaccination d'un montant de 35,8 millions d'euros, l'acquisition de respirateurs pour 5,8 millions d'euros, l'achat d'antiviraux pour 20 millions d'euros, 150,6 millions d'euros de masques, 41,6 millions d'euros de dépenses logistiques, 290 millions afin d'indemniser les personnels de santé réquisitionnés, 59,6 millions destinés au frais d'information et à la campagne de communication. Il faut aussi compter 100 millions de "frais liés à l'organisation territoriale de la campagne de vaccination", selon ce rapport, et encore 375 à 752 millions d'euros de dépenses liées aux consultations de médecins, à la prescription de médicaments. "Résultat, nous avons 10 % des réserves mondiales de ce vaccin et un tiers des antiviraux (Tamiflu)", note Bernard Debré. Le plan anti-grippe A a coûté "plus que le déficit cumulé de tous les hôpitaux publics ou trois fois la somme allouée au plan cancer", souligne encore le député UMP de Paris."
Le Monde, 4 janvier 2010 :
"Un milliard et demi d'euros, c'est le coût de la campagne anti-grippe A. [...] La somme semble démesurée pour une campagne qui tourne à la déroute : seulement 4,5 millions de Français ont été vaccinés, le pic pandémique est passé et le ministère de la santé se retrouve à stocker des dizaines de millions de vaccins dont la date de péremption approche.[...] Bernard Debré, député UMP et professeur de médecine, souligne également des "mesures disproportionnées". L'Etat français a commandé 94 millions de vaccins "pour un montant de 869 millions d'euros", selon le ministère de la santé. Quatre laboratoires se sont partagé le marché hexagonal : le britannique GlaxoSmithKline a vendu à la France 50 millions de doses, le français Sanofi-Pasteur 28 millions, le suisse Novartis 16 millions et l'américain Baxter 50 000. Des dépenses faites au nom du principe de précaution, explique-t-on au gouvernement. Le ministère de la santé souligne toujours que l'évolution du virus est "imprévisible". Mais "acheter deux vaccins par personne, c'est absurde", tranche Bernard Debré, qui dès l'été 2009, avait dénoncé le "catastrophisme" lié à l'épidémie de grippe A. "Dès juillet 2009 nous savions que les 4/5es des personnes touchées seraient sans symptôme" répond le professeur. "Aujourd'hui, 20 millions de Français ont été touchés sans même s'en rendre compte", estime-t-il. Pour l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale, la pandémie de grippe A sera difficile à supporter. Selon un rapport sénatorial sur le projet de financement de l'assurance-maladie en 2010, le coût total pourrait atteindre 2,2 milliard d'euros. En effet, au coût de l'achat de vaccin s'ajoute la campagne de vaccination d'un montant de 35,8 millions d'euros, l'acquisition de respirateurs pour 5,8 millions d'euros, l'achat d'antiviraux pour 20 millions d'euros, 150,6 millions d'euros de masques, 41,6 millions d'euros de dépenses logistiques, 290 millions afin d'indemniser les personnels de santé réquisitionnés, 59,6 millions destinés au frais d'information et à la campagne de communication. Il faut aussi compter 100 millions de "frais liés à l'organisation territoriale de la campagne de vaccination", selon ce rapport, et encore 375 à 752 millions d'euros de dépenses liées aux consultations de médecins, à la prescription de médicaments. "Résultat, nous avons 10 % des réserves mondiales de ce vaccin et un tiers des antiviraux (Tamiflu)", note Bernard Debré. Le plan anti-grippe A a coûté "plus que le déficit cumulé de tous les hôpitaux publics ou trois fois la somme allouée au plan cancer", souligne encore le député UMP de Paris."