0 de conduite
Libération, le 15 janvier 2010 :
"Les enseignants «désobéisseurs», qui refusent d’appliquer certaines réformes les jugeant nuisibles, sont de retour. Deux cents d’entre eux viennent de signer un appel pour boycotter les évaluations des CM2 qui débutent lundi dans toute la France. Ils ont reçu le soutien de la FCPE, première fédération de parents d’élèves, et d’une quinzaine de personnalités [...] Depuis le début, ces évaluations, mises en place l’an dernier par Darcos, sont fortement contestées par les «désobéisseurs» et par les syndicats qui viennent aussi de demander leur «remise à plat». Tous jugent absurde de les faire passer en janvier pour les CM2 - les CE1 les passant en mai - alors que le programme est à moitié vu. Le mode de correction - bon ou mauvais - est aussi très critiqué : qu’il rate une seule ou toutes les multiplications, un élève aura toujours 0. «Il y a aussi le risque de mise en concurrence des écoles en fonction de leurs résultats», explique Alain Refalo, enseignant près de Toulouse et figure de la «résistance pédagogique» [...] Les désobéisseurs appellent à ne faire passer que certains items, à noter plus en finesse et à ne transmettre aucun résultat au ministère pour l’empêcher de faire ses sacro-saintes statistiques et saboter «sa politique du chiffre». Rue de Grenelle, on parle aussi de réfléchir, pour l’an prochain, aux points qui bloquent, comme la date de janvier. Pour répondre au côté peu scientifique de ces évaluations, on pourrait par ailleurs revenir au niveau national à des sondages sur un échantillon de classes, réalisés par des spécialistes. Additionner des évaluations aussi mal faites pour en tirer des conclusions sur le niveau des élèves français n’a aucun sens, selon les opposants. En attendant, les désobéisseurs sont prêts à risquer de nouvelles sanctions : les uns après les autres, les tribunaux administratifs annulent leurs retraits de salaires. A Marseille, le déplacement d’office d’Erwan Redon a même été suspendu."
Libération, le 15 janvier 2010 :
"Les enseignants «désobéisseurs», qui refusent d’appliquer certaines réformes les jugeant nuisibles, sont de retour. Deux cents d’entre eux viennent de signer un appel pour boycotter les évaluations des CM2 qui débutent lundi dans toute la France. Ils ont reçu le soutien de la FCPE, première fédération de parents d’élèves, et d’une quinzaine de personnalités [...] Depuis le début, ces évaluations, mises en place l’an dernier par Darcos, sont fortement contestées par les «désobéisseurs» et par les syndicats qui viennent aussi de demander leur «remise à plat». Tous jugent absurde de les faire passer en janvier pour les CM2 - les CE1 les passant en mai - alors que le programme est à moitié vu. Le mode de correction - bon ou mauvais - est aussi très critiqué : qu’il rate une seule ou toutes les multiplications, un élève aura toujours 0. «Il y a aussi le risque de mise en concurrence des écoles en fonction de leurs résultats», explique Alain Refalo, enseignant près de Toulouse et figure de la «résistance pédagogique» [...] Les désobéisseurs appellent à ne faire passer que certains items, à noter plus en finesse et à ne transmettre aucun résultat au ministère pour l’empêcher de faire ses sacro-saintes statistiques et saboter «sa politique du chiffre». Rue de Grenelle, on parle aussi de réfléchir, pour l’an prochain, aux points qui bloquent, comme la date de janvier. Pour répondre au côté peu scientifique de ces évaluations, on pourrait par ailleurs revenir au niveau national à des sondages sur un échantillon de classes, réalisés par des spécialistes. Additionner des évaluations aussi mal faites pour en tirer des conclusions sur le niveau des élèves français n’a aucun sens, selon les opposants. En attendant, les désobéisseurs sont prêts à risquer de nouvelles sanctions : les uns après les autres, les tribunaux administratifs annulent leurs retraits de salaires. A Marseille, le déplacement d’office d’Erwan Redon a même été suspendu."