C'est mal parti
L'observatoire des Inégalités, le 10 février 2010 :
"Globalement les revenus augmentent, les conditions de vie s’améliorent, on est mieux formé et on vit plus longtemps. Oui mais voilà : ces progrès sont de moins en moins bien partagés. Les plus riches ont vu leurs revenus s’envoler avant la récession et le krach boursier qui a tempéré ces hausses avec une forte baisse des revenus du patrimoine. En même temps, les plus cultivés s’acharnent bec et ongles à défendre l’un des systèmes éducatifs les plus inégalitaires parmi les pays riches, formaté pour convenir aux enfants de diplômés. Et ça marche : les scolarités s’allongent surtout pour les plus diplômés. D’une manière générale, les périodes de ralentissement économique durcissent la compétition, ce qui profite aux plus favorisés. La situation des moins qualifiés, des femmes, des immigrés et des précaires ne se dégrade pas, mais les progrès des années précédentes sont stoppés. Depuis une quinzaine d’années la pauvreté ne baisse plus, le salaire des femmes ne rattrape plus celui des hommes, etc.
Face à cela, les politiques publiques ont plutôt accentué le phénomène. [...] les réformes fiscales menées depuis 2000 ont accru les écarts de niveau de vie au profit des plus aisés. De la même façon, la France ne cesse de réduire son investissement dans le domaine éducatif, et les réformes de l’école (comme les filières précoces) accroissent les inégalités. Certes, la France prend de plus en plus en considération les discriminations. Mais c’est d’une façon très hypocrite quand la précarité se développe et touche au premier chef les salariés les moins qualifiés, souvent jeunes ou "visibles". Que dire des étrangers à qui l’on ferme la porte de millions d’emplois ou que l’on renvoie faute de papiers après les avoir exploités durant quelques années ?"
L'observatoire des Inégalités, le 10 février 2010 :
"Globalement les revenus augmentent, les conditions de vie s’améliorent, on est mieux formé et on vit plus longtemps. Oui mais voilà : ces progrès sont de moins en moins bien partagés. Les plus riches ont vu leurs revenus s’envoler avant la récession et le krach boursier qui a tempéré ces hausses avec une forte baisse des revenus du patrimoine. En même temps, les plus cultivés s’acharnent bec et ongles à défendre l’un des systèmes éducatifs les plus inégalitaires parmi les pays riches, formaté pour convenir aux enfants de diplômés. Et ça marche : les scolarités s’allongent surtout pour les plus diplômés. D’une manière générale, les périodes de ralentissement économique durcissent la compétition, ce qui profite aux plus favorisés. La situation des moins qualifiés, des femmes, des immigrés et des précaires ne se dégrade pas, mais les progrès des années précédentes sont stoppés. Depuis une quinzaine d’années la pauvreté ne baisse plus, le salaire des femmes ne rattrape plus celui des hommes, etc.
Face à cela, les politiques publiques ont plutôt accentué le phénomène. [...] les réformes fiscales menées depuis 2000 ont accru les écarts de niveau de vie au profit des plus aisés. De la même façon, la France ne cesse de réduire son investissement dans le domaine éducatif, et les réformes de l’école (comme les filières précoces) accroissent les inégalités. Certes, la France prend de plus en plus en considération les discriminations. Mais c’est d’une façon très hypocrite quand la précarité se développe et touche au premier chef les salariés les moins qualifiés, souvent jeunes ou "visibles". Que dire des étrangers à qui l’on ferme la porte de millions d’emplois ou que l’on renvoie faute de papiers après les avoir exploités durant quelques années ?"