La crise du médiateur
Libération, le 23 mars 2011 :
"La société française en plein «burn out» ? Présenté le lendemain du premier tour des cantonales, caractérisé par une abstention massive et la poussée du Front national, le constat prend un relief particulier. D’autant qu’il est formulé de façon calme et on ne peut plus claire par l’UMP Jean-Paul Delevoye (photo), médiateur de la République. En poste jusqu’à la fin du mois, avant de prendre la tête du Conseil économique social et environnemental, il fait lui-même le lien : «L’expression d’un vote, quel qu’il soit, devrait être portée sur l’intérêt collectif», a-t-il dit en présentant son dernier rapport. Or, «si nous n’en prenons pas garde, on va avoir le choc des égoïsmes». Pas tendre. Particulièrement inquiet, ce gaulliste parle de «découragement», de «lassitude», d’«humiliation» de la société. Et regrette, en face, l’absence de «réponse politique à la hauteur». «Les débats sont minés par les discours de posture et les causes à défendre noyées parmi les calculs électoraux.» [...] Balladés d’un guichet à l’autre, parfois oubliés, les citoyens se sentent abandonnés et «démunis» face à une administration «hermétique», transformée en «machine à broyer tout ce qui n’entre pas dans les cases prévues»."
Libération, le 23 mars 2011 :
"La société française en plein «burn out» ? Présenté le lendemain du premier tour des cantonales, caractérisé par une abstention massive et la poussée du Front national, le constat prend un relief particulier. D’autant qu’il est formulé de façon calme et on ne peut plus claire par l’UMP Jean-Paul Delevoye (photo), médiateur de la République. En poste jusqu’à la fin du mois, avant de prendre la tête du Conseil économique social et environnemental, il fait lui-même le lien : «L’expression d’un vote, quel qu’il soit, devrait être portée sur l’intérêt collectif», a-t-il dit en présentant son dernier rapport. Or, «si nous n’en prenons pas garde, on va avoir le choc des égoïsmes». Pas tendre. Particulièrement inquiet, ce gaulliste parle de «découragement», de «lassitude», d’«humiliation» de la société. Et regrette, en face, l’absence de «réponse politique à la hauteur». «Les débats sont minés par les discours de posture et les causes à défendre noyées parmi les calculs électoraux.» [...] Balladés d’un guichet à l’autre, parfois oubliés, les citoyens se sentent abandonnés et «démunis» face à une administration «hermétique», transformée en «machine à broyer tout ce qui n’entre pas dans les cases prévues»."