Nominé mais pas primé
Le Monde, 28 septembre 2011 :
"Pour tenter de respecter une de ses promesses de candidat en 2007, celle d'être "le président du pouvoir d'achat", Nicolas Sarkozy avait sorti, à la fin du printemps, sa botte secrète. Le président avait évoqué le versement d'une "prime de 1 000 euros"
pour les salariés des entreprises de plus de 50 salariés dont les
dividendes augmentent par rapport à la moyenne des deux années
précédentes. [...] Sous réserve des surprises éventuelles qui peuvent encore surgir d'ici
au 31 octobre, la mayonnaise n'a pas pris. Les entreprises, qui ont
critiqué la complexité du dispositif et mis en avant leurs propres
mécanismes d'intéressement, ont traîné les pieds. Les syndicats ont
misé, souvent en pure perte, sur des augmentations de salaires sonnantes
et trébuchantes et ne se sont pas battus pour la prime. Les
négociations sur le partage de la valeur ajoutée, souhaitées par Nicolas
Sarkozy, n'ont pas avancé d'un pouce. En juillet, lors d'une
dix-septième... séance sur la modernisation du dialogue social, le
patronat a proposé "une trame d'information-consultation"
sur la création et le partage de la valeur ajoutée. L'objectif final
serait de parvenir, lors de trois réunions prévues d'ici la fin de
l'année (3 octobre, 8 et 16 décembre), à un "socle d'information facilitant le dialogue et la négociation dans l'entreprise".
Un souci pédagogique qui laisse les syndicats de marbre. Et, de l'avis
de 80% des directeurs de ressources humaines de grandes
entreprises, consultés par le cabinet Deloitte, la "prime Sarkozy" aura "peu ou pas d'impact" sur le niveau des salaires. En d'autres termes, elle a, pour l'heure, fait pschitt."