Luttes
Le Blog Sciences2 :
"Lors de son voyage en Provence, hier, Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur les universités et la recherche. [...] Voici la réponse que vient de lui faire la Coordination nationale des universités :
«Quoique moins méprisantes dans la forme que son discours du 22 janvier, les déclarations de Nicolas Sarkozy du 7 avril 2009 révèlent la même conception mercantile de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Si, pour Nicolas Sarkozy, les études ne servent qu’à «créer de la valeur ajoutée», les universitaires en lutte continuent d’affirmer que l’université n’est pas une entreprise et que le savoir n’est pas une marchandise. Là où Nicolas Sarkozy parle de «valeur ajoutée», nous parlons de valeurs républicaines : droit à la connaissance pour tous, droit de choisir sa filière sans discrimination financière ni territoriale, droit de s’engager dans des études qui n’ont aucune rentabilité immédiate mais qui sont d’une valeur essentielle pour la société. Là où Nicolas Sarkozy parle «d’accélérer la commercialisation des brevets», nous lui opposons la nécessité, pour les générations futures, de préserver une recherche fondamentale forte et libre des dictats du marché. Quand Nicolas Sarkozy estime que l’autonomie des universités est préférable au fait de «se retrouver au ministère pour qu'on vous dise d'un bureau parisien ce qu'on doit faire », nous tenons à rappeler que les universités n’ont jamais autant reçu de directives émanant des Ministères que depuis le vote de la loi LRU (sigle qui signifie pourtant «liberté et responsabilité»).
Si Nicolas Sarkozy est de bonne foi en annonçant que «donner l'autonomie aux universités, c'est leur faire confiance», alors qu’il fasse enfin confiance à la communauté universitaire qui dénonce, dans un mouvement inédit par sa durée et son intensité, les conséquences désastreuses de ces projets de réforme. Or, la politique actuelle a conjugué, jusqu’à présent, irresponsabilité et inefficacité, autoritarisme et ignorance des problèmes posés.
Le monde de l’enseignement et de la recherche n’est pas hostile à toute réforme. Mais il conteste une logique d’économie budgétaire et de mise en concurrence systématique des institutions, des équipes et des individus, qui met en péril la création et la transmission des savoirs. A la concurrence et à la rentabilité à court terme, il préfère l’émulation, la coopération et la liberté de recherche. A l’autoritarisme et à la concentration des pouvoirs, il préfère la collégialité et le gouvernement par les pairs. Aux nommés, il préfère les élus. L’Education Nationale, de la Maternelle à l’Université, doit continuer à transmettre connaissances et culture gratuitement, sur tout le territoire, pour garantir la traduction dans les faits de nos idéaux républicains. Ce printemps 2009, pour défendre ces valeurs, le monde de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche est dans la rue.»"
La Cimade, le 25 mars 2009 :
"Objectif chiffré de reconduites à la frontière pour 2010 : 28 000
Objectif chiffré d’interpellations d’aidants pour 2010 : 5 500
(source : Loi de finances 2009)
Aujourd’hui, en France, il est devenu criminel d’accueillir, d’accompagner, ou seulement d’aider une personne en situation irrégulière…..
Le 18 février 2009, à 7 h 45 du matin, la police frappe à la porte une bénévole aux Restos du cœur et à l’association Terre d’errance. Depuis deux ans et demi, cette femme organise les dons de nourriture et d’habits pour les migrants qui errent autour de Calais dans l’espoir de passer en Angleterre. Elle recharge aussi leurs portables. Les policiers lui on dit : "on vient vous chercher pour vous mettre en garde à vue, pour flagrant délit d’aide aux personnes en situation irrégulière".
L'interpellation le 16 février 2009 d'Hamid, un sans-papier accueilli par la communauté Emmaüs de Marseille Pointe-Rouge, s'est transformée le 17 février 2009, en opération policière dans cette communauté. Ainsi, sur décision du parquet de Marseille une perquisition a eu lieu dans la dite communauté Emmaüs aux fins de recenser la présence d'éventuels compagnons sans papiers. Dans le même cadre, Kamel un responsable de la communauté a été mis en garde à vue pendant 6 heures le 17 février.
Ces faits s’ajoutent à une liste déjà longue de militants associatifs ou de citoyens ordinaires poursuivis pour avoir manifesté leur solidarité ou agi avec humanité à l’égard de migrants privés du droit au séjour. Alors demain, quels gestes du quotidien seront punis pour remplir les objectifs du Ministère de l’immigration ? Votre médecin sera-t-il interpelé pour avoir soigné un sans-papier malade, ou votre facteur pour lui avoir distribué son courrier ? L’instituteur de vos enfants sera-t-il inquiété pour avoir appris à lire à un enfant dont les parents sont en situation irrégulière ?
Nous sommes tous concernés : parce qu’ avant d’être « sans-papiers », ces hommes, ces femmes et ces enfants sont des personnes en difficulté, isolées et démunies et il est de notre devoir de citoyen de les aider dans la dignité et le respect dû à chaque être humain.
Alors si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis pour ce délit !
Mercredi 8 avril 2009 devant les palais de Justice (voir sur le lieu précis pour chaque ville) de Paris, Lille, Marseille, Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Rennes et ailleurs en France, nous serons 5 500 à nous présenter comme prisonniers volontaires, affirmant avoir, un jour, aidé un homme ou une femme sans-papiers en difficulté. Nous serons 5 500 citoyens décidés à rester des « aidants » !"
Le Blog Sciences2 :
"Lors de son voyage en Provence, hier, Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur les universités et la recherche. [...] Voici la réponse que vient de lui faire la Coordination nationale des universités :
«Quoique moins méprisantes dans la forme que son discours du 22 janvier, les déclarations de Nicolas Sarkozy du 7 avril 2009 révèlent la même conception mercantile de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Si, pour Nicolas Sarkozy, les études ne servent qu’à «créer de la valeur ajoutée», les universitaires en lutte continuent d’affirmer que l’université n’est pas une entreprise et que le savoir n’est pas une marchandise. Là où Nicolas Sarkozy parle de «valeur ajoutée», nous parlons de valeurs républicaines : droit à la connaissance pour tous, droit de choisir sa filière sans discrimination financière ni territoriale, droit de s’engager dans des études qui n’ont aucune rentabilité immédiate mais qui sont d’une valeur essentielle pour la société. Là où Nicolas Sarkozy parle «d’accélérer la commercialisation des brevets», nous lui opposons la nécessité, pour les générations futures, de préserver une recherche fondamentale forte et libre des dictats du marché. Quand Nicolas Sarkozy estime que l’autonomie des universités est préférable au fait de «se retrouver au ministère pour qu'on vous dise d'un bureau parisien ce qu'on doit faire », nous tenons à rappeler que les universités n’ont jamais autant reçu de directives émanant des Ministères que depuis le vote de la loi LRU (sigle qui signifie pourtant «liberté et responsabilité»).
Si Nicolas Sarkozy est de bonne foi en annonçant que «donner l'autonomie aux universités, c'est leur faire confiance», alors qu’il fasse enfin confiance à la communauté universitaire qui dénonce, dans un mouvement inédit par sa durée et son intensité, les conséquences désastreuses de ces projets de réforme. Or, la politique actuelle a conjugué, jusqu’à présent, irresponsabilité et inefficacité, autoritarisme et ignorance des problèmes posés.
Le monde de l’enseignement et de la recherche n’est pas hostile à toute réforme. Mais il conteste une logique d’économie budgétaire et de mise en concurrence systématique des institutions, des équipes et des individus, qui met en péril la création et la transmission des savoirs. A la concurrence et à la rentabilité à court terme, il préfère l’émulation, la coopération et la liberté de recherche. A l’autoritarisme et à la concentration des pouvoirs, il préfère la collégialité et le gouvernement par les pairs. Aux nommés, il préfère les élus. L’Education Nationale, de la Maternelle à l’Université, doit continuer à transmettre connaissances et culture gratuitement, sur tout le territoire, pour garantir la traduction dans les faits de nos idéaux républicains. Ce printemps 2009, pour défendre ces valeurs, le monde de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche est dans la rue.»"
La Cimade, le 25 mars 2009 :
"Objectif chiffré de reconduites à la frontière pour 2010 : 28 000
Objectif chiffré d’interpellations d’aidants pour 2010 : 5 500
(source : Loi de finances 2009)
Aujourd’hui, en France, il est devenu criminel d’accueillir, d’accompagner, ou seulement d’aider une personne en situation irrégulière…..
Le 18 février 2009, à 7 h 45 du matin, la police frappe à la porte une bénévole aux Restos du cœur et à l’association Terre d’errance. Depuis deux ans et demi, cette femme organise les dons de nourriture et d’habits pour les migrants qui errent autour de Calais dans l’espoir de passer en Angleterre. Elle recharge aussi leurs portables. Les policiers lui on dit : "on vient vous chercher pour vous mettre en garde à vue, pour flagrant délit d’aide aux personnes en situation irrégulière".
L'interpellation le 16 février 2009 d'Hamid, un sans-papier accueilli par la communauté Emmaüs de Marseille Pointe-Rouge, s'est transformée le 17 février 2009, en opération policière dans cette communauté. Ainsi, sur décision du parquet de Marseille une perquisition a eu lieu dans la dite communauté Emmaüs aux fins de recenser la présence d'éventuels compagnons sans papiers. Dans le même cadre, Kamel un responsable de la communauté a été mis en garde à vue pendant 6 heures le 17 février.
Ces faits s’ajoutent à une liste déjà longue de militants associatifs ou de citoyens ordinaires poursuivis pour avoir manifesté leur solidarité ou agi avec humanité à l’égard de migrants privés du droit au séjour. Alors demain, quels gestes du quotidien seront punis pour remplir les objectifs du Ministère de l’immigration ? Votre médecin sera-t-il interpelé pour avoir soigné un sans-papier malade, ou votre facteur pour lui avoir distribué son courrier ? L’instituteur de vos enfants sera-t-il inquiété pour avoir appris à lire à un enfant dont les parents sont en situation irrégulière ?
Nous sommes tous concernés : parce qu’ avant d’être « sans-papiers », ces hommes, ces femmes et ces enfants sont des personnes en difficulté, isolées et démunies et il est de notre devoir de citoyen de les aider dans la dignité et le respect dû à chaque être humain.
Alors si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis pour ce délit !
Mercredi 8 avril 2009 devant les palais de Justice (voir sur le lieu précis pour chaque ville) de Paris, Lille, Marseille, Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Rennes et ailleurs en France, nous serons 5 500 à nous présenter comme prisonniers volontaires, affirmant avoir, un jour, aidé un homme ou une femme sans-papiers en difficulté. Nous serons 5 500 citoyens décidés à rester des « aidants » !"