Le meilleur des monstres
La Ligue des Droits de l'Homme, le 13 novembre 2009 :
"Imaginons un pays démocratique où l’institution judiciaire subit, en moins de 10 ans, environ 23 réformes (d’ampleur variable), et où une 24e réforme, bouleversant la procédure pénale se profile. Imaginons que dans ce même pays, les deux syndicats de magistrats soient vent debout contre le gouvernement, les avocats en rébellion, les personnels découragés. Imaginons que la Cour Européenne des droits de l’Homme considère que les magistrats du Parquet de ce pays ne méritent pas cette qualification car trop liés au pouvoir exécutif, lequel d’ailleurs ne se cache nullement pour donner les instructions qui lui plaisent et procéder aux nominations qui lui conviennent. Imaginons que ce pays, parmi les plus riches de la planète, ait un budget de la Justice si réduit qu’il se situe au 27e rang des pays membres de l’Union Européenne. Imaginons que les organes de contrôle européens comme les parlementaires de ce pays ne cessent, année après année, de dénoncer l’état scandaleux des prisons de ce pays et l’enfermement comme seule solution. Imaginons une opinion publique partagée entre un besoin sans cesse croissant de trouver « un responsable » à tout et un manque de confiance avéré dans l’institution judiciaire : Ce pays existe, c’est la France."
La Ligue des Droits de l'Homme, le 13 novembre 2009 :
"Imaginons un pays démocratique où l’institution judiciaire subit, en moins de 10 ans, environ 23 réformes (d’ampleur variable), et où une 24e réforme, bouleversant la procédure pénale se profile. Imaginons que dans ce même pays, les deux syndicats de magistrats soient vent debout contre le gouvernement, les avocats en rébellion, les personnels découragés. Imaginons que la Cour Européenne des droits de l’Homme considère que les magistrats du Parquet de ce pays ne méritent pas cette qualification car trop liés au pouvoir exécutif, lequel d’ailleurs ne se cache nullement pour donner les instructions qui lui plaisent et procéder aux nominations qui lui conviennent. Imaginons que ce pays, parmi les plus riches de la planète, ait un budget de la Justice si réduit qu’il se situe au 27e rang des pays membres de l’Union Européenne. Imaginons que les organes de contrôle européens comme les parlementaires de ce pays ne cessent, année après année, de dénoncer l’état scandaleux des prisons de ce pays et l’enfermement comme seule solution. Imaginons une opinion publique partagée entre un besoin sans cesse croissant de trouver « un responsable » à tout et un manque de confiance avéré dans l’institution judiciaire : Ce pays existe, c’est la France."