Apprentis sorciers
Le Monde, 29 juin 2011 :
"C'est l'histoire d'un cheval de Troie qui tente, depuis des années, de se frayer un passage dans la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans. "Clipa", "Dima", "apprentissage junior"… depuis plus de trente ans, les dispositifs se succèdent pour sortir du collège les élèves en difficulté et les placer en apprentissage dès 15 ans, voire avant. Dernier exemple en date, la proposition de loi "pour le développement de l'alternance et la sécurisation des parcours professionnels", adoptée par l'Assemblée nationale le 21 juin, par le Sénat le 27 juin. Défendue par trois députés UMP, Gérard Cherpion, Bernard Perrut et Jean-Charles Taugourdeau, elle doit permettre, dès septembre, de réduire à 15 ans l'âge minimum d'entrée en apprentissage, à condition d'avoir terminé la classe de troisième. Des jeunes de 14 ans qui fêteraient leur quinzième anniversaire au second semestre de l'année de signature du contrat pourraient aussi être autorisés à entrer en apprentissage."
Un témoignage dans ce même n° du Monde :
"Je suis professeur d'atelier dans un lycée professionnel, après avoir été chef d'entreprise. Je connais donc les deux côtés de l'alternance. L'apprentissage à 15 ans est pour moi un moyen de se débarrasser des élèves dont on ne sait plus quoi faire. Tout le monde est gagnant : l'éducation nationale profite de la baisse des effectifs pour réduire le nombre de postes, et l'employeur paye moins de charges patronales. Mais les jeunes, en entreprise, ne sont pas formés. Bornés à des tâches subalternes, ils sont condamnés à rester dans leur condition d'ouvrier non qualifié, voire illettré. Au lycée, ils n'attachent aucune importance aux enseignements théoriques. Leur patron leur répète que l'école ne sert à rien, et l'évaluation des connaissances théoriques compte peu dans la moyenne générale. Or, à ce niveau de formation, c'est la catastrophe. C'est à peine si mes élèves savent écrire et compter !"
Le Monde, 29 juin 2011 :
"C'est l'histoire d'un cheval de Troie qui tente, depuis des années, de se frayer un passage dans la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans. "Clipa", "Dima", "apprentissage junior"… depuis plus de trente ans, les dispositifs se succèdent pour sortir du collège les élèves en difficulté et les placer en apprentissage dès 15 ans, voire avant. Dernier exemple en date, la proposition de loi "pour le développement de l'alternance et la sécurisation des parcours professionnels", adoptée par l'Assemblée nationale le 21 juin, par le Sénat le 27 juin. Défendue par trois députés UMP, Gérard Cherpion, Bernard Perrut et Jean-Charles Taugourdeau, elle doit permettre, dès septembre, de réduire à 15 ans l'âge minimum d'entrée en apprentissage, à condition d'avoir terminé la classe de troisième. Des jeunes de 14 ans qui fêteraient leur quinzième anniversaire au second semestre de l'année de signature du contrat pourraient aussi être autorisés à entrer en apprentissage."
Un témoignage dans ce même n° du Monde :
"Je suis professeur d'atelier dans un lycée professionnel, après avoir été chef d'entreprise. Je connais donc les deux côtés de l'alternance. L'apprentissage à 15 ans est pour moi un moyen de se débarrasser des élèves dont on ne sait plus quoi faire. Tout le monde est gagnant : l'éducation nationale profite de la baisse des effectifs pour réduire le nombre de postes, et l'employeur paye moins de charges patronales. Mais les jeunes, en entreprise, ne sont pas formés. Bornés à des tâches subalternes, ils sont condamnés à rester dans leur condition d'ouvrier non qualifié, voire illettré. Au lycée, ils n'attachent aucune importance aux enseignements théoriques. Leur patron leur répète que l'école ne sert à rien, et l'évaluation des connaissances théoriques compte peu dans la moyenne générale. Or, à ce niveau de formation, c'est la catastrophe. C'est à peine si mes élèves savent écrire et compter !"