vendredi 27 juin 2008

Jour 417

Darcos Vadoros

Libération, le 27 juin 2008 :

"Pour justifier ses réformes, le ministre de l’Education nationale use et abuse des statistiques pour démontrer que le système français marche mal, qu’il est l’un des plus coûteux au monde et que les résultats des élèves sont malgré tout médiocres, souvent en queue de peloton.

[...]

«Nous avons un des meilleurs taux d’encadrement au monde : 1 professeur pour 11 élèves»

En réalité personne, ou presque, n’a jamais vu de classe à 11 élèves. Et pour cause. Le ministre utilise le taux d’encadrement, qui est le nombre total d’enseignants divisé par celui des élèves. Sont donc inclus les professeurs qui ne sont pas en permanence devant des classes [...] Le chiffre significatif, qui exprime la réalité des classes, est en fait celui de la taille, c’est-à-dire le nombre d’élèves moyen par «division». La France est l’un des pays les plus mal classés : 28 élèves par classe en lycée général, 19 en lycée pro. Selon l’enquête Eurydice de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) portant sur les élèves de 15 ans, avec des classes de maths en moyenne à 26,6, elle est même la lanterne rouge.

«Un lycéen français coûte 22 % de plus que la moyenne des pays européens»

Contrairement à ce que l’on peut croire, la France n’investit pas si massivement dans l’éducation. Si l’on observe les dépenses de l’Etat dans ce domaine rapportées au PIB (la richesse du pays), elle se situe dans la bonne moyenne, sans plus.

«Pourtant, trois ans plus tard, la moitié des lycéens n’a aucun diplôme du supérieur»

Pourtant, une fois n’est pas coutume, tous les experts s’accordent : la France s’en sort ici mieux que les autres. Si l’on prend les derniers chiffres de l’OCDE (2004), 21 % des étudiants qui démarrent une formation de niveau universitaire sortent du système sans aucun diplôme. Au total, 79 % en décrochent donc un"