samedi 29 novembre 2008

Jours 571 & 572

Coupez la télé, vraiment

Sur le blog Informations 2.0 du Monde Diplomatique :

"Alors que le projet de loi sur l’audiovisuel public tourne à la bataille parlementaire — avec l’examen de 850 amendements —, une question se pose : comment ce qui aurait pu passer pour une grande réforme de la télévision publique est-il en train de tourner au fiasco politique, démocratique et culturel ? Comment un projet qui avait la prétention d’édifier une BBC à la française est-il en train de se muer en parodie de l’ORTF ? [...] Le nouveau service public de la télévision va grandement différer de sa consœur britannique en ceci que les téléspectateurs n’y seront pas représentés, et que le lien tutélaire vis-à-vis du pouvoir politique en sortira renforcé, puisque les présidents de l’audiovisuel public seront directement nommés par l’Elysée. [...] la loi sur l’audiovisuel n’est pas qu’une législation sur la télévision publique. Elle impacte aussi directement TF1, dont elle va grandement contribuer à sauver les recettes publicitaires en 2009 grâce à une suite de mesures transposant une directive européenne (Service de médias audiovisuels). Un nouveau comptage plus favorable du temps de publicité, qui fait notamment passer de 144 à 216 minutes le volume publicitaire autorisé sur 24 heures, a pour conséquence de gonfler de moitié les capacités d’accueil en publicité de TF1 (comme de M6). Pour parvenir à cette fin, une deuxième coupure de publicité est du reste prévue dans les films, les séries ou les téléfilms. TF1, détenu par l’actionnaire ami Bouygues, tout comme M6, présidé par Nicolas de Tavernost que Nicolas Sarkozy a fréquenté au sein du Club Neuilly Communication, vont donc recevoir la plus grosse part du gâteau public."

vendredi 28 novembre 2008

Jour 570

Lettre ouverte des parents des neuf mis en examens du 11 Novembre

Dimanche, 23 Novembre 2008

Lorsque la cacophonie s'accorde pour traîner dans la boue une poignée de jeunes emmurés, il est très difficile de trouver le ton juste qui fasse cesser le vacarme; laisser place à plus de vérité. Certains médias se sont empressés d'accréditer la thèse affirmée par la ministre de l'intérieur dans sa conférence de presse, alors que les perquisitions étaient en cours: les personnes arrêtées étaient d'emblée condamnées.

Personne n'aura pu rater l'épisode de "police-réalité" que nous avons tous subi la semaine passée. L'angoisse, la peur, les pleurs nous ont submergé et continuent à le faire. Mais ce qui nous a le plus blessés, le plus anéanti, ce sont les marées de mensonges déversées. Aujourd'hui ce sont nos enfants, demain ce pourrait être les vôtres. Abasourdis, nous le sommes encore, paralysés nous ne le sommes plus. Les quelques évidences qui suivent tentent de rétablir la vérité et de faire taire la vindicte.

Les interpellés ont à l'évidence bénéficié d'un traitement spécial, enfermés pendant 96 heures, cela devait faire d'eux des personnes hors normes. La police les suspecte d'être trop organisés, de vouloir localement subvenir à leurs besoins élémentaires, d'avoir dans un village repris une épicerie qui fermait, d'avoir cultivé des terres abandonnées, d'avoir organisé le ravitaillement en nourriture des personnes agées des alentours. Nos enfants ont été qualifiés de radicaux. Radical, dans le dictionnaire, signifie prendre le problème à la racine. A Tarnac, ils plantaient des carottes sans chef ni leader. Ils pensent que la vie, l'intelligence et les décisions sont plus joyeuses lorsqu'elles sont collectives.

Nous sommes bien obligés de dire à Michelle Alliot Marie que si la simple lecture du livre "L'insurrection qui vient" du Comité Invisible fait d'une personne un terroriste, à force d'en parler elle risque de bientôt avoir à en dénombrer des milliers sur son territoire. Ce livre, pour qui prend le temps de le lire, n'est pas un "bréviaire terroriste", mais un essai politique qui tente d'ouvrir de nouvelles perspectives.

Aujourd'hui, des financiers responsables de la plus grosse crise économique mondiale de ces 80 dernières années gardent leur liberté de mouvement, ne manquant pas de plonger dans la misère des millions de personnes, alors que nos enfants, eux, uniquement soupçonnés d'avoir débranchés quelques trains, sont enfermés et encourent jusqu' à 20 ans de prison.

L'opération policière la plus impressionante n'aura pas été de braquer cagoulé un nourrisson de neuf mois en plein sommeil mais plutôt de parvenir à faire croire que la volonté de changer un monde si parfait ne pouvait émaner que de la tête de détraqués mentaux, assassins en puissance.

Lorsque les portes claquent, nous avons peur que ce soient les cagoules qui surgissent.
Lorsque les portent s'ouvrent, nous rêvons de voir nos enfants revenir.

Que devient la présomption d'innocence?
Nous demandons qu'ils soient libérés durant le temps de l'enquête et que soit evidemment abandonnée toute qualification de terrorisme.

PS: Nous tenons à saluer et à remercier les habitants de Tarnac qui préfèrent croire ce qu'ils vivent que ce qu'ils voient à la télé.

(source : Libération, le 25 novembre 2008)

jeudi 27 novembre 2008

Jour 569

Délit de sale gauche

La Ligue des Droits de l'Homme, le 27 novembre 2008 :

"Plusieurs personnes ont été arrêtées à Tarnac puis déférées à la Section antiterroriste du parquet de Paris après une garde à vue de 96 heures, c’est-à-dire le maximum autorisé par la législation d’exception dite « antiterroriste », le tout sous l’œil des caméras et des journalistes.
Les procès-verbaux des interrogatoires de garde à vue ont été rendus publics, comme certains rapports de synthèse des services de police, et la ministre de l’Intérieur a cru devoir porter des accusations de terrorisme contre les personnes mises en cause. Une nouvelle fois, la Ligue des droits de l’Homme dénonce une procédure qui ne s’embarrasse pas du respect des libertés individuelles et se déroule sous l’œil de médias alimentés d’informations uniquement à la charge des personnes mises en cause. Cette violation, devenue permanente de la présomption d’innocence, y compris par des services de l’Etat ou par des responsables politiques, marque un affaiblissement inacceptable de l’Etat de droit. La LDH regarde avec inquiétude l’extension de l’accusation de terrorisme à toute forme de contestation sociale et politique alors même que, dans le cas présent et de l’aveu même de la ministre de l’Intérieur, aucune vie n’a jamais été mise en danger, ni même susceptible de l’être. Le terrorisme est une menace trop sérieuse pour que l’on cède en la matière à des instrumentalisations et à des gesticulations sécuritaires. La LDH dénonce la méthode de gouvernement qui conduit à exploiter chaque fait divers et à criminaliser toute critique de l’ordre établi pour réduire les libertés civiles et politiques."

mercredi 26 novembre 2008

Jour 568

Zéro de reconduite

Un très bon billet (encore) du blog de Maitre Eolas :

"Coût estimé d'une reconduite à la frontière : 20.970 euros par personne reconduite. Quel est le dangereux gauchiste droitdel'hommiste qui veut que toute la misère du monde vienne en France, au besoin de force, et saboteur de caténaires par dessus le marché qui a fait ce calcul ? Le sénateur UMP des Hautes Alpes Pierre Bernard-Reymond, de la Commission des Finances de la chambre haute. En prenant comme référence le nombre de personnes effectivement reconduites, et le total des fonds publics affectés à cette politique. ."

mardi 25 novembre 2008

Jour 567

No comment

Réseau Education Sans Frontières, le 25 novembre 2008 :

"Il reste qu’en moins d’une semaine M. Hortefeux a dû renoncer par trois fois à des mesures inhumaines. Ce n’est pas l’effet de sa conscience. La preuve en est que quand la pression a été insuffisante ou trop tardive, les horreurs ont été exécutées : samedi matin une famille Kosovare, les parents et les quatre enfants (10 ans, 8 ans, 4 ans et 16 mois) ont été expulsés. Ils ont été chargés dans le fourgon cellulaire volant privé du ministère et expulsé sous les yeux de leurs amis et soutiens regroupés au bord de la piste d’Hendaye. Mais, à l’inverse quand l’opinion se cabre, quand elle découvre la réalité de ce qui se produit quotidiennement dans les commissariats, les préfectures et les centres de rétention, le ministre est contraint d’en rabattre, précipitamment. Il a ainsi dû déclarer forfait lundi dans sa participation au charter prévu de longue date pour ramener plusieurs dizaines de réfugiés Afghan vers leur pacifique pays.[...]Ces concessions ont été arrachées parce que les faits ont été mis en lumière. Mais que dire d’une politique qui ne peut être appliquée que si la population l’ignore ? Si on en cache soigneusement les conséquences réelles et concrètes en la couvrant de termes grandiloquents et creux comme ceux de « ferme, juste et équilibré » dont se repaît le ministre."

Et heureusement, le parti socialiste est là :

"The two women [Aubry et Royal], vitriolic rivals for many years, spoke on the telephone at 3am yesterday to try to prevent France's principal centre-left party from plunging into a long winter of political and legal bickering which would delight supporters of President Nicolas Sarkozy. Officials said that the women ended up screaming insults at one another." (mon emphase) (The Independent, 23 novembre 2008)

lundi 24 novembre 2008

Jour 566

La petite prison dans la prairie

Le Syndicat de la Magistrature, le 24 novembre 2008 :

"Par un communiqué en date du 20 novembre 2008 la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) prétend sans vergogne que le rapport du Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe rendu public cette semaine, constitue « un encouragement à la poursuite de la politique pénitentiaire que le gouvernement a engagé ». Non sans cynisme, le communiqué de l’administration pénitentiaire se contente en effet de citer les quelques formules de courtoisie du commissaire à l’égard des autorités françaises et ignore délibérément la particulière sévérité du rapport. Plus grave, à la lecture de son communiqué, la DAP apparaît tellement satisfaite de son action que l’on se demande même si, de son point de vue, la situation en prison peut encore être améliorée. Il apparaît donc nécessaire de rappeler à la DAP que le Conseil de l’Europe enjoint notamment « les autorités française à apporter une réponse immédiate aux conditions inacceptables de détention des détenus contraints de vivre dans des cellules surpeuplées, souvent vétustes et aux conditions d’hygiène inacceptables ». Le Syndicat de la magistrature dénonce la mauvaise foi de la DAP et son communiqué scandaleux. Il profite de l’occasion pour rappeler à cette administration qu’elle est tenue à un devoir de neutralité et qu’il ne lui appartient, en aucune manière, de s’exprimer au nom du gouvernement." (mon emphase)

dimanche 23 novembre 2008

Jours 564 & 565

Girouette

Une dépêche de l'Associated Press, le 15 novembre 2008 :

"French President Nicolas Sarkozy is backing down from comments critical of a planned U.S. missile defense system in Europe. At a summit with Russian President Dmitry Medvedev on Friday, Sarkozy said the missile shield plans are misguided and will not make Europe safer. Those comments had been the strongest to date by an American ally against the missile-defense plans — and undercut the rationale behind President George W. Bush's European security strategy. But after Saturday's global financial summit with other world leaders, Sarkozy said: "Ultimately, it could be a complement against a missile threat coming from elsewhere, for example, Iran. [...] Polish Prime Minister Donald Tusk said Saturday it wasn't Sarkozy's place to take a stand on missile defense. Tusk said missile defense is a matter strictly between the U.S. and Poland, and doesn't involve France or any other "third parties." "The president of France Nicolas Sarkozy expressed his view but it will have no influence on what will happen with the project," he was quoted by the Polish news agency PAP as telling reporters in Warsaw."

vendredi 21 novembre 2008

Jour 563

Lisez la presse... Ou pas

Le Post, 20 novembre 2008 :

"A gauche, la "une" du Figaro, à droite, la photo pas retouchée. La différence? Une bague à 16000 euros. L'Express a interrogé la rédactrice en chef du service photo du Figaro, Debora Altman, qui répond ainsi : "On a bouclé dans l'urgence. On assume. On ne voulait pas que la bague soit l'objet de la polémique, alors que le vrai sujet était la pétition des magistrats. Rachida Dati n'a rien à voir avec ça." Contactée par le Post, Débora Altman confirme: "La "une" parlait du malaise entre Rachida Dati et les magistrats. On a trouvé que la bague se voyait trop et on l'a enlevé pour ne pas que les gens se focalisent sur ça et que ca créé une polémique sur le côté bling-bling. Ca a été fait dans l'urgence, il était 20h29 et on devait boucler à 20h30"."

Donc au Figaro quand c'est urgent, on prends le temps de retoucher une photo...

jeudi 20 novembre 2008

Jour 562

Bonne nuit

La Ligue des droits de l'Homme, le 20 novembre 2008 :

"Comme son prédécesseur Alvaro Gil Robles en 2006, Thomas Hammarberg, Haut Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, dresse un constat accablant de l’état des droits de l’Homme dans notre pays, qui confirme hélas toutes les critiques émises depuis des années par nombre d’associations dont la LDH. [...] Tout cela vient après une longue série de scandales : le charter de la honte pour les Afghans de Calais, auquel le gouvernement n’a renoncé que devant l’indignation partagée notamment par le récent prix Goncourt ; les violences dans le centre de rétention de Vincennes, liées à des conditions de détention administrative indignes d’un Etat de droit ; les attaques contre la Cimade qui précisément assiste les étrangers dans les centres de rétention ; le fichage généralisé institué par le décret créant « Edvige », retiré sous la pression d’une large mobilisation citoyenne mais dont la métastase « Edvige 2 » est déjà annoncée… Cette suite de coups portés aux droits, aux libertés et à leurs garanties n’a que trop duré. [...] un pays dont les gouvernants violent sans cesse davantage, et délibérément, les standards européens de protection des droits de l’Homme. Et les défenseurs des droits, les « délinquants de la solidarité », les associations qui assistent les victimes des violations des droits, sont stigmatisés, menacés, déstabilisés, et désormais systématiquement privés d’une part croissante de leurs moyens d’action. Dans quelques jours, la Déclaration universelle des droits de l’Homme, adoptée à Paris le 10 décembre 1948, aura 60 ans. René Cassin aurait honte de ce que font aujourd’hui ceux qui nous gouvernent de cet héritage qui nous oblige tous."

mercredi 19 novembre 2008

Jour 561

La fronde

Le Figaro, 19 novembre 2008 :

"Ils sont plus de 500 et ont consigné leur nom, prénom et fonction au bas d'un texte de protestation, envoyé mardi matin par mail au cabinet de Rachida Dati. 534 magistrats exactement ont signé cette «motion» dénonçant «l'incohérence des politiques pé­nales» [...] Une démarche rare, menée en dehors de tous les syndicats. La liste des signataires ne compte pas de «star» mais réunit des dizaines de magistrats en milieu de carrière, parfois même haut placés dans la hiérarchie judiciaire. Une petite dizaine de présidents et vice-présidents de tribunaux de grande instance, quelques procureurs ad­joints, des présidents de chambre de cours d'appel… et même un membre de la direction des affaires criminelles et des grâces à la Chancellerie ont paraphé ce texte amer."

mardi 18 novembre 2008

Jour 560

Minus et Cortex

Comment ne pas citer encore une fois l'excellent site de l'Actualités de la Recherche en histoire visuelle :

"Il y a dans chaque régime ce moment pathétique où le dirigeant perd pied avec le réel. Ce moment où tout lui échappe et où il préfère se réfugier dans la fiction de son règne. Ce moment vient d'arriver pour Nicolas Sarkozy. C'est l'historien officiel du régime, Claude Askolovitch, qui nous le révèle dans les colonnes de l'indispensable JDD. Dans un récit halluciné du G20, intitulé sans la moindre ironie: "Sarkozy en maître du monde" [...] Dans le monde réel, depuis l'élection d'Obama, Sarkozy a perdu la main. L'ex-coqueluche des sommets internationaux a trouvé son maître. La version française du mythe Kennedy fait désormais pâle figure devant Barack et Michelle. Le déplacement est si violent que son entourage se voit contraint de nous le dépeindre en Obama bis. Plus encore que l'absurdité de cet éloge de la négritude sarkozienne, nous avons bien perçu l'inversion du schéma. Jadis incomparable, mesure de toute chose, voilà le modèle de la modernité politique chassé de la première marche du podium. [...] ce que le fin chroniqueur nous dévoile n'est autre que la perception du sommet par son principal acteur. Oui, nous dit-il, Sarkozy se voit en maître du monde. En athlète surentraîné qui va arrêter la crise comme Superman arrête un train. En stratège de génie, capable d'imposer à tous sa vision de l'univers. A ce point perdu dans sa fiction qu'il demande au futur ex-président: «Si tu permets, George [Bush], nous ne devons pas nous séparer sans fixer la date, le lieu, l'ordre du jour de notre prochaine rencontre.»"

lundi 17 novembre 2008

Jour 559

Les putains de la République

LibéLyon, le 17 novembre 2008 :

"Rachida Dati était ce week-end à Lyon pour signer une convention entre le ministère de la justice et différentes associations afin de mettre en place un plan d’action expérimental contre la traite des êtres humains. En France, la traite des humains concerne principalement la prostitution, mais également des victimes de mariages forcés ou d’esclavage domestique. La plupart sont des femmes en situation irrégulière. Rachida Dati a promis que la France apporterait des « réponses exceptionnelles » pour lutter contre ce « fléau ». Louable initiative qui se heurte cependant, comme l’ont fait remarquer poliment mais fermement à la garde des sceaux les associations concernées, à la politique intransigeante de Brice Hortefeux en matière de délivrance de titres de séjours… Toute personne victime de traite des êtres humains, telle que définie dans le code pénal (lire article 225-4-1) peut théoriquement, et même si elle est en situation irrégulière, bénéficier de protections spécifiques de la part de l’Etat français. Si elle accepte de porter plainte et de témoigner contre ses proxénètes, elle peut notamment bénéficier d’un titre provisoire de séjour de six mois minimum, lui ouvrant droit au travail et renouvelable durant toute la durée de la procédure pénale.[...] Pascale Marcelin, directrice de l’Amicale du Nid, association qui vient en aide aux femmes prostituées, raconte comment ces femmes privées de titres de séjour repartent à zéro. Ou comment des femmes qui ont osé porter plainte, pensant trouver protection en échange de leur collaboration, se retrouvent encore plus fragilisées."

dimanche 16 novembre 2008

Jours 557 & 558

C'est trop injuste

L’Union Syndicale de la Magistrature :

"L’Union Syndicale des Magistrats a pris connaissance avec stupeur du refus de M. RIDE, inspecteur général des services judiciaires et ancien membre du Conseil Supérieur de la Magistrature de déférer à la convocation qui lui avait été adressée par cette institution pour faire la lumière sur les conditions dans lesquelles il avait été amené à diligenter l’inspection décidée par la Ministre de la Justice suite au suicide d’un mineur à la maison d’arrêt de METZ. [...] L’USM dénonce le positionnement de la Ministre de la Justice et l’interdiction faite à l’inspecteur général des services judiciaires de se rendre à cette convocation « avant toute précision sur les bases légales de l’entretien ». Cette attitude ne peut être comprise que comme une nouvelle provocation, un refus de tout dialogue et une défiance sans précédent pour le CSM, les syndicats de magistrats qui l’ont en l’occurrence saisi et les magistrats dans leur ensemble. L’USM entend rappeler que ces arguments fallacieux n’avaient en aucun cas été utilisés à l’été 2007 lorsque le CSM, après qu’un Vice procureur de Nancy ait été mis en cause et convoqué à la chancellerie dans des conditions honteuses pour des propos au demeurant non tenus à l’audience [...] L’USM condamne la position adoptée par la Ministre et ses services et estime que cette position défensive n’a pour seul objectif que d’interdire au CSM de faire la lumière sur les dysfonctionnements du Ministère et les pratiques très contestables utilisées à l’occasion de la regrettable affaire de Metz.[...] L’USM considère que le comportement adopté ces derniers jours par la Ministre ou les membres de son cabinet, bien loin de rétablir la confiance promise, ne fait que l’aggraver. La question est maintenant clairement posée de la possibilité de maintenir des contacts avec la Ministre et ses services."

Le Syndicat de la Magistrature :

"Le Syndicat de la magistrature indique qu’il ne participera plus aux travaux du groupe de travail sur les fichiers réactivé par la ministre de l’intérieur suite à la forte mobilisation contre EDVIGE. La place très minoritaire de la « société civile » au sein de ce groupe (c’est-à-dire des personnes ne faisant partie ni de la police ni de la gendarmerie), le choix de ne pas associer aux travaux du groupe le collectif « Non à EDVIGE », la brièveté du calendrier (les conclusions doivent être rendues à la mi-décembre), l’absence de réponses aux questions précises qui sont posées sur les fichiers, font que le Syndicat de la magistrature estime ne pas avoir sa place au sein d’un groupe dont le regard critique et la marge de manoeuvre à l’égard du gouvernement apparaissent quasiment nuls."

vendredi 14 novembre 2008

Jour 556

Gaston laCAF

Libération, le 14 novembre :

"Le 2 février 2007 à Maisons-Alfort, le [petit Nicolas] en campagne avait affirmé, sous les vivats des militants : «Je souhaite qu’une allocation familiale soit versée dès le premier enfant parce que le premier enfant représente une charge très lourde pour les jeunes couples qui sont au début de leur vie professionnelle, qui souvent enchaînent les petits boulots et sont confrontés à la précarité». [...] Un an et demi après, la mesure ne semble plus guère d'actualité. Mardi, Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la famille a très clairement affirmé sur BFM TV qu'elle n'était pas une priorité. Non pas à cause de la crise, comme on pourrait le croire, mais parce que les Français, affirme Morano, ne sont pas si demandeurs que cela d'allocations familiales... La secrétaire d'Etat s'appuie sur une "récente" étude du Crédoc (centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), qui affirme que "70% des Français demandent plus d'équipement, alors que 30% seulement demandent plus de prestations". [...] A l’UNAF (Union nationale des associations familiales), on est forcément un peu en désaccord avec l’utilisation compulsive de cette enquête [...] «les équipements et les prestations ne doivent pas être opposés : les familles ont besoin de services, et aussi d’allocations familiales. C’est évidemment complémentaire»."

jeudi 13 novembre 2008

Jour 555

Élève modèle ?

Sur le blog international du Collectif « Indépendance des Chercheurs » (France):

"Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ne disposera, pour le recrutement de 2009, que de 300 postes de chercheur alors qu'il avait embauché 385 chercheurs en 2008. Telle est la réalité de la prétendue augmentation des moyens de la recherche française annoncée aux médias par Valérie Pécresse. [...] Il s'agirait, semble-t-il, de s'inspirer du « modèle américain ». Mais la politique annoncée par le nouveau Président des Etats-Unis Barack Obama paraît très différente. Obama se propose, d'après sa campagne électorale, de doubler le budget de la recherche fédérale de son pays."

mercredi 12 novembre 2008

Jour 554

Un petit jeu

L'un de ces deux articles reprends les mots de la Ministre de l'Intérieur, sauras-tu retrouver lequel ?

Ouest France, le 12 novembre 2008 :

"Le « chef » de ce groupe serait un homme de 33 ans, interpellé à Tarnac, avec quatre autres personnes. Sous les yeux éberlués de ses 350 habitants, ce village du plateau de Millevaches a été encerclé par une armée de gendarmes. Les jeunes gens embarqués menottes aux poignets y suscitaient plutôt la sympathie. Les uns vivaient dans un appartement au-dessus de la mairie, tenaient une épicerie-restaurant, organisaient des concerts de rock et des soirées échecs. Les autres, en communauté, élevaient chèvres et moutons dans une ferme, à quatre kilomètres de là."

Le Figaro, 12 novembre 2008 :

"Susceptibles d'être violents, ces nihilistes clandestins voulaient s'attaquer à un symbole de l'État. [...] Présentés comme «appartenant à l'ultragauche, mouvance anarcho-autonome», les suspects, en totale rupture de ban avec la société, vivaient en communauté." (mon emphase)

mardi 11 novembre 2008

Jour 553

Ne soyez pas réalistes

Serge Halimi dans le Monde Diplomatique :

"Pendant trente ans, la moindre idée d’une altération quelconque des fondements de l’ordre libéral afin, par exemple, d’améliorer les conditions d’existence de la majorité de la population s’était pourtant heurtée au même type de réponse : tout ceci est bien archaïque ; la mondialisation est notre loi ; les caisses sont vides ; les marchés n’accepteront pas ; savez-vous que le mur de Berlin est tombé ? Et pendant trente ans, la « réforme » s’est faite, mais dans l’autre sens. Celui d’une révolution conservatrice qui livra à la finance des tranches toujours plus épaisses et plus juteuses du bien commun, comme ces services publics privatisés et métamorphosés en machines à cash « créant de la valeur » pour l’actionnaire. Celui d’une libéralisation des échanges qui attaqua les salaires et la protection sociale, contraignant des dizaines de millions de personnes à s’endetter pour préserver leur pouvoir d’achat, à « investir » (en Bourse, dans des assurances) pour garantir leur éducation, parer à la maladie, préparer leur retraite. La déflation salariale et l’érosion des protections sociales ont donc enfanté puis conforté la démesure financière ; créer le risque a encouragé à se garantir contre lui. La bulle spéculative s’est très vite emparée du logement, qu’elle transforma en placement. Sans cesse, elle fut regonflée par l’hélium idéologique de la pensée de marché. Et les mentalités changèrent, plus individualistes, plus calculatrices, moins solidaires. Le krach de 2008 n’est donc pas d’abord technique, amendable par des palliatifs tels que la « moralisation » ou la fin des « abus ». C’est tout un système qui est à terre. [...] MM. Gordon Brown, l’ancien ministre des finances britannique dont la première mesure fut d’accorder son « indépendance » à la Banque d’Angleterre, José Manuel Barroso, qui préside une Commission européenne obsédée par la « concurrence », Nicolas Sarkozy, artisan du « bouclier fiscal », du travail le dimanche, de la privatisation de La Poste : ces trois-là s’emploient, paraît-il, à « refonder le capitalisme »... [...] Dès 1949, Friedrich Hayek, le parrain intellectuel du courant qui enfanta Ronald Reagan et Mme Margaret Thatcher, lui avait en effet expliqué : « La principale leçon qu’un libéral conséquent doit tirer du succès des socialistes est que c’est leur courage d’être utopiques qui (...) rend chaque jour possible ce qui, récemment encore, semblait irréalisable. »"

lundi 10 novembre 2008

Jour 552

Les petits pois de Dati

Communiqué de l'Union Syndicale des Magistrats :

"L’Union Syndicale des Magistrats et le Syndicat de la Magistrature ont pris connaissance avec stupéfaction de l’examen aujourd’hui en Conseil des Ministres du projet de loi sur les criminels dangereux.

Lors de notre rencontre du 24 octobre, le Garde des Sceaux nous avait pourtant assuré que ce texte ferait l’objet d’une concertation après son examen par le Conseil d’Etat et qu’aucune date d’examen en conseil des ministres n’était fixée.

Pire, le cabinet du ministre - qui a contacté nos deux organisations syndicales hier soir - pour « rétablir la confiance et la concertation avec la ministre » a refusé de nous communiquer le texte, se gardant bien de nous avertir de son examen aujourd’hui en Conseil des Ministres.

Cette manière d’opérer, inacceptable et en contradiction avec les engagements pris par la Garde des sceaux, manifeste un véritable refus de tout dialogue constructif avec les professionnels de justice, attitude particulièrement inquiétante après la journée de mobilisation du 23 octobre.

Ce manquement à la parole donnée pose la question de la poursuite de relations institutionnelles avec une ministre qui ne cesse pourtant d’affirmer qu’elle concerte les organisations professionnelles.

En tout état de cause, le Syndicat de la magistrature et l’Union Syndicale des Magistrats constatent qu’une fois de plus la priorité est donnée à l’empilement de textes répressifs, alors que la loi pénitentiaire, essentielle pour assurer une véritable prise en charge des détenus et prévenir la récidive, n’a pas encore été examinée par le Parlement."

dimanche 9 novembre 2008

Jours 550 & 551

On préférait les russes

Sur le site du Réseau Éducation Sans Frontières :

"Officiellement informé de l’imminence de l’opération [décollage, en direction de Kaboul, du premier "vol groupé" franco-anglais depuis 2005.], le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a discrètement manifesté des réticences dans son langage châtié habituel : "Les personnes ayant besoin d’une protection internationale au titre du statut de réfugié de la Convention de Genève de 1951 ou d’autres formes de protection complémentaire ne devraient pas être expulsés vers l’Afghanistan." [...] Qu’à cela ne tienne : dans le Calaisis, les rafles sélectives d’Afghans ont été déclenchées. Rapidement vidé de ses autres occupants, le centre de rétention de Coquelles a soudain "accueilli" une soixantaine d’Afghans qui ne se doutent encore de rien. C’est que l’affrètement d’un "charter" coûte cher et que, pour rentabiliser son "investissement", le ministère français de l’Immigration veille à remplir l’appareil. [...] les jeunes Afghans du voyage, dont on ne saura pas de quoi quelques-uns vont inévitablement mourir. Seront-ils abattus, voire décapités, comme, il y a un mois, le furent plusieurs expulsés par l’Australie ? [...] Ou bien vont-ils tout simplement mourir de faim dans un pays sur lequel diverses institutions internationales ont récemment émis des alertes à la famine passées inaperçues"

vendredi 7 novembre 2008

Jour 549

Casse toi pauvre con bis

Une dépêche AFP lue sur Yahoo :

"Le tribunal correctionnel de Laval a condamné jeudi à une "amende de principe" de trente euros avec sursis pour offense au chef de l'Etat un homme qui avait brandi en août une affichette portant la mention "Casse-toi pov'con" devant la voiture de Nicolas Sarkozy. [...] Le parquet de Laval, qui avait engagé les poursuites, avait requis 1.000 euros d'amende à l'encontre d'Hervé Eon, un chômeur de 56 ans, ancien conseiller général PS à Laval, estimant que "lorsqu'on insulte le président, on insulte l'institution" lors de l'audience du 23 octobre."

Patrick Devedjian qui avait traité une élue PS de salope n'a jamais été poursuivi

Nicolas Sarkozy peut traiter les gens de pauvre con car il n'est pas justiciable

jeudi 6 novembre 2008

Jour 548

Bienvenue chez les ch'ti budgets

Le Monde, 5 novembre 2008:

"Bonne nouvelle : au moment où le gouvernement mène une politique de réduction des dépenses publiques et de diminution des effectifs de la fonction publique, un secteur reste épargné. On embauche dans les ministères, et les primes y ont explosé de 20 % en un an. [...] les affectations dans les cabinets ministériels ont crû de 397 personnes et le montant des primes distribuées a progressé de près de 5 millions d'euros. [...]Le pôle "économie et finances" dirigé par Christine Lagarde a embauché 21 nouveaux conseillers et ses effectifs globaux ont crû de 66 personnes.[...] Le montant des primes mis à disposition de Matignon en 2008 (+2,2 millions d'euros) a fait un bond de 45 %."

mercredi 5 novembre 2008

Jour 547

Bon chienchien

Libération, 5 novembre 2008 :

"Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, salue l'élection «symboliquement extraordinaire» de Barack Obama. Interrogée sur la probabilité qu'un représentant d'une minorité arrive au pouvoir en France, elle répond: «quelque part, ça s'est un peu produit» avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy qui possède des origines hongroises par son père."

mardi 4 novembre 2008

Jour 546

Nicolas et les Roms

Le Monde, 4 novembre 2008 :

"Dimanche 2 novembre au soir, alors qu'ils venaient juste de s'installer le long d'une avenue de la commune de Vaujours (Seine-Saint-Denis), une trentaine de familles de gens du voyage ont été priées de déménager. Une heure plus tard, les services de la mairie de Sevran découvraient les quelque 150 Roms sur le parking de la gare de RER de Sevran-Livry. "La police et le maire nous ont dit qu'on ne pouvait pas rester à Vaujours car Sarkozy venait deux jours après et que cela donnait une mauvaise image de marque pour le passage du président", raconte Alexandre Dametta, responsable de cette communauté évangéliste Vie et Lumière. [...] Le maire divers droite de Vaujours, Dominique Bailly, explique, lui, qu'il a fait partir les gens du voyage "par sécurité" : "L'axe routier où ils étaient installés était dangereux pour les enfants. Cette histoire n'a rien à voir avec la venue de M. Sarkozy"."

lundi 3 novembre 2008

Jour 545

Un fichier précoce

Le Syndicat de la Magistrature, le 30 octobre 2008 :

"Appel pour une réunion nationale de résistance au fichier Base Elèves

Le fichage généralisé de l’enfance est en marche… Il se fait progressivement, département par département, académie par académie, dans une indifférence quasi générale.

Nous savons depuis le début que le fichier central Base Elèves n’est pas un simple outil de gestion pour l’Education Nationale mais un des instruments mis en place pour le contrôle de la population. Nous avons compris que l’enjeu immédiat de ce fichier est la création d’un répertoire national d’identification, répertoire à partir duquel tout serait possible. > Donner un matricule (un Identifiant National Elève) à des enfants – et ce à partir de 3 ans – est insupportable.

Le faire sans que les parents aient leur mot à dire est scandaleux (et sans doute illégal).

Depuis le début de cette opération, des collectifs de parents, d’enseignants, d’élus et de citoyens se sont créés contre Base Elèves. Des directrices et des directeurs continuent en conscience à refuser de renseigner le dispositif malgré les sanctions."

samedi 1 novembre 2008

Jours 543 & 544

La retraite à 70 ans

Libération, le 1er novembre 2008 :

"L’Assemblée a par ailleurs adopté un autre amendement permettant, pour tous les salariés de plus de 65 ans, de poursuivre leur activité, "sous réserve d’en avoir préalablement manifesté l’intention, et dans la limite de 5 années"."