mardi 18 novembre 2008

Jour 560

Minus et Cortex

Comment ne pas citer encore une fois l'excellent site de l'Actualités de la Recherche en histoire visuelle :

"Il y a dans chaque régime ce moment pathétique où le dirigeant perd pied avec le réel. Ce moment où tout lui échappe et où il préfère se réfugier dans la fiction de son règne. Ce moment vient d'arriver pour Nicolas Sarkozy. C'est l'historien officiel du régime, Claude Askolovitch, qui nous le révèle dans les colonnes de l'indispensable JDD. Dans un récit halluciné du G20, intitulé sans la moindre ironie: "Sarkozy en maître du monde" [...] Dans le monde réel, depuis l'élection d'Obama, Sarkozy a perdu la main. L'ex-coqueluche des sommets internationaux a trouvé son maître. La version française du mythe Kennedy fait désormais pâle figure devant Barack et Michelle. Le déplacement est si violent que son entourage se voit contraint de nous le dépeindre en Obama bis. Plus encore que l'absurdité de cet éloge de la négritude sarkozienne, nous avons bien perçu l'inversion du schéma. Jadis incomparable, mesure de toute chose, voilà le modèle de la modernité politique chassé de la première marche du podium. [...] ce que le fin chroniqueur nous dévoile n'est autre que la perception du sommet par son principal acteur. Oui, nous dit-il, Sarkozy se voit en maître du monde. En athlète surentraîné qui va arrêter la crise comme Superman arrête un train. En stratège de génie, capable d'imposer à tous sa vision de l'univers. A ce point perdu dans sa fiction qu'il demande au futur ex-président: «Si tu permets, George [Bush], nous ne devons pas nous séparer sans fixer la date, le lieu, l'ordre du jour de notre prochaine rencontre.»"