mercredi 13 mai 2009

Jour 735

Certains patrons aiment rire

Libération, le 11 mai 2009 :

"«Rémunération brute mensuelle : 3 500 à 4 500 roupies, soit de 53 à 69 euros (à titre d’information)», précise la proposition de reclassement. Et une ligne en dessous, avec une terrible ironie : «Avantages : bonus de salaire d’un mois par an.» Depuis vendredi, l’affaire fait scandale : l’entreprise de textile Carreman a proposé aux 9 salariés visés par des licenciements économiques un reclassement dans son unité de production à Bangalore, en Inde. L’entreprise emploie 90 personnes à Castres, son siège social, et possède d’autres sites en Ariège, en Roumanie et en Inde. Dans la Dépêche du midi, François Morel, PDG de Carreman, explique que «la loi française oblige à faire par écrit une proposition de reclassement si on dispose d’autres sites, même si c’est en Papouasie ou au Bangladesh. Je suis conscient que c’est stupide, mais c’est la stupidité de la loi.» [...] Tout ceci pourtant est encadré. Dans le cas de Carreman par exemple, avant de proposer des postes dans une usine en Inde, l’employeur doit vérifier que d’autres n’existent pas plus proches, en France par exemple. Enfin, les offres de reclassement proposées doivent être pertinentes, en rapport avec la situation des salariés. [...] La Direction générale de l’emploi avait, d’ailleurs, émis en janvier 2006 une instruction déclarant que «la proposition dans des unités de production à l’étranger pour des salaires très inférieurs au Smic ne peut être considérée comme sérieuse»."