jeudi 17 décembre 2009

Jour 952

Youhou

La Tribune 29 septembre 2009 :

"La France maintient sa place de quatrième exportateur mondial d’armements en 2008. [...] Ses principaux clients entre 1999 et 2008 sont les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, la Grèce et l’Inde."

La Tribune, 17 décembre 2009, interview d'Hervé Morin :

"Grâce à l'engagement de l'Etat, nous avons décidé de faire en sorte l'industrie de défense qui est l'un des fleurons majeurs de notre pays puisse retrouver sa place dans le domaine de l'export. Pour les ventes d'armements, la réussite tient à trois facteurs : un bon produit, un bon prix et un soutien politique majeur. Sous la houlette du Président de la république, la totalité des pouvoirs publics sont tendus vers l'objectif de faire réussir l'industrie française."

Amnesty, le 22 juillet 2009 :

"Les autorités saoudiennes ont lancé une offensive soutenue contre les droits humains sous couvert de lutte contre le terrorisme, a déclaré Amnesty International dans le nouveau rapport qu'elle publie ce mercredi 22 juillet 2009.

Des milliers de personnes ont été arrêtées et incarcérées dans un secret quasi absolu, tandis que certaines ont trouvé la mort dans des circonstances douteuses. Des centaines d'autres risquent d'être jugées lors de procès secrets et sommaires et d'être exécutées. Beaucoup auraient été torturées afin de leur extorquer des « aveux » ou de les punir après leur condamnation.

Le 8 juillet, le ministère de la Justice a annoncé que 330 personnes avaient été jugées pour des infractions liées au terrorisme et condamnées à des peines allant de simples amendes à la peine de mort. Toutefois, leurs noms n'ont pas été divulgués, pas plus que les détails des charges retenues contre eux – perpétuant le secret absolu qui entoure les procédures judiciaires.

« Ces mesures iniques visant à lutter contre le terrorisme ont mis à mal une situation des droits humains déjà désastreuse, a indiqué Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International. Le gouvernement saoudien a usé de sa grande influence sur la scène internationale pour s'en tirer à bon compte. Et la communauté internationale ne lui a pas demandé de répondre de ces violations flagrantes des droits humains. »

Parmi les milliers de personnes détenues aux mains des autorités figurent un certain nombre de prisonniers d'opinion, incarcérés pour avoir critiqué de manière pacifique la politique du gouvernement. Quant à la majorité des détenus, il s'agit de partisans présumés de groupes ou factions islamiques qui dénoncent les liens étroits qu'entretient le gouvernement saoudien avec les États-Unis et d'autres pays occidentaux. Ces groupes ont mené plusieurs attentats contre des Occidentaux notamment et les autorités saoudiennes les qualifient d'« égarés ». D'autres prisonniers sont des personnes renvoyées de force d'Irak, du Pakistan et du Yémen notamment.

« Les atteintes aux droits humains se déroulent sur fond de secret bien gardé. Les détenus sont incarcérés sans avoir la moindre idée de ce qui les attend, a expliqué Malcolm Smart. La plupart sont détenus au secret pendant des années sans jugement et ne sont pas autorisés à consulter un avocat ni à faire appel aux tribunaux pour contester la légalité de leur détention. Ces pratiques ont des effets terriblement destructeurs sur les prisonniers et leurs familles. »

Les mesures antiterroristes adoptées par le gouvernement depuis les attentats commis aux États-Unis le 11 septembre 2001 ont intensifié des pratiques de violations des droits humains déjà bien établies dans le pays.

L'arrestation arbitraire et la détention prolongée de personnes soupçonnées de délits politiques ou d'atteintes à la sûreté de l'État, qui ne bénéficient ni d'un procès ni de la possibilité de consulter un avocat, suscitent depuis longtemps des préoccupations quant à la situation des droits humains en Arabie saoudite. Cependant, si en 2001 les personnes détenues arbitrairement en Arabie saoudite se comptaient par centaines, elles se comptent aujourd'hui par milliers. Il s'agit de Saoudiens et de ressortissants étrangers.

En juillet 2007, le ministre de l'Intérieur a fait savoir que 9 000 personnes soupçonnées d'atteinte à la sûreté de l'État avaient été incarcérées entre 2003 et 2007 et que 3 106 d'entre elles étaient toujours derrière les barreaux. D'autres ont été transférées vers un programme de « rééducation » mis en place par les autorités. On ignore les conditions de leur sélection, tout comme celles de leur libération.

Parmi les méthodes de torture et les mauvais traitements signalés figurent les passages à tabac à l'aide de bâtons, les coups de poing, la suspension au plafond, les décharges électriques et la privation de sommeil. La flagellation est également infligée en tant que châtiment judiciaire, seule ou en complément d'une peine d'emprisonnement ; les peines administrées s'élèvent parfois à des milliers de coups de fouet.

Dans son rapport, Amnesty International insiste sur le fait que les procès des personnes jugées pour des motifs liés à la sécurité ou à la politique en Arabie saoudite se déroulent dans le plus grand secret, au mépris des normes internationales d'équité. En mars 2009, le gouvernement a annoncé que les procès de 991 détenus inculpés de crimes punis de la peine de mort s'étaient ouverts devant un tribunal pénal spécial.

Dans de nombreux cas, les prévenus et leur famille ne sont pas informés de l'évolution des procédures dont ils font l'objet.

Les mesures de lutte contre le terrorisme adoptées depuis 2001 ont retardé la timide réforme amorcée en matière de droits humains en Arabie saoudite. Elles se doublent d'une répression sévère contre toutes les formes de dissidence et d'un système de défense des droits humains manquant de vigueur. Aussi le pays est-il confronté à une absence presque totale de protection des libertés et des droits."