Libération, le 4 décembre 2010 :
"Il suffit parfois de presque rien pour déclencher des réactions surprenantes et disproportionnées. Alexandre Appaix fonctionne ainsi. Un dimanche, il entend un lapsus de Rachida Dati à la télé. Elle a employé le mot «fellation» à la place d’«inflation».[...] La semaine suivante, il adresse 11 mails à «Mademoiselle Dati» pour lui réclamer… des fellations. [...] A partir de là, ce sont les réactions du parquet qui deviennent «surprenantes» et «disproportionnées», selon les avocats [...] Le 20 octobre, Alexandre Appaix est arrêté à son domicile à Bourg-de-Péage et placé en garde à vue durant près de trente heures. Pour finalement être placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès, fixé moins de deux mois après les faits. «Ce n’est pas normal ce qu’il s’est passé : Rachida Dati a obtenu une procédure exceptionnelle», a dénoncé Me Philippe Chardon, l’un des… sept avocats d’Alexandre Appaix. Car, face à cette procédure exceptionnelle, le barreau de Valence a décidé de répondre par une défense exceptionnelle. Tour à tour, les sept avocats ont dénoncé le zèle particulier du parquet, qui «laisse penser qu’il y a une justice pour les riches et une autre pour les pauvres». [...] De personnalité fragile, sans travail depuis huit ans, il avait tenté d’étrangler sa mère il y a deux ans. Contrairement aux poursuites engagées par Rachida Dati, la plainte de la mère avait été classée par le même parquet. Les avocats ont ironisé sur ces choix. [...] Pour les mails, Alexandre Appaix a été condamné à 100 euros d’amendes. Avec sursis."