La future révolte des vieux
Même un prof de Sciences-Po s'inquiète (site du Monde, le 3 janvier2010) :
"Le logement est le lieu d'observation idéal d'un phénomène plus général. Les jeunes seniors aisés habitent les centres-villes, où sont les emplois et les médecins, quand les jeunes actifs doivent se loger toujours plus loin, disposer de plusieurs automobiles (d'occasion), assurances, pleins d'essence, pour trianguler maison, école et travail. [...] Les soulèvements n'ont jamais été le fait des acteurs les plus faibles. C'est ainsi que la société française s'est enfermée sans bruit dans une "seniorisation" de son Etat-providence, de son patrimoine (on hérite en moyenne à l'orée de la retraite), mais aussi de ses institutions décisionnaires (le renouvellement du Conseil économique, social et environnemental laissant perplexe).
Le pronostic qui en résulte est réservé : isolées dans un non-rapport à la politique, les victimes de ces transformations ont perdu en information, en relation aux syndicats et aux partis censés les représenter, et l'intelligentsia relaie plus souvent le déni que la réalité des faits.
Le scénario noir est écrit : vieillissement des victimes, qui, de jeunes chômeurs et de travailleurs précarisés, deviendront, en 2020 et au-delà, les retraités paupérisés. [...] Evidemment, la déprise politique généralisée résultant de l'absence de transmission politique nous promet aux dérives les plus inquiétantes : populisme, patrimonialisme, autoritarisme, mouvementisme. La démocratie ne peut progresser dans ce contexte."
Une révolution faites par des vieux qui n'auront plus rien à perdre ? Au pire ça fera une bonne idée de scénario !
Même un prof de Sciences-Po s'inquiète (site du Monde, le 3 janvier2010) :
"Le logement est le lieu d'observation idéal d'un phénomène plus général. Les jeunes seniors aisés habitent les centres-villes, où sont les emplois et les médecins, quand les jeunes actifs doivent se loger toujours plus loin, disposer de plusieurs automobiles (d'occasion), assurances, pleins d'essence, pour trianguler maison, école et travail. [...] Les soulèvements n'ont jamais été le fait des acteurs les plus faibles. C'est ainsi que la société française s'est enfermée sans bruit dans une "seniorisation" de son Etat-providence, de son patrimoine (on hérite en moyenne à l'orée de la retraite), mais aussi de ses institutions décisionnaires (le renouvellement du Conseil économique, social et environnemental laissant perplexe).
Le pronostic qui en résulte est réservé : isolées dans un non-rapport à la politique, les victimes de ces transformations ont perdu en information, en relation aux syndicats et aux partis censés les représenter, et l'intelligentsia relaie plus souvent le déni que la réalité des faits.
Le scénario noir est écrit : vieillissement des victimes, qui, de jeunes chômeurs et de travailleurs précarisés, deviendront, en 2020 et au-delà, les retraités paupérisés. [...] Evidemment, la déprise politique généralisée résultant de l'absence de transmission politique nous promet aux dérives les plus inquiétantes : populisme, patrimonialisme, autoritarisme, mouvementisme. La démocratie ne peut progresser dans ce contexte."
Une révolution faites par des vieux qui n'auront plus rien à perdre ? Au pire ça fera une bonne idée de scénario !