vendredi 13 août 2010

Jour 1190

L'ONU s'en mêle...

Le Figaro, 13 août 2010 :

"c'est au tour des Nations unies de critiquer la France et sa politique envers les étrangers. Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd) de l'ONU, réuni mercredi et jeudi à Genève, a dénoncé les récentes propositions de Nicolas Sarkozy concernant les Roms et la déchéance de nationalité de certains criminels, lors d'un discours à Grenoble, fin juillet.

Selon le compte-rendu de la réunion du Cerd, ses déclarations sur les Roms et l'annonce du démantèlement de plusieurs camps sont particulièrement montrées du doigt par les 18 experts chargés d'examiner le rapport de la délégation française sur les mesures prises par Paris pour lutter contre les discriminations raciales, depuis son dernier examen en 2005.

L'ONU dénonce ainsi l'amalgame entre Roms et gens du voyage : le nombre de ces derniers est estimé à 400 000 personnes, dont 95% de nationalité française. L'expert algérien Nourredine Amir s'indigne notamment de l'annonce du renvoi de Roms, originaires de Bulgarie ou de Roumanie : «Comment comprendre que les Roms (…) puissent être extradés comme s'ils n'appartenaient pas à l'Union européenne ?» «Je ne savais pas que dans un même pays on pouvait faire la différence entre un citoyen européen de première et de deuxième catégorie»

[...]

Les experts s'indignent aussi des déclarations de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux sur la possibilité de déchoir de sa nationalité un citoyen naturalisé si ce dernier est condamné pour le meurtre d'un policier, pour polygamie ou excision. Gun Kut, expert turc, déclare ne pas comprendre «ce qu'est un Français d'origine étrangère : je me demande si cela est compatible avec la constitution».

Pointant du doigt la montée du racisme en France, le rapporteur de la session, l'Américain Pierre-Richard Prosper, rappelle à la France [...] «Il y a un manque de volonté politique pour changer tout cela» [...] l'expert togolais Ewomsan Kokou constate ainsi que la France est confrontée à une «recrudescence notable du racisme et de la xénophobie», malgré de nombreux instruments légaux."