Un pipeau industriel
Le Monde, 3 octobre 2011 :
"Le dernier haut-fourneau lorrain en activité a fermé, lundi 3 octobre, sur le site de Florange (Moselle). [...] Cet épisode demeure emblématique des revers industriels du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le 4 février 2008, le chef de l'Etat se rend en grande pompe sur place. Il promet à quelque 400 ouvriers qu'il empêchera la fermeture d'un site jugé non rentable par ArcelorMittal, et qu'il sauvera les emplois [...] Un an plus tard, près de 600 emplois sont supprimés. Et la CFDT érige une stèle à l'entrée de l'usine, en l'honneur des "promesses non tenues de Nicolas Sarkozy faites à Gandrange". Avant son élection, Nicolas Sarkozy s'est positionné en adepte du volontarisme industriel. En campagne, le futur président de la République surveille de près le plan de restructuration drastique d'Airbus, Power 8, qui prévoit 4 300 suppressions d'emplois en France et la cession du site Airbus de Méaulte (Somme). Un plan qui sera mis en œuvre une fois le chef de l'Etat parvenu à l'Elysée. De même, Alcatel-Lucent a annoncé près de 1 500 suppressions de postes en 2007, 400 en 2008 et 850 en juillet 2009. Les syndicats affirment qu'avant son élection, en mars 2007, Nicolas Sarkozy s'était pourtant engagé à agir sur les suppressions d'emplois de l'équipementier télécoms. [...] D'autres échecs entachent le bilan présidentiel. Après la fermeture en 2008 de l'usine Michelin de Toul (800 salariés) en Meurthe-et-Moselle, Nicolas Sarkozy avait annoncé la création d'un "centre industriel" sur le site à l'horizon 2011, dont on n'a plus jamais entendu parler. [...] En septembre 2009, le chef de l'Etat se fâche contre l'équipementier américain Molex [...]Le président de la République a par ailleurs affirmé que "l'Etat garantirait le repreneur". En novembre, Molex est placé en liquidation judiciaire ; la maison mère refuse de continuer à payer le plan social lié à la fermeture de l'usine."