Mesures contre la pauvreté
Le Monde, 19 octobre 2011 :
"Lundi 17 octobre, jour de solidarité mondiale décrété par les Nations unies pour le refus de la misère, la mairie de Marseille s'illustrait en publiant un arrêté anti-mendicité. Il porte sur la quasi-totalité de son centre-ville, du Stade Vélodrome à la gare Saint-Charles en passant par le Vieux-Port, dès lundi et sans limite de temps.
Cet arrêté fait suite à l'interdiction de mendier sur les Champs-Elysées décrétée par la préfecture de police de Paris le 14 septembre dernier, à la demande du ministre de l'intérieur Claude Guéant, ainsi qu'à des arrêtés du même type publiés récemment par les maires de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) et de La Madeleine (Nord).
Les associations de lutte contre la pauvreté dénoncent unanimement "l'inutilité" de ces mesures qui visent à "déplacer la misère, à l'expulser du centre-ville" selon les mots d'Alexandre Le Clève, directeur des programmes nationaux de la Cimade. [...] Avec la Ligue des droits de l'homme, d'autres associations comme le Droit au logement et la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale se sont régulièrement essayées à faire annuler ces mesures au milieu des années 1990 puis en 2002 et 2003, avec plus ou moins de succès, en tentant de contrer des vagues d'arrêtés anti-mendicité pris, souvent sans réelle préparation, par les maires."