lundi 9 janvier 2012

Jour 1703

Madelin, ce gros malin de droite

Le Monde, 9 janvier 2012 :

"pour financer les grandes infrastructures publiques, l'Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics sollicitent de plus en plus le secteur privé, dans le cadre de partenariats public-privé (PPP). Pour les entreprises privées appelées à participer, c'est la bonne affaire. En revanche, pour l'Etat, les collectivités locales et les contribuables, ce mode de financement constitue un piège [...] Créés par l'ordonnance du 17 juin 2004, sous l'impulsion d'Alain Madelin, les PPP permettent à une entité publique de confier à un seul opérateur privé le financement, la conception, la construction d'un équipement, hôpital, prison, musée, école, ligne de chemin de fer, puis son exploitation et sa maintenance pendant quinze, vingt, voire quarante ans. L'attributaire d'un PPP est principalement rémunéré sous forme de loyers payés par la collectivité publique, l'objectif est d'alléger la dette publique. [...] Le Parisien constate que ce "ce système en apparence vertueux dissimule deux bombes à retardement. Tout d'abord, les loyers versés au privé reviennent au final à payer deux à trois fois plus cher le coût de l'équipement initial". Et de relever que le futur Pentagone français, à Balard, dont le coût initial est évalué à 745 millions d'euros, "coûtera à l'Etat plus de 3,5 milliards d'euros de loyers sur vingt-sept ans". Le quotidien signale aussi que certains contrats peuvent obliger l'Etat ou les collectivités à intervenir sur le plan financier, comme pour le centre hospitalier sud-francilien pour lequel l'Etat a dû verser 115 millions d'euros supplémentaires par rapport au devis d'origine."