vendredi 27 avril 2012

Jour 1812

Le conseil des juges


"Depuis cinq années, celui qui prétend vouloir rapprocher la justice du peuple pour la guérir, l’affaiblit pour mieux s’en servir. Nicolas Sarkozy annonçait une « République irréprochable » ; le président sortant n’a fait que bafouer l’indépendance de la justice, mener une politique partisane de nomination des magistrats et délégitimer les contre-pouvoirs ainsi que les institutions en charge de la probité publique. L’imposture sécuritaire qui sévit en France depuis une décennie a gravement entamé nos droits fondamentaux : renforcement effréné de l’arsenal répressif, explosion de la surpopulation carcérale, régressions juridiques et philosophiques majeures telles que les « peines planchers » et la « rétention de sûreté » dont l’abolition s’impose impérieusement, acharnement à l’encontre des étrangers, stigmatisation des plus faibles : les enfants, les démunis, les malades mentaux… Alors que le discours de Grenoble et le « débat » sur « l’identité nationale » avaient déjà entaché de brun ce quinquennat marqué par la peur et le rejet de l’autre, et que l’extrême droite a fait un score très inquiétant au premier tour de l’élection présidentielle, le candidat Nicolas Sarkozy a choisi de sortir définitivement du front républicain en misant sur la stratégie indigne du « Front compatible ». Le Syndicat de la magistrature a combattu avec constance et conviction ces pratiques et cette idéologie destructrices. Fidèle aux valeurs démocratiques et républicaines, défenseur des libertés et porteur d’un projet novateur pour une justice indépendante et équitable, au service de citoyens véritablement libres et égaux en droit, il appelle chaque électeur à s’opposer par son vote à la politique du pire et à rendre possible le changement qui s’impose."