On ne change pas
Libération, le 18 avril 2012 :
"Retour au péché originel. En cette fin de quinquennat, Nicolas Sarkozy s’offre une ultime caricature de «président des riches». Dimanche, jour de son grand discours à la Concorde, une cinquantaine de membres du Premier Cercle - ces donateurs les plus généreux de l’UMP - se sont retrouvés pour un déjeuner au Crillon… à quelques encablures du Fouquet’s. Argent, luxe, réseaux d’influence : difficile de brouiller davantage le message politique de celui qui, dans cette campagne, s’est autoproclamé «candidat du peuple» contre les «élites». [...] comme l’a aussi révélé hier le Canard enchaîné, deux étages au-dessus du salon Marie-Antoinette où se régalaient les riches convives UMP, le couple Balkany, Isabelle et Patrick, venait de s’offrir une nuit à 9 500 euros, dans la plus grande suite (245 m2) de l’hôtel. Ah, «l’ami Patrick», ses condamnations judiciaires, son absentéisme légendaire à l’Assemblée nationale, son goût pour les armes à feu… Ce vieux copain des Hauts-de-Seine que le chef de l’Etat - toute honte bue - a embarqué avec lui sur quantité d’estrades lors de ses déplacements internationaux au motif qu’il l’amusait. La dernière facétie de Balkany, ou l’art de boucler la boucle d’un quinquennat, du grand restaurant des Champs-Elysées au palace de la Concorde."