Encore un contrôle de raté
Le Monde, 19 avril 2012 :
"Le Comité européen pour la prévention de la torture, des peines ou des traitements inhumains ou dégradants (CPT) a rendu jeudi 19 avril son rapport sur la France [...] c'est sur les conditions de détention qu'il est le plus sévère, et que le gouvernement, dans ses réponses, reste le plus flou. Le Comité note, même dans les commissariats les plus récents comme à Lille ou à Rouen, des "locaux d'une saleté repoussante (flaques de sang coagulé au niveau du sol, vomissures séchées sur les bat-flancs, etc.)", "un froid ambiant et l'impossibilité d'obtenir une couverture, voire un matelas". Dans les plus anciens, le CPT souligne "la taille réduite (4,5 m2), et même très réduite (2,5 m2) de certaines cellules". [...] La majorité des détenus sont menottés et entravés lors des extractions médicales. L'un d'eux, à Poissy, "a fait l'objet d'une coloscopie [une exploration du rectum], menotté et (contre l'avis du médecin) en présence de quatre membres des forces de l'ordre", un autre "d'une échographie des testicules" dans les mêmes conditions.
Pire : à Poissy, deux détenus sont handicapés, dont un sur une chaise roulante, qui passe "vingt-quatre heures sur vingt-quatre au lit ou en fauteuil roulant". Il ne peut pas sortir de sa cellule, "les portes étant trop étroites pour permettre le passage d'un fauteuil roulant et les cellules étant trop petites (8 m2) pour qu'un détenu puisse s'y mouvoir en fauteuil roulant"."