Super Président
Libération, 15 juillet 2008 :
" Le Sénat démarre aujourd’hui la seconde lecture du projet de cette Ve République bis voulue par [le nain]. [...] Professeur de droit constitutionnel à l’université de Montpellier et membre de l’Institut universitaire de France, Dominique Rousseau dégage les grands traits du projet de loi constitutionnel sur les rails. [...] Il s’agit donc bien d’affaiblir la position du Premier ministre pour affirmer la primauté du Président. [...] Aujourd’hui, le Parlement ne peut plus être un lieu de contre-pouvoir ou d’équilibre du pouvoir exécutif. En France comme en Allemagne, en Espagne ou en Grande-Bretagne, partout, le Parlement et l’exécutif sont soudés. [...] Quels sont, en 2008, les lieux «modernes» de la faculté d’empêcher, du contrepoids au bloc exécutif-législatif ? Les citoyens, la presse, la justice, la décentralisation… Or, sur tous ces sujets «modernes», la réforme est muette ! [...] A qui profite cette réforme alors ? Au parti du Président. Prenons l’exemple de l’ordre du jour : aujourd’hui, il est fixé par le Premier ministre, trente jours sur trente. Si la réforme est votée, ce sera quinze jours pour François Fillon, quatorze jours pour le patron des députés UMP, Jean-François Copé, et un jour pour celui des députés PS, Jean-Marc Ayrault. Il ne s’agit pas d’un pouvoir gagné par le Parlement mais d’un pouvoir supplémentaire pour le parti du Président. D’où l’intérêt porté par Nicolas Sarkozy aux députés UMP."
Libération, 15 juillet 2008 :
" Le Sénat démarre aujourd’hui la seconde lecture du projet de cette Ve République bis voulue par [le nain]. [...] Professeur de droit constitutionnel à l’université de Montpellier et membre de l’Institut universitaire de France, Dominique Rousseau dégage les grands traits du projet de loi constitutionnel sur les rails. [...] Il s’agit donc bien d’affaiblir la position du Premier ministre pour affirmer la primauté du Président. [...] Aujourd’hui, le Parlement ne peut plus être un lieu de contre-pouvoir ou d’équilibre du pouvoir exécutif. En France comme en Allemagne, en Espagne ou en Grande-Bretagne, partout, le Parlement et l’exécutif sont soudés. [...] Quels sont, en 2008, les lieux «modernes» de la faculté d’empêcher, du contrepoids au bloc exécutif-législatif ? Les citoyens, la presse, la justice, la décentralisation… Or, sur tous ces sujets «modernes», la réforme est muette ! [...] A qui profite cette réforme alors ? Au parti du Président. Prenons l’exemple de l’ordre du jour : aujourd’hui, il est fixé par le Premier ministre, trente jours sur trente. Si la réforme est votée, ce sera quinze jours pour François Fillon, quatorze jours pour le patron des députés UMP, Jean-François Copé, et un jour pour celui des députés PS, Jean-Marc Ayrault. Il ne s’agit pas d’un pouvoir gagné par le Parlement mais d’un pouvoir supplémentaire pour le parti du Président. D’où l’intérêt porté par Nicolas Sarkozy aux députés UMP."