Der Spiegel, 8 novembre 2008 :
"Reaction to nuclear accidents in France tend to be much different than in Germany. While almost every broken screw unleashes a new debate in Germany about the future of nuclear energy, they're almost nonchalant about such things in France. [...] The official nuclear safety agency ASN only publishes total numbers of incidents [...] It is left to the discretion of agency officials whether they publish information about Level 0 incidents. In 2007, this happened only four times -- while the other 704 Level 0 incidents went unmentioned."
Comme le précise le réseau Sortir du Nucléaire le 14 juillet 2008 :
"il est de bon ton de prétendre que, en contrepartie de ces risques, le nucléaire "assure notre indépendance énergétique". Or, il suffit d'ouvrir les yeux pour constater que, malgré 58 réacteurs, la France est frappée de plein fouet par la montée du prix de l'énergie. Mais où est donc passé le "miracle nucléaire " ? [...] Les pronucléaires en sont réduits à suggérer que "sans le nucléaire, ce serait pire". Ce qui est à la fois dérisoire – est-ce donc ça le "miracle nucléaire" ? – et faux : c'est avec le nucléaire que c'est pire puisque nous avons à acquitter la facture pétrole-gaz ET la facture nucléaire. Car, certaines déclarations le laissent abusivement croire, le nucléaire n'est pas "gratuit", bien au contraire :
- l'investissement de départ est pharaonique : la France est d'ailleurs très loin d'avoir fini de payer les réacteurs actuellement en service. Si l'argent public investi dans l'atome depuis 50 ans figurait sur les factures EDF, les citoyens verraient bien que l'électricité nucléaire est extrêmement chère. C'est si vrai que, aux USA, c'est seulement parce que l'Etat fédéral offre des substantielles aides publiques aux compagnies privées que certaines envisagent la construction de quelques nouveaux réacteurs. [...] la facture nucléaire "aval" (démantèlement des installations, déchets radioactifs) s'annonce elle aussi incommensurable : EDF se veut rassurante en prétendant avoir mis de côté quelques dizaines de milliards d'euros, mais la Grande-Bretagne a fixé à 103 milliards le coût du démantèlement de ses propres installations, pourtant bien moins nombreuses que les notres. Il est évident que, tôt ou tard, il va manquer plusieurs centaines de milliards d'euros... et encore plus si de nouveaux réacteurs sont construits. Nos enfants apprécieront.
Pour enfoncer le clou, rappelons que le nucléaire ne couvre que 2,5% de la consommation mondiale d'énergie : une part si faible qu'elle a une influence quasi nulle sur le climat et sur le prix de l'énergie. Et, contrairement à ce que l'on peut lire ici ou là, cette part va encore décliner : de nouveaux réacteurs vont hélas être construits ici ou là, mais ils seront moins nombreux que ceux qui vont fermer dans les années à venir : la moitié des 435 réacteurs en service sur Terre approchent de leur fin de vie. [...] Mais il est une autre vérité à connaître, bien plus réjouissante : sur Terre, les énergies renouvelables produisent beaucoup plus que le nucléaire. D'ailleurs, la seule hydroélectricité produit plus que l'atome : 3000 Twh/an contre 2600.[...] il faut rappeler que, contrairement à ce qui est prétendu par ses promoteurs, l'EPR n'est pas conçu pour résister à un crash d'avion de ligne : pour avoir rendu public un document confidentiel défense, issu d'EDF, qui reconnaît cette vulnérabilité, l'auteur du présent article a été arrêté à deux reprises par la DST et risque 5 ans de prison : le nucléaire nuit autant à la démocratie qu'à l'environnement."