Les femmes et les talibans d'abord
Blog d'Alain Gresh du Monde Diplomatique, le 21 août 2008 :
"Dix soldats français ont trouvé la mort en Afghanistan lors d’une embuscade tendue par les talibans. [...] En avril dernier, le président Nicolas Sarkozy avait annoncé l’envoi de plusieurs centaines de soldats supplémentaires. Cette décision s’était faite sans aucun débat sérieux [...] Dans les discours des responsables français, on voit resurgir deux explications à cette présence : en nous battant là-bas, c’est la liberté en France que nous défendrions ; d’autre part, les femmes afghanes opprimées ont besoin de nous.[...] Or, il est plus que douteux qu’un engagement supplémentaire de l’OTAN aboutisse à des résultats pour l’Afghanistan ; au contraire. D’abord, parce que le gouvernement mis en place à Kaboul est largement inefficace, corrompu, otage de tous les chefs de guerre. Ensuite, parce qu’un engagement occidental accru va faire de l’Afghanistan un aimant pour tous les combattants désireux de s’opposer à l’Occident et servir le discours d’Al-Qaida. Enfin, parce que l’histoire a montré, notamment en Afghanistan (les Britanniques et les Soviétiques en savent quelque chose), mais aussi dans le reste du monde, que l’on n’imposait pas la liberté et la démocratie au bout des baïonnettes. [...] D’autre part, M. Sarkozy, dans son discours à Kaboul, a repris un mensonge sur la femme à qui on avait coupé la main parce qu’elle s’était mis du vernis à ongles. Ce mensonge avait déjà été dénoncé par Christian Salmon dans un article publié par Le Monde, « Le paradoxe du sarkozysme », 2 mai 2008. [...] Si la liberté des femmes en Afghanistan préoccupait tellement l’Occident, on se demande pourquoi celui-ci n’a pas soutenu le régime communiste de Kaboul entre 1978 et 1992. A aucune autre période de l’histoire de ce pays, les femmes n’ont disposé d’autant de droits..."
Blog d'Alain Gresh du Monde Diplomatique, le 21 août 2008 :
"Dix soldats français ont trouvé la mort en Afghanistan lors d’une embuscade tendue par les talibans. [...] En avril dernier, le président Nicolas Sarkozy avait annoncé l’envoi de plusieurs centaines de soldats supplémentaires. Cette décision s’était faite sans aucun débat sérieux [...] Dans les discours des responsables français, on voit resurgir deux explications à cette présence : en nous battant là-bas, c’est la liberté en France que nous défendrions ; d’autre part, les femmes afghanes opprimées ont besoin de nous.[...] Or, il est plus que douteux qu’un engagement supplémentaire de l’OTAN aboutisse à des résultats pour l’Afghanistan ; au contraire. D’abord, parce que le gouvernement mis en place à Kaboul est largement inefficace, corrompu, otage de tous les chefs de guerre. Ensuite, parce qu’un engagement occidental accru va faire de l’Afghanistan un aimant pour tous les combattants désireux de s’opposer à l’Occident et servir le discours d’Al-Qaida. Enfin, parce que l’histoire a montré, notamment en Afghanistan (les Britanniques et les Soviétiques en savent quelque chose), mais aussi dans le reste du monde, que l’on n’imposait pas la liberté et la démocratie au bout des baïonnettes. [...] D’autre part, M. Sarkozy, dans son discours à Kaboul, a repris un mensonge sur la femme à qui on avait coupé la main parce qu’elle s’était mis du vernis à ongles. Ce mensonge avait déjà été dénoncé par Christian Salmon dans un article publié par Le Monde, « Le paradoxe du sarkozysme », 2 mai 2008. [...] Si la liberté des femmes en Afghanistan préoccupait tellement l’Occident, on se demande pourquoi celui-ci n’a pas soutenu le régime communiste de Kaboul entre 1978 et 1992. A aucune autre période de l’histoire de ce pays, les femmes n’ont disposé d’autant de droits..."