Parquet & planchers
Libération, 30 août 2008 :
"Si la chancellerie se dit «pleinement satisfaite» de l’application de la loi du 10 août 2007 destinée à lutter contre la récidive en imposant des condamnations minimums aux délinquants récidivistes, de nombreux magistrats restent fermement opposés à cette politique, qui, selon eux, ne fait qu’aggraver l’engorgement record des prisons françaises. [...] Pour Serge Portelli, vice-président au tribunal de grande instance de Paris, «cette loi est une violation éhontée de tous les principes fondamentaux du droit. Essayer d’imposer une peine au juge est contraire à la notion de justice. Et l’idée que la prison est un moyen de lutter contre la délinquance n’est qu’un attrape-mouches, une idéologie». [...] des magistrats, comme Hervé Lourau, juge des libertés et de la détention à Bobigny, estiment : «Nous n’avons que le bilan de la première moitié de la loi. Le nombre d’emprisonnements va s’accélérer car dans peu de temps nous allons être confrontés à la récidive de la récidive (deux nouvelles infractions commises après la loi) et le juge aura cette fois du mal à écarter la peine plancher puisqu’il faudra trouver des "circonstances exceptionnelles".»"
Libération, 30 août 2008 :
"Si la chancellerie se dit «pleinement satisfaite» de l’application de la loi du 10 août 2007 destinée à lutter contre la récidive en imposant des condamnations minimums aux délinquants récidivistes, de nombreux magistrats restent fermement opposés à cette politique, qui, selon eux, ne fait qu’aggraver l’engorgement record des prisons françaises. [...] Pour Serge Portelli, vice-président au tribunal de grande instance de Paris, «cette loi est une violation éhontée de tous les principes fondamentaux du droit. Essayer d’imposer une peine au juge est contraire à la notion de justice. Et l’idée que la prison est un moyen de lutter contre la délinquance n’est qu’un attrape-mouches, une idéologie». [...] des magistrats, comme Hervé Lourau, juge des libertés et de la détention à Bobigny, estiment : «Nous n’avons que le bilan de la première moitié de la loi. Le nombre d’emprisonnements va s’accélérer car dans peu de temps nous allons être confrontés à la récidive de la récidive (deux nouvelles infractions commises après la loi) et le juge aura cette fois du mal à écarter la peine plancher puisqu’il faudra trouver des "circonstances exceptionnelles".»"