Snap, krach, pop
L'économiste Frederic Lordon dans le Monde Diplomatique, le 19 octobre 2008, je recommande, (encore et toujours) de lire la totalité de l'article :
"Andrew Lahde est un financier riche à mourir. Mais envahi d’un inexplicable dégoût et décidé à tirer sa révérence. Le milieu qui a fait sa fortune, il l’abhorre. [...] « Ce que j’ai appris du business des hedge funds, c’est que je le hais » écrit Lahde citant le propos d’un de ces collègues gestionnaires pour le reprendre à son compte et lui donner sa pleine extension. « Je ne pourrais partager davantage cet avis. Les fruits pendants, c’est-à-dire ces idiots dont les parents ont payé la prépa, Yale et le MBA d’Harvard étaient à ramasser. Ces gens qui étaient la plupart du temps indignes de l’éducation qu’ils ont (supposément) reçue se sont élevés jusqu’aux sommets de firmes comme AIG, Bear Stearns et Lehman Brothers et à tous les niveaux du gouvernement. Toutes ces choses qui soutiennent cette aristocratie n’ont abouti qu’à rendre plus facile pour moi de trouver des gens assez bêtes pour être de l’autre côté de mes transactions. Dieu bénisse l’Amérique ». [...] C’est de l’intérieur même de la finance que se dit le dégoût de la finance, et même si le message est déterminé par les plus mauvaises raisons, il ne tient qu’à nous d’en faire bon usage en y substituant les bonnes. Que l’écoeurement gagne par le dedans et, sans doute très involontairement, rejoigne l’écoeurement éprouvé du dehors, n’est-ce pas le signe de quelque chose ? Celui, par exemple, qu’est enfin venu le temps des adieux à la finance."
L'économiste Frederic Lordon dans le Monde Diplomatique, le 19 octobre 2008, je recommande, (encore et toujours) de lire la totalité de l'article :
"Andrew Lahde est un financier riche à mourir. Mais envahi d’un inexplicable dégoût et décidé à tirer sa révérence. Le milieu qui a fait sa fortune, il l’abhorre. [...] « Ce que j’ai appris du business des hedge funds, c’est que je le hais » écrit Lahde citant le propos d’un de ces collègues gestionnaires pour le reprendre à son compte et lui donner sa pleine extension. « Je ne pourrais partager davantage cet avis. Les fruits pendants, c’est-à-dire ces idiots dont les parents ont payé la prépa, Yale et le MBA d’Harvard étaient à ramasser. Ces gens qui étaient la plupart du temps indignes de l’éducation qu’ils ont (supposément) reçue se sont élevés jusqu’aux sommets de firmes comme AIG, Bear Stearns et Lehman Brothers et à tous les niveaux du gouvernement. Toutes ces choses qui soutiennent cette aristocratie n’ont abouti qu’à rendre plus facile pour moi de trouver des gens assez bêtes pour être de l’autre côté de mes transactions. Dieu bénisse l’Amérique ». [...] C’est de l’intérieur même de la finance que se dit le dégoût de la finance, et même si le message est déterminé par les plus mauvaises raisons, il ne tient qu’à nous d’en faire bon usage en y substituant les bonnes. Que l’écoeurement gagne par le dedans et, sans doute très involontairement, rejoigne l’écoeurement éprouvé du dehors, n’est-ce pas le signe de quelque chose ? Celui, par exemple, qu’est enfin venu le temps des adieux à la finance."