Baissez vous et toussez, merci
L'économiste Michel Husson, dans un texte à paraître en novembre 2008 :
"La débâcle financière a entraîné dans sa chute tout l’édifice idéologique des avocats de la « mondialisation heureuse ». Des constats de masse sont en train d’être faits : la financiarisation est un cancer qui pourrit la vie de milliards d’être humains et qui leur inflige une double peine. Tout en effet sera tenté pour que ce soit les victimes qui paient les pots cassés et renflouent la situation d’une minorité de délinquants sociaux. [...] Nous sommes entrés dans l’ère du capitalisme obscène, et le lâche soulagement des Bourses, à l’annonce que la finance sera suffisamment arrosée, est une leçon de choses que nous aurons tout le temps de méditer. Car rien n’est terminé, parce que les différentes crises s’emboîtent comme des poupées russes. La crise proprement financière a mené le capitalisme au bord de l’embolie, mais c’est la crise économique tout court qui va prendre le relais : ce qui est dorénavant à l’ordre du jour, c’est la récession économique tout court. [...] La sortie de la crise financière sera, et est déjà, extrêmement coûteuse et la récession prendra immédiatement le relais. Contrairement à d’autres épisodes similaires mais de moindre ampleur, le retour à la normale prendra un temps proportionnel aux sommes englouties [...] Les grands critiques enfarinés du capitalisme financier vont très vite se retourner, avec la violence de ceux qui ont senti le vent du boulet, contre leurs véritables adversaires : blocage des salaires au nom de l’« unité nationale », nouvelles réduction des budgets sociaux puisqu’il faut bien éponger tout l’argent public englouti, etc. Surplombant la crise économique, plane l’ombre de la crise socio-environnementale. [...] la crise immédiate va être un prétexte pour remettre à plus tard l’effort écologique nécessaire puisque ces préoccupations sont après tout une sorte de luxe. [...] Est-il juste de bloquer les salaires pour pouvoir continuer à payer les dividendes ? Est-il normal d’encaisser le coût de la crise ? Est-il raisonnable d’arroser les banques sans contrepartie et de leur fournir les munitions pour la prochaine bulle ?"
Le Figaro, 17 octobre 2008 :
"plusieurs projets initialement annoncés pour cet automne devront attendre des jours meilleurs. « Certains textes risquent d'être décalés », reconnaît, dans Le Monde, le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi. Le projet de loi pénitentiaire préparé par la garde des Sceaux, Rachida Dati, ne sera examiné qu'à la fin du premier semestre 2009. Le projet de loi pour le développement économique de l'outre-mer, élaboré par le secrétaire d'État Yves Jégo, sera lui aussi différé au début de l'année prochaine. Le projet de loi « hôpital, patients, santé, territoire » de Roselyne Bachelot pourrait connaître le même sort. [...] Au Sénat, la conjoncture a eu pour premier effet de rendre plus délicate la discussion du projet de loi « de mobilisation pour le logement »"
L'économiste Michel Husson, dans un texte à paraître en novembre 2008 :
"La débâcle financière a entraîné dans sa chute tout l’édifice idéologique des avocats de la « mondialisation heureuse ». Des constats de masse sont en train d’être faits : la financiarisation est un cancer qui pourrit la vie de milliards d’être humains et qui leur inflige une double peine. Tout en effet sera tenté pour que ce soit les victimes qui paient les pots cassés et renflouent la situation d’une minorité de délinquants sociaux. [...] Nous sommes entrés dans l’ère du capitalisme obscène, et le lâche soulagement des Bourses, à l’annonce que la finance sera suffisamment arrosée, est une leçon de choses que nous aurons tout le temps de méditer. Car rien n’est terminé, parce que les différentes crises s’emboîtent comme des poupées russes. La crise proprement financière a mené le capitalisme au bord de l’embolie, mais c’est la crise économique tout court qui va prendre le relais : ce qui est dorénavant à l’ordre du jour, c’est la récession économique tout court. [...] La sortie de la crise financière sera, et est déjà, extrêmement coûteuse et la récession prendra immédiatement le relais. Contrairement à d’autres épisodes similaires mais de moindre ampleur, le retour à la normale prendra un temps proportionnel aux sommes englouties [...] Les grands critiques enfarinés du capitalisme financier vont très vite se retourner, avec la violence de ceux qui ont senti le vent du boulet, contre leurs véritables adversaires : blocage des salaires au nom de l’« unité nationale », nouvelles réduction des budgets sociaux puisqu’il faut bien éponger tout l’argent public englouti, etc. Surplombant la crise économique, plane l’ombre de la crise socio-environnementale. [...] la crise immédiate va être un prétexte pour remettre à plus tard l’effort écologique nécessaire puisque ces préoccupations sont après tout une sorte de luxe. [...] Est-il juste de bloquer les salaires pour pouvoir continuer à payer les dividendes ? Est-il normal d’encaisser le coût de la crise ? Est-il raisonnable d’arroser les banques sans contrepartie et de leur fournir les munitions pour la prochaine bulle ?"
Le Figaro, 17 octobre 2008 :
"plusieurs projets initialement annoncés pour cet automne devront attendre des jours meilleurs. « Certains textes risquent d'être décalés », reconnaît, dans Le Monde, le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi. Le projet de loi pénitentiaire préparé par la garde des Sceaux, Rachida Dati, ne sera examiné qu'à la fin du premier semestre 2009. Le projet de loi pour le développement économique de l'outre-mer, élaboré par le secrétaire d'État Yves Jégo, sera lui aussi différé au début de l'année prochaine. Le projet de loi « hôpital, patients, santé, territoire » de Roselyne Bachelot pourrait connaître le même sort. [...] Au Sénat, la conjoncture a eu pour premier effet de rendre plus délicate la discussion du projet de loi « de mobilisation pour le logement »"