jeudi 29 janvier 2009

Jour 631

Le fait du Prince

Le Monde, le 28 janvier 2009 :

"Six mois après sa nomination en juillet 2008, le préfet de la Manche Jean Charbonniaud a déjà été muté, indique mercredi 28 janvier le compte-rendu du conseil des ministres. Une "mise au placard" qui était dans l'air depuis la visite très chahutée de Nicolas Sarkozy à Saint-Lô le 12 janvier. Lors de cette visite, Nicolas Sarkozy avait souhaité un bain de foule, mais seule une vingtaine de ses sympathisants avaient pu franchir le cordon de CRS. Le chef de l'Etat avait annoncé ne pas vouloir être dérangé par les manifestants : des chaussures et autres projectiles avaient volé au passage du cortège présidentiel. "Furieux, le Président avait marqué à plusieurs reprises son énervement hors caméra", rappelle Ouest France [...] Jean-Karl Deschamps, vice-président socialiste du conseil régional de Basse-Normandie, estime que cette mutation est un "caprice d'Etat". [...] "Il faut un responsable : on déplace le préfet. Je ne comprends pas qu'on utilise l'appareil de l'Etat et de la République pour passer ses caprices""

Le Figaro, 29 janvier 2009 :

"«J'ai subi des test ADN, la prise d'empreintes et des photos de face et de profil. Ils ont fini par me relâcher parce qu'ils ont bien vu que c'était une erreur». Zéphir Brassart, 67 ans, retraité, a passé sept heures en garde à vue par erreur, à cause d'une lettre de mort, signée de son nom mais qu'il n'a jamais écrite, adressée à Nicolas Sarkozy. Le 22 janvier, à 6h30, trois policiers de la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris frappent à sa porte, à Maubeuge. «Ils ont fouillé mon domicile pour rechercher des armes et ils ont examiné son ordinateur,» raconte le retraité. Interpellé, il est placé en garde à vue au commissariat de la ville où il reste sept heures. «La police m'a montré une lettre tapée à l'ordinateur avec mon nom en bas et mon adresse et qui disait que j'avais menacé Nicolas Sarkozy de mort, insulté sa femme et que j'étais le chef d'une entreprise terroriste», a raconté Zéphir Brassart, encore choqué par sa mésaventure. [...] Zéphir Brassart ne comprend pas pourquoi quelqu'un a ainsi usurpé son identité. Il explique avoir souhaité rendre publique son histoire «pour que cela n'arrive plus à d'autres, parce que ça arrive à beaucoup de gens en ce moment». Il se dit d'autant plus affecté que son père résistant a été «déporté» à Dachau et Buchenwald» à cause «d'une lettre anonyme de dénonciation»."