Fils de PIB
Lu sur le site de L'Institut d'études économiques :
"« Au-delà de cette définition purement comptable [PIB], il existe des variantes, comme, par exemple, la croissance potentielle ou encore la croissance soutenable. La croissance potentielle est celle que peut supporter le système productif sans surchauffe : plus clairement elle correspond à la croissance possible sans augmentation du niveau général des prix, i.e. sans inflation. Cette notion précise la première dans la mesure où elle fixe un objectif à atteindre. La notion de croissance soutenable est différente, plus normative. Elle est à relier au concept de développement durable. [Voir rapport Bruntland] Ces définitions ont le mérite de mettre en avant plusieurs problèmes. Premièrement, la croissance économique mesurée en valeur ne signifie pas forcément que le pays est plus riche : si une nation produit autant que l’année précédente mais avec des prix ayant augmenté, elle verra son PIB croître en valeur. Pourtant elle ne permettra pas de consommer plus : le pays n’est pas foncièrement plus riche, son PIB en volume est resté constant. La croissance non inflationniste est donc un objectif important à atteindre. Deuxièmement, elle est un mauvais indicateur du bien-être. Quand un pays connaît une croissance économique importante, cela signifie que le pays est plus riche mais pas nécessairement que tous les agents le sont : le « gâteau » économique a une taille qui augmente, mais les « parts » individuelles ne croissent pas forcément. Troisièmement, la croissance peut s’accompagner de maux. Construisez une entreprise très productive, vendant beaucoup, mais très polluante et vous verrez croître le PIB. Pire, imaginez que les rejets de cette entreprise rendent malades les habitants du voisinage, cette « nuisance » augmente la consommation de médicaments, les ventes du secteur pharmaceutique et in fine le PIB. Croissance de la production et bien être ne sont pas nécessairement compatibles, loin de là. Si le bien-être est vu d’une manière plus égalitaire, ou encore dans une optique de développement humain et de réduction des inégalités, il faut donc trouver des indicateurs alternatifs. Parmi ceux qui sont le plus souvent employés on trouve l’Indicateur de développement Humain (IDH). »
Problèmes d'actualité et réponses de la recherche moderne, par Arnaud Mayeur (Normalien et agrégé d'économie), professeur en classes préparatoires aux grandes écoles, formateur IUFM.
Presse Universitaire de France, Paris octobre 2003."
Lu sur le site de L'Institut d'études économiques :
"« Au-delà de cette définition purement comptable [PIB], il existe des variantes, comme, par exemple, la croissance potentielle ou encore la croissance soutenable. La croissance potentielle est celle que peut supporter le système productif sans surchauffe : plus clairement elle correspond à la croissance possible sans augmentation du niveau général des prix, i.e. sans inflation. Cette notion précise la première dans la mesure où elle fixe un objectif à atteindre. La notion de croissance soutenable est différente, plus normative. Elle est à relier au concept de développement durable. [Voir rapport Bruntland] Ces définitions ont le mérite de mettre en avant plusieurs problèmes. Premièrement, la croissance économique mesurée en valeur ne signifie pas forcément que le pays est plus riche : si une nation produit autant que l’année précédente mais avec des prix ayant augmenté, elle verra son PIB croître en valeur. Pourtant elle ne permettra pas de consommer plus : le pays n’est pas foncièrement plus riche, son PIB en volume est resté constant. La croissance non inflationniste est donc un objectif important à atteindre. Deuxièmement, elle est un mauvais indicateur du bien-être. Quand un pays connaît une croissance économique importante, cela signifie que le pays est plus riche mais pas nécessairement que tous les agents le sont : le « gâteau » économique a une taille qui augmente, mais les « parts » individuelles ne croissent pas forcément. Troisièmement, la croissance peut s’accompagner de maux. Construisez une entreprise très productive, vendant beaucoup, mais très polluante et vous verrez croître le PIB. Pire, imaginez que les rejets de cette entreprise rendent malades les habitants du voisinage, cette « nuisance » augmente la consommation de médicaments, les ventes du secteur pharmaceutique et in fine le PIB. Croissance de la production et bien être ne sont pas nécessairement compatibles, loin de là. Si le bien-être est vu d’une manière plus égalitaire, ou encore dans une optique de développement humain et de réduction des inégalités, il faut donc trouver des indicateurs alternatifs. Parmi ceux qui sont le plus souvent employés on trouve l’Indicateur de développement Humain (IDH). »
Problèmes d'actualité et réponses de la recherche moderne, par Arnaud Mayeur (Normalien et agrégé d'économie), professeur en classes préparatoires aux grandes écoles, formateur IUFM.
Presse Universitaire de France, Paris octobre 2003."