mardi 13 décembre 2011

Jour 1676

Je ne fait pourtant de tort à personne...

Bug Brother, le 13 décembre 2011 :

"Les députés débattront, ce mardi 13 décembre en fin d'après-midi et dans la nuit, de la création du "fichier des gens honnêtes" (sic), du nom donné par le rapporteur (UMP) de la proposition de loi relative à la protection de l'identité. L'objectif affiché est de lutter contre l'usurpation d'identité, et donc de ficher l'état civil, l'adresse, la taille et la couleur des yeux, les empreintes digitales et la photographie de 45 à 60 millions de "gens honnêtes". [...] De son côté, Claude Guéant compte profiter de l'occasion pour permettre une exploitation policière de ce fichier des "gens honnêtes", quand bien même cela va à l'encontre des textes de lois nationaux et européens et que le Sénat s'est déjà, par deux fois, résolument prononcé contre ce détournement de finalité, au nom des risques que cela pourrait poser. Les sénateurs, conscients des risques posés par la perspective de ficher de 45 (en première lecture) à 60 (en seconde lecture) millions de "gens honnêtes", avaient interdit toute possibilité d'utilisation policière de ce fichier. A contrario, à l'Assemblée, Claude Guéant avait défendu une telle extension de ses possibilités, au motif qu'aucun député ne pourrait décemment s'opposer "à ce que la justice utilise tous les moyens pour faire triompher la vérité". Et l'on vit donc 7 députés de la majorité UMP (face à 4 députés de l'opposition) voter pour le fichage de 45 à 60M de "gens honnêtes"… [...] Problème : rien n'interdira, à l'avenir, d'étendre la liste des crimes et délits permettant d'accéder au "fichier des honnêtes gens". Le FNAEG, ce fichier d'empreintes génétiques créé pour lutter contre la récidive en matière de crimes sexuels, a ainsi été, depuis, élargi aux personnes simplement "suspectées" d'avoir commis la quasi-totalité des crimes et délits… Ce pour quoi plus de 75% des 1,2 million de personnes dont l'ADN est fiché au FNAEG sont pourtant bel et bien innocentes de ce dont elles ont été suspectées, faute d'avoir été condamnées..."