Une crise qui rapporte
Le Monde Diplomatique, mars 2010 :
"Les Etats ont sauvé les banques sans exiger de contrepartie. Les banques retournent leur force retrouvée contre les Etats. [...] Goldman Sachs a donc aidé la Grèce à emprunter des milliards d’euros en secret. Puis, pour contourner les règles européennes limitant le niveau de la dette publique, la firme de Wall Street a conseillé à Athènes d’avoir recours à d’ingénieux artifices comptables et financiers. La facture de ces innovations a ensuite arrondi la plantureuse dette grecque. Qui gagne, qui paie ? Président-directeur général de Goldman Sachs, M. Lloyd Craig Blankfein vient d’encaisser un bonus de 9 millions de dollars ; les fonctionnaires hellènes vont perdre l’équivalent annuel d’un mois de salaire.
[...]
Mme Angela Merkel a jugé qu’il serait « honteux » que « les banques, qui nous ont déjà amenés au bord du précipice, aient également participé à la falsification des statistiques budgétaires de la Grèce ». De tels moulinets verbaux ne peuvent qu’indifférer Goldman Sachs. Interrogé sur le bonus de M. Blankfein, le président Barack Obama a d’ailleurs renoncé à s’en offusquer : « Comme la plupart des Américains, je ne médis pas du succès et de la fortune. Cela fait partie de l’économie de marché. » Ce « succès » sert — c’est connu — toute la collectivité : Goldman Sachs n’a-t-il pas payé dernièrement 0,6 % d’impôts sur ses profits ?"
Le Monde Diplomatique, mars 2010 :
"Les Etats ont sauvé les banques sans exiger de contrepartie. Les banques retournent leur force retrouvée contre les Etats. [...] Goldman Sachs a donc aidé la Grèce à emprunter des milliards d’euros en secret. Puis, pour contourner les règles européennes limitant le niveau de la dette publique, la firme de Wall Street a conseillé à Athènes d’avoir recours à d’ingénieux artifices comptables et financiers. La facture de ces innovations a ensuite arrondi la plantureuse dette grecque. Qui gagne, qui paie ? Président-directeur général de Goldman Sachs, M. Lloyd Craig Blankfein vient d’encaisser un bonus de 9 millions de dollars ; les fonctionnaires hellènes vont perdre l’équivalent annuel d’un mois de salaire.
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Mme Angela Merkel a jugé qu’il serait « honteux » que « les banques, qui nous ont déjà amenés au bord du précipice, aient également participé à la falsification des statistiques budgétaires de la Grèce ». De tels moulinets verbaux ne peuvent qu’indifférer Goldman Sachs. Interrogé sur le bonus de M. Blankfein, le président Barack Obama a d’ailleurs renoncé à s’en offusquer : « Comme la plupart des Américains, je ne médis pas du succès et de la fortune. Cela fait partie de l’économie de marché. » Ce « succès » sert — c’est connu — toute la collectivité : Goldman Sachs n’a-t-il pas payé dernièrement 0,6 % d’impôts sur ses profits ?"