Une police aveugle
Le Figaro, le 10 mars 2010 :
"Neuf mois après les faits, la commission nationale de déontologie et de sécurité (CNDS) a rendu ses conclusions dans l'affaire des échauffourées du 8 juillet dernier à Montreuil (Seine-Saint-Denis), où un homme a perdu son oeil droit après un tir policier de Flash-Ball. Et le verdict est accablant : la commission estime en effet dans son rapport que les trajectoires du Flash-Ball sont imprécises, et, que dans le cadre de cette affaire, son utilisation n'était pas nécessaire [...] La commission - mixte et indépendante - souligne par ailleurs des «négligences» et des «manquements professionnels graves» dans cette affaire, pointant du doigt la hiérarchie policière. Ce soir-là, trois policiers avaient utilisé leur Flash-Ball au cours d'une manifestation de soutien à des squatteurs. La CNDS déplore, dans son rapport de huit pages, que ces policiers n'aient pas reçu au préalable une formation, et qu'ils n'aient pas non plus eu de «debriefing» après cette intervention musclée, comme le requiert une note de service ministérielle. [...] En juillet, l'IGS avait déjà estimé que les policiers n'avaient pas respecté les règles, expliquant notamment que l'auteur présumé du tir, un policier de la brigade anticriminalité (BAC) «ne se trouvait pas en situation de légitime défense», lorsqu'il avait tiré sur la victime."