mardi 30 mars 2010

Jour 1056

Les rats quittent le navire

Libération, le 30 mars 2010 :

"Alain Juppé joue les mouches du coche, picotant, ce mardi matin, la majorité sur le – toujours controversé – bouclier fiscal. L’ancien Premier ministre suggère, sur France Info, de revenir sur cette mesure emblématique voulue par le président de la République et votée à l’été 2007, expliquant que depuis, «les choses ont changé, la crise est venue». Qu’«on demande aux très riches de faire un effort de solidarité supplémentaire vis-à-vis de ceux qui souffrent dans la crise»? Juppé n’en serait pas «choqué», estimant qu’«il faut s’interroger sur ce qu’on appelle le bouclier fiscal». «On voit aujourd’hui qu’une petite minorité de très riches ne cesse de s’enrichir», appuie-t-il."

Le blog d'Alain Juppé le 19 février 2008 : :

"Après l’avoir porté au pinacle, voici que les “observateurs” du microcosme tirent à boulet rouge sur Nicolas Sarkozy. [...] Je sais par expérience qu’il faut du temps pour que les réformes produisent leurs effets bienfaisants. Il faut d’abord labourer, puis semer, puis arroser, avant de récolter. Le bon paysan sait attendre."

Alain Juppé n'est donc pas un bon paysan (pour ceux qui en doutait) et il a le sens du timing (2012 ça se prépare...). Les hommes (et les femmes) politiques français ne prennent même plus le soin de cacher leurs ambitions derrière le voile d'une vision politique, même modeste. Il ne nous reste plus qu'à départager les participants de cette course de rats le temps d'une élection. Il faudra alors voter pour celui qui saura nous rassurer, nous choyer et nous faire espérer. Juste avec quelques phrases éparses, des formules, des slogans répétés du papier aux écrans. Celui qui nous proposera un avenir qui ne devra pas aller plus loin que notre feuille d'impôts.

Nous sommes devenus petits, violents et mesquins. Le processus démocratique a été respecté : nous avons un président qui nous ressemble.