mercredi 10 mars 2010

Jour 1036

Montre moi tes prisons, je te dirais...

Libération, le 10 mars 2010 :

"Il a reçu 1272 lettres de saisines en 2009. Il a ouvert 734 dossiers. Visité 215 lieux de privation de liberté: prisons mais aussi hôpitaux psychiatriques, locaux de garde à vue, centres de rétention administrative… Il a aussi souvent mis «les pieds dans le plat», comme il dit. Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) a été l’un de ceux qui a fait monter le débat sur la garde à vue. [...] Il livre aujourd’hui son deuxième rapport annuel, où il décrypte notamment «les politiques d’effroi» en vigueur dans certains lieux, qui écrasent toute dignité des personnes incarcérées. [...] Lors de son dernier rapport, Jean-Marie Delarue estimait: «La sécurité est un ogre jamais rassasié qui mange trop de droits de la personne.» [...] La caméra est censée «atténuer les effets des carences humaines», prévenir les agressions, assurer la protection des personnels, permettre la recherche des responsabilités en cas d’incidents… mais aussi «faire face aux réductions d’effectifs». Or, la caméra, symbolise aussi «la déshumanisation des rapports». La technique se substitue à la responsabilité des personnes. «Les centres pénitentiaires "modernes" sont l’illustration du recul de l’ "humain"»"