mardi 4 septembre 2007

Jour 120

Arnaques, crimes et politique

Le 31 août, la petite Rachida part visiter un hôpital fermé pour criminels dangereux aux Pays-Bas, commentaire du Syndicat de la magistrature :

"Le Syndicat de la magistrature rappelle que le système néerlandais a créé des centres de soins fermés ou semi-ouvert pour prendre en charge les délinquants atteints de troubles mentaux mais que ces centres se substituent à l’incarcération alors que le système annoncé par Nicolas Sarkozy prévoit l’enfermement des délinquants dans des centres psychiatriques fermés après que ceux ci aient purgé leur peine de prison. Le Syndicat de la magistrature considère que ce voyage est destiné à faire croire à l’opinion publique que la France cherche à s’inspirer du modèle des Pays-Bas alors que tel n’est pas le cas puisque si les autorités néerlandaises ont fait le choix de privilégier le soin à la sanction, la France au travers des déclarations de son président s’oriente vers un système de sanction encore renforcée et de logique d’élimination." (mon emphase).

Sur le site du Nouvel Observateur, le 30 août, on peut lire les propos de la Conférence nationale des procureurs de la République :

"Notre attention vient d'être attirée sur un événement [la convocation à la Chancellerie d'un vice-procureur de Nancy pour des propos critiques sur les peines plancher, que l'intéressé conteste avoir tenus] porteur de graves inquiétudes quant à notre statut et aux conséquences que la Chancellerie ou le cabinet de Mme le garde des Sceaux paraissent susceptible d'en tirer [...] La mise en cause de notre collègue par la Chancellerie [...] limiterait radicalement le principe de notre liberté de parole à l'audience qui a été respectée jusqu'à ce jour et confirmée par la jurisprudence constante du Conseil supérieur de la magistrature"

La ligue des Droits de l'Homme, le 27 août :

"Un enfant se jette par la fenêtre pour échapper au centre de rétention. Un bébé est placé à la DDASS parce que sa mère, elle, n’a pas échappé au centre de rétention. Des dizaines de sans-papiers, à Lille, doivent mettre leurs vies en danger pendant des semaines pour que le gouvernement accepte, au moins en paroles, d’examiner leurs dossiers selon des critères humains. Un préfet exige que les maires de son département se fassent rabatteurs dans la chasse aux étrangers. C’est la France de l’été 2007, c’est ainsi que l’on prétend construire son « identité nationale » officielle. [...] Le maire de la ville où le même Nicolas Sarkozy voulait traquer « la racaille » a trouvé, quant à lui, un instrument de nettoyage plus original que le célèbre karcher de 2005 : un vaporisateur anti-mendiants, pulvérisant un produit malodorant pour éloigner des SDF indésirables des centres commerciaux. Même sa police municipale a refusé cette désinfection d’un nouveau genre. C’est la France de l’été 2007, c’est ainsi que l’on prétend être à l’écoute des pauvres « qui se lèvent tôt » et ne sont concernés ni par le bouclier fiscal, ni par la diminution de l’ISF. [...] C’est l’avenir de toute une société que ces mesures mettent en danger. La LDH appelle les citoyens à juger l’arbre sécuritaire aux fruits qu’il portera si les gouvernants ne reviennent pas à la raison."