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Fifi joue les justiciers, le 13 novembre 2007 :
"Demain, des millions de Français risquent d’être privés d’une liberté fondamentale : celle de se déplacer et parfois même celle de travailler. [...] aujourd’hui, il reste 500.000 personnes ressortissantes des régimes spéciaux qui sont à 37,5 annuités. Il n’y a aucune justification à cette situation. Il n’y a aucune justification d’autant que le déficit de ces régimes est de plus de 5 milliards d’euros, qui sont partagés par tous les Français."
L'économiste Michel Husson a un autre point de vue sur la question :
"En 2005, les 322 000 retraités de ces régimes ont reçu 8,2 milliards d’euros, soit 4,2 % de l’ensemble des retraites versées. [...] en plus, cette réforme ne concernerait que les nouveaux retraités, l’économie ne représenterait la première année que 0,1 % du total des retraites versées en France, et seulement 0,4 % au bout de 5 ans, selon les estimations de l’OFCE. [...]
D’autres régimes « spéciaux » de retraites sont oubliés : armée, clergé, députés ainsi que les « régimes chapeaux » des dirigeants de grandes entreprises. [...] L’équité ce n’est pas l’égalité. L’équité, c’est justement prendre en compte les différences qui existent entre différentes catégories de salariés. On ne peut traiter ce sujet sérieusement en se contentant d’aligner vers le bas la manière de calculer les pensions, en oubliant le contexte plus global du statut.
Exemple : la durée de cotisation des cheminots. Le gouvernement veut « l’aligner » sur celle des salariés du privé et la faire passer de 37,5 ans à 40 ans, voire davantage. Mais aujourd’hui la plupart des cheminots ne partent pas avec une retraite à taux plein. Le taux moyen de liquidation des pensions est de 62% au lieu de 75 %, ce qui veut dire qu’au moment du départ à la retraite, il leur manque en moyenne 6 à 7 ans pour percevoir une pension à taux plein.
Des régimes subventionnés ? Non ! La subvention versée par l’Etat correspond exactement au surcoût qu’aurait du payer une entreprise privée qui financerait elle-même ses retraites si elle avait suivi la même politique de diminution des effectifs. On ne sort en rien de la logique de compensation démographique qui existe depuis 1970. Elle est parfaitement légitime et on la retrouve par exemple dans le cas des agriculteurs ou des mineurs. La subvention n’est donc pas destinée à financer de prétendus privilèges : c’est simplement le coût que doit assumer l’Etat pour sa politique de priorité au transport routier.
Avec la « réforme » des régimes spéciaux, la droite veut prendre sa revanche sur ceux qui avaient animé les mobilisations de 1995 et de 2006. Elle veut ensuite faire sauter l’obstacle symbolique des 37,5 années de cotisation dans les régimes spéciaux. La voie sera alors libre pour cette « troisième réforme des retraites » annoncée par Sarkozy, qui allongera la durée de cotisation de tous les salariés et bloquera à jamais la possibilité de nouvelles ressources pour les retraites. Le combat contre la « réforme » des régimes spéciaux est donc notre combat à tous."
Fifi joue les justiciers, le 13 novembre 2007 :
"Demain, des millions de Français risquent d’être privés d’une liberté fondamentale : celle de se déplacer et parfois même celle de travailler. [...] aujourd’hui, il reste 500.000 personnes ressortissantes des régimes spéciaux qui sont à 37,5 annuités. Il n’y a aucune justification à cette situation. Il n’y a aucune justification d’autant que le déficit de ces régimes est de plus de 5 milliards d’euros, qui sont partagés par tous les Français."
L'économiste Michel Husson a un autre point de vue sur la question :
"En 2005, les 322 000 retraités de ces régimes ont reçu 8,2 milliards d’euros, soit 4,2 % de l’ensemble des retraites versées. [...] en plus, cette réforme ne concernerait que les nouveaux retraités, l’économie ne représenterait la première année que 0,1 % du total des retraites versées en France, et seulement 0,4 % au bout de 5 ans, selon les estimations de l’OFCE. [...]
D’autres régimes « spéciaux » de retraites sont oubliés : armée, clergé, députés ainsi que les « régimes chapeaux » des dirigeants de grandes entreprises. [...] L’équité ce n’est pas l’égalité. L’équité, c’est justement prendre en compte les différences qui existent entre différentes catégories de salariés. On ne peut traiter ce sujet sérieusement en se contentant d’aligner vers le bas la manière de calculer les pensions, en oubliant le contexte plus global du statut.
Exemple : la durée de cotisation des cheminots. Le gouvernement veut « l’aligner » sur celle des salariés du privé et la faire passer de 37,5 ans à 40 ans, voire davantage. Mais aujourd’hui la plupart des cheminots ne partent pas avec une retraite à taux plein. Le taux moyen de liquidation des pensions est de 62% au lieu de 75 %, ce qui veut dire qu’au moment du départ à la retraite, il leur manque en moyenne 6 à 7 ans pour percevoir une pension à taux plein.
Des régimes subventionnés ? Non ! La subvention versée par l’Etat correspond exactement au surcoût qu’aurait du payer une entreprise privée qui financerait elle-même ses retraites si elle avait suivi la même politique de diminution des effectifs. On ne sort en rien de la logique de compensation démographique qui existe depuis 1970. Elle est parfaitement légitime et on la retrouve par exemple dans le cas des agriculteurs ou des mineurs. La subvention n’est donc pas destinée à financer de prétendus privilèges : c’est simplement le coût que doit assumer l’Etat pour sa politique de priorité au transport routier.
Avec la « réforme » des régimes spéciaux, la droite veut prendre sa revanche sur ceux qui avaient animé les mobilisations de 1995 et de 2006. Elle veut ensuite faire sauter l’obstacle symbolique des 37,5 années de cotisation dans les régimes spéciaux. La voie sera alors libre pour cette « troisième réforme des retraites » annoncée par Sarkozy, qui allongera la durée de cotisation de tous les salariés et bloquera à jamais la possibilité de nouvelles ressources pour les retraites. Le combat contre la « réforme » des régimes spéciaux est donc notre combat à tous."